Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE ENTEND PLUSIEURS DÉLÉGATIONS SOUTENIR LA PROPOSITION DE PROGRAMME DE TRAVAIL PRÉSENTÉE MARDI DERNIER

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, les délégations de près d'une dizaine de pays intervenir pour apporter leur soutien à la proposition de programme de travail contenue dans le document CD/1863 et officiellement présentée aux États Membres lors de la séance plénière de mardi dernier. Ont ainsi apporté leur soutien à cette proposition le Brésil, la République tchèque (au nom de l’Union européenne), la Tunisie, l’Indonésie, la Pologne, le Pakistan, l’Afrique du sud, le Sénégal et le Pérou. Le document CD/1863 constitue un compromis subtil et équilibré qui permettrait de reprendre les discussions de fond, a-t-il été souligné.

En fin de séance, le Président de la Conférence, M. Idriss Jazaïry, a indiqué que les consultations sur le document CD/1863 allaient se poursuivre.

Israël a pour sa part exprimé sa déception de n’avoir pas encore reçu de réponse s’agissant de la requête de consultation avec le Président qu'il a faite concernant le document CD/1863. Le Président de la Conférence, M. Jazaïry, a affirmé qu’il y avait là une différence de perception; en effet, a-t-il expliqué, cette année, comme l'an dernier, les membres du «P6» se sont partagé la responsabilité de consulter les États membres et c'est à l’Australie qu'a échu la responsabilité de consulter un groupe de pays dont faisait partie Israël.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi 26 mai, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

Le Président de la Conférence, M. Idriss Jazaïry, a rappelé que mardi dernier, la Conférence avait eu le privilège d’entendre le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies ainsi que les Ministres des affaires étrangères de la Suisse et de l’Algérie. M. Jazaïry a proposé que la Conférence envoie une lettre à ces dignitaires afin de leur manifester sa reconnaissance pour leurs interventions devant elle.

Nous passons à une étape nouvelle de notre processus de consultation à la suite de la présentation du document CD/1863 au nom du « P6 », a par ailleurs souligné le Président de la Conférence. Nous allons organiser des réunions des groupes régionaux pour nous faire une idée de leurs réactions face à ce projet, a-t-il indiqué. Nous avons déjà entamé ce processus puisque nous avons déjà rencontré le Groupe de l’Europe occidentale et autres pays ainsi que le Groupe des 21 ; lundi, nous rencontrerons le Groupe de l’Europe de l’est et, mercredi, la Chine, a précisé M. Jazaïry. Il est évident qu’à ce stade, nous n’avons pas encore de consensus et nous ne nous attendons pas à y parvenir dès la première réunion qui suit la soumission de ce document, a précisé le Président de la Conférence. Il serait néanmoins souhaitable que les États membres nous envoient des signaux, des propositions, peut-être dès mardi prochain, a-t-il conclu.

M. MACEDO SOARES (Brésil) a indiqué que son pays, le Brésil, est favorable à l’adoption d’un programme de travail conformément à ce qui a été soumis à la Conférence par le biais du document CD/1863. Les ambitions du Brésil dépassent les limites que le pays a acceptées de façon réaliste et pragmatique, a-t-il ajouté. Le Brésil estime que la question de l’octroi de garanties négatives de sécurité par le biais d’un instrument contraignant est un thème qui se prête à négociation, a-t-il précisé. Il estime en outre nécessaire un traité sur l’interdiction du placement d’armes dans l’espace. Or, la proposition CD/1863 ne répond pas à ces attentes, mais elle ne les empêche pas, a souligné M. Soares. Il est essentiel que la Conférence reprenne son rôle de négociation active, a-t-il insisté.

M. TOMAS HUSAK (République tchèque, au nom de l’Union européenne) a souligné que le moment est venu de passer à l’action. Il a exprimé l’espoir que tous les membres de la Conférence feront écho à la proposition CD/1863 et a assuré la présidence qu’elle pourrait compter sur l’appui de l’Union européenne à cette fin.

M. MOHAMED BEL KEFI (Tunisie) a indiqué que, compte tenu de l’élan favorable enregistré ces deux dernières années, son pays, la Tunisie, apporte son plein appui au document CD/1863 et formule le souhait que le consensus soit assuré pour son adoption.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a souscrit aux propos tenus mardi dernier par le Secrétaire général de l’ONU visant à ce que la Conférence engage un travail de fond, après plus de dix ans d’impasse. Les mesures de non-prolifération ont rencontré un certain succès pour contenir la prolifération des armes de destruction massive, a ajouté le représentant indonésien ; mais il faut veiller à ce que ces efforts se voient reflétés par des efforts similaires ici, au sein de la Conférence. Tant que les armes de destruction massive existeront, il n’y aura pas de non-prolifération assurée, a insisté le représentant indonésien. L’existence d’armes nucléaires au nom de la sécurité met en péril la sécurité des autres États, a-t-il souligné. Ceux qui détiennent des armes nucléaires doivent prendre des mesures pour les éliminer, d’une manière qui soit vérifiable au niveau international, a-t-il poursuivi. Dans ce contexte, l’Indonésie appuie le document CD/1863 et demande aux membres de la Conférence d’appuyer cette proposition de programme de travail. Les négociations sur un point ne doivent pas préjuger de l’issue des discussions sur tout autre point, a souligné le représentant indonésien.

M. ZDZISLAW RAPACKI (Pologne) a souscrit à la déclaration de la République tchèque au nom de l’Union européenne. Il a rappelé que la Pologne, à l’instar des cinq autres Présidents de la Conférence de 2006, a contribué aux efforts qui ont abouti à la mise en place du mécanisme dit des « P6 ». La Pologne n’a jamais cessé d’appuyer les efforts de tous les présidents de cette instance, a-t-il insisté. La Pologne est convaincue que le document CD/1863 constitue un compromis équilibré qui permettrait de reprendre les discussions de fond, a-t-il déclaré.

M. ZAMIR AKRAM (Pakistan) s’est félicité des efforts déployés par les « P6 » pour produire le document CD/1863, qui est subtilement équilibré. Aussi, le Pakistan peut-il appuyer la reprise des travaux de la Conférence sur la base de ce texte, a-t-il déclaré.

M. JOHANN KELLERMAN (Afrique du Sud) a affirmé que la présentation du document CD/1863 est la conséquence logique de la soumission du non-document présenté à la Conférence le 26 mars dernier. Ce document CD/1863 est le fruit d’un compromis fidèle aux efforts consentis par le passé pour amoindrir les différences de vue quant au programme de travail de la Conférence, a déclaré M. Kellerman. Certaines délégations, dont l’Afrique du Sud, auraient préféré que certains éléments de ce document soient renforcés ; mais ce document n’en représente pas moins un compromis subtil qui mérite le soutien de tous les membres de la Conférence, a déclaré le représentant sud-africain. Le moment est venu d’agir, a-t-il ajouté. L’Afrique du Sud est prête à rallier le consensus sur le document CD/1863, a-t-il conclu.

M. BABACAR CARLOS MBAYE (Sénégal) a indiqué que le Sénégal juge équilibré et réaliste la proposition contenue dans le document CD/1863. S’agissant des matières fissiles, le Sénégal se félicite que ce document envisage un traité non-discriminatoire et effectivement vérifiable au niveau international. S’agissant du désarmement nucléaire, le CD/1863 permettrait d’échanger des points de vues dans l’objectif ultime de l’élimination complète des armes nucléaires. Le Sénégal juge également positif que le champ de compétence des groupes de travail mentionnés dans le document CD/1863 permette de traiter de manière substantielle des garanties négatives de sécurité et de la prévention d’une course aux armements dans l’espace. Le Sénégal souhaite qu’il soit possible de transformer la proposition contenue dans le document CD/1863 en programme de travail et encourage la présidence de la Conférence à poursuivre ses consultations à cette fin.

M. ELMER SCHIALER (Pérou) a affirmé que même si le document CD/1863 n’est pas tout à fait à la hauteur des ambitions du Pérou, il constitue une base équilibrée pour commencer les travaux de fond au sein de la Conférence après dix années d’inaction. Aussi, le Pérou soutient-il ce document, a-t-il indiqué.

M. MEIR ITZCHAKI (Israël) a exprimé sa déception de n’avoir pas encore reçu de réponse s’agissant de la requête de consultation avec le Président envoyée par sa délégation concernant le document CD/1863.

En réponse à cette dernière intervention, le Président de la Conférence, M. IDRISS JAZAÏRY, a estimé qu’il s’agit d’une différence de perception. Il a expliqué qu’en 2009, comme en 2008, les membres du «P6» se sont partagé la responsabilité de consulter les États membres. Cette année, a-t-il précisé, l’Australie était chargée de consulter un groupe de pays dont faisait partie Israël. Le Président a fait observer que s'il avait accepté cette requête, il aurait également dû avoir un entretien avec les autres États membres qui s’entretenaient avec les autres membres du «P6».


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel


DC09024F