LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND DES DÉCLARATIONS DU NIGÉRIA ET DU ROYAUME-UNI
La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations du Nigéria et du Royaume-Uni, le premier soulignant qu'il soutenait l'initiative des six présidents de la session de 2009 de la Conférence concernant son programme de travail et appelant les autres membres à faire preuve de souplesse pour sortir de l'impasse, il a aussi souhaité le lancement rapide de négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles, tout comme le Royaume-Uni qui a également souligné l'urgence d'œuvrer à l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
Le représentant du Nigéria, M. Angbara Awanen, a souligné qu'il reste encore à desserrer l'étau qui bloque la Conférence. Aussi, convient-il maintenant de briser le cycle des occasions manquées et du désespoir qui a caractérisé les travaux de cette instance ces dernières années, en nous écoutant les uns, les autres et en œuvrant, ensemble, à l'adoption d'un programme de travail pour la Conférence. Le Nigéria, comme de nombreux autres pays, souhaite prioritairement que la Conférence se mette d'accord rapidement sur un programme de travail qui soit équilibré, équitable, et qui prenne en considération les préoccupations de tous les membres. Étant donné les difficultés actuelles au sein de la Conférence, il est évident que tout progrès exigera de ses membres qu'ils soient disposés à donner autant qu'ils attendent des autres. Pour cela, il faudra faire preuve de la souplesse émanant d'une volonté politique que seules nos capitales peuvent insuffler, a insisté le représentant nigérian. Il a précisé que son pays soutient l'initiative des «P6» contenue dans le document CD/1840. La délégation nigériane espère le lancement rapide de négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles, a-t-il souligné.
M. John Duncan, du Royaume-Uni, a attiré l'attention de la Conférence sur la déclaration faite avant-hier, 17 mars, par le Premier Ministre britannique lors d'une conférence sur le cycle du combustible nucléaire qui s'est tenue à Londres, dans laquelle Gordon Brown souligne qu'il faut renforcer la confiance pour éviter la prolifération nucléaire et indique qu'il se réjouit à l'idée de coopérer avec les autres nations au succès de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui se tiendra l'an prochain. Aussi, le Royaume-Uni entend-il œuvrer avec les autres pays à l'élaboration d'une feuille de route en vue de cette Conférence d'examen. Le Royaume-Uni fer a des propositions pour le contrôle multilatéral du cycle de combustible nucléaire et entend, en ce qui le concerne, présenter ses plans pour la gestion future de ses stocks de matières fissiles. Dans sa déclaration, M. Brown insiste en outre sur l'urgence d'engager des négociations sur un traité d'interdiction de la production future de matières fissiles (traité cut-off) et d'œuvrer à l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Il précise par ailleurs que le Royaume-Uni a réduit de moitié ses forces nucléaires, qu'il entend maintenir au niveau minimum nécessaire pour la dissuasion.
En fin de séance, le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Idriss Jazaïry de l'Algérie, a indiqué qu'il entend profiter des circonstances propices qui semblent prévaloir à l'heure actuelle pour sortir le plus tôt possible de l'impasse concernant l'adoption d'un programme de travail pour la Conférence. Citant Goethe, il a rappelé que «Gott gibt uns Nüsse, aber er knackt sie nicht auf» (Dieu nous donne des noix mais ne les casse pas). Il serait bon que la Conférence du désarmement casse enfin cette noix et commence ses travaux de fond le plus rapidement possible.
La prochaine séance plénière de la Conférence doit se tenir le jeudi 26 mars prochain, à 10 heures.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
DC09018F