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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND PLUSIEURS DÉLÉGATIONS
AU SUJET DES MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DE TRAVAIL

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, neuf délégations qui ont fait part de leurs points de vues sur ce que devraient être, selon elles, les modalités de mise en œuvre du programme de travail adopté le 29 mai dernier et figurant dans le document CD/1863. L'Iran, la Colombie, la Malaisie, le Mexique, le Pakistan, l'Indonésie, la Chine, le Royaume-Uni et les Philippines sont ainsi intervenus.

L'accent a particulièrement été mis sur la nécessité, pour la Conférence, d'assurer, dans son programme de travail, une répartition du temps équilibrée entre les travaux des différents groupes de travail et coordonnateurs spéciaux chargés de l'examen de chacune des questions inscrites à l'ordre du jour. Plusieurs délégations ont insisté pour que la Conférence veille à ne pas programmer de réunions simultanées de plusieurs groupes de travail.

L'accent a également été placé sur l'importance de respecter le principe de répartition géographique équitable dans la nomination des présidents desdits groupes de travail et des coordonnateurs spéciaux. Le Pakistan a quant à lui évoqué la nécessité de respecter un second principe dans ce contexte, à savoir le principe de neutralité des délégations nommées à ces postes. Ce pays a souligné qu'en tout état de cause, il convenait pour toutes ces questions de respecter le principe du consensus qui préside au déroulement de tous les travaux de la Conférence.

L'Iran a pour sa part tenu à souligner une fois de plus qu'un traité, qui vise l'interdiction des matières fissiles à des fins d'armement nucléaire, ne doit pas devenir un instrument dans le domaine de la non-prolifération. «Nous n'accepterons jamais une telle approche», a affirmé l'Iran. Ce traité doit être un instrument global, non discriminatoire et internationalement et effectivement vérifiable; la production passée et les stocks existants ainsi que la production future de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire doivent être couverts par ce traité.


La date et l'heure de la prochaine séance plénière de la Conférence seront communiquées ultérieurement.


Aperçu des déclarations

M. ALIREZA MOAIYERI (Iran) a réitéré la ferme conviction de son pays selon laquelle l'existence des armes nucléaires constitue la principale menace pesant sur la sécurité de toutes les nations. Aussi, a-t-il rappelé, le désarmement nucléaire reste la plus haute priorité de l'Iran dans le cadre du travail de la Conférence. Nous ne sommes pas seuls à tenir une telle position, a souligné le représentant iranien, précisant qu'un grand nombre de membres de la communauté internationale, en particulier les membres du Mouvement des non-alignés, n'ont cessé d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la menace posée par les armes nucléaires pour la paix et la sécurité internationales ainsi que pour la sécurité de chaque État pris individuellement et ont donc demandé que la communauté internationale agisse immédiatement pour éliminer cette menace. Aujourd'hui, a déclaré le représentant iranien, la communauté internationale est plus que jamais préoccupée par l'existence continue de milliers d'ogives nucléaires dans les stocks d'armes nucléaires des États. L'Iran continue de croire en la nécessité de négociations sur un programme graduel visant l'élimination complète des armes nucléaires dans un délai précis, y compris une convention sur les armes nucléaires. De telles négociations doivent aboutir à interdire juridiquement, une fois pour toutes, la possession, le développement, le stockage et l'utilisation d'armes nucléaires par un quelconque pays et prévoir la destruction de ces armes inhumaines.

Dans le même esprit, a poursuivi M. Moaiyeri, l'Iran tient à souligner une fois de plus qu'un traité dit «FMCT», qui vise l'interdiction des matières fissiles à des fins d'armement nucléaire, ne doit pas devenir un instrument dans le domaine de la non-prolifération. Nous n'accepterons jamais une telle approche, a déclaré le représentant iranien. Le FMCT doit être un traité global, non discriminatoire et internationalement et effectivement vérifiable, a-t-il précisé. La production passée et les stocks existants ainsi que la production future de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire doivent être couverts par ce traité, a-t-il insisté. Nous défendrons avec détermination notre position en la matière durant toute négociation sur ce traité au sein de la Conférence du désarmement, a-t-il indiqué. Il a indiqué que l'Iran souhaitait en outre pouvoir constater des progrès sur deux autres questions, à savoir les garanties négatives de sécurité et la prévention d'une course aux armements dans l'espace. La Conférence devrait vigoureusement poursuivre ses délibérations en vue de commencer des négociations sur des instruments juridiquement contraignants concernant les quatre questions essentielles, a affirmé M. Moaiyeri.

La planification de la mise en œuvre du programme de travail devrait soigneusement envisager une allocation de temps équilibrée pour les différents groupes de travail et coordonnateurs spéciaux, a en outre estimé le représentant iranien. Il convient en outre d'éviter la tenue de réunions parallèles dans le cadre de cette planification, a-t-il ajouté. D'autre part, le principe de rotation et de répartition géographique équitable doit être respecté dans la nomination des présidents des groupes de travail et des coordonnateurs spéciaux.

M. DANIEL AVILA CAMACHO (Colombie) a estimé que le principe de l'équilibre géographique est essentiel dans la nomination des coordonnateurs spéciaux et des présidents des différents groupes de travail. Il a proposé de retenir une formule semblable à celle retenue les années précédentes pour les débats et activités de la Conférence. Il a également souhaité que la Conférence respecte un certain équilibre dans la répartition du temps consacré à chacune des questions essentielles. Il est indispensable d'éviter des réunions simultanées des groupes de travail, a-t-il ajouté. Le représentant colombien a par ailleurs jugé fondamental que les membres de la Conférence fassent preuve de pragmatisme et d'efficacité, afin de faire avancer et de sauver cette instance. Enfin, il a suggéré de réfléchir à d'autres thèmes, comme la participation de la société civile.

M. AZRIL ABDUL AZIZ (Malaisie) a affirmé que le document CD/1863 sur le programme de travail de la Conférence est un document délicatement équilibré qui insuffle l'élan tant nécessaire pour faire face aux défis croissants de la prolifération d'armes nucléaires et aux insécurités entourant les armes nucléaires. Il a indiqué que son pays se réjouit des mandats concernant les quatre questions essentielles tels qu'énoncés dans ce document adopté le 29 mai dernier. L'appel au lancement de négociations sur un traité vérifiable interdisant la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire tel qu'exprimé dans ce document constitue l'une des étapes essentielles vers le désarmement nucléaire, a-t-il ajouté. Un tel traité est indispensable pour prévenir la prolifération des armes nucléaires, tant verticale qu'horizontale, a-t-il souligné. En mettant en œuvre le programme de travail, a-t-il poursuivi, il conviendra de respecter un équilibre dans l'allocation du temps entre les groupes de travail et les coordonnateurs spéciaux. En même temps, devra être prise en considération la possibilité de participation d'experts provenant des capitales.

MME CLAUDIA GARCÍA GUIZA (Mexique) a fait remarquer que la Conférence se trouve à un moment important, puisqu'elle doit faire ses premiers pas pour concrétiser le programme de travail adopté le 29 mai dernier. Il est maintenant nécessaire de procéder à la nomination des délégations qui présideront les quatre groupes de travail et des coordonnateurs spéciaux. La décision en la matière doit respecter une répartition géographique équitable, a-t-elle souligné. Elle a à cet égard considéré que la proposition du Président d'assigner quatre postes au Groupe des 21, deux au Groupe occidental et un au Groupe d'Europe de l'Est est réaliste et s'est déjà avérée utile par le passé. En ce qui concerne le calendrier de travail, la représentante mexicaine a souhaité que la Conférence adopte une répartition du temps qui permette d'aborder tous les points de l'ordre du jour. Elle a exprimé l'espoir que grâce à l'esprit positif et la souplesse de ses membres, la Conférence puisse très rapidement régler ces questions de procédure. Enfin, s'agissant de l'utilisation des séances plénières, elle a proposé qu'elles soient utilisées pour que les groupes de travail présentent leurs résultats.

M. AFTAB KHOKHER (Pakistan) a estimé que la Conférence doit maintenant se concentrer sur tous les aspects qui pourraient lui permettre de reprendre rapidement ses travaux de fond. À cet égard, le Pakistan tient à rappeler le principe du consensus qui doit prévaloir dans toutes les décisions de la Conférence, y compris, donc, pour ce qui a trait à la nomination des présidents de groupes de travail et des coordonnateurs spéciaux, à la répartition du temps ainsi qu'à la préparation et l'adoption des rapports des groupes de travail. Le représentant du Pakistan a par ailleurs indiqué que le choix des présidents de groupes de travail et des coordonnateurs spéciaux doit se faire sur la base de deux principes, à savoir une répartition géographique équitable et la neutralité.

M. I GUSTI AGUNG WESAKA PUJA (Indonésie) a fait remarquer que l'adoption du programme de travail a été le fruit d'un dur labeur et a empêché la Conférence du désarmement de sombrer dans la futilité. Il est essentiel de maintenir cet élan, a-t-il insisté. L'esprit de coopération et de flexibilité doit être maintenu pour que la Conférence puisse progresser, a-t-il souligné, précisant que transparence et ouverture sont essentielles. Le représentant indonésien a dit attendre avec intérêt la proposition du Président sur le calendrier de travail de la Conférence. Il a à cet égard relevé l'importance d'éviter, d'une part, de programmer des réunions en parallèle et de prévoir, d'autre part, assez temps pour les consultations. Le calendrier doit aussi assurer un équilibre dans l'examen des quatre questions fondamentales, a-t-il également estimé.

M. WANG QUN (Chine) a souligné que la mise en œuvre du programme de travail de la Conférence est une question prioritaire pour son pays. La Chine est en train de mettre au point sa position au vu des différentes positions prises par les autres membres de la Conférence. Elle estime que le respect des principes et règles énoncés dans le Règlement intérieur de la Conférence est très important dans ce contexte. La Chine pense qu'il est important de nommer aussi vite que possible les présidents de groupes de travail et les coordonnateurs spéciaux prévus dans le document CD/1863. La question reste de savoir quelles sont les modalités de travail qui seront adoptées, s'agissant en particulier de la question des présidents et coordonnateurs des organes subsidiaires. La Chine espère que tous les membres de la Conférence s'engageront à préserver l'élan difficilement obtenu et le climat favorable, afin de parvenir rapidement à un accord sur l'application d'un programme de travail équilibré.

M. JOHN DUNCAN (Royaume-Uni) a estimé qu'il y a quelques principes à suivre pour assurer le succès de la Conférence du désarmement. La confiance, tout d'abord, est nécessaire. La bonne foi, ensuite, a-t-il ajouté, invitant les participants à ne pas placer de nouvelles conditions à ce stade et à veiller à éviter les obstacles. L'équilibre est également fondamental, a poursuivi le représentant britannique. Enfin, il a relevé l'importance de profiter des talents qui sont présents dans la salle, invitant ses collègues expérimentés à se manifester rapidement pour libérer la Conférence de son obsession sur les questions de procédure et lui permettre de s'atteler aux questions de fond.

M. JESUS DOMINGO (Philippines) a rappelé que son pays assumera la présidence de la prochaine Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui doit se tenir au printemps 2010. S'agissant de la Conférence du désarmement, il a souhaité que lui soit confirmé que les États observateurs pourront participer aux travaux des groupes de travail et des coordonnateurs spéciaux.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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