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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND DES DÉCLARATIONS DE LA MALAISIE ET DU ROYAUME-UNI

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations de la Malaisie et du Royaume-Uni.

Relevant que la Conférence n'est toujours pas parvenue à un consensus sur un programme de travail, la Malaisie a souligné que les préoccupations légitimes de tous les États membres doivent se voir accorder la considération sérieuse qu'elles méritent. Une telle approche nous permettra d'avancer et de concentrer nos efforts sur le travail de fond, a-t-elle ajouté. La Malaisie a en outre indiqué que si le document CD/1840 (proposition de programme de travail émanant des «P6») est loin de répondre aux attentes pour ce qui est de traiter d'autres questions essentielles de manière équilibrée et complète, elle n'en a pas moins fait preuve, en ce qui la concerne, de flexibilité, en rejoignant l'élan créé autour de ce document.

La Malaisie a par ailleurs invité la Conférence à se pencher sur sa méthodologie de travail et à évaluer l'efficacité des mécanismes existants en vue de les revitaliser et, si nécessaire, d'en créer de nouveaux. À cet égard, la Malaisie a demandé à la Conférence d'ouvrir ses portes en s'engageant avec les organisations non gouvernementales et la société civile.

Le Royaume-Uni a pour sa part indiqué que son Ministère des affaires étrangères avait présenté hier un document («Lifting the nuclear shadow» - Lever l'ombre nucléaire) qui traite de la question de l'abolition des armes nucléaires et du rôle de l'Union européenne, de l'Agence internationale de l'énergie atomique et des Nations Unies en la matière.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Le Hoai Trung du Viet Nam, a rappelé que la Conférence entamerait la semaine prochaine ses discussions informelles sur les questions essentielles de son ordre du jour.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra jeudi 12 février, à 10 heures.


Déclarations

M. OTHMAN HASHIM (Malaisie) a souligné que sa délégation espère sincèrement que la Conférence sera en mesure durant la session de cette année de trouver un consensus sur un programme de travail. Il a ajouté que son pays appréciait grandement le rôle joué par le mécanisme des « P6 » depuis sa mise en place, se disant à cet égard encouragé par les consultations intensives qui se sont déroulées au sein de la Conférence et qui ont abouti à plusieurs propositions, en 2007. Malheureusement, en dépit de cela, la Conférence n'est pas parvenue à un consensus sur un programme de travail. Aussi, M. Othman Hashim a-t-il instamment souhaité que des efforts continus soient déployés afin de répondre aux préoccupations de manière à parvenir à un consensus, sur la base du Règlement intérieur. Les préoccupations légitimes de tous les États membres doivent se voir accorder la considération sérieuse qu'elles méritent, a-t-il ajouté. Une telle approche nous permettra d'avancer et de concentrer nos efforts sur le travail de fond, a insisté le représentant de la Malaisie.

Le document CD/1840 représente une « fusion » de la proposition des Présidents de 2007, soit l'ensemble des documents L.1, CRP.5 et CRP.6, a rappelé M. Othman Hashim. Tout comme pour le document L.1, la Malaisie estime que le document CD/1840 est loin de répondre aux attentes pour ce qui est de traiter d'autres questions essentielles de manière équilibrée et complète. La Malaisie n'en a pas moins fait preuve de flexibilité et s'est dite prête à travailler étroitement avec les autres membres de la Conférence en rejoignant l'élan créé autour de ce document CD/1840, espérant que cela pourrait permettre à la Conférence de reprendre ses travaux de fond. Aussi, la Malaisie en appelle-t-elle aux autres afin qu'ils fassent également preuve d'une telle souplesse, car le moment est venu d'agir. M. Othman Hasim a par ailleurs rappelé les assurances fournies par les Présidents de 2008 de la Conférence quant au fait que le projet de décision n'était pas gravé dans le marbre et qu'ils étaient engagés à consulter les délégations et, si nécessaire, à apporter des amendements au document CD/1840.

Bien que le désarmement nucléaire reste notre plus haute priorité - et en attendant les négociations sur une convention sur les armes nucléaires -, un traité d'interdiction des matières fissiles à des fins d'armement, semblable au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, reste l'une des principales prochaines étapes sur la voie de la prévention de la prolifération nucléaire, menant éventuellement à la réalisation d'un véritable désarmement nucléaire, a poursuivi le représentant de la Malaisie. Il a en outre rappelé que son pays avait officiellement rejoint l'an dernier le groupe des principaux coparrains de la résolution sur la réduction du danger nucléaire (decreasing the operational readiness of nuclear weapons systems).

Le représentant de la Malaisie a enfin invité la Conférence à se pencher sur sa méthodologie de travail et à évaluer l'efficacité des mécanismes existants en vue de les revitaliser et, si nécessaire, d'en créer de nouveaux. À cet égard, il a conclu en demandant à la Conférence d'ouvrir ses portes en s'engageant avec les organisations non gouvernementales et la société civile.

M. JOHN DUNCAN (Royaume-Uni) a indiqué que le Ministère des affaires étrangères du Royaume-Uni avait été très occupé, hier, par la présentation d'un document («Lifting the nuclear shadow» - Lever l'ombre nucléaire) qui traite de la question de l'abolition des armes nucléaires et du rôle de l'Union européenne, de l'Agence internationale de l'énergie atomique et des Nations Unies en la matière. Ce document très franc n'utilise pas un langage très diplomatique, ce qui n'est pas une mauvaise chose eu égard à ce dont il est besoin s'agissant de la question des armes nucléaires. Ce document insiste sur la nécessité de procéder à des réformes institutionnelles ; il aborde aussi des préoccupations en matière de non-prolifération, a indiqué M. Duncan. Le document souligne en outre qu'il n'existe pas de solution toute faite s'agissant de ces questions et que tout n'est pas noir ou blanc. Le Royaume-Uni est attaché à progresser rapidement pour parvenir à un monde exempt d'armes nucléaires, a souligné M. Duncan. Il s'agit là d'un défi diplomatique énorme, a-t-il reconnu. Les États dotés d'armes nucléaires doivent répondre aux préoccupations des États qui n'en sont pas dotés, tout comme les États qui ont lancé des programmes nucléaires doivent répondre aux préoccupations suscitées, a conclu le représentant britannique.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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