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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE NÉPAL ET LA RÉPUBLIQUE DE CORÉE SUR LA SUITE DES TRAVAUX

Compte rendu de séance

La Fédération de Russie intervient après la décision d'accorder à la Géorgie le statut d'observateur aux travaux de la Conférence


La Conférence du désarmement a entendu ce matin le Népal et la République de Corée qui ont présenté leurs positions sur la meilleure façon de permettre à la Conférence de sortir de l'impasse dans laquelle se trouvent ses travaux de fond depuis plus de dix ans. La Fédération de Russie est intervenue suite à la décision de la Conférence d'accéder à une demande présentée par la Géorgie de participer aux travaux en tant qu'observateur.

Le Népal a souligné qu'alors que la communauté internationale est confrontée à une série de crises, il est impérieux et urgent que le désarmement et la non-prolifération avancent rapidement. L'impasse dans laquelle se trouve le processus de désarmement a un coût élevé, exacerbant les rivalités dans le domaine de l'armement, renforçant l'insécurité et privant de développement des milliards de personnes dans le monde. Le Népal est en outre déterminé à travailler avec les pays de sa région pour avancer la cause du désarmement régional par le biais du processus conduisant à des mesures de désarmement universel.

La République de Corée a souligné que la longue période pendant laquelle le désarmement s'est trouvé dans une impasse a permis d'approfondir la compréhension des positions nationales et des préoccupations des uns et des autres grâce à des discussions constructives. Paradoxalement, elle a aussi fait prendre conscience de l'urgente nécessité de s'attaquer aux questions de désarmement. Mais la Conférence doit parvenir au consensus sur le programme de travail et la République de Corée soutient à cet égard le document CD/1840 présenté l'an dernier et qui constitue une approche réaliste et équilibrée en reconnaissant que le temps est venu de lancer les négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles.

La Conférence a par ailleurs accepté la demande de la Géorgie de participer aux travaux de la session de 2009 en tant qu'observateur. Réagissant à cette demande, la Fédération de Russie a déclaré qu'elle avait toujours été en faveur de l'élargissement de la composition de la Conférence, mais a estimé que la Géorgie ne remplissait pas, à l'heure actuelle, les critères fondamentaux de participation à ses travaux, ayant notamment multiplié par 30 ses dépenses militaires ces dernières années.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Le Hoai Trung du Viet Nam, a informé la Conférence que les consultations officieuses se sont poursuivies et se déroulent bien; un document-cadre est en préparation et sera bientôt partagé avec les coordinateurs régionaux.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi prochain, 3 février, à 10 heures.


Déclarations

M. BHARAT RAJ PAUDAYAL (Népal) a déclaré que son pays attache une grande importance aux travaux de la Conférence du désarmement et souhaite que ce forum mondial de négociation sera efficace dans ses efforts pour sortir de l'impasse dans laquelle est engagé le désarmement et la non-prolifération. Le représentant a rappelé que son pays souhaite un désarmement général et complet de toutes les armes de destruction massive, notamment biologiques, chimiques, nucléaires et radiologiques. Le Népal est fermement convaincu que les armes ne sont pas la solution aux problèmes et il est favorable au règlement pacifique des différends. Alors que la communauté internationale est confrontée à une série de crises, y compris la crise financière, il est impérieux et urgent que le désarmement et la non-prolifération avancent rapidement. Le représentant népalais a souligné le coût élevé de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de désarmement, ce qui a pour conséquence non seulement d'exacerber les rivalités dans le domaine de l'armement, de renforcer l'insécurité et d'accaparer les ressources, mais aussi de priver de développement des milliards de personnes dans le monde.

Le représentant népalais a déclaré qu'en tant que pays hôte du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Asie et dans le Pacifique, le Népal collabore avec 43 pays membres de la région dans la réalisation de désarmement dans le cadre d'activités de promotion à partir de Katmandou, en favorisant un climat de coopération pour la paix et le développement dans la région. Le Népal reste déterminé à travailler avec les pays membres à faire avancer la cause du désarmement régional par le biais du processus conduisant à des mesures de désarmement universel, d'honorer les engagements qui ont été pris au plan international en vertu des instruments relatifs au désarmement et de créer un environnement favorable à un désarmement complet.

M. IM HAN-TAEK (République de Corée) a salué les efforts inlassables du Président pour mener des consultations avec tous les États membres en vue d'entamer les travaux de fond à la Conférence du désarmement, estimant que les travaux ont pris un bon départ cette année avec l'adoption rapide de l'ordre du jour pour 2009. Le représentant coréen a souligné que l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence depuis une décennie fait écho à l'absence de progrès dans le domaine du désarmement multilatéral en général. Mais cette période a permis d'approfondir la compréhension des positions nationales et des préoccupations des uns et des autres grâce aux discussions constructives sur la base du mécanisme des P-6 et de la désignation de coordonnateurs sur les sept points de l'ordre du jour. Paradoxalement, elle a aussi fait prendre conscience de l'urgente nécessité de s'attaquer aux questions de désarmement. À cet égard, la République de Corée se félicite des récentes initiatives de désarmement, y compris la «proposition en cinq points» présentée par le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon et les propositions de l'Union européenne sur le désarmement nucléaire.

M. Im a ajouté qu'il est encourageant de constater, avec les changements de direction dans certains pays importants, que des perspectives de discussions internationales sur le désarmement se profilent à l'horizon. Les attentes, ainsi que la pression exercée sur la Conférence par la communauté internationale sont plus élevés que jamais. S'agissant à cet égard de l'approche de la tenue de la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, il est essentiel que la Conférence ne manque pas l'occasion de jouer le rôle qui est le sien et que tous les États membres rassemblent la volonté politique et fassent preuve de souplesse. La Conférence doit d'abord parvenir au consensus sur le programme de travail et, à cet égard, la République de Corée réitère son soutien au document CD/1840 présenté l'an dernier et qui représente une approche réaliste et équilibrée, en reconnaissant que le temps est venu de lancer les négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles.

M. VALERY LOSCHININ (Fédération de Russie) a souligné que son pays s'est toujours prononcé en faveur de l'élargissement de la composition de la Conférence pour que participent à ses travaux tous les États qui respectent scrupuleusement le droit international et contribuent au renforcement de la sécurité internationale dans l'intérêt du désarmement. Cela étant dit, il doit être évident pour tout le monde que ce sont là des critères que la Géorgie ne remplit pas à l'heure actuelle. Même si la Géorgie était observateur l'an dernier, elles s'est efforcée de se servir de la tribune de la Conférence pour lancer des accusations mensongères dans un effort de se décharger de la responsabilité de l'agression militaire géorgienne en Ossétie du Sud. Le représentant russe a également souligné qu'en Géorgie on continue de transférer des armes en quantités importantes qui dépassent de loin les besoins sécuritaires de la Géorgie. Tbilissi ne respecte pas les engagements qui ont été pris à cet égard. La demande de la Géorgie, de participer aux travaux de la Conférence suscite l'étonnement de la Fédération de Russie. Son représentant a rappelé que, ces dernières années, la Géorgie a renforcé son budget militaire, qui a été multiplié par 30, ce qui n'est absolument pas compatible avec les travaux de la Conférence.


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Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
CD/09/04