Fil d'Ariane
LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME ENTEND QUATRE DÉLÉGATIONS QUI DEMANDENT DES CLARIFICATIONS SUR L'ACCRÉDITATION DU HONDURAS
Le Conseil des droits de l'homme a tenu, cet après-midi, une brève séance publique au cours de laquelle il a entendu les représentants de quatre pays latino-américains qui ont demandé une clarification quant à l'accréditation de la délégation du Honduras, certains demandant, dans l'attente de cette clarification, la suspension des travaux de fond. Le Conseil a ensuite tenu une séance informelle afin de déterminer l'ordre d'examen des pays qui se soumettront en 2010 à l'Examen périodique universel, et de désigner les «troïkas» de pays rapporteurs pour les trois prochaines réunions de ce mécanisme. L'ordre d'examen et la composition des troïkas sont établis par tirage au sort.
Le Mexique (au nom du Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes), le Brésil, l'Argentine et Cuba ont pris la parole pour rappeler notamment que les pays de l'Organisation des États américains ne reconnaissaient pas les autorités de fait au Honduras, considérées comme illégitimes. Ils ont souligné que seul un diplomate représentant le Gouvernement légitime du Président Manuel Zelaya peut continuer de représenter le Honduras auprès du Conseil, rappelant que l'Assemblée générale, dans sa résolution 63/301, avait condamné le coup d'État. Il a été demandé que les travaux de fond du Conseil soient suspendus tant que cette question n'aurait pas été clarifiée.
Le Président du Conseil, M. Alex Van Meeuwen, a fait savoir qu'un avis avait été demandé au bureau des affaires juridiques de l'ONU s'agissant du statut du représentant du Honduras.
Demain matin, à 10 heures, le Conseil doit entendre la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, avant de tenir un débat général sur les activités du Haut-Commissariat aux droits de l'homme. Il doit ensuite procéder à un dialogue interactif avec la Représentante spéciale du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés.
Déclarations concernant la représentation du Honduras
MME MARIA NAZARETH FARANI AZEVÊDO (Brésil) a voulu savoir si la délégation du Honduras représentait bien le gouvernement démocratiquement élu et légitime du Président Manuel Zelaya. Le Brésil refuse la participation aux travaux du Conseil des droits de l'homme de toute délégation ne représentant pas ce gouvernement.
M. ALBERTO J. DUMONT (Argentine) a rappelé qu'un coup d'État a perturbé l'ordre constitutionnel du Honduras, aboutissant au renversement par la force du Gouvernement de M. Manuel Zelaya. Dans ce contexte, c'est le processus démocratique dans tout l'hémisphère occidental qui est en jeu, a estimé le représentant argentin, rappelant que l'Organisation des États américains ne reconnaît pas le gouvernement instauré par la force.
M. JUAN JOSÉ IGNACIO GÓMEZ CAMACHO (Mexique, au nom du Groupe des États de l'Amérique latine et des Caraïbes) a déclaré que l'on a assisté, au Honduras, à une remise en cause de l'ordre constitutionnel légitime. Les États américains ne sont pas disposés à tolérer qu'un peuple de la région soit soumis à un changement de régime illégitime. Seul le Gouvernement du Président Manuel Zelaya est légitime. Le Conseil est aujourd'hui confronté à la présence de délégués ne représentant pas le Gouvernement hondurien légitime. Au nom du Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes, il a demandé la suspension de la session tant que ce problème de représentation ne sera pas résolu.
M. RODOLFO REYES RODRÍGUEZ (Cuba) a relevé que les délégations au Conseil doivent être composées exclusivement de représentants des gouvernements dûment reconnus par la communauté internationale et nommés par ces gouvernements.
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