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CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT: SEPT DÉLÉGATIONS APPORTENT LEUR SOUTIEN À LA DERNIÈRE PROPOSITION DE PROGRAMME DE TRAVAIL

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations de l'Irlande, de l'Italie, de l'Inde, de la Bulgarie, de l'Iraq, du Bélarus et du Mexique, qui ont tous apporté leur soutien au projet de décision concernant l'établissement d'un programme de travail pour la Conférence tel que contenu dans le document CD/1863, soumis par les six Présidents de la Conférence de cette année.

«Nous arrivons, après de nombreux efforts à une évolution, je l'espère, positive de nos délibérations», a déclaré à l'ouverture de la séance le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Idriss Jazaïry de l'Algérie.

L'Inde a notamment déclaré qu'elle ne s'opposerait pas à l'adoption du projet de décision figurant dans le document le CD/1863 dans l'espoir que cela permettrait maintenant à la Conférence d'engager ses travaux de fond. L'Irlande, l'Italie, l'Iraq et le Mexique ont tous estimé que cette nouvelle proposition était réaliste et susceptible de sortir la Conférence de l'impasse dans laquelle elle se trouve depuis plusieurs années et de lui faire reprendre ses travaux de fond. La Bulgarie a ajouté que ce texte était un compromis équilibré qui traduit des années d'efforts pour réduire les différences concernant le programme de travail. Le Bélarus a quant à lui estimé que la Conférence disposait désormais de toutes les conditions nécessaires pour relancer ses travaux de fond, ce document pouvant constituer un dénominateur commun reflétant le climat qui règne actuellement dans les relations internationales.

Le projet de décision sur la mise en place d'un programme de travail pour la session de 2009 (CD/1863) envisage la création de plusieurs groupes de travail. Ainsi, un groupe de travail serait chargé de permettre des échanges de vues et d'information sur des mesures pratiques en vue d'efforts systématiques et progressifs pour réduire les armes nucléaires dans le but ultime de leur élimination. Un second groupe de travail serait chargé de négocier un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires sur la base du «mandat Shanon» (CD/1299). D'autres groupes de travail porteraient sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique et sur les garanties négatives de sécurité. La Conférence désignerait en outre des coordonnateurs spéciaux sur les autres points de l'ordre du jour, qui portent sur les nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive (armes radiologiques), un programme global de désarmement et la transparence dans le domaine des armements, afin de solliciter les vues des membres de la Conférence sur la manière la plus appropriée à traiter de ces questions.


La prochaine séance plénière de la Conférence - qui marquera la fin de la présidence algérienne de cette instance - doit se tenir demain matin, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

M. JAMES C.O'SHEA (Irlande) s'est dit très encouragé par l'élan qui s'est manifesté ces toutes dernières années pour enfin remettre la Conférence au travail, à commencer par l'approche novatrice des «P6» introduite par la Pologne en 2006. Il a exprimé l'espoir que l'année 2009 soit celle qui verra tous ces efforts porter leurs fruits. L'environnement extérieur est propice, a-t-il poursuivi. Les évolutions positives des positions de certains États ont renforcé les attentes et l'on se trouve donc face à une fenêtre d'opportunité, a-t-il déclaré. Il faut que, collectivement, nous saisissions cette opportunité, a-t-il affirmé. Il a indiqué que l'Irlande considère le document CD/1863 comme une proposition réaliste et pratique susceptible de sortir la Conférence de l'impasse et de lui faire reprendre ses travaux de fond. Aussi, l'Irlande soutient-elle cette proposition, a-t-il souligné, lançant un appel aux autres membres de la Conférence afin qu'ils fassent preuve de la souplesse nécessaire pour permettre qu'un accord se dégage dans un avenir très proche.

M. GIOVANNI MANFREDI (Italie) a indiqué que son pays considère la proposition de programme de travail présentée par les «P6» comme un document de compromis soigneusement équilibré contenant tous les éléments nécessaires pour finalement sortir la Conférence de l'impasse qui l'a malheureusement caractérisée jusqu'ici depuis plus de dix ans. Ce document prévoit notamment le lancement de négociations sur un traité vérifiable d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire et l'Italie est particulièrement honorée d'avoir pu contribuer à cet effet en tant que coordinatrice des discussions informelles qui se sont déroulées au sein de la Conférence sur cette question, a indiqué le représentant italien. Comme cela a été souligné par une majorité de délégations lors du troisième Comité préparatoire de la Conférence d'examen du TNP, le traité d'interdiction des matières fissiles constitue un élément essentiel pour ce qui est de l'avancement des efforts internationaux en matière de désarmement et de non-prolifération, trop longtemps bloqués par des différences politiques apparemment irréconciliables et des disputes stériles sur des questions de procédure; un tel traité est le complément naturel du nouveau traité START actuellement négocié entre les États-Unis et la Fédération de Russie, a fait observer M. Manfredi. L'Italie peut approuver le document CD/1863 et le programme de travail qu'il contient, a-t-il indiqué en conclusion.

M. HAMID ALI RAO (Inde) a relevé que le projet de décision contenu dans le document CD/1863 fournit la base pour un lancement des travaux de fond de la Conférence, un objectif que l'Inde a toujours soutenu. L'Inde appuie la création d'un groupe de travail chargé de négocier un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire, a-t-il ajouté. En tant que pays doté de l'arme nucléaire, l'Inde souhaite conclure un traité universel, non discriminatoire et internationalement vérifiable interdisant la production future de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire, a-t-il précisé. L'Inde ne s'opposera pas à l'adoption du projet de décision contenu dans le document CD/1863, espérant que cela permettra maintenant à la Conférence d'engager ses travaux de fond, a-t-il par ailleurs fait savoir. Nous nous réservons le droit de faire des remarques sur les éléments de fond du Programme de travail après son adoption officielle par la Conférence, a-t-il précisé.

M. IVAN GOSPODINOV (Bulgarie) a souhaité joindre sa voix à celle des pays qui ont déjà exprimé leur soutien au projet de décision visant l'établissement d'un programme de travail pour la session de 2009 de la Conférence, tel que contenu dans le document CD/1863 soumis par les «P6». L'argumentation de la Bulgarie à l'appui de ce soutien est double: d'une part, la Bulgarie a toujours soutenu les principales initiatives visant à sortir la Conférence de l'impasse et tient ainsi à manifester sa disposition à assumer ses responsabilités, dans le prolongement des efforts actuellement déployés par la présidence, lorsqu'elle sera présidente de la Conférence, en 2010; et, d'autre part, le mérite du projet de décision contenu dans le document CD/1863 est, en lui-même, l'autre raison du soutien que lui apporte la Bulgarie. En effet, la Bulgarie estime que ce document constitue un compromis équilibré susceptible de dégager un consensus parmi les membres de la Conférence et de permettre à cette instance, sur cette base, de reprendre ses travaux de fond. Il traduit des années d'efforts pour réduire les différences concernant le programme de travail.

MME AHLAM AL-GAILANI (Iraq) a indiqué qu'en dépit du fait qu'il n'y ait pas eu de négociations officielles avec les présidents, l'Iraq appuie le projet de programme de travail contenu dans le document CD/1863, espérant qu'il s'agira du point de départ qui permettra de faire sortir la Conférence de l'impasse dans laquelle elle se trouve. La représentante iraquienne a remercié tous les membres de la Conférence pour la souplesse dont ils ont fait preuve et pour l'appui qu'ils apporteront à ce programme de travail afin d'apporter la paix et la sécurité dans les points chauds du globe, en particulier au Moyen-Orient. Il faut que la Conférence saisisse la chance qui s'offre à elle; il faut tirer parti des évolutions positives qui ont eu lieu dans le monde dans le domaine du désarmement, a conclu la représentante iraquienne.

M. ALEKSANDR PONOMAREV (Bélarus) a porté une évaluation tout à fait positive sur la présidence actuelle de la Conférence. La Conférence dispose de toutes les conditions nécessaires pour relancer ses travaux de fond, a-t-il déclaré, précisant que le document CD/1863 peut constituer un dénominateur commun reflétant le climat qui règne actuellement dans les relations internationales.

MME CLAUDIA GARCÍA GUIZA (Mexique) a assuré la présidence et l'ensemble des «P6» de toute la coopération de sa délégation. Elle s'est dite encouragée d'entendre autant de paroles d'appui au document CD/1863. Le Mexique, a-t-elle indiqué, tient à s'associer à ceux qui appuient ce document. Ce document constitue une proposition réaliste qui est de nature à sortir la Conférence de la paralysie qui l'a caractérisée ces dernières années, a-t-elle précisé. Le Mexique lance un appel à tous les États membres de la Conférence afin qu'ils profitent du nouveau climat international pour relancer les efforts de désarmement afin de parvenir à l'objectif commun qui est d'arriver à un monde exempt d'armes nucléaires.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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