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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME ENTAME SES TRAVAUX PAR UN DÉBAT AVEC LA NOUVELLE HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l'homme, a ouvert ce matin les travaux de sa neuvième session ordinaire, qui se tient à Genève jusqu'au 26 septembre, en entendant des déclarations liminaires de son Président, M. Martin Ihoeghian Uhomoibhi du Nigéria, et de la nouvelle Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Navanetham Pillay, avant de tenir un débat général sur les activités du Haut Commissariat et autres questions.

Dans sa première allocution au Conseil des droits de l'homme, Mme Pillay a rappelé que s'il n'est pas toujours possible d'empêcher d'agir les tyrans ni les personnes motivées par la haine et les préjugés, l'obligation demeure de prévenir les violations des droits de l'homme, d'en mitiger les effets et d'en poursuivre les responsables. À l'occasion du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, la communauté internationale doit relever les défis qui se posent dans la concrétisation de la vision des droits de l'homme offerte par la Déclaration. Mme Pillay a aussi évoqué, à côté de l'action nécessaire des États pour la protection des droits de l'homme, le rôle de la société civile et des institutions nationales des droits de l'homme. Or, la liberté d'expression, de réunion et d'association, qui est au cœur de l'activité de la société civile, est attaquée dans de nombreux pays, tout comme l'est la liberté de la presse, a déploré Mme Pillay. La société civile doit rester vigilante et avoir recours aux mécanismes des droits de l'homme qui peuvent soutenir les organisations et les individus dans leur mission. La Haut-Commissaire a par ailleurs vivement encouragé les gouvernements qui ont exprimé l'intention de ne pas participer à la conférence d'examen contre le racisme, qui doit se tenir en avril prochain, à reconsidérer leur position.

Le Président du Conseil des droits de l'homme a indiqué qu'il poursuivrait ce qui a été commencé par ses prédécesseurs pour traiter les questions de fond des droits de l'homme en maintenant un climat de franchise, de transparence et de respect mutuel compte tenu du caractère très sensible et de l'importance qui est accordée aux questions des droits de l'homme. Il a ajouté qu'aucune question des droits de l'homme ne doit être considérée comme tabou et que tous les droits de l'homme doivent être défendus de manière juste et ouverte. Le travail du Conseil des droits de l'homme est de promouvoir et de protéger les droits de l'homme de tous et d'améliorer la situation des victimes des violations des droits de l'homme, et pas seulement de condamner et pointer du doigt, a souligné le Président.

Les représentants des États suivants ont fait des déclarations: Pakistan (au nom de l'Organisation de la Conférence islamique), France (au nom de l'Union européenne), Chili (au nom du Groupe des pays d'Amérique latine et des Caraïbes), de l'Égypte (au nom du Groupe africain), Cuba (au nom du Mouvement des pays non-alignés), Maroc (au nom du Groupe arabe), Afrique du Sud, Fédération de Russie, Chine, Allemagne, Indonésie, Inde, Royaume-Uni, Suisse, Japon, Canada, Brésil, Philippines, Malaisie, Argentine, Bangladesh, Sénégal, Italie, Slovénie, Nigéria, Nicaragua, Bahreïn, République de Corée et Ghana. Les membres du Conseil ont salué la nomination de Mme Pillay, plusieurs d'entre eux exprimant l'espoir qu'elle saurait œuvrer au renforcement des relations entre le Conseil des droits de l'homme et le Haut Commissariat.


Le Conseil des droits de l'homme se réunit à 15 heures cet après-midi pour procéder au tirage au sort des «troïkas» de pays chargés de l'examen des États qui seront soumis à l'Examen périodique universel dans le cadre des trois prochaines sessions de ce mécanisme, ainsi que pour déterminer l'ordre dans lequel les États seront examinés. Il portera demain matin, à 10 heures, son attention sur l'ordre du jour et le programme de travail de la présente session et conclura le débat général sur les activités du Haut Commissariat aux droits de l'homme.


Déclarations liminaires

M. MARTIN IHOEGHIAN UHOMOIBHI, Président du Conseil des droits de l'homme, a déclaré que le Conseil a pour priorité d'accueillir très chaleureusement la nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navanetham Pillay. Rappelant que le Conseil commence avec cette neuvième session son troisième cycle annuel, le Président a souligné que d'importantes réalisations ont pu être accomplies au cours des deux premiers cycles, permettant notamment d'achever le processus d'édification des institutions, y compris de mettre au point le mécanisme d'Examen périodique universel. Le Président a indiqué qu'il comptait poursuivre ce qui a été commencé de manière constructive par ses prédécesseurs afin de traiter les questions de fond des droits de l'homme.

Le Président du Conseil a ajouté qu'il est nécessaire de maintenir un climat de franchise, de transparence et de respect mutuel compte tenu du caractère très sensible et de l'importance qui est accordée aux questions des droits de l'homme. Aucune question des droits de l'homme ne doit être considérée comme tabou. Tous les droits de l'homme doivent être défendus de manière juste et ouverte. Le travail du Conseil des droits de l'homme est de promouvoir et de protéger les droits de l'homme de tous et d'améliorer la situation des victimes des violations des droits de l'homme, et pas seulement de condamner et pointer du doigt, a ajouté le Président.

M. Uhomoibhi a ensuite tenu à accueillir très chaleureusement la nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l'homme, se disant très encouragé par les réalisations exemplaires de Mme Pillay et certain que son mandat sera marqué par des succès importants en matière des droits de l'homme. Le Haut Commissariat aux droits de l'homme doit bénéficier de ressources suffisantes pour mener à bien sa tâche. Il convient de renforcer ses rapports avec le Conseil. Le Président estime que les institutions doivent s'appuyer et se compléter pour renforcer les droits de l'homme. M. Uhomoibhi a également tenu à ajouter que rien à ce stade ne peut faire penser que les questions qui ne figurent pas à l'ordre du jour soient moins importantes que d'autres. Aucun jugement de valeur ne préside au choix des questions inscrites à l'ordre du jour, a conclu le président.

MME NAVANETHAM PILLAY, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, dans sa première intervention devant le Conseil des droits de l'homme, a assuré ses membres de son intention de travailler avec eux de manière franche et ouverte. Mme Pillay a rappelé que s'il n'est pas toujours possible d'empêcher d'agir les tyrans ni ceux qui sont motivés par la haine et les préjugés, l'obligation demeure de prévenir les violations des droits de l'homme, d'en mitiger les effets et d'en poursuivre les responsables. Dans ce contexte, la Haut-Commissaire a rappelé que 2008 marque l'anniversaire de plusieurs événements importants, à commencer par le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, ainsi que le quinzième anniversaire de la Conférence de Vienne. La communauté internationale doit relever les défis qui se posent dans la concrétisation de la vision des droits de l'homme offerte par la Déclaration universelle.

Mme Pillay a rappelé que le droit international et les instruments juridiques régionaux et nationaux représentent un effort de mise en œuvre des principes de la Déclaration universelle. Les lois mais aussi les mécanismes mis en place, tels que les procédures spéciales et les organes conventionnels, sont la manifestation d'un système de promotion et de protection des droits de l'homme. Pour améliorer l'efficacité de ce système, il importe de faire preuve d'impartialité dans l'application des principes de la Déclaration, sans considération politique. La crédibilité des droits de l'homme dépend d'un véritable engagement pour la vérité sans aucune tolérance pour la sélectivité. Par ailleurs, l'histoire des deux Pactes internationaux témoigne de l'importance égale qu'il faut accorder aux droits civils et politiques d'un côté, aux droits économiques, sociaux et culturels de l'autre côté. Ces deux ensembles de droits sont interdépendants et également importants, a dit la Haut-Commissaire. La priorité ne sera pas d'établir un ordre entre les droits de l'homme, mais bien de garantir leur application sur le terrain pour améliorer la vie des hommes et des femmes. Mme Pillay a relevé que la mondialisation, la crise alimentaire, les catastrophes naturelles témoignent non seulement de la précarité des frontières nationales, mais également de la manière dont la violation de certains droits influence l'exercice d'autres droits. L'objectif doit donc consister à promouvoir l'adoption d'un agenda commun en matière de droits de l'homme. Le Haut Commissariat est outillé pour aider les États à s'engager dans la voie de la promotion et de la protection des droits de l'homme, a indiqué Mme Pillay.

Rappelant qu'elle a fait l'expérience personnelle de l'Afrique du Sud encore soumise au régime de l'apartheid, Mme Pillay s'est félicitée des progrès accomplis à ce jour dans la préparation de la conférence d'examen contre le racisme qui se tiendra en avril 2009. Dans ce contexte, Mme Pillay a dit que le processus bénéficiera certainement d'une participation active de tous, car sans cette participation, le débat contre le racisme et l'agenda seraient appauvris, Elle a vivement encouragé les gouvernements qui ont exprimé l'intention de ne pas participer à cette conférence à reconsidérer leur position. Elle a dit comprendre que des États expriment des points de vue divergents et a assuré qu'elle mettrait tout en œuvre pour aborder ces différences d'une manière constructive. L'approche «tout ou rien» n'est pas de mise à cet égard, a-t-elle estimé: comme l'a montré Nelson Mandela, la justice est mieux servie par la compréhension des points de vue et expériences d'autrui que par l'application de stratégies ne laissant aucune place à la négociation. C'est pour cette raison que Mme Pillay a appelé les gouvernements encore réticents à revenir sur leur décision de ne pas participer à la Conférence de suivi sur le racisme.

La Haut-Commissaire a tenu à souligner l'importance de lutter contre l'intolérance, l'inégalité et la discrimination sexuelle. Cette forme de discrimination envers des millions de femmes revient à nier les principes de la Déclaration universelle, a déploré Mme Pillay, estimant que les États ne doivent épargner aucun effort pour abolir les pratiques et lois qui font des femmes des citoyens de seconde catégorie, en dépit des lois existantes et engagements pris au plan international. Le respect des droits fondamentaux des femmes n'est pas qu'une affaire de principe, mais aussi de bon sens: en effet, a rappelé Mme Pillay, le rôle des femmes en matière de développement et d'instauration de la paix est tout à fait déterminant, ainsi qu'il a été reconnu par le Conseil de sécurité, notamment.

La Haut-Commissaire a encore évoqué la nécessité de lutter avec détermination contre les génocides, qui sont la forme la plus extrême de discrimination, et de briser le cycle de peur et d'exploitation politique des différences ethniques, raciales et religieuses. Mme Pillay a d'autre part évoqué, à côté de l'action nécessaire des États pour la protection des droits de l'homme, le rôle de la société civile et des institutions nationales des droits de l'homme. Il est indéniable que la mobilisation de la société civile et son influence ont augmenté de manière considérable depuis une trentaine d'années. Pourtant, la liberté d'expression, de réunion et d'association, qui est au cœur de l'activité de la société civile, est attaquée dans de nombreux pays, tout comme l'est la liberté de la presse, a déploré Mme Pillay. Pour se défendre, la société civile doit rester vigilante et avoir recours aux mécanismes des droits de l'homme qui peuvent soutenir les organisations et les individus dans leur mission. La Haut-Commissaire a conclu son intervention en assurant qu'elle ne ménagerait pas ses efforts pour la promotion et la défense des droits de l'homme, se disant persuadée qu'elle pourrait compter, dans l'exercice de sa mission, sur la sagesse des membres et du Président du Conseil des droits de l'homme.


Rapport annuel du Haut-Commissaire et rapports du Haut Commissariat aux droits de l'homme et du Secrétaire général

Documentation

Tous les rapports du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, du Haut Commissariat ou du Secrétaire général sont énumérés au titre du point 2, mais le Conseil les examinera au titre d'autres points de l'ordre du jour dans le cadre de la présente session.

Le Conseil examinera ainsi le rapport du Secrétaire général sur les droits de l'homme et mesures coercitives unilatérales (A/HRC/9/2) dans le cadre du point de l'ordre du jour consacré à la promotion et protection de tous les droits de l'homme, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement, - de même que le rapport du Secrétaire général sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques (A/HRC/9/8), le rapport du Haut-Commissaire aux droits de l'homme sur les questions autochtones (A/HRC/9/11, à paraître), le rapport du Haut Commissariat aux droits de l'homme sur l'objection de conscience au service militaire (A/HRC/9/24) et d'une note du secrétariat sur le rapport du Haut Commissariat sur la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (A/HRC/9/27, à paraître en français).

Seront examinés au titre du point de l'ordre du jour consacré au suivi et à l'application de la Déclaration et du Programme d'action de Vienne les rapports du Haut Commissariat sur le programme mondial d'éducation dans le domaine des droits de l'homme (A/HRC/9/4) et sur la prise en compte des droits fondamentaux des femmes dans tous les organismes du système des Nations Unies (A/HRC/9/6).

Le rapport intérimaire du Haut Commissariat sur la mise en œuvre des recommandations faites à la cinquième session par le Groupe de travail intergouvernemental sur la mise en œuvre effective de la Déclaration et du Programme d'action de Durban à sa neuvième session (A/HRC/9/5, à paraître en français) sera examiné au titre du point de l'ordre du jour consacré au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et à l'intolérance qui y est associée, de même que le rapport du Haut-Commissaire (A/HRC/9/7, à paraître) et l'étude du Haut-Commissaire sur la lutte contre la diffamation des religions (A/HRC/9/25, à paraître en français).

Débat

M. MASOOD KHAN (Pakistan, au nom de l'Organisation de la Conférence islamique - OCI), a souhaité la bienvenue à la nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Pillay. L'OCI salue la déclaration de Mme Pillay et se félicite de sa promesse d'une interaction franche et réciproque avec le Conseil des droits de l'homme, ainsi que son engagement à exercer sa fonction de manière impartiale et le refus d'une politique de deux poids, deux mesures. Une école de pensée encourage Mme Pillay à travailler sous l'autorité du Conseil des droits de l'homme et une autre école à encourager le contraire. Mais l'OCI pense que le Conseil et le Haut Commissariat aux droits de l'homme doivent travailler ensemble et est attachés à l'indépendance de la Haut-Commissaire. L'OCI se félicite de constater que la Haut-Commissaire aux droits de l'homme souhaite accorder la priorité à l'équilibre entre la liberté d'expression et la protection contre l'incitation à la haine.

L'OCI estime également qu'il convient de combattre le racisme, la xénophobie et l'intolérance, a poursuivi M. Khan. La Conférence d'examen sur le racisme ne devrait pas être un exercice antisémite, a-t-il averti, précisant que ce serait une violation évidente de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, dont le principe central, l'universalité des droits de l'homme, doit être défendu contre l'«exceptionalisme» et les formes extrêmes de relativisme. Un dialogue ouvert et franc doit être entamé entre tous les peuples du monde. L'OCI rappelle qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour protéger les droits de l'homme de tous, et les pays membres de l'OCI sont impatients de travailler avec la Haut-Commissaire à cette fin.

M. JEAN -BAPTISTE MATTÉI (France au nom de l'Union européenne) a déclaré que l'Union européenne souhaite féliciter chaleureusement Mme Pillay pour sa nomination au poste de Haut-Commissaire aux droits de l'homme. L'Union européenne est certaine que Mme Pillay marquera la période qui s'ouvre de son empreinte pour améliorer la défense des droits de l'homme partout dans le monde. Quinze années après la Conférence mondiale sur les droits de l'homme de Vienne, on est en droit d'affirmer que le Haut Commissariat aux droits de l'homme est un organe essentiel du système des Nations Unies car il joue un rôle fondamental pour la protection et la défense des droits de l'homme. L'Union européenne souhaite réaffirmer le soutien qu'elle apporte au Haut Commissariat aux droits de l'homme et son attachement à l'intégrité de son mandat. Le Haut Commissariat doit pouvoir accomplir ses missions en toute indépendance et impartialité. À cet égard, il doit pouvoir bénéficier de tous les moyens nécessaires pour déterminer son plan de gestion stratégique et conduire ses activités à Genève et sur le terrain, notamment dans le domaine de l'assistance technique. L'extension des activités du Haut Commissariat sur le terrain est particulièrement encourageante et l'Union européenne salue ses efforts pour développer sa présence à travers l'ouverture de bureaux régionaux. Par ailleurs, l'Union européenne se félicite de l'implication du Haut Commissariat pour soutenir dans leur mission essentielle les organes des traités internationaux des droits de l'homme et les procédures spéciales ainsi que pour appuyer le processus d'examen périodique universel. L'Union européenne se réjouit également du rôle important que joue le Haut Commissariat pour diffuser les droits de l'homme dans le système onusien, notamment pour les activités liées au rétablissement ou renforcement de la paix, au développement et à l'action humanitaire.

L'Union européenne attache la plus grande importance à la promotion et à la protection des droits de l'homme pour tous les individus. Cette année, la célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du quinzième anniversaire de la Déclaration et du plan d'action de Vienne devraient permettre de renforcer le respect des normes universelles dans le domaine des droits de l'homme et leur mise en œuvre dans tous les pays. La liberté d'expression est l'un des droits de l'homme fondamentaux. Dans une société démocratique, aucune insatisfaction à l'égard de l'exercice du droit à la liberté d'expression ne saurait justifier une quelconque menace envers les personnes qui l'exercent. L'Union européenne attache la plus grande importance au combat contre le racisme et concentre ses efforts de manière continue à la mise en œuvre entière des principes et des conclusions opérationnelles de la Déclaration et du Programme d'action de Durban. L'Union européenne demeure engagée pour un succès de la Conférence d'examen sur le racisme. Un tel succès se mesurera pour autant que la protection contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée peuvent devenir réalité pour toutes les victimes potentielles du racisme dans toutes les régions du monde. Pour conclure, le représentant a assuré Mme Pillay du soutien de l'Union européenne.

M. CARLOS PORTALES (Chili au nom du Groupe des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, GRULAC), après s'être félicité de la grande compétence en matière juridique de la nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navanetham Pillay, a rappelé que la communauté internationale, qui fête le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, est simultanément confrontée à de nombreux défis. Le plus important d'entre eux consiste à traduire les engagements solennels que les États ont pris en ratifiant les instruments internationaux des droits de l'homme en autant de lois permettant de promouvoir et de protéger efficacement les droits de l'homme au niveau des pays. Dans ce contexte, les pays d'Amérique latine et des Caraïbes sont particulièrement préoccupés par la question de l'éradication de la pauvreté, dans sa dimension de négation même des droits de l'homme; par le respect des droits de l'homme des travailleurs migrants, notamment des femmes et des enfants; par la violence contre les femmes, sous toutes ses formes; et par le respect des droits de l'homme des personnes handicapées et des enfants, qui sont particulièrement vulnérables.

Le GRULAC réitère son engagement en faveur de la recherche du consensus qui pourra faire de la Conférence de suivi sur le racisme un véritable succès, a dit son représentant, avant de rappeler que quinze ans après la Conférence mondiale sur les droits de l'homme de Vienne, il importe plus que jamais de poursuivre les efforts de promotion et de protection des droits de l'homme.

M. HISHAM BADR (Égypte au nom du Groupe africain) a déclaré que le Groupe africain s'engage à coopérer pleinement avec le nouveau Haut Commissaire aux droits de l'homme et s'engage à contribuer à ce que le Haut Commissariat et le Conseil exercent pleinement leur mandat dans le renforcement mutuel des deux institutions. Le Groupe africain estime que tous les pays sont propriétaires de la Déclaration universelle des droits de l'homme et que tous doivent garantir la préservation l'héritage mondial en matière des droits de l'homme. Le Groupe africain partage la vision d'une culture mondiale des droits de l'homme et souhaiterait que le système international des droits de l'homme soit plus efficace et soit fondé sur les principes d'impartialité et de normes cohérentes applicables à tous sans sélectivité. Tous les droits sont liés entre eux et se renforcent mutuellement.

Le Groupe africain estime que le Haut Commissariat aux droits de l'homme a un rôle déterminant à jouer en maintenant un dialogue constructif avec les États membres. La crédibilité du Haut Commissariat est fondée sur sa composition, représentant diverses cultures et civilisations. Il serait également intéressant qu'un dialogue soit mené sur la philosophie de la présence sur le terrain du Haut Commissariat, pour une meilleure efficacité. La lutte contre le racisme fait partie intégrante de l'ordre du jour des droits de l'homme et le Groupe africain soutient l'idée selon laquelle tous les pays doivent participer à la Conférence de suivi sur le racisme. Le Groupe africain a dit espérer que Mme Pillay nommera un rapporteur à ce sujet afin de renforcer les résultats adoptés en 2001 à Durban. Le Groupe africain estime qu'il convient de s'efforcer de créer un monde qui ne connaisse plus la faim et où la dignité de la personne humaine soit réellement protégée. Il Le Groupe africain est également très engagé en faveur des progrès dans la situation des femmes et souhaite que les femmes puissent contribuer au développement de leur société. Enfin, le Groupe africain vise à un équilibre entre la liberté d'expression et le besoin de se protéger contre l'incitation à la haine raciale.

M. JUAN ANTONIO FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba au nom du Mouvement des pays non-alignés) s'est félicité d'accueillir pour la première fois au Conseil la nouvelle Haut Commissaire, figure emblématique de l'Afrique du Sud qui est elle-même un membre éminent du Mouvement des pays non-alignés. L'arrivée de la nouvelle Haut-Commissaire tombe à un moment crucial de l'évolution de l'architecture du Conseil, confronté à des difficultés importantes. Certes, son processus d'édification institutionnel est achevé mais cela ne suffit pas: des changements concrets doivent encore intervenir dans les modes de pensée et dans la manière dont on traite les droits de l'homme. Il faut ainsi lutter contre la politisation qui a caractérisé les débats de la Commission des droits de l'homme.

Par ailleurs, a poursuivi le représentant cubain au nom du Mouvement des pays non alignés, une véritable coopération doit intervenir entre le Conseil et le Haut-Commissariat. Le Mouvement attend beaucoup de la coopération du Conseil avec Mme Pillay pour garantir l'évolution des relations entre les deux organes, a indiqué son représentant, qui a aussi assuré le nouveau Haut Commissaire de son soutien.

M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc au nom du Groupe arabe) a salué la prise de fonctions de Mme Pillay et s'est dit convaincu de son importante contribution à la protection des droits de l'homme. Il s'est aussi dit assuré qu'elle visera l'établissement de relations privilégiées entre le Haut Commissariat et le Conseil, fondées sur la transparence et la coopération. Le Groupe arabe est également convaincu que Mme Pillay tirera parti de l'expérience de son pays pour promouvoir les droits de l'homme sur la scène internationale.

Le Groupe arabe accorde une grande importance à la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens, a poursuivi le représentant marocain. Le fait que les résolutions adoptées par le Conseil des droits de l'homme ne soient pas correctement appliquées constitue un obstacle principal auquel le système des droits de l'homme est confronté pour mener à bien sa mission de protection des droits de l'homme. Le Groupe arabe estime qu'il est aussi important de coopérer dans le cadre de l'Examen périodique universel, qui constitue un mécanisme essentiel du Conseil.

MME GLAUDINE J. MTSHALI (Afrique du Sud) a félicité Mme Pillay de sa nomination au poste de Haut Commissaire aux droits de l'homme, observant que c'est la première fois qu'une femmes africaine occupe un tel rang. Mme Mtshali a souligné que son pays attend beaucoup d'un débat officiel sur le renforcement des relations, complémentaires par nature, entre le Conseil et le Haut Commissariat. L'Afrique du Sud rappelle aussi son attachement à la coopération technique au bénéfice des États. En outre, il ne faut pas perdre de vue les effets de la mondialisation sur le racisme et la discrimination raciale, de même que la pauvreté croissante et la crise alimentaire. La représentante sud-africaine a aussi indiqué que le processus d'édification institutionnelle qu'a mené le Conseil, s'il n'est pas parfait, ne devrait pas être réinterprété. L'Afrique du Sud estime aussi que l'Examen périodique universel, auquel le pays s'est déjà prêté, est une excellente occasion pour les États de mettre en lumière leurs succès en matière de respect de leurs obligations relatives aux droits de l'homme, tout en admettant leurs lacunes et la nécessité de prendre des mesures correctives. Par ailleurs, l'Afrique du Sud estime qu'il faut veiller à ce que le résultat de la prochaine Conférence d'examen sur le racisme renforce la Déclaration et le programme d'action adoptés en 2001, afin de garantir au maximum la protection des victimes des fléaux du racisme et de la xénophobie. Pour sa part, l'Afrique du Sud a accompli, depuis quatorze ans, des progrès tangibles dans la lutte contre le racisme et prend des mesures renforcées pour éradiquer la xénophobie sur son territoire. Mme Mtshali, déplorant que les objectifs fixés en 2001 soient encore loin d'être atteints, s'est dite très favorable à l'introduction d'un «index de l'égalité raciale», qui permettra notamment à la communauté internationale de mieux évaluer la situation réelle. La représentante s'est aussi félicitée des excuses historiques présentées aux victimes de l'époque coloniale et a salué les gouvernements qui ont eu le courage de faire face aux injustices du passé. L'Afrique du Sud encourage la communauté internationale à soutenir de telles initiatives dans la mesure où elles visent le rétablissement de la dignité de la personne humaine.

M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) a déclaré que la Russie est convaincue que le choix de Mme Pillay est judicieux et lui souhaite un travail fructueux. Les travaux du Conseil doivent mettre l'accent sur la coopération des États dans la mise en œuvre des droits de l'homme et, à cette fin, les mécanismes de dialogue doivent être renforcés. La Russie estime que le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme doit être un nouveau jalon dans la promotion et la protection des droits de l'homme. Le racisme est une plaie pour toutes les communautés, a poursuivi le représentant russe, soulignant l'importance des préparatifs de la Conférence d'examen. Il convient également de mettre tout en œuvre pour prévenir le génocide qui est le crime le plus grave en matière de discrimination. La Russie condamne ceux qui sapent les droits de l'homme; ceux qui mènent une politique d'épuration ethnique et tous ceux qui commettent des actes de génocide. Le régime géorgien est responsable de tous ces crimes contre les peuples d'Ossétie et de Géorgie, a déclaré le représentant russe. Une campagne de fausses informations a été menée autour des évènements de l'Ossétie du Sud. Les agresseurs se présentent comme des victimes et tout ce bruit veut cacher le fait que Tbilissi est l'agresseur. L'ampleur de la catastrophe qui fait souffrir toute la population de l'Ossétie du Sud est ignorée, a ajouté le représentant russe. Il y a eu une véritable épuration ethnique et le génocide de citoyens russes. En intervenant, la Russie a donc empêché que les évènements se détériorent, a conclu le représentant russe.

M. LI BAODONG (Chine) s'est félicité des compétences de Mme Pillay, dont il s'est dit convaincu qu'elle saura conduire les efforts du Haut Commissariat des droits de l'homme en matière de promotion de l'égalité entre tous les droits de l'homme, d'éducation aux droits de l'homme et de promotion harmonieuse d'une culture des droits de l'homme. En cette année de soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, la Chine appuie la commémoration de cet anniversaire par une manifestation spéciale. La Chine soutiendra la nouvelle Haut Commissaire dans son action, a en outre assuré le représentant.

M. KONRAD SCHARINGER (Allemagne) a indiqué que son pays allait considérablement augmenter sa contribution annuelle au Haut Commissariat aux droits de l'homme. En effet, l'Allemagne est persuadée que cette institution doit rester forte et indépendante et est convaincue de son rôle important à l'avenir dans la lutte pour les droits de l'homme. L'Allemagne est consciente que le Haut Commissariat a un travail considérable dans le cadre des travaux du Conseil des droits de l'homme. Malgré cette charge de travail qui ne cesse de croître, le Haut Commissariat est toujours resté irréprochable. L'Allemagne accorde beaucoup d'importance à l'instauration de systèmes nationaux pour protéger les droits de l'homme et espère que le Haut Commissariat prendra les mesures qui s'imposent pour œuvrer dans ce sens. Les efforts sur le terrain sont essentiels, a insisté le représentant allemand.

M. GUSTI AGUNG WESAKA PUJA (Indonésie) s'est dit satisfait de l'accent que la Haut-Commissaire a mis sur la notion de participation. À cet égard, l'Indonésie se félicite de pouvoir engager avec Mme Pillay des débats et consultations de nature thématique aussi bien qu'institutionnelle, comme par exemple autour des relations entre le Haut Commissariat et le Conseil des droits de l'homme. Ce dernier peut se féliciter de ce qu'il a accompli depuis trois ans, a ajouté le représentant, relevant l'important travail réalisé en matière d'édification institutionnelle. L'Indonésie est certaine que la Haut Commissaire saura aider le Conseil à conserver son élan et à résoudre certains des graves problèmes qui figurent à son ordre du jour: lutte contre le racisme et la discrimination, respect des droits fondamentaux des femmes et des enfants, du droit au développement et du droit à l'alimentation, règlement des situations de conflit comme en Palestine.

M. SWASHPAWAN SINGH (Inde) a présenté tous ses vœux de succès à la nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l'homme. Il a salué la franchise avec laquelle elle a fait part de ses pensées et idées concernant ses responsabilités et celles du Conseil des droits de l'homme. Il faut en effet moderniser la façon de fonctionner du Conseil et du Haut Commissariat aux droits de l'homme afin de parvenir à l'objectif de la réalisation des droits de l'homme pour tous. Depuis sa création il y a deux ans, le Conseil a obtenu des résultats positifs dans de nombreux domaines, a poursuivi le représentant indien. Il reste encore à régler un certain nombre de questions pour pouvoir clore totalement la phase d'élaboration institutionnelle du Conseil, a-t-il ajouté; il en va ainsi des règles applicables au groupe consultatif chargé de la nomination des titulaires de mandats, de la situation en ce qui concerne les travaux en cours de l'ancienne Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme ou encore des relations entre le Conseil et le Haut Commissariat, a-t-il précisé.

M. PETER GOODERHAM (Royaume-Uni) a indiqué que l'engagement de Mme Pillay jouera en faveur du Haut Commissariat. Les normes mises en place sur une base universelle devraient permettre au Conseil et au Haut Commissariat de travailler de concert. Le Royaume-Uni est parfaitement conscient que ce processus implique un certain nombre de défis. Le représentant britannique a aussi tenu à souligner le rôle important de la société civile en matière de protection et de promotion des droits de l'homme. Il convient en outre de promouvoir la liberté d'expression, trop souvent bafouée. Tout doit être mis en œuvre pour promouvoir les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Enfin, le Royaume-Uni estime que le Haut Commissariat doit rester indépendant au sein des Nations unies. En même temps, de nombreux changements doivent intervenir en matière de coopération entre le Haut Commissariat et le Conseil.

M. BLAISE GODET (Suisse) a souligné que la nouvelle Haut-Commissaire prend son poste à un moment important pour les institutions des droits de l'homme, qui devront être renforcés et rendues plus effectives. Le Conseil des droits de l'homme a achevé sa phase de construction institutionnelle, ses organes et son architecture fondamentaux sont en place et il peut maintenant s'engager pleinement dans sa mission qui est de défendre et de promouvoir le respect universel des droits de l'homme. Le représentant suisse a estimé que la vraie difficulté réside maintenant dans l'application des engagements pris. Le Haut Commissaire joue un rôle crucial à cet égard dans la mesure où elle intervient auprès de nombreux organes internationaux pour défendre la cause des victimes des violations des droits de l'homme. M. Godet a ajouté que l'éducation aux droits de l'homme est essentielle pour sensibiliser l'opinion à la nécessité du respect des droits de l'homme. Pour sa part, la Suisse entend tirer parti de la célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme pour annoncer une initiative de «Programme des droits de l'homme pour la prochaine décennie». Sur invitation de la Suisse, un panel d'experts sera chargé, en décembre, d'identifier une série de thèmes importants dans le domaine des droits de l'homme et d'établir un calendrier d'action à ce propos. Enfin, la Suisse continuera d'œuvrer pour assurer l'indépendance du Haut Commissariat aux droits de l'homme, a affirmé M. Godet.

M. SHINICHI KITAJIMA (Japon) a félicité très chaleureusement Mme Pillay pour sa nomination au poste de Haut-Commissaire. Il a indiqué que le Japon entendait n'épargner aucun effort pour renforcer encore sa coopération avec le Haut Commissariat aux droits de l'homme. En cette année de soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, on peut dire que les progrès en matière de promotion et de protection des droits de l'homme ont été réels depuis l'adoption de cet instrument; il n'en demeure pas moins que des violations graves de droits de l'homme se poursuivent à travers le monde, a poursuivi le représentant japonais. Il a souligné que les droits de l'homme sont des valeurs universelles et doivent donc être protégés et promus partout dans le monde. Il a en outre rappelé que le Japon a déjà ratifié six des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et a précisé que le pays travaille actuellement à la ratification de deux autres instruments qu'il a d'ores et déjà signés, à savoir la Convention internationale sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées et la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées.

M. MARIUS GRINIUS (Canada) a souligné que l'indépendance, le leadership et l'impartialité restent des qualités essentielles pour occuper le poste de Haut Commissaire aux droits de l'homme. La mise en œuvre efficace des normes relatives aux droits de l'homme est un défi collectif à relever et il est essentiel pour cela d'augmenter le nombre de bureaux du Haut Commissariat sur le terrain. Les activités sur le terrain sont indispensables pour que le Haut Commissariat puisse protéger les droits de l'homme, a insisté le représentant canadien. S'agissant de l'examen périodique universel, la valeur réelle de ce mécanisme repose sur les efforts de préparation et de mise en œuvre déployés dans chacun des États soumis à l'examen. Le Haut Commissariat peut apporter une aide déterminante aux États qui sont soumis à cet examen. Par ailleurs, le Canada continuera à appuyer fermement l'indépendance du Haut Commissariat ainsi que les efforts visant à promouvoir des améliorations concrètes concernant les droits de l'homme partout dans le monde, notamment par une présence forte sur le terrain.

M. ALEXANDRE GUIDO LOPES PAROLA (Brésil) a souligné que l'expérience personnelle et professionnelle de Mme Pillay est une solide garantie pour l'avenir des activités du Haut Commissariat aux droits de l'homme. Son militantisme a beaucoup contribué sans aucun doute à l'édification de la nouvelle Afrique du Sud. Il est temps qu'un nouvel humanisme naisse, fondé sur les valeurs de dialogue et de tolérance. Le Brésil estime que le nouveau Haut Commissaire sera à même d'approfondir le travail engagé par ses prédécesseurs. Le Brésil estime encore que la communauté internationale doit de toute urgence se consacrer à la pleine application des instruments internationaux des droits de l'homme, à l'application de leurs dispositions au plan interne et, surtout, à la mise en œuvre concrète des politiques de protection et de promotion des droits de l'homme. Le Brésil se félicite en outre de la priorité accordée par le Haut Commissariat à la lutte contre la faim et la pauvreté, espérant que Mme Pillay continuera dans la voie ouverte par l'ancienne Haut-Commissaire à cet égard. Le Brésil est enfin résolument engagé dans la lutte contre toutes les formes de racisme et d'intolérance et contre l'exploitation sexuelle des mineurs, a dit son représentant, espérant que ces sujets resteront également prioritaires aux yeux de Mme Pillay. En conclusion, le représentant brésilien a assuré la Haut Commissaire du soutien de son pays.

MME ERLINDA F. BASILIO (Philippines) a souhaité une chaleureuse bienvenue à la nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l'homme, soulignant que Mme Pillay apporte une expérience de premier ordre en matière de promotion et de protection des droits de l'homme. Ces dernières années ont vu des changements importants en termes d'expansion du système des droits de l'homme et du Haut Commissariat aux droits de l'homme; il appartient maintenant à Mme Pillay de consolider ce processus et de diriger le Haut Commissariat vers sa maturité institutionnelle, a-t-elle souligné. Les Philippines sont disposées à cet égard à apporter tout leur soutien à ce processus, a indiqué la représentante.

MME HSU KING BEE (Malaisie) a souligné l'histoire remarquable de Mme Pillay, qui reflète les pas de géant accomplis par son pays, l'Afrique du Sud. La Malaisie se félicite de l'engagement du Haut Commissaire d'organiser une interaction franche et ouverte avec le Conseil des droits de l'homme. Elle souhaite voir s'établir un équilibre juste entre tous les éléments des droits de l'homme, y compris le droit au développement. La représentante a exprimé l'espoir que le Haut Commissariat poursuivra ses efforts pour promouvoir les droits de l'homme dans le monde entier. Elle a par ailleurs souligné qu'il fallait commémorer à sa juste valeur le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui sera aussi l'occasion de dresser le bilan de la situation des droits de l'homme dans le monde, a relevé le représentant malaisien. Promouvoir les droits de l'homme de manière significative n'est pas tâche facile, a déclaré le représentant. Il a ajouté que le phénomène de diffamation des religions est une menace contre laquelle le Conseil doit lutter.

M. ALBERTO J. DUMONT (Argentine) a souligné que l'Argentine accorde beaucoup d'importance aux activités du Haut Commissariat aux droits de l'homme et y participe dans des domaines tels que la lutte contre la torture. Aussi, espère-t-elle que le Haut Commissariat restera un organe indépendant et que la priorité continuera d'être accordée à la lutte contre l'impunité à l'égard des violations des droits de l'homme. à la présente session, l'Argentine présentera un projet de résolution sur le droit à la vérité, a précisé le représentant argentin. Il a souligné que la Déclaration universelle des droits de l'homme constitue une pierre angulaire du système de promotion et de protection des droits de l'homme. C'est pourquoi l'Argentine a décidé de participer activement aux activités liées au soixantième anniversaire de cet instrument. En cette année qui marque également le soixantième anniversaire de la Convention contre le génocide, l'Argentine, en collaboration avec la Suisse, organise du 10 au 12 décembre prochain, à Buenos Aires, une réunion destinée à faire le bilan des progrès réalisés depuis l'adoption de cette Convention. Cette année, a en outre précisé le représentant, l'Argentine a l'intention de ratifier le deuxième Protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui porte sur l'abolition de la peine de mort, ainsi que la Convention internationale sur les droits des personnes handicapées; ainsi, le pays aura-t-il alors adhéré à tous les instruments internationaux dans le domaine des droits de l'homme, tant universels que régionaux, a-t-il souligné.

M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a déclaré que, dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, des mesures doivent être prises pour renforcer la protection des droits de l'homme en évitant toute politisation. Le Conseil devrait également s'efforcer de corriger la scission regrettable entre les droits civils et politique et les droits économiques, sociaux et culturels. Les décisions du Conseil sont fondées sur le même terrain que les travaux du Haut Commissariat. Les droits de l'homme doivent pouvoir bénéficier d'une interaction très étroite entre le Haut Commissariat et le Conseil des droits de l'homme. S'agissant des activités sur le terrain, le Bangladesh estime qu'il s'agit d'avoir un partenariat et non une hégémonie. Par ailleurs, le Bangladesh demande que la question du changement climatique, dont l'impact est réel, recueille davantage l'attention dans les travaux menés par le Haut Commissariat. Le Bangladesh estime également qu'une meilleure compréhension des limites permissibles à la liberté d'expression est nécessaire.

M. BABACAR CARLOS MBAYE (Sénégal) a dit la joie de son pays d'accueillir la nouvelle Haut Commissaire et a assuré Mme Pillay de la coopération du Sénégal dans l'accomplissement de sa mission. Le représentant a salué la personnalité et les compétences de Mme Pillay, ainsi que sa réflexion prospective et riche et l'importance qu'elle accorde à l'instauration d'une véritable culture des droits de l'homme. Le représentant a insisté sur la nécessité de ne jamais relâcher les efforts de promotion et de protection des droits de l'homme, notamment en cette année où l'on célèbre le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

M. ROBERTO VELLANO (Italie) a déclaré que les compétences personnelles et professionnelles de la nouvelle Haut-Commissaire restent la meilleure garantie qu'elle s'acquittera de ses fonctions de la meilleure manière possible. Il a fait part du plein soutien de l'Italie à Mme Pillay dans le cadre de la promotion des relations entre le Conseil et le Haut Commissariat.

M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a réaffirmé le soutien de son pays à l'exercice de la fonction de Mme Pillay. Il a souligné que le Haut Commissariat est devenu l'un des moteurs principaux des Nations Unies pour promouvoir le respect des droits de l'homme dans le monde. Le représentant slovène a indiqué que l'Examen périodique universel est prometteur et peut apporter beaucoup dans la réalisation des droits de l'homme pour tous, et son pays est convaincu que le Conseil peut véritablement œuvrer pour les droits de l'homme. La Slovénie se félicite en outre que la Haut-Commissaire ait défini la lutte contre la violence à l'égard des femmes comme une priorité.

M. OSITADINMA ANAEDU (Nigéria) a félicité Mme Pillay pour sa prise de fonction en tant que Haut-Commissaire aux droits de l'homme, soulignant qu'elle a lutté sans relâche pour la cause de la justice. Il l'a assurée de son plein soutien pour qu'ensemble, nous puissions lutter en faveur des droits de l'homme afin d'assurer leur réalisation universelle. Le représentant nigérian a souligné que le processus de suivi de Durban (c'est-à-dire la Conférence prévue à Genève en 2009) vise non seulement à consolider les progrès obtenus grâce à la Déclaration et au Programme d'action de Durban en matière de lutte contre le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie qui y est associée. Le succès de la réunion préparatoire régionale qui s'est tenue à Abuja constitue une contribution substantielle de la région africaine pour remédier aux lacunes en matière de mise en œuvre de cette Déclaration et de ce Programme d'action, a ajouté le représentant. Le Nigéria se préoccupe aussi d'autres problèmes de droits de l'homme tels que la pauvreté, qui touche une vaste majorité de l'humanité et qui, de l'avis du pays, devrait rester la priorité. La crise alimentaire et la sécurité alimentaire devraient aussi retenir toute l'attention nécessaire, a souligné le représentant nigérian.

M. CARLOS ROBELO RAFFONE (Nicaragua) a déclaré que son pays est honoré de participer à la nouvelle session du Conseil des droits de l'homme en présence de Mme Pillay, qu'il assure de son plein soutien dans l'exercice de sa mission. Comme il a été rappelé, 2008 marque l'anniversaire de la proclamation des droits fondamentaux de tous les êtres humains. Cependant, il faut déplorer que, malgré ces principes, il faille encore se battre pour imposer le respect des droits les plus élémentaires, comme l'accès à l'eau ou à l'éducation, a souligné le représentant. Il s'est élevé contre le chômage et la xénophobie, contre l'absence de solidarité et la course aux armements, conséquences du libéralisme. Les piliers fondamentaux des droits de l'homme sont le développement et la solidarité. Le Nicaragua encourage donc le Haut Commissariat aux droits de l'homme à œuvrer avec le Conseil des droits de l'homme pour promouvoir et protéger tous les droits de l'homme.

M. ABDULLA ABDULLATIF ABDULLA (Bahreïn) a relevé que les questions soulevées par la Haut-commissaire aux droits de l'homme dans sa présentation témoignent de la contribution qu'elle pourra apporter dans l'accomplissement de son mandat. L'expérience juridique et personnelle de Mme Pillay lui permettra certainement de mener à bien sa tâche dans un cadre d'indépendance et d'objectivité.

M. LEE SUNG-JOO (République de Corée) a salué la franchise et l'éloquence de la première déclaration de Mme Pillay devant le Conseil, ce matin. Son allocution est un appel à l'action concrète afin de donner vie aux droits de l'homme, a-t-il souligné. Il a souscrit aux propos de Mme Pillay selon lesquels la réalisation des droits de l'homme est une entreprise à deux faces, combinant le rythme mesuré du droit et la passion du plaidoyer. Il reste encore beaucoup à faire pour traduire les droits de l'homme dans la réalité dans toutes les régions du monde, a souligné le représentant de la République de Corée. Il a exprimé l'espoir que la compétence et l'influence des défenseurs des droits de l'homme sauront être canalisés dans le cadre du processus d'examen périodique universel associé au Conseil. Il a enfin rappelé que la République de Corée appuie fermement le principe d'une extension de la présence du Haut Commissariat aux droits de l'homme sur le terrain.

MME MERCY YVONNE AMOAH (Ghana) a déclaré que tous les droits de l'homme sont liés entre eux et le Ghana souhaite œuvrer pour la reconnaissance mutuelle des droits civils et politiques et des droits sociaux, économiques et culturels. À l'occasion du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, il convient de rappeler la nécessité de mesures supplémentaires pour renforcer la bonne application des droits de l'homme pour tous. Le Ghana espère que la hauteur de vues de Mme Pillay approfondira le rôle du Haut Commissariat.



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