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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE HAUT REPRÉSENTANT POUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE ET DE SÉCURITÉ COMMUNE DE L'UNION EUROPÉENNE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, la dernière séance plénière de la deuxième partie de sa session de 2008, en entendant M. Javier Solana, Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne et Secrétaire général du Conseil de l'Union européenne.

M. Solana a souligné que le désarmement et la non-prolifération des armes de destruction massive constituent aujourd’hui des défis de première importance pour la communauté internationale. La question qui se pose dans ce contexte consiste à savoir si l'architecture des Nations Unies en matière de désarmement et de contrôle des armements va répondre à nos espoirs et à nos attentes, a-t-il ajouté, rappelant que la Conférence du désarmement est un élément essentiel de cette architecture. Il ne faut pas oublier que c'est ici, à Genève, que des traités essentiels ont été négociés, au nombre desquels figure le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, a-t-il rappelé. Mais à dire vrai, a poursuivi M. Solana, ces dix dernières années peuvent être qualifiées de décennie perdue. Il a indiqué partagé le point de vue exprimé par le Secrétaire général des Nations Unies qui s’était dit, devant cette instance, à l'ouverture de la session de cette année, profondément troublé par l’absence de progrès au sein de la Conférence. Le monde ne peut rester dans cette impasse qui perdure, a souligné M. Solana, affirmant que le moment est venu de commencer à travailler. L’Union européenne, pour sa part, fera tout son possible pour revitaliser cette Conférence, a-t-il assuré. Bien entendu, a-t-il ajouté, des traités multilatéraux de contrôle des armements peuvent être négociés, parfois d'ailleurs avec succès, en dehors du cadre international établi ; mais de tels efforts ne sauraient se substituer au renforcement nécessaire d'accords internationaux à caractère global sur les armes de destruction massive et d'autres types d'armes et cela relève de la responsabilité de la Conférence.

Au sein de l’Union européenne, plusieurs personnalités, dont MM. Brown et Sarkozy, ont appelé au lancement immédiat de négociations sur un traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins d’armement nucléaire, a par ailleurs rappelé M. Solana. Vous êtes saisis d'un «plan de travail» qui vous permettrait d'engager des négociations, sans conditions préalables, sur un tel traité, a souligné le Haut Représentant de l'Union européenne à l'intention des membres de la Conférence. Pour sa part, l'Union européenne estime que le lancement de ces négociations est urgent et important, a-t-il déclaré. Bien entendu, le «plan de travail» vous permet aussi d'engager des discussions de fond - et non pas de simples échanges de vues - sur trois autres questions qui ne sont pas de moindre importance, à savoir le désarmement nucléaire lui-même, la prévention d'une course aux armements dans l'espace et les garanties négatives de sécurité. Le programme de travail proposé a été discuté pendant des années; il constitue un compromis issu de concessions faites de tous côtés, a rappelé M. Solana. Il n'y a pas d'argument qui justifierait que la Conférence prolonge son hibernation, a-t-il affirmé, tout en indiquant rester ouvert pour discuter toute préoccupation sécuritaire spécifique. M. Solana a appelé tous les pays à se joindre au consensus émergent.

M. Solana a par ailleurs indiqué que l’Union européenne était disposée à travailler sur les trois piliers du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) que sont la non-prolifération, le désarmement nucléaire et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. La Conférence d'examen du TNP de 2010 constitue une opportunité unique et l'Union européenne est déterminée à en assurer le succès, a-t-il souligné. Mais le TNP ne peut s'acquitter pleinement de son rôle que si nous sommes confiants quant au respect, par tous les États, de leurs obligations en vertu de ce Traité, a-t-il ajouté. Or, des cas graves de prolifération sont apparus ces dernières années, a poursuivi M. Solana, rappelant que l'Union européenne s'est engagée avec d'autres pour assurer le respect du TNP, en pleine coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique. Bien entendu, a ajouté M. Solana, lorsque nous parlons de renforcer le régime de non-prolifération/désarmement, nous devons aussi nous pencher sur d'autres instruments. Le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires est fondamental, a-t-il précisé. Aussi, a-t-il insisté sur la nécessité de créer un nouvel élan afin que ce Traité entre en vigueur. L'Union européenne appelle tous les États qui ne l'ont pas encore fait, en particulier ceux qui sont déterminants pour son entrée en vigueur, à le signer et à le ratifier sans délai, a déclaré M. Solana. Il a par ailleurs affirmé que le moment ne semble pas être venu, politiquement, de chercher à obtenir un traité sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace, même si - cela ne fait aucun doute - cette question doit être traitée. L'Union européenne, en tant que mesure immédiate, est en train de travailler à l'élaboration d'un instrument qui pourrait prendre la forme d'un code de conduite qui aiderait à instaurer la transparence et la confiance; cet instrument sera présenté à la Conférence ultérieurement cette année, a précisé M. Solana. En conclusion, il a souligné qu'il souhaitait ce matin se concentrer sur l'essentiel, à savoir la nécessité de mettre un terme à l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement.

La troisième et dernière partie de la session de 2008 de la Conférence se tiendra du 28 juillet au 12 septembre. La prochaine séance plénière de la Conférence – actuellement sous présidence des États-Unis – se tiendra donc le mardi 29 juillet, à 10 heures.


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