Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT OUVRE LES TRAVAUX DE LA SESSION DE 2009

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a ouvert ce matin sa session de 2009 en entendant un message du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, ainsi que les déclarations, portant essentiellement sur les travaux de la Conférence, de l'Algérie au nom du Groupe des 21, de la République tchèque au nom de l'Union européenne, de l'Australie, du Bélarus au nom du Groupe d'Europe orientale, de l'Égypte, de la Fédération de Russie, de la Turquie et des Pays-Bas. Elle a également entendu Israël, l'Indonésie, l'Algérie, Sri Lanka, la Syrie et l'Iran, qui sont intervenus au sujet de la situation dans la bande de Gaza.

Dans son message à la Conférence, qui a été lu par M. Sergei Ordzhonikidze, Secrétaire général de la Conférence du désarmement, le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, rappelle que l'une de ses priorités depuis sa prise de fonctions en tant que Secrétaire général a été de revitaliser le programme international de désarmement et de renforcer l'efficacité de l'Organisation des Nations Unies dans ce domaine. Le Secrétaire général reste déterminé à saisir toutes les occasions pour nouer des partenariats et mobiliser l'action à cet égard. Dans l'immédiat, la tâche de la Conférence consiste à concrétiser ses débats sous la forme de négociations pratiques permettant d'aboutir à un désarmement réel. Il a ajouté qu'un accord dans ce domaine constituerait, en ces temps de crise économique et financière, un signe tangible et particulièrement bienvenu en faveur de la paix.

Le Président de la Conférence du désarmement, M. Le Hoai Trung, a également souligné que la crise financière et économique devrait accentuer le besoin pressant de renforcer les efforts en faveur d'un monde plus sûr. Chacun a pu constaté que la Conférence n'a obtenu aucun résultat au cours de la dernière décennie, mais tous sont conscients également qu'elle a un rôle important à jouer.

Plusieurs intervenants ont exprimé l'espoir que la Conférence parviendrait cette année à sortir de l'impasse et ont appuyé la proposition faite l'an dernier relative au programme de travail et figurant au document CD/1840, et qui propose que la Conférence décide de nommer un coordonnateur chargé de présider des négociations, sans conditions préalables, sur un traité multilatéral et non discriminatoire, interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes et autres dispositifs explosifs nucléaires, ainsi que trois coordonnateurs chargés respectivement de présider des discussions de fond sur le désarmement nucléaire, sur les questions liées à la prévention d'une course aux armements dans l'espace et sur les garanties négatives de sécurité.

Plusieurs interventions ont fait référence à la situation dans la bande de Gaza, certains rappelant les conséquences de tels conflits sur la course aux armements au plan régional. Israël a pour sa part estimé que le récent conflit à Gaza a clairement souligné que la menace terroriste et la question des transferts d'armes vers les groupes terroristes sont des questions auquelles la Conférence doit accorder la priorité. Cette intervention a suscité de vives réactions de la part de certaines délégations.

La Conférence du désarmement a par ailleurs adopté l'ordre du jour de sa session de 2009, qui est le même que l'an dernier et les années précédentes, et qui comporte les sept points suivants: cessation de la course aux armements nucléaires et le désarmement nucléaire; prévention de la guerre nucléaire, y compris toutes les questions qui y sont liées; prévention d'une course aux armements dans l'espace; arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace de ces armes; nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive et armes radiologiques; programme global de désarmement; transparence dans le domaine des armements.

La Conférence a en outre approuvé les demandes présentées par les États non membres suivants à participer à sa session de 2009 en qualité d'observateurs: Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine, Costa Rica, Croatie, Chypre, République tchèque, Danemark, République dominicaine, Estonie, Ghana, Grèce, Guatemala, Guinée, Saint-Siège, Koweït, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Libye, Malte, Maroc, Maurice, Monténégro, Népal, Philippines, Qatar, République de Moldova, Serbie, Slovénie et ancienne République yougoslave de Macédoine.


La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement se tiendra jeudi 22 janvier, à 10 heures.


Déclarations liminaires

M. LE HOAI TRUNG, Président de la Conférence du désarmement, a déclaré que son pays est honoré d'assumer la présidence de la Conférence du désarmement et prend très au sérieux cette responsabilité a pris la tâche au sérieux en tant qu'État membre engagé dans les questions de désarmement et dont la politique étrangère est fondée sur l'indépendance, la paix, la coopération et le développement. La politique du Viet Nam est fondée sur la lutte pour la paix, la prévention de la guerre et la promotion du désarmement et de la sécurité internationale conformément à la Charte des Nations Unies et du droit international, a déclaré M. Trung. Les principaux objectifs du Viet Nam en matière de politique étrangère sont le maintien d'un environnement pacifique et la création de conditions internationales favorables au bon déroulement de la réforme, au développement socio-économique et à l'industrialisation et la modernisation du pays. Sa politique est également ancrée dans le désir ardent de paix du peuple vietnamien, victime de guerres destructrices qui lui ont été imposées et qui est encore confronté aux nombreuses conséquences de la guerre.

M. Trung a souligné que chacun a pu constaté que la Conférence du désarmement n'a obtenu aucun résultat au cours de la dernière décennie, mais que tous sont conscients également que la Conférence est en mesure de jouer un rôle important. Les progrès réalisés dans les travaux de la Conférence sont essentiels à la promotion du multilatéralisme, a souligné M. Trung. La crise financière et économique devrait accentuer le besoin pressant de renforcer les efforts en faveur d'un monde plus sûr. Sa délégation a mené des consultations dans le cadre des préparatifs pour la session de 2009 et elle a relevé de ces consultations l'énorme importance qu'attachent tous ses membres aux travaux de la Conférence. La présidence a aussi constaté un accord général sur les points inscrits à l'ordre du jour de la session de 2009.

M. SERGEI ORDZHONIKIDZE, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, Secrétaire général adjoint et Secrétaire général de la Conférence du désarmement, a donné lecture du message adressé par le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies à la Conférence du désarmement. M. Ban Ki-moon y rappelle que l'une de ses priorités depuis sa prise de fonctions en tant que Secrétaire général a été de revitaliser le programme international de désarmement et de renforcer l'efficacité de l'Organisation des Nations Unies elle-même dans ce domaine. C'est pourquoi il accorde une grande importance aux travaux de la Conférence et aux grands efforts déployés par des gouvernements, des groupes de citoyens et des militants à travers le monde dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération. Les armes classiques et les armes légères tout autant que les armes de destruction massive présentent des risques évidents. Le Secrétaire général reste déterminé à saisir toutes les occasions pour nouer des partenariats et mobiliser l'action à cet égard. Dans l'immédiat, la tâche de la Conférence consiste à concrétiser ses débats de procédure en négociations pratiques permettant d'aboutir à un désarmement réel. En effet, un accord dans ce domaine constituerait, en ce temps de crise économique et financière, un signe tangible et particulièrement bienvenu en faveur de la paix. Le Secrétaire général rappelle en outre que la Charte des Nations Unies demande de «favoriser l'établissement et le maintien de la paix et de la sécurité internationales en ne détournant vers les armements que le minimum des ressources humaines et économiques du monde». Tous les États doivent garder à l'esprit cette responsabilité solennelle s'ils entendent réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement malgré la dégradation du contexte général, estime encore le Secrétaire général.

Dans son message à la Conférence, M. Ban relève les initiatives importantes qui ont été prises depuis quelques mois, notamment par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine, la Russie, l'Union européenne et les pays non-alignés; la société civile génère de son côté soutien et visibilité. Les Nations Unies et la Conférence sur le désarmement doivent tirer parti de ces circonstances favorables pour se placer à l'avant-garde de l'action pour libérer le monde des armes nucléaires. Dans sa déclaration, M. Ban Ki-moon rappelle qu'il a proposé, en octobre dernier, un plan en cinq points destiné à donner un nouveau souffle à l'action de la communauté internationale en matière de désarmement. Ce plan contient des propositions de contributions spécifiques de la Conférence au chapitre du désarmement nucléaire et de l'interdiction de la production de matières fissiles. Dans ce domaine en effet, le bilan de la Conférence et de ses prédécesseurs est impressionnant et démontre l'importance de cette institution: Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, Convention sur les armes bactériologiques ou à toxines, Convention sur les armes chimiques et Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.

M. Ban souligne enfin que les débats de la Conférence, positifs à bien des égards, ne sauraient pourtant remplacer de véritables négociations. Il exhorte en conséquence les membres de la Conférence à dépasser leurs blocages et à trouver un consensus au sujet d'un ordre du jour qui permettrait la reprise des travaux sur les questions de fond. Le Secrétaire général appelle également à une intensification des efforts des délégués concernant les missiles et les armes dans l'espace. La Conférence, unique organe multilatéral pour la négociation de tels dossiers, doit être à même de jouer son vrai rôle, conclut le Secrétaire général.

Déclarations

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie au nom du Groupe des 21) a félicité le Président des efforts qu'il a consentis ces derniers mois pour rencontrer un grand nombre d'États parties afin d'explorer des points de convergence concernant le programme de travail et de combler des lacunes importantes dans les travaux de la Conférence. Le Groupe des 21, composé pour l'essentiel de pays en voie de développement, attache une grande importance à la Conférence en tant qu'unique forum de débat multilatéral sur le désarmement. À cet égard, M. Jazaïry a espéré que la Conférence commencera aussitôt que possible des négociations de fond sur la base d'un programme de travail complet et équilibré, retrouvant ainsi son rôle actif. Le Groupe des 21 estime que le multilatéralisme et les solutions négociées dans ce cadre sont à la base de toutes les négociations lancées dans ce forum, et que, en faisant preuve de respect et de bonne volonté, les États membres seront en mesure de parvenir au consensus nécessaire à la formulation du programme de travail de la Conférence.

M. TOMÁŠ HUSÁK (République tchèque au nom de l'Union européenne) a déclaré que l'Union européenne soutenait fermement la méthode de travail instituée ces trois dernières années sous l'égide des six présidents des sessions annuelles (P-6). L'Union européenne est convaincue que la session 2008 de la Conférence a été marquée par un certain progrès, les six présidences ayant guidé ses travaux de manière très compétente. L'Union européenne attache une grande importance aux travaux de la Conférence du désarmement, a poursuivi le représentant, seule instance multilatérale à la disposition de la communauté internationale pour les négociations internationales dans le domaine du désarmement. L'Union européenne a proposé à l'Assemblée générale une série de mesures concrètes et réalistes dans ce domaine, a rappelé M. Husák, en particulier la ratification universelle du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et adoption de son régime de contrôle; l'ouverture sans délai ni conditions préalables de négociations visant l'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires; l'adoption de mesures de transparence et de confiance entre puissances nucléaires; et l'adoption de mesures concernant les armes nucléaires tactiques et les missiles à portée intermédiaire.

Plusieurs de ces initiatives concernent la Conférence sur le désarmement, a observé le représentant. En particulier, l'Union européenne accorde la priorité à la négociation, sans conditions préalables, d'un traité sur la production de matières fissiles en tant que moyen de renforcer le désarmement et la non-prolifération. L'Union européenne est aussi prête à engager des négociations autour du contenu du projet de déclaration présidentielle sur un programme de travail (document CD/1840), concernant notamment le désarmement, la prévention de la guerre nucléaire et la prévention de la militarisation de l'espace. L'Union européenne estime que ce projet représente un compromis équilibré entre les opinions de toutes les parties concernées.

MME CAROLINE MILLAR (Australie) a déclaré que son pays soutient le projet de décision présidentielle CD/1840, qui constitue une bonne base de départ pour les activités de la Conférence. Cependant, malgré ce soutien, malgré l'identification de points de convergence et malgré des débats constructifs et utiles, il n'a pas encore été possible de trouver un accord, ni même d'entamer des négociations, a déploré Mme Millar. Dans ce contexte, seules des initiatives politiques externes seront peut-être à même de faire sortir la Conférence de l'impasse, a poursuivi la représentante australienne, se félicitant des propositions importantes de l'Union européenne en matière de désarmement nucléaire. L'Australie est également encouragée par les déclarations de la future Secrétaire d'État des États-Unis, qui s'est engagée publiquement à donner une nouvelle orientation à la politique de son pays en matière d'armement nucléaire. Mme Hillary Clinton s'est notamment engagée à obtenir du Sénat des États-Unis l'approbation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, ainsi qu'à négocier en faveur d'un traité vérifiable d'interdiction des matières fissiles. L'Australie, fermement engagée dans le domaine du désarmement nucléaire, estime prioritaire l'ouverture de négociations autour d'un tel traité. Elle s'est engagée, avec le Japon, à la création d'une commission internationale sur la non-prolifération et sur le désarmement. La Commission, qui commencera ses travaux l'année prochaine, s'efforcera notamment de présenter les enjeux de la non-prolifération et du désarmement d'une manière susceptible de conduire à des décisions politiques.

M. ANDREI SAVINYKH (Bélarus au nom du Groupe d'Europe orientale) a salué le message adressé à la Conférence par le Secrétaire général, qui revêt une importance particulière et souligne le rôle de la Conférence en tant qu'unique instance de négociation internationale dans le domaine du désarmement. Il a déclaré que le Groupe d'Europe orientale entame cette session de 2009 de la Conférence du désarmement avec l'espoir que les membres sauront insuffler l'énergie nécessaire à l'accomplissement de sa mission fondamentale qui sonsiste à mener des négociations concrètes sur des instruments de limitation des armements et de contrôle de la prolifération. Le Groupe d'Europe orientale est convaincu que la Conférence doit tirer parti des initiatives constructives qui ont été présentées l'an dernier et qu'elle doit encore les développer. Il a estimé que le projet de décision CD/1840 sur le programme de travail de la Conférence contient des propositions à même de permettre à la Conférence du désarmement de commencer son travail de fond. Cette proposition constitue une base acceptable pour tous les groupes. Pour sa part, le Groupe d'Europe orientale appuie cette proposition et toute autre proposition susceptible d'aider la Conférence à sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve depuis si longtemps. La Conférence doit relever les défis auxquels la communauté internationale est aujourd'hui confrontée.

M. HISHAM BADR (Égypte) a déclaré que le renforcement de l'efficacité et de l'action de la Conférence du désarmement ne sont pas un luxe, mais une nécessité pour le renforcement de la paix et de la sécurité internationales. Le représentant a observé que l'urgence d'un désarmement effectif se fait particulièrement sentir au Moyen-Orient, où des dynamiques bien connues peuvent souvent dégénérer hors de tout contrôle. Il importe donc de travailler sérieusement à l'instauration d'un Moyen-Orient libre d'armes nucléaires afin de limiter le risque de voir des conflits régionaux se transformer en catastrophes mondiales. D'autre part, a estimé le représentant égyptien, tout progrès à cet égard influencerait sans aucun doute de manière positive la résolution des conflits régionaux. L'agression israélienne contre Gaza montre de manière cruelle les réactions en chaîne que de tels conflits peuvent avoir en ce qui concerne la la course aux armements au Moyen-Orient, surtout compte tenu que l'agresseur est le seul État de la région à n'être pas partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. De telles actions sont potentiellement très déstabilisantes, a insisté M. Badr, et devraient inciter la Conférence sur le désarmement à s'efforcer d'obtenir des résultats positifs cette année.

L'Égypte estime en outre que la paralysie des travaux de la Conférence est imputable à l'absence de volonté politique de la part de certains États. Il est exclu dans ce contexte d'imaginer que des progrès puissent être obtenus par une approche sélective du désarmement ou qui ne tiendrait pas compte des préoccupations des États membres. L'adoption par consensus d'un programme de travail complet et équilibré, tenant compte de toutes les opinions des parties concernées, est nécessaire pour sortir de l'impasse actuelle. L'Égypte est donc favorable à un programme de travail mettant en place des comités chargés de négocier, au nom de la Conférence, dans les domaines fondamentaux suivants: désarmement nucléaire, prévention de la course aux armements dans l'espace, interdiction de la production de matières fissiles et assurances négatives de sécurité. Concernant l'interdiction des matières fissiles, la mandat des négociations devait respecter les avancées obtenues il y a plus de dix ans et concrétisées dans le document CD/1299 de 1995, lequel pose clairement le principe d'un traité non discriminatoire, multilatéral et vérifiable, et n'excluant pas la prise en compte des stocks existants. Le représentant égyptien a en outre estimé que le succès de la Conférence sera déterminant pour la réussite de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, en 2010. La Conférence du désarmement ne saurait rester passive tandis que l'actualité et la partialité risquent de déstabiliser le régime international de lutte contre la prolifération nucléaire.

M. VALERI LOSHCHININ (Fédération de Russie) a remercié les Présidents de la session de 2008, pour leurs efforts visant à parvenir à un accord sur le programme de travail de la Conférence et a espéré que le «P6» de 2009 mèenera à terme cet effort. Le représentant russe a souligné que la Conférence connaît de graves problèmes alors même que le monde est confronté à des crises régionales, à des menaces terroristes et à la stagnation dans le domaine du désarmement qui entravent la réalisation d'une croissance économique stable et les efforts pour surmonter la crise économique mondiale. La Conférence doit contribuer à préserver la stabilité internationale et renforcer les fondements juridiques du désarmement et de la non proliféaration. Il faut de nouveaux accords dans le domaine du désarmement, a ajouté le représentant qui a souligné que la sécurité internationale serait renforcée par l'adoption de textes dans le domaine du désarmement.

Le représentant russe a aussi attiré l'attention sur le défi posé par la situation au Moyen Orient. Il a rappelé que la Russie s'est efforcée de contribuer à mettre fin à l'effusion de sang de Palestiniens inocents et aux tirs de roquettes, saluant le cessez-le-feu qui vient d'être accepté par le Hamas et Israel. La Russie fera tout en son pouvoir pour contribuer à faire en sorte que cette situation s'oriente vers une solution pacifique. Mais comme dans le cas de la crise dans le Caucase au mois d'août dernier, la situation au Moyen Orient témoigne des difficultés que représente la question de la transparence dans les transferts d'armes. Le représentant a attiré l'attention sur l'initiative de la Russie pour une sécurité collective dans l'espace euro-atlantique qui vise le renforcement de principes juridiques contraignants en matière de sécurité euro-atlantique, le renforcement du régime de non-prolifération des armes de destruction massive, la relance des travaux sur un véritable désarmement pour contribuer à la paix internationale.

La Fédération de Russie est particulièrement attachée au renforcement de la confiance et estime à cet égard qu'il faut mettre davantage à profit les atouts de la Conférence pour le désarmement dans ce domaine. Il a aussi dit l'importance du processus du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et a souhaité le succés des préparatifs pour la Conférence d'examen qui se tiendra en 2010 pour renforcer l'efficacité de cet accord fondé sur l'indivisibilité de trois éléments: la non-prolifération, l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, la réalisation du désarmement. M. Loshchinin a exprimé l'attachement de son pays à l'accord sur l'interdiction des essais nucéléaires, soulignant que le maintien du moratoire par les pays concernés était important mais qu'il ne saurait se substituer à l'adhésion de tous les pays à cet accord. Il a aussi dit son espoir, en ce jour d'investiture du nouveau Président américain, que la nouvelle administration des États-Unis portera toute l'attention voulue aux projets les plus importants pour la sécurité et réexaminera l'approche adoptée par la précédente administration de positionner en Europe des armes stratégiques et d'élargir l'OTAN. Il a salué le fait que M. Barack Obama souhaite un partenariat fondé sur l'égalité et tenant compte de la responsabilité particulière de la Russie et des États-Unis en matière de non-prolifération. Par ailleurs, la Russie est disposée à appuyer accord sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, qui contribuerait au régime du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et aux garanties pour les États non dotés d'armes nucléaires (garanties négatives de sécurité)

M. AHMET UZUMCU (Turquie) a salué la dynamique qui anime la Conférence ces dernières années mais regretté qu'il n'ait pas encore été possible de sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve pour parvenir à un consensus sur le programme qui lui permettrait de contribuer à un monde plus sûr. La Conférence devrait notamment s'engager sur la voie de négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, les garanties négatives de sécurité, le désarmement nucléaire et la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique. Tous les membres de la Conférence sont d'accord pour un renforcement du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et il faut se mobiliser sur cette voie en tenant compte des intérêts de sécurité de chaque membre. Le commencement de négociations permettrait de démontrer une réelle volonté d'avancer dans le domaine du désarmement. S'agissant des armes classiques, la Turquie, de par sa situation géographique et stratégique, suit de près les évolutions dans le domaine de la prolifération des armes et contribuera aux efforts de la communauté internationale dans ce domaine.

M. MEIR ITZCHAKI (Israël) a souhaité répondre aux déclarations qui ont été faites ce matin sur la situation dans sa région. Il a salué le rôle de l'Égypte dans les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu et il a espéré que ce cessez-le-feu tiendra et qu'il n'y aura pas de provocation de la part du Hamas en s'attaquant à la population civile du Sud d'Israël. Il a dit que la situation a apporté des enseignements sur le problème du terrorisme et sur la nécessité d'empêcher le flot des armes vers les terroristes. Elle a aussi mis en lumière le rôle important que la Conférence devrait jouer dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le représentant israélien a exprimé l'espoir qu'à l'avenir, la Conférence examinera la question de manière prioritaire.

Israël partage l'objectif d'une zone dénucléarisée dans le Moyen Orient, a poursuivi son représentant. Mais cette vision ne peut être détachée de la réalité que représentent les activités de terroristes appuyés par des pays de la région, en particulier des pays qui participent à la prolifération nucléaire. La Conférence ne s'est pas occupée du problème de la prolifération d'armes dans la région du Moyen Orient, a regretté le représentant israélien, qui a réaffirmé que la Conférence devrait s'intéresser aux menaces réelles pour la sécurité internationale que représentent les activités terroristes.

M. I GUSTI AGUNG WESAKA PUJA (Indonésie) a déclaré que l'objectif commun de l'humanité doit être la fin de la prolifération des armes nucléaires. Des progrès à cet égard dans les travaux de la Conférence ne peut que contribuer à la paix et à la survie de l'humanité. Cet objectif ne doit pas être entravé par des intérêts égoïstes; tous doivent y contribuer dans l'intérêt de toute la communauté internationale. Le représentant indonésien a salué les mesures prises par les puissances nucléaires pour réduire leurs armes de destruction massive mais il faut prendre des mesures qui rendent irréversible le désarmement. «Nous voulons la paix sans armes nucléaires, et non pas grâce aux armes nucléaires», a insisté le représentant.

La Conférence doit parvenir à un accord sur son programme de travail et le représentant indonésien a espéré que la Conférence parviendra rapidement à un accord à ce sujet grâce à une approche souple de la part de toutes les délégations. Il a aussi suggéré que la participation d'organisations internationales et de la société civile pourrait également être envisagée pour favoriser une solution. Abordant ensuite la situation au Moyen Orient, le représentant a dénoncé le recours disproportionné à la force dans la bande de Gaza et souligné la réaction de la communauté internationale dans son ensemble, ajoutant que la
communauté internationale doit redevenir une voix déterminante dans le domaine du désarmement.

M. DJEZAÏRI (Algérie) s'est dit choqué par la déclaration sur Gaza faite ce matin par le représentant d'Israël, qui prétend que la leçon à tirer de cette situation concerne le transfert d'armes aux terroristes. Il a souligné le recours des Gazaouis à des moyens rudimentaires pour résister à l'oppression et au blocus qui prive la population des besoins essentiels, face à des armes sophistiquées qui ont fait tant de victimes parmi la population civile de la bande de Gaza. S'il y a une leçon à tirer de cette tragédie dans la bande de Gaza c'est qu'une force internationale ne doit pas juste servir à empêcher l'échange de quelques armes rudimentaires mais bien à protéger une population civile. Une population civile qui, si elle résiste au massacre, est traitée de terroriste. Il a en outre relevé qu'Israël, puissance nucléaire, dénonce une puissance nucléaire qui, elle, est partie au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.

M. DAYAN JAYATILLEKA (Sri Lanka) a regretté les remarques d'Israël sur la situation dans la bande de Gaza et sur les activités terroristes. Il a dit que les centaines de corps d'enfants morts à Gaza et l'utilisation d'armes au phosphore le portent à réagir à ces propos. Il a souligné que certains pays comme le sien font face à des terroristes. Nous avons des terroristes et nous savons les combattre, a-t-il dit; nous savons qu'il n'est pas nécessaire d'utiliser le phosphore et s'en prendre aux bâtiments de l'ONU, aux écoles, aux hôpitaux. Israël a la capacité d'effectuer des frappes chirurgicales, comme elle l'a montré par le passé. La leçon à tirer de cette situation est que la sécurité au Moyen Orient n'a pas été aidée par les frappes massives d'Israël, a conclu le représentant srilankais.

M. ABDULMAOLA AL NUQUARI (Syrie) a dénoncé «le terrorisme israélien» qui s'acharne sur le peuple palestinien. «Nous sommes face à un horrible monstre brutal qui possède l'arme nucléaire», s'est alarmé le représentant syrien. On peut penser qu'il pourrait avoir recours à l'arme nucléaire, a-t-il ajouté. Mais de quel terrorime parle-t-on? Bien sûr, il ne faut pas livrer d'armes aux terroristes; mais on a vu ce qui a été fait avec les armes livrées à Israël, des centaines de femmes et d'enfants tués et blessés. Il a déclaré que le Conseil devrait avoir honte de la présence ici d'Israël, responsable de tant de crimes odieux et de mépris pour l'humanité. «Ce qui est arrivé est nettoyage ethnique, un génocide», a déclaré le représentant syrien

M. ALIREZA MOAIYERI (Iran) a souhaité que le nouveau Président des États-Unis contribuera à de nouveaux progrès dans le domaine du désarmement et aidera le Conseil à parvenir à un accord sur le programme de travail en lui apportant son plein appui. Il a ensuite dit que ce qui est arrivé à Gaza est si horrible qu'il ne peut être décrit, avec la destruction d'une population civiele innpcente, des attaques aveugles et des crimes odieux contre l'humanité.
Forces israélienne n'ont épargné personne, hommes femmes, enfants, civils et travailleurs des organisations d'aide ont été pris pour du gibier. Il a souligné que ces crimes sont sans précédent. Il a aussi affirmé que les activités nucléaires d'Israël menacent la sécurité dans la région.

M. JOHANNES LANDMAN (Pays-Bas) a souligné qu'avec la transition qui culmine aujourd'hui à Washington, la Conférence du désarmement vit aussi une transition dont il a souhaité qu'elle serait de courte durée afin qu'il puisse assister à un changement avant son départ en juin prochain. Il a constaté des signes d'une réactivation des efforts dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, en particulier aux États-Unis mais aussi en Europe. Il y a toutefois un danger que la Conférence ne soit plus perçue comme le lieu idoine pour les discussions sur le désarmement. Mais cette évolution ne se fait pas pour les bonnes raisons. Cette paralysie, n'est pas la faute de Genève; l'impasse provient de divergences dans les intérêts tels que perçus aux niveaux les plus élevés des gouvernements, alors que les délégations ici elles, travaillent fort pour parvenir à une entente. Il ne faut pas attendre de voir péricliter cet organe; il faut faire un effort de pragmatisme et avoir une nouvelle vision sur les progrès réalisés dernièrement. Il faut réaffirmer que la Conférence du désarmement offre le meilleur cadre pour des progrès dans le domaine du désarmement. Le représentant éerlandais s'est inquiété de l'avenir de la Conférence après ces 13 années d'échec.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel


DC09002F