Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND PLUSIEURS PAYS S'EXPRIMER
AU SUJET DES DEUX DOCUMENTS SOUMIS HIER À CETTE INSTANCE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu ce matin plusieurs pays - parmi lesquels la Suède, en tant que coordonnateur du Groupe des États occidentaux, la Roumanie, en tant que coordonnateur du Groupe des États d'Europe orientale, et le Mexique – apporter leur soutien aux deux documents soumis hier par la présidence et portant respectivement la cote CD/1867 et CD/1866. Le premier contient une liste de noms pour les quatre postes de présidents de groupes de travail et les trois postes de coordonnateurs spéciaux créés conformément au programme de travail adopté le 29 mai dernier; le second présente un calendrier de travail pour la période allant du 29 juin au 18 septembre de cette année - c'est-à-dire jusqu'à la fin de la session de 2009.

Alors que cette séance était la dernière à se tenir sous sa présidence, l'Ambassadeur Roberto Garcia Moritan de l'Argentine, Président de la Conférence, a indiqué avoir poursuivi ses consultations depuis hier pour voir si l'on pouvait régler les quelques difficultés qui restent à surmonter. Ces consultations se sont poursuivies ce matin et nous nous trouvons dans une situation analogue à celle de la plénière d'hier, a précisé le Président.

La Chine, ce matin, a attiré l'attention sur l'importance que revêt le travail de mise en place des bases nécessaires pour la poursuite des travaux de la Conférence; ce travail de fondation ne doit pas être bâclé, a-t-elle insisté. Concernant la procédure, le fruit n'est pas mûr mais je puis vous assurer que nous aurons bientôt l'occasion de savourer ce fruit lorsqu'il sera mûr, a déclaré la Chine. La Chine est surprise car elle avait cru comprendre que tous les arrangements pour donner suite au programme de travail adopté le 29 mai dernier tel que figurant dans le document CD/1840 allaient constituer un tout bien intégré. Maintenant, nous sont présentés deux projets et la perspective s'en trouve modifiée, de sorte qu'il faut réfléchir au lien entre ces deux textes, a expliqué la Chine, relevant qu'il n'est pas spécifiquement mentionné si les mandats proposés ne valent que pour l'année 2009.

Le Pakistan a apporté son soutien aux propos tenus par la Chine. Lorsque le fruit dont a parlé la Chine nous sera servi, il aura le goût de vos efforts, a souligné le Pakistan à l'adresse du Président de la Conférence.

Outre la Suède, la Roumanie, le Mexique, la Chine et le Pakistan, ont également pris la parole ce matin le Royaume-Uni, la France, le Japon et l'Australie.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi 30 juin, à 10 heures, sous présidence de l'Australie. L'ancien Ministre australien des affaires étrangères, M. Gareth Evans, s'adressera à la Conférence à cette occasion, afin de faire part des travaux de la Commission internationale sur la non-prolifération et le désarmement que l'Australie copréside avec le Japon.


Aperçu des déclarations

Le Président de la Conférence, M. ROBERTO GARCIA MORITAN, a rappelé que la Conférence est saisie de deux documents, à savoir les documents CD/1867 et CD/1866.

M. MAGNUS HELLGREN (Suède), en tant que coordonnateur du Groupe des États occidentaux, a indiqué que son Groupe était disposé à accepter les deux documents qui ont été soumis hier à la Conférence et qui, de l'avis du Groupe, constituent une bonne base de travail pour la suite. Le Groupe entend continuer de participer aux consultations que la présidence continuera de mener en vue de parvenir à l'adoption de ces deux documents, a-t-il indiqué.

MME DANIELA BLEOANCA (Roumanie), en tant que coordonnateur du Groupe des États d'Europe orientale, a indiqué que son Groupe est disposé à appuyer les deux documents soumis hier à la Conférence et est favorable à toute mesure susceptible de faire avancer cette instance.

MME MABEL GOMEZ OLIVER (Mexique) a félicité le Président de la Conférence pour le dévouement et le professionnalisme dont il a fait preuve, mais qui, malheureusement, à ce jour, n'ont pas encore permis d'aboutir à un consensus. Elle s'est dite contrariée de constater qu'entre hier et aujourd'hui, la Conférence n'est pas parvenue au consensus qui lui aurait permis de continuer ses travaux. Le Mexique reste optimiste car c'est là le seul moyen de mobiliser l'énergie indispensable pour relever les défis qui se posent sur la voie devant permettre à la Conférence d'atteindre ses objectifs. Le Mexique est disposé à adopter les documents CD/1867 et CD/1866, a précisé la représentante.

M. JOHN DUNCAN (Royaume-Uni) s'est dit étonné de constater la situation dans laquelle se trouve la Conférence ce matin alors sont prononcées des déclarations de soutien aux deux documents qui ont été soumis hier par la présidence et qui ont, en fait, circulé depuis une semaine. Ce dont il s'agit ici, c'est d'une question de procédure qui n'est pas controversée. En quoi consiste précisément le problème auquel nous nous heurtons, a demandé le représentant britannique, indiquant avoir du mal à expliquer à ses autorités de quoi retourne le problème? Qui dans cette salle n'est pas en mesure d'accepter ce qui n'est en fait qu'une décision relative à une question de procédure, a-t-il demandé?

Le Président de la Conférence, M. ROBERTO GARCIA MORITAN, a indiqué avoir poursuivi ses consultations depuis hier pour voir si l'on pouvait régler les quelques difficultés qui restent à surmonter. Ces consultations se sont poursuivies ce matin et nous nous trouvons dans une situation analogue à celle de la plénière d'hier, a précisé le Président. Du nouveau est-il apparu qui nous permettrait de progresser et d'avancer, a demandé M. Garcia Moritan à l'intention des membres de la Conférence? Le silence dans lequel est plongée la salle indique que nous sommes ce matin dans la même situation que celle dans laquelle nous nous trouvions hier, a-t-il poursuivi. Je ne pense pas que les conditions soient réunies pour que la Conférence puisse prendre une décision ce matin, a-t-il déclaré.

M. ERIC DANON (France) a observé que certains jours, les ambiances sont lourdes et les silences ambigus. Il a estimé nécessaire de sortir de ce moment très pénible - lorsque l'adoption d'un document est proche mais que ce n'est pas encore le moment. Tout en notant, comme l'a souligné le Président, que les consultations ne permettent pas a priori de dégager un consensus à ce stade, le représentant français a fait remarquer qu'il ne s'agit pas de pointer du doigt les pays qui ont des difficultés avec le texte, mais bien d'avancer, en sachant si certains pays sont contre ce document ou s'ils seraient prêts à l'adopter mais n'ont pas encore reçu d'instruction à cette fin. Le fait de savoir qu'aucun pays ne s'oppose à l'adoption serait un pas, certes symbolique, mais important, a souligné le représentant français.

M. AKIO SUDA (Japon) a apporté son appui à la déclaration de ses homologues du Mexique, du Royaume-Uni et de la France. Il a fait remarquer que la Conférence du désarmement ne peut pas se réunir en plénière toutes les semaines pour ne rien dire et ne prendre aucune décision. Il a espéré qu'une issue sera rapidement trouvée.

Le Président de la Conférence, M. ROBERTO GARCIA MORITAN, a estimé qu'une solution devrait pouvoir être trouvée, certainement dans les prochaines heures. Il a insisté sur l'importance de préserver l'esprit constructif dans lequel travaillent les délégations. Le Président a dit comprendre les délégations qui réclament une décision, assurant qu'il serait le premier à s'en réjouir si la Conférence y parvenait. Mais le fait est que la Conférence n'est pas encore en mesure de se prononcer, a-t-il insisté. Il faut absolument préserver le climat dans lequel se déroulent les travaux, a-t-il répété.

MME CAROLINE MILLAR (Australie) a rappelé que son pays présiderait la Conférence à compter de la semaine prochaine et a indiqué que l'ancien Ministre australien des affaires étrangères, M. Gareth Evans, s'adresserait à la Conférence lors de sa prochaine séance plénière, mardi 30 juin, à 10 heures, afin de faire part des travaux de la Commission internationale sur la non-prolifération et le désarmement que l'Australie, à travers M. Evans, copréside avec le Japon.

M. LI YANG (Chine) a dit beaucoup apprécier les efforts déployés par le Président de la Conférence et les progrès constructifs qui ont été enregistrés pour se rapprocher des objectifs de cette instance. La Chine tient à exprimer ses sincères remerciements au Président Garcia Moritan qui a su jeter la base des activités auxquelles la Conférence doit s'atteler; ce travail de mise en place des bases nécessaires pour la poursuite des travaux de la Conférence est important, a souligné le représentant chinois. Ce travail de fondation ne doit pas être bâclé, a-t-il insisté. Lorsque le fruit est mûr, il tombe de l'arbre et il n'y a plus qu'à le ramasser; en revanche, si l'on ramasse un melon qui n'est pas mûr, le fruit ne sera pas savoureux. Concernant la procédure, le fruit n'est pas mûr mais je puis vous assurer que nous aurons bientôt l'occasion de savourer ce melon lorsqu'il sera mûr, a déclaré M. Li Yang. Il faut patience garder, a-t-il ajouté. Ce fruit n'est pas encore mûr, notamment, parce que l'on ne sait pas encore comment les présidents et coordonnateurs vont présider les travaux de fond; nous avons des noms mais nous ne savons pas quel sera leur mandat, a expliqué le représentant chinois. Qu'en est-il en outre du déroulement en la matière; continueront-ils leur mandat l'année prochaine ou bien y aura-t-il un roulement? La délégation de la Chine, à l'instar des autorités à Beijing, est surprise car elle avait cru comprendre que tous les arrangements pour donner suite au programme de travail adopté le 29 mai dernier tel que figurant dans le document CD/1840 allaient constituer un ensemble complet officiel - un tout bien intégré. Maintenant, nous sont présentés deux projets et la perspective s'en trouve modifiée, de sorte qu'il faut réfléchir au lien entre ces deux textes. Il n'est pas spécifiquement mentionné si les mandats proposés ne valent que pour l'année 2009; ainsi, dans les fondations du bâtiment, nous sommes en train de couler une bombe à retardement qui risque fort d'exploser dès la reprise des travaux l'année prochaine, a expliqué M. Li Yang. Il ne faut pas croire que tout cela veut dire que la Chine fera obstacle lorsqu'il s'agira de prendre une décision. A cet égard, il faut bien comprendre qu'attendre des instructions de son gouvernement ne signifie pas que l'on s'oppose à une décision, a ajouté le représentant.

M. AFTAB A.KHOKHER (Pakistan) a remercié le Président de la Conférence pour les efforts qu'il a déployés et pour la manière dont il a dirigé les travaux de cette instance. Il a en outre apporté son soutien aux propos tenus par la délégation chinoise. Lorsque le fruit dont a parlé la Chine nous sera servi, il aura le goût de vos efforts, a-t-il souligné à l'adresse du Président de la Conférence.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC09033F