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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ADOPTE SON PROGRAMME DE TRAVAIL APRÈS DOUZE ANNÉES DANS L'IMPASSE

Compte rendu de séance
Près d'une trentaine de délégations saluent ce moment historique

La Conférence du désarmement a adopté ce matin par consensus son programme de travail tel qu'il figure dans le document CD/1863 intitulé «Projet de décision sur l'établissement d'un programme de travail pour la session de 2009». Près de trente délégations se sont exprimées pour saluer le moment historique que constitue l'adoption de ce texte, qui permet de sortir la Conférence de l'impasse dans laquelle elle se trouvait depuis maintenant douze ans.

Le texte adopté prévoit l'établissement de groupes de travail ou la désignation de coordonnateurs sur les diverses questions liées à l'ordre du jour de la Conférence du désarmement, et qui sont appelés à présenter des rapports avant la fin de la session de 2009.

Ainsi, la Conférence décide d'établir, au titre du point 1 de son ordre du jour intitulé «cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire», un groupe de travail qui négociera un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes nucléaires ou d'autres dispositifs explosifs nucléaires, sur la base du document CD/1299 du 24 mars 1995 et du mandat qui y est énoncé, généralement appelé le «mandat Shannon». Il décide également d'établir, au titre de ce même point de l'ordre du jour, un groupe de travail afin d'échanger des vues et des informations sur les mesures pratiques qui pourraient être prises pour aller systématiquement et progressivement de l'avant en vue de réduire le nombre d'armes nucléaires. La Conférence décide par ailleurs d'établir un groupe de travail chargé des questions relatives à la «prévention d'une course aux armements dans l'espace» et un groupe de travail chargé des questions relatives aux «arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace de ces armes».

La Conférence décide en outre de nommer des coordonnateurs spéciaux au titre de chacun des trois autres points de l'ordre du jour - respectivement intitulés «Nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive; armes radiologiques», «Programme global de désarmement» et «Transparence dans le domaine des armements» - afin de solliciter les vues des membres de la Conférence sur la manière la plus indiquée d'aborder la question considérée.

S'exprimant en fin de séance, M. Idriss Jazaïry, qui achève aujourd'hui son mandat en tant que Président de la Conférence, a déclaré que l'adoption du programme de travail approuvé ce matin constitue un exemple éloquent de ce que le partenariat peut réaliser. Il faut espérer que cela inspirera d'autres institutions, d'autres réunions à Genève, afin que le multilatéralisme non seulement survive mais parvienne aussi à s'épanouir, a-t-il déclaré. Le XXIe siècle est incontestablement celui où il convient de sauver la planète grâce aux efforts multilatéraux, a insisté M. Jazaïry. Juste avant l'adoption du projet de décision, le Président de la Conférence avait fait observer que toutes les délégations qui ont évoqué ce document, «avec une petite exception», l'ont fait pour y apporter leur soutien ou pour dire qu'elles ne s'opposeraient pas un consensus sur celui-ci.

Ce matin, l'Inde a tenu à souligner que le traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire portera sur la production future; l'Inde appuiera un tel traité pour autant qu'il soit non discriminatoire et vérifiable et qu'il ne nuise pas à ses intérêts de sécurité nationale. Les armes nucléaires constituent un élément de notre sécurité nationale et continueront de l'être jusqu'à l'élimination complète de ces armes sur une base universelle et non discriminatoire, a ajouté ce pays.

Pour le Pakistan, la question de la vérification, mais aussi celle des stocks, sont vitales dans le contexte d'un traité d'interdiction des matières fissiles. Le Pakistan a par ailleurs souligné que la nomination des présidents des groupes de travail prévus dans le programme de travail adopté ce matin doit respecter le principe de répartition géographique équitable.

La République populaire démocratique de Corée a pour sa part déclaré que le pays a été obligé de se doter de l'arme nucléaire afin de disposer d'une arme de dissuasion face au hostilités qui l'entourent, ajoutant que son objectif reste de parvenir à un désarmement nucléaire total et complet et qu'il il faut donc espérer que les pays dotés de l'arme nucléaire joueront un rôle de chef de file à cette fin. Le pays a indiqué qu'il avait décidé d'appuyer le document CD/1863.

Au total, les vingt-sept pays suivants sont intervenus ce matin devant la Conférence: Ukraine, Iran, République populaire démocratique de Corée, Maroc, Inde, Argentine, Chine, Royaume-Uni, Chili, Mexique, Pakistan, France, Australie, Autriche, Suède, Tunisie, Égypte, Syrie, Fédération de Russie, États-Unis, Iraq, Indonésie, Irlande, République de Corée, Espagne, Afrique du Sud et Portugal.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra le jeudi 4 juin, à 10 heures, sous la présidence de l'Argentine.


Décision adoptée

La Conférence du désarmement a adopté par consensus la décision «sur l'établissement d'un programme de travail pour la session de 2009» (CD/1863) aux termes de laquelle, afin d'établir un programme de travail de la Conférence qui soit sans préjudice de toute position, proposition ou priorité passée, présente ou future de l'une quelconque des délégations, et de tout engagement pris dans une autre instance multilatérale s'occupant du désarmement, quelle qu'elle soit, et conformément à son ordre du jour et tenant compte des diverses propositions présentées depuis 1999 pour le programme de travail de la Conférence, sans imposer ni empêcher aucun résultat des discussions visées aux paragraphes 1, 3 et 4 ci-dessous, en vue d'ouvrir la voie à un ou plusieurs compromis et accords et d'inclure la possibilité de négociations ultérieures au titre de l'un quelconque des points de l'ordre du jour, ainsi que le veut la nature de la Conférence du désarmement, décide ce qui suit pour l'établissement du programme de travail de la session en cours:

1. D'établir, au titre du point 1 intitulé «Cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire», un groupe de travail afin d'échanger des vues et des informations sur les mesures pratiques qui pourraient être prises pour aller systématiquement et progressivement de l'avant en vue de réduire le nombre d'armes nucléaires, l'objectif ultime étant de les éliminer, notamment sur des approches à suivre dans la perspective d'éventuels futurs travaux à caractère multilatéral. Conformément à son mandat, le Groupe de travail tiendra compte de toutes les vues et propositions passées, présentes et futures. Le Groupe de travail présentera un rapport sur l'avancement de ses travaux avant la fin de la session en cours.

2. D'établir, au titre du point 1 intitulé «Cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire», un groupe de travail qui négociera un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes nucléaires ou d'autres dispositifs explosifs nucléaires, sur la base du document CD/1299 du 24 mars 1995 et du mandat qui y est énoncé. Conformément à son mandat, le Groupe de travail tiendra compte de toutes les vues et propositions passées, présentes et futures. Le Groupe de travail présentera à la Conférence du désarmement un rapport sur l'avancement de ses travaux avant la fin de la session en cours.

3. D'établir, au titre du point 3 intitulé «Prévention d'une course aux armements dans l'espace», un groupe de travail qui examinera quant au fond, sans limitations, toutes les questions relatives à la prévention d'une course aux armements dans l'espace. Conformément à son mandat, le Groupe de travail tiendra compte de toutes les vues et propositions passées, présentes et futures. Le Groupe de travail présentera à la Conférence du désarmement un rapport sur l'avancement de ses travaux avant la fin de la session en cours.

4. D'établir, au titre du point 4 intitulé «Arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace de ces armes», un groupe de travail qui examinera quant au fond, sans limitations, afin d'élaborer des recommandations portant sur tous les aspects de ce point, toutes les questions relatives à ce point, sans exclure celles qui concernent un instrument qui aurait force obligatoire à l'échelle internationale. Conformément à son mandat, le Groupe de travail tiendra compte de toutes les vues et propositions passées, présentes et futures. Le Groupe de travail présentera à la Conférence du désarmement un rapport sur l'avancement de ses travaux avant la fin de la session en cours.

5. De nommer, au titre du point 5 de l'ordre du jour intitulé «Nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive; armes radiologiques», un Coordonnateur spécial qui sollicitera les vues des membres de l'instance sur la manière la plus indiquée d'aborder la question considérée. Le Coordonnateur spécial tiendra compte de toutes les vues et propositions passées, présentes et futures. La Conférence demande au Coordonnateur spécial de présenter un rapport avant la fin de la session en cours.

6. De nommer, au titre du point 6 de l'ordre du jour intitulé «Programme global de désarmement», un Coordonnateur spécial qui sollicitera les vues des membres de l'instance sur la manière la plus indiquée d'aborder la question considérée.
Le Coordonnateur spécial tiendra compte de toutes les vues et propositions passées, présentes et futures. La Conférence demande au Coordonnateur spécial de présenter un rapport avant la fin de la session en cours.

7. De nommer, au titre du point 7 de l'ordre du jour intitulé «Transparence dans le domaine des armements», un Coordonnateur spécial qui sollicitera les vues des membres de l'instance sur la manière la plus indiquée d'aborder la question considérée. Le Coordonnateur spécial tiendra compte de toutes les vues et propositions passées, présentes et futures. La Conférence demande au Coordonnateur spécial de présenter un rapport avant la fin de la session en cours.


Aperçu des déclarations

M. MYKOLA MAIMESKUL (Ukraine) a rappelé que lors de la réunion que son groupe régional a eue il y a quelques jours avec les six Présidents de la Conférence de 2009 (le «P6»), l'Ukraine a déjà fait part de son soutien au projet de décision visant l'établissement d'un programme de travail pour la Conférence tel que figurant dans le document CD/1863. Du point de vue de l'Ukraine, ce document est le résultat intégré de milliers d'heures de consultations et d'activités menées durant plusieurs années par tous les membres de la Conférence pour s'efforcer de dégager un consensus. L'Ukraine partage les priorités fixées par le document CD/1863 et le considère comme étant non seulement une étape logique dans la bonne direction mais aussi une impulsion puissante alimentant l'élan créé pour parvenir à un consensus sur un programme de travail. Les événements récents dans le domaine de la sécurité internationale témoignent que la prolifération des technologies nucléaires à travers le monde, associée à l'imperfection du système actuel de réglementation dans le domaine de la production de matières fissiles, créent de réelles menaces régionales et mondiales, a poursuivi M. Maimeskul. Aussi, un traité international juridiquement contraignant et vérifiable sur les matières fissiles permettrait-il de renforcer de manière significative le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et doit donc être la priorité pour la Conférence, a-t-il estimé.

M. ALIREZA MOAIYERI (Iran) a déclaré que la présidence de l'Algérie a permis d'importantes réalisations par la Conférence, et a rendu hommage aux efforts inlassables déployés par cette présidence, dans un esprit d'ouverture, pour dégager un programme de travail. L'Iran a déjà souligné l'importance qu'elle accorde à la Conférence du désarmement, a poursuivi son représentant, rappelant que le pays avait toujours souhaité pour la Conférence un programme de travail équilibré et inclusif. Il a toutefois indiqué ne toujours pas avoir, à ce stade, reçu d'instruction de sa capitale concernant la position de son pays à l'égard du document CD/1863.

M. AN MYONG HUN (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que son pays et son peuple souhaitent la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne. Compte tenu des sanctions qui sont maintenues par certains pays contre la République populaire démocratique de Corée, et afin d'assurer la défense de son territoire, de sa population et de son développement économique, le pays a été obligé de se doter de l'arme nucléaire afin de disposer d'une arme de dissuasion face au hostilités qui l'entourent, a-t-il poursuivi. Notre objectif reste de parvenir à un désarmement nucléaire total et complet et il faut donc espérer que les pays dotés de l'arme nucléaire joueront un rôle de chef de file à cette fin, a en outre indiqué le représentant de la République populaire démocratique de Corée. La République populaire démocratique de Corée a suivi l'évolution du climat au sein de la Conférence, a-t-il ajouté. Il a souligné que son pays a toujours adopté une attitude très constructive et a toujours coopéré au sein du Groupe des 21. C'est dans cet esprit constructif que la République populaire démocratique de Corée a décidé d'appuyer le projet de décision CD/1863 afin qu'un travail de fond commence sans perdre plus de temps.

M. OMAR HILAL (Maroc) a félicité le Président de la Conférence dont il a salué les efforts inlassables pour débloquer l'impasse sur la question d'un programme de travail. Le contexte international actuel en matière de désarmement est notamment marqué par les annonces récentes des principales puissances nucléaires en faveur de la réduction de leurs arsenaux nucléaires. C'est dans ce contexte positif qu'a été présenté le document CD/1863. Ce document ne reflète pas la position des principes du Groupe des 21, qui milite en faveur d'un programme de travail équilibré mettant en place des groupes de travail de négociations sur les quatre questions principales. Évoquant en particulier le nouvel essai nucléaire nord-coréen de cette semaine, le représentant marocain a souligné que les événements récents incitent la communauté internationale à engager des négociations sérieuses en faveur du désarmement nucléaire. La Conférence a tenté d'ignorer la délégation marocaine dans le processus de consultations, a par ailleurs déploré le représentant marocain, précisant que sa délégation a décliné l'appel à consultations du «P6», car il s'agit d'une structure informelle. Néanmoins, le Maroc reconnaît les efforts déployés par les six Présidents pour parvenir à un programme de travail. En outre, le Maroc vient d'avoir des consultations bilatérales franches et fructueuses avec la Présidence, a indiqué le représentant. Aussi, pour profiter de l'environnement favorable au sein de la Conférence, le Maroc a décidé de ne pas s'opposer au consensus et de permettre l'adoption d'un programme de travail de la Conférence.

M. IDRISS JAZAÏRY, Président de la Conférence, soulignant que cette séance marquait la fin de son mandat à la présidence de la Conférence, a rappelé que – inspiré par un contexte international particulièrement favorable – il s'est joint à ses collègues Présidents de la session de 2009 (le «P6»), sans préjugés ni idées préétablies, dans un processus de consultations en direction de tous les États membres et incluant toutes les questions à l'ordre du jour en vue d'explorer le cadre approprié à même de permettre à la Conférence de se frayer un chemin entre les obstacles qui subsistaient pour qu'elle puisse s'acquitter de son mandat.

À l'issue de ces consultations, a indiqué M. Jazaïry, nous sommes parvenus aux conclusions suivantes: nous avons la responsabilité historique de ne pas laisser passer cette opportunité de relancer les travaux de la Conférence, sous peine de risquer d'y porter un coup mortel ou au mieux de la marginaliser définitivement. C'est une situation où nous devons dépasser nos positions préétablies pour n'être guidés que par la communauté manifeste de nos intérêts en la matière. «C'est aussi une manière pour nous de consolider une démarche multilatérale du règlement des affaires du monde plutôt que d'abdiquer nos responsabilités au profit d'un directoire auto-désigné», a déclaré le Président de la Conférence. Une autre conclusion à laquelle nous sommes parvenus est que le programme de travail devrait être abordé de manière globale et équilibrée afin de tenir compte des préoccupations de tous, a poursuivi M. Jazaïry. Par ailleurs, le consensus recherché devrait s'inscrire dans la poursuite et l'affinement des efforts précédents en contournant les difficultés qui ont fait obstacle à l'adoption des propositions précédentes.

«C'est à la lumière de ces consultations poursuivies collectivement par le «P6» que la Présidence a présenté, le 26 mars 2009, un document officieux contenant les éléments qui pourraient constituer un programme de travail», a rappelé M. Jazaïry. Cette initiative a bénéficié d'un large appui, ce qui a encouragé le «P6» à présenter ce document, sous la cote CD/1863, en tant que proposition officielle des six Présidents, le 19 mai. Certes, comme toute entreprise humaine, ce document n'est pas parfait; mais il s'agit d'un compromis comportant un équilibre délicat entre les différentes questions à l'ordre du jour. Il constitue un effort de synthèse des nombreuses initiatives prises au sein de la Conférence et intensifiées depuis 1999. Les différences entre les termes des mandats des différentes questions ne signifient nullement une hiérarchisation des priorités ou la diminution de l'importance d'une question par rapport aux autres. Toutes les questions sont, de notre point de vue, importantes pour la sécurité internationale, a insisté M. Jazaïry. Il s'agit plutôt de jeter les bases d'un compromis pour lancer une dynamique de négociation, de discussions et d'échange de vues.

Nous sommes confortés dans notre démarche par le fait que toutes les délégations qui ont évoqué le document CD/1863, avec une petite exception, l'ont fait pour y apporter leur soutien ou pour dire qu'elles ne s'opposeraient pas un consensus sur celui-ci, a déclaré le Président. L'adoption d'un programme de travail sur la base du document CD/1863 est à notre portée, a-t-il ajouté. En effet, le consensus requis prévaut dès lors qu'il n'y a pas d'opposition.

Le Président a ensuite demandé s'il y avait une objection à l'adoption du document CD/1863 par consensus», a déclaré M. Jazaïry. «Il n'y a pas d'objection: il en est ainsi décidé», a-t-il conclu.

M. HAMID ALI RAO (Inde) a souligné s'être rallié au consensus sur le projet de décision CD/1863. S'agissant du début des négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement, il a indiqué que l'Inde appuie la création d'un groupe de travail chargé de la question, sur la base du «mandat Shannon». La portée du traité en question concerne la production future de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire, a souligné le représentant indien. L'Inde appuiera un tel traité pour autant qu'il soit non discriminatoire et vérifiable et qu'il ne nuise pas à ses intérêts de sécurité nationale. Nous n'accepterons pas d'obligations qui ne correspondraient pas à nos intérêts de sécurité nationale, qui y porteraient préjudice ou qui entraveraient notre programme stratégique, a insisté le représentant indien. Les armes nucléaires constituent un élément de notre sécurité nationale et continueront de l'être jusqu'à l'élimination complète de ces armes sur une base universelle et non discriminatoire. L'Inde est déçue que la Conférence ne soit pas parvenue à engager des négociations sur le désarmement nucléaire, a par ailleurs indiqué son représentant.

M. ROBERTO GARCÍA MORITÁN (Argentine) a salué la persévérance et la vision claire de l'avenir dont a fait preuve le Président de la Conférence, M. Idriss Jazaïry, et qui a permis l'adoption, ce matin, d'un programme de travail. La Conférence a recouvré aujourd'hui son rôle central tel qu'il avait été envisagé par ceux qui ont créé cette instance, a-t-il estimé.

M. WANG QUN (Chine) a félicité le Président de la Conférence pour le résultat que constitue l'adoption, ce matin, d'un programme de travail pour cette année. Il a salué l'esprit de consultations transparentes et ouvertes ainsi que le sens des responsabilités qu'a manifestés le Président de la Conférence. La Conférence sort ainsi d'une impasse de plus d'une décennie et va pouvoir engager de nouveau ses travaux de fond, a souligné le représentant chinois, indiquant que son pays entendait participer activement aux négociations et discussions sur les points de l'ordre du jour. Il a lancé un appel à tous les pays afin qu'ils fassent maintenant preuve d'un esprit de compromis et de respect mutuel.

M. JOHN DUNCAN (Royaume-Uni) a félicité les six Présidents de la session de 2009, qui ont permis de parvenir au résultat que constitue l'adoption, ce matin, d'un programme de travail pour la Conférence. Il a salué la vision et la persévérance dont le Président de la Conférence a fait preuve à cette fin. La Conférence montre ainsi la voie à suivre, lorsqu'un groupe de pays refuse d'être détourné de son objectif commun, a-t-il ajouté.

M. ALEJANDRO ROGERS (Chili) a salué les efforts inlassables déployés par le Président de la Conférence et par ses prédécesseurs, permettant d'aboutir au résultat de ce matin, qui reflète le climat positif qui prévaut ces derniers temps dans les différentes instances internationales qui traitent du désarmement. Le document CD/1863, que le Chili appuie, correspond à un équilibre délicat tenant compte de nombreuses propositions complexes, dont certaines remontent à plusieurs décennies, a souligné le représentant chilien.

MME MABEL GÓMEZ OLIVER (Mexique) a jugé historique le moment que constitue l'adoption d'un programme de travail par la Conférence. Le Mexique ne ménagera aucun effort pour contribuer à la réalisation de mesures fermes et décidées afin de mettre en œuvre le programme de travail qui vient d'être adopté.

M. ZAMIR AKRAM (Pakistan) a lui aussi jugé historique cette séance de la Conférence qui vient de voir l'adoption d'un programme de travail après une décennie dans l'impasse. Il a ajouté que l'adoption du programme de travail a été possible grâce à la prise en compte du caractère essentiel de la vérifiabilité dans les affaires de désarmement; le Pakistan a toujours défendu ce principe. Le document CD/1863 n'est certes pas parfait mais le Pakistan s'y est rallié car il représente un compromis qui permet à la Conférence de sortir de l'impasse. La nomination des présidents des groupes de travail prévus dans le programme de travail doit respecter le principe de répartition géographique équitable, a par ailleurs souligné le représentant pakistanais. Le désarmement nucléaire reste la priorité à la Conférence du désarmement, a-t-il ajouté. Un traité international sur l'interdiction des matières fissiles doit contenir des dispositions de vérification. La question de la vérification, mais aussi celle des stocks, sont vitales pour le Pakistan dans le contexte d'un traité d'interdiction des matières fissiles, a insisté le représentant.

«Et bien, ça y est !», a lancé M. ÉRIC DANON (France), transmettant à la présidence de la Conférence toutes les félicitations du Gouvernement français pour ce résultat historique. C'est une nouvelle période qui s'ouvre; un nouveau départ pour la Conférence; un moment tant attendu pour l'ouverture de négociations sur un «traité cut-off», a déclaré le représentant français.

MME CAROLINE MILLAR (Australie) a souligné que cette séance marque un moment historique qui va permettre à la Conférence de travailler pour tous. Les travaux peuvent maintenant commencer et les délégations vont devoir se préparer non seulement pour les négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires mais aussi pour les discussions sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace et sur le désarmement nucléaire, entre autres. Il va falloir se préparer en dégageant les questions de fond afin de pouvoir revenir au mois de janvier 2010 en étant prêt pour les négociations, a souligné la représentante australienne.

M. ALEXANDER MARSCHIK (Autriche) a souligné que cette journée marque un tournant historique pour la Conférence. Il faut espérer que le travail de fond pourra commencer sans perdre de temps. La décision concernant l'adoption de ce programme de travail a été rendue possible grâce à l'évolution positive sur la scène internationale, grâce aux efforts de tous les membres et grâce à ceux de la présidence de la Conférence.

M. MAGNUS HELLGREN (Suède) a fait part de sa satisfaction devant à la décision qui vient de prendre la Conférence. Il a assuré le «P6» qu'à compter de la semaine prochaine, la Suède sera prête à relever le défi des activités futures et des tâches fixées dans le cadre du document CD/1863.

M. ABDELWAHEB JEMAL (Tunisie) s'est félicité du moment historique que la Conférence vit ce matin. Les efforts déployés ont abouti à un consensus qui honore le Président de la Conférence, le «P6», les membres de la Conférence et la communauté internationale, a-t-il souligné. Douze ans de non-décision, c'est long; mais quand on mesure l'importance de la décision prise aujourd'hui, ces 12 années disparaissent de la mémoire en un clin d'œil, ouvrant une longue période de travail.

M. OBAIDA EL-DANDARAWY (Égypte) a remercié le Président de la Conférence pour avoir démontré que la coopération constructive pour aller de l'avant dans le domaine du désarmement relève du possible et non du mirage. Il a en outre assuré le «P6» de toute la coopération de sa délégation.

M. FAYSAL KHABBAZ HAMOUI (Syrie) a jugé historique le moment que vit ce matin la Conférence, grâce à la coopération du Président et de ses collègues Président de la session de cette année. La tâche qui nous attend est une tâche ardue qui relève d'un travail de longue haleine; nous allons devoir tirer parti de l'amélioration du climat international, a-t-il ajouté.

M. VICTOR VASILIEV (Fédération de Russie) a remercié le Président de la Conférence et ses collègues du «P6» pour le succès enregistré aujourd'hui, qui représente un tournant et devrait permettre d'ouvrir une nouvelle page en faveur d'accords destinés à renforcer la paix et la sécurité dans le monde. Il a fait part de l'entière disposition de sa délégation à coopérer aux fins de la réalisation de tous les points contenus dans le document CD/1863. La Fédération de Russie est prête à apporter sa contribution pour que ce climat positif se concrétise en un accord dans le domaine du désarmement, a indiqué le représentant russe.

M. GAROLD LARSON (États-Unis) s'est fait l'écho des félicitations et remerciements adressés par les délégations précédentes à l'égard du Président de la Conférence. Ce n'est que le début d'un processus qui sera sans aucun doute difficile; mais il n'en demeure pas moins que cette étape donne confiance.

M. ABBAS ABBAS (Iraq) a félicité le Président de la Conférence et ses collègues du «P6» pour leurs efforts méritoires qui ont permis d'aboutir à l'adoption du document approuvé ce matin. À travers ce document, la Conférence peut donc désormais jouer le rôle qui lui a été assigné. Il s'agit d'un moment historique, a-t-il estimé.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a reconnu que sa délégation était au départ assez pessimiste, mais que dans son pays, on croit aux miracles. Ce qui a été réalisé aujourd'hui constitue un point de départ historique, a-t-il estimé, exprimant l'espoir que l'on puisse parvenir à un monde exempt d'armes nucléaires.

M. JAMES O'SHEA (Irlande) a remercié le Président de la Conférence pour tous les efforts déployés qui ont permis d'aboutir à l'important résultat de ce matin. Il était important que cette Conférence reprenne ses travaux sous peine de voir des pays déployer leurs efforts dans d'autres cadres, a-t-il souligné.

M. IM HAN-TAEK (République de Corée) a remercié le Président de la Conférence et ses collègues du «P6» pour les efforts qu'ils ont déployés, faisant preuve de leadership et de créativité, ce qui a permis d'aboutir à l'adoption, ce matin, du programme de travail. Maintenant que la porte est ouverte aux négociations, il faut espérer que l'esprit de souplesse qui s'est manifesté va se poursuivre lorsque va s'engager le travail de fond pour parvenir à un accord sur un traité d'interdiction des matières fissiles.

M. GERARDO BUGALLO (Espagne) a rappelé que l'Espagne s'est toujours inscrite dans la recherche des solutions plutôt que de faire partie du problème. Il s'est réjoui que la Conférence ait pu sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouvait depuis douze ans. C'est maintenant que le travail commence et qu'il va falloir éprouver nos capacités de négociation dans plusieurs domaines simultanément, a-t-il souligné.

M. JOHANN KELLERMAN (Afrique du Sud) a fait part de sa satisfaction que la Conférence soit parvenue à un accord aujourd'hui. Il a remercié le secrétariat et l'ensemble du «P6».

M. MARIO DUARTE (Portugal) a félicité chaleureusement le Président de la Conférence et ses collègues du «P6» pour la réalisation importante que constitue l'adoption du document CD/1863. Le Portugal est très heureux de ce rebondissement, a-t-il indiqué.

M. IDRISS JAZAÏRY, Président de la Conférence, a déclaré qu'il s'agit là de l'un des moments les plus importants qu'il ait vécu au cours de sa longue carrière diplomatique, débutée en 1959 à l'UNESCO. Il s'agit là d'un exemple éloquent de ce que le partenariat peut réaliser lorsque l'on surmonte les barrières telles que celles, souvent artificielles, entre le Nord et le Sud. Il faut espérer que cela inspirera d'autres institutions, d'autres réunions à Genève, afin que le multilatéralisme non seulement survive mais parvienne aussi à s'épanouir. Le XXIe siècle est incontestablement celui où il convient de sauver la planète grâce aux efforts multilatéraux, a déclaré M. Jazaïry. Il a salué la volonté manifestée par les membres de la Conférence pour accepter le compromis que constitue le document CD/1863.


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