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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME TIENT UN DÉBAT GÉNÉRAL

Compte rendu de séance
Plusieurs délégations abordent la question de la place de la liberté d'expression au regard de la diffamation des religions

Le Conseil des droits de l'homme a tenu, cet après-midi, un débat général auquel ont participé treize de ses membres et seize pays observateurs, ainsi que des représentants d'une organisation intergouvernementale et une institution spécialisée de l'ONU.

Plusieurs délégations ont fait part de leur position s'agissant de la place de la liberté d'expression au regard de la diffamation des religions. «Nous sommes témoins d'un phénomène troublant d'incidents de plus en plus fréquents de diffamation de religion et d'incitation à la haine religieuse dans les discours politiques et dans les médias», a notamment déclaré le représentant du Bangladesh. Dans certaines sociétés, a-t-il poursuivi, cela se produit sous le prétexte de la liberté d'expression. Pour le Bangladesh, la liberté ne saurait être absolue; elle doit être exercée avec responsabilité et dans le respect d'autrui. Il devrait y avoir un moment où la liberté s'arrête et où commence le respect, a insisté le représentant bangladais.

Intervenant au nom de l'Organisation de la Conférence islamique, le représentant du Pakistan a lui aussi souligné le développement du phénomène de la diffamation des religions et de l'islamophobie. La republication de caricatures blasphématoires et la menace de diffusion d'un documentaire sacrilège sont des actes d'incitation à la haine. «Notre crainte est que de tels incidents, s'ils ne sont pas surveillés de près, ne restent plus sporadiques mais se transforment en vague déferlante, engendrant un choc des civilisations que nous devons tous éviter». Ce phénomène ne saurait être traité par de simples condamnations, et depuis des années, l'OCI sensibilise les membres des Nations Unies quant à la nécessité d'élaborer une convention ou un instrument visant à combattre la diffamation des religions et l'intolérance religieuse. Un tel instrument pourrait aussi se pencher sur la relation la plus appropriée et la plus équilibrée à entretenir entre liberté d'expression et nécessité de respecter les personnes, livres, icônes, symboles et institutions religieux.

Pour sa part, le représentant canadien a souligné que le respect de la liberté d'opinion et d'expression est crucial pour l'édification d'une société fondée sur la tolérance et que la liberté d'expression permet de donner voix aux autres droits. Aussi, a-t-il demandé le soutien de toutes les délégations pour le renouvellement du mandat du Rapporteur spécial sur la liberté d'opinion et d'expression lors de la présente session. Le représentant des États-Unis a lui aussi apporté son soutien au renouvellement de ce mandat. Il a fait savoir que les États-Unis étaient étonnés par l'appel lancé par certains en faveur de l'instauration de limites à la liberté d'expression. De nombreux pays utilisent le concept de «diffamation des religions» pour museler la presse et harceler ceux qui exercent leur droit à la liberté d'expression. La liberté d'expression et la liberté de religion sont inséparables et aucune grande religion ne doit se sentir menacée par les critiques, a insisté le représentant des États-Unis. Peu de principes sont aussi vitaux pour la démocratie que la possibilité de s'exprimer librement, a-t-il ajouté.

Cet après-midi, plusieurs délégations ont par ailleurs mis l'accent sur la nécessité de veiller à ce que l'examen périodique universel, dont le processus doit débuter le mois prochain, soit exempt de toute politisation et reste empreint d'un esprit de transparence, de coopération et de dialogue, comme l'a voulu le Conseil lors de sa mise en place.

Il a par ailleurs été rappelé que l'OCI et le Groupe africain ont demandé que soit discuté durant la présente session le Plan de gestion stratégique du Haut Commissariat aux droits de l'homme pour la prochaine période biennale. Contrairement à ce qui a été publié dans la presse locale, cette démarche ne constitue aucunement une attaque contre le Haut Commissariat, a tenu à souligner le représentant du Pakistan, ajoutant que cette démarche relève plutôt d'une volonté de mieux coordonner les activités du Conseil et du Haut Commissariat. Le représentant de la Nouvelle-Zélande a rappelé que l'indépendance du Haut Commissariat est essentielle pour la promotion du respect universel des droits de l'homme.

Durant ce débat général, ont également été évoquées les craintes de certains de voir la Conférence de suivi de Durban être détournée pour des objectifs qui ne figuraient pas dans la Déclaration ni dans le Programme d'action adoptés à l'issue de la Conférence mondiale contre le racisme tenue à Durban en 2001.

Il a également été rappelé que la pauvreté, à la fois cause et conséquence de nombreuses violations de droits de l'homme, reste le principal défi auquel est confrontée la communauté internationale.

Les représentants des pays membres suivants sont intervenus: Pakistan (au nom de l'OCI), Uruguay, Afrique du Sud, Chine, Mexique, Bangladesh, Qatar, Malaisie, Azerbaïdjan, Fédération de Russie, Canada, Pérou et Jordanie.

Les observateurs suivants ont également fait des déclarations: Palestine (au nom du Groupe arabe), Singapour, Bhoutan, Oman, Thaïlande, Grèce, Australie, Albanie, Nouvelle-Zélande, Bahreïn, Islande, États-Unis, Libye, Algérie, Saint-Siège, Émirats arabes unis. L'Organisation internationale de la Francophonie et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ont également pris la parole.


Demain matin, à 10 heures, le Conseil entamera l'examen de la situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés. L'examen de ce point de l'ordre du jour a été avancé au vu des événements récents, suite à une décision prise hier par le Conseil. Dans son intervention cet après-midi, le Pakistan a dénoncé les incursions et attaques israéliennes dans la bande de Gaza et a indiqué qu'une résolution présentée par l'OCI et le Groupe arabe avait été soumise au Secrétariat pour examen par le Conseil.


Débat général

S’exprimant au nom du Groupe arabe, M. MOHAMMAD ABU-KOASH (Palestine) a rappelé que Bahreïn fait partie des premiers pays qui se soumettront à la procédure d'examen périodique universel du Conseil, dès le mois prochain, tout comme la Tunisie, le Maroc et l’Algérie. Il a par ailleurs déclaré qu’une stratégie culturelle et de prise de conscience est nécessaire pour imposer le respect entre les cultures et les religions. Insistant sur la nécessité de veiller à ne pas ébranler la souveraineté des États par des actes d’ingérence, il a souhaité que le Conseil agisse avec objectivité et honnêteté en évitant toute politisation. À ce titre, il a dénoncé les défaillances du Haut Commissariat aux droits de l'homme, déplorant les formes de sélectivité visibles dans ses travaux, notamment au sujet de la Palestine. Le Groupe arabe, a-t-il poursuivi, demande qu'il y ait davantage d’interaction entre le Haut Commissariat et le Conseil. Il a par ailleurs fait part du sentiment du Groupe arabe quant aux déséquilibres persistants en matière de représentation géographique au sein du personnel du Haut Commissariat. Il s’est également indigné de la campagne de diabolisation dont le Soudan fait l’objet alors que le silence reste total sur l’enlèvement et la vente des enfants du Darfour. L’intervenant a également rappelé qu’Israël occupe toujours le Golan et continue d’enfreindre les droits de l’homme et le droit humanitaire par le biais de l’établissement de colonies, de la confiscation de terres palestiniennes, de la démolition, de l’occupation, du siège et de l’assassinat quotidien de civils - dont la plupart sont des femmes et des enfants. La Palestine est une question clé pour les Arabes et les peuples de l’islam, a-t-il poursuivi, dénonçant le soutien de certains pays occidentaux à Israël - lequel suscite beaucoup d’animosité. S'agissant de l’Iraq, il a exprimé l’espoir de voir la fin des violations des droits de l'homme et des massacres de civils dans ce pays. L’Iraq a besoin de la communauté internationale pour mettre un terme aussi bien aux actes terroristes qu’à l’occupation étrangère, a-t-il souligné.

M. MASOOD KHAN (Pakistan, au nom de la Conférence islamique) a exprimé la satisfaction de l’OCI face au travail d'édification institutionnelle accompli par le Conseil et a appelé les États membres à faire preuve de volonté politique. Il est impératif que les mandats des procédures spéciales soient scrupuleusement examinés, a-t-il souligné. Il a par ailleurs rappelé que l'OCI et le Groupe africain ont demandé que soit discuté durant la présente session le Plan de gestion stratégique du Haut Commissariat aux droits de l'homme pour le prochain biennum, précisant que, contrairement à ce qui a été publié dans la presse locale (suisse), cette démarche ne constitue aucunement une attaque contre le Haut Commissariat, dont les pays de la Conférence islamique ont régulièrement indiqué qu'ils avaient pleinement confiance en sa capacité; cette démarche relève plutôt d’une volonté de mieux coordonner les activités du Conseil et du Haut Commissariat, a déclaré le représentant pakistanais. S'exprimant toujours au nom de l'OCI, le représentant pakistanais a déclaré que le phénomène de la diffamation des religions et de l'islamophobie est en train de devenir plus dangereux et plus fréquent que cela n'avait été anticipé. La re-publication des caricatures blasphématoires et la menace de diffusion d'un documentaire sacrilège incitent à la haine et ont des coûts politiques et économiques énormes, a-t-il déclaré. Ces développements sont fermement condamnés par les pays membres de l'OCI et par des pays qui n'en sont pas membres. Notre crainte est que de tels incidents, s'ils ne sont pas surveillés de près, ne restent plus sporadiques mais se transforment en vague déferlante, engendrant un choc des civilisations que nous devons tous éviter, a poursuivi le représentant pakistanais. Il a dit apprécier les voix responsables qui se sont élevées en Europe, rendant notamment hommage aux efforts déployés par le Premier Ministre néerlandais et par les membres de son cabinet pour dissuader les auteurs du documentaire de le sortir. Mais il faut faire davantage, car nous ne pourrons traiter ce phénomène par de simples condamnations ni par des comportements incohérents. De tels problèmes doivent être examinés et résolus dans le cadre de l'Alliance des civilisations et du Dialogue de haut niveau sur la coopération entre les croyances pour la paix. Depuis des années, a rappelé le représentant pakistanais, l'OCI sensibilise les membres des Nations Unies quant à la nécessité d'élaborer une convention ou un instrument visant à combattre la diffamation des religions et l'intolérance religieuse. Un tel instrument pourrait aussi se pencher sur la relation la plus appropriée et la plus équilibrée à entretenir entre liberté d'expression et nécessité de respecter les personnes, livres, icônes, symboles et institutions religieux. Le représentant du Pakistan a par ailleurs dénoncé les incursions et attaques israéliennes dans la bande de Gaza, qui se sont soldées par la perte massive de civils. À ce sujet, il a indiqué qu'une résolution présentée par l'OCI et le Groupe arabe avait été soumise au Secrétariat pour examen par le Conseil et a rappelé que le Conseil doit traiter demain de la situation des droits de l'homme dans le bande de Gaza et le territoire palestinien occupé. Enfin, le représentant pakistanais a réitéré la demande de l’OCI que la session de septembre du Conseil ne coïncide pas avec le Ramadan.

Poursuivant au nom de son seul pays, le Pakistan, M. Khan a affirmé que le Pakistan se trouve dans un processus de renforcement de la démocratie. Il a notamment fait valoir la décision du Gouvernement pakistanais de créer une commission nationale indépendante des droits de l’homme qui inclura des représentants de tout le Pakistan. Il a en outre fait savoir que le Pakistan s’apprête à adhérer au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Il a également indiqué que le Pakistan représenterait de nouveau sa candidature comme membre du Conseil pour la période 2008-2011. Le représentant a par ailleurs souligné qu'un dialogue se poursuit avec l’Inde au sujet notamment du Cachemire.

M. ALEJANDRO ARTUCIO RODRÍGUEZ (Uruguay) a réitéré l’engagement de son pays en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'homme de toute personne se trouvant sur son territoire. Il a réaffirmé les engagements et les obligations que son pays a contractés en ratifiant les deux pactes internationaux relatifs, respectivement, aux droits civils et politiques et aux droits économiques, sociaux et culturels. Il a fait part de la disposition de l’Uruguay à se soumettre à l’examen par ses pairs, par le biais du nouveau mécanisme d’examen périodique universel. Le représentant uruguayen a par ailleurs exhorté le Conseil à adopter par consensus la résolution qui lui sera soumise concernant les droits de l’enfant. Les enfants, a-t-il souligné, sont le patrimoine le plus précieux pour l’avenir de l’humanité et il ne faut épargner aucun effort pour les protéger. M. Artucio a par ailleurs félicité la Haut-Commissaire aux droits de l'homme et son équipe pour l’excellent travail qu'ils ont accompli et a exprimé l'espoir que le Haut Commissariat sera présent dans toutes les régions et tous les lieux nécessaires.

M. SIPHO GEORGE NENE (Afrique du Sud) a regretté qu’en dépit de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de la Déclaration et du Programme d’Action de Vienne et de l’établissement du Haut Commissariat aux droits de l’homme, les nobles idéaux énoncés au niveau international ne soient pas réalisés sur le terrain. Comme l’avait dit l’ancien Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, l’être humain devrait se trouver au centre des droits de l’homme et pourtant tel n’est pas le cas. Comment, s’est interrogé le représentant sud-africain, pouvons-nous nous estimer contents alors que dans le monde, 900 millions de personnes ont faim, 800 millions sont analphabètes, 1,6 milliard de personnes n’ont toujours pas d’électricité et alors que chaque année, 11 millions d’enfants meurent avant leur cinquième anniversaire et 600 000 femmes pauvres meurent en couche. L’Afrique du Sud et le Mouvement des pays non alignés, a-t-il poursuivi, continuent à être très préoccupés par la dégradation de la situation au Moyen Orient. Il est particulièrement déplorable que malgré les nombreuses déclarations de la communauté internationale sur la promotion et la protection des droits de l'homme, les peuples palestinien et sahraoui n’aient toujours pas vu progresser leur quête d’autodétermination. En 2009, la communauté internationale va organiser la Conférence de suivi de Durban, a ajouté le représentant sud-africain. La Conférence de Durban de 2001 contre le racisme a été et reste un jalon et un événement historique au cours duquel nous nous sommes tous engagés à éradiquer le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et toutes les formes d’intolérance. La Déclaration et le Programme d'action de Durban constituent la pierre angulaire de la lutte contre toutes les formes de discrimination et d’intolérance, a insisté le représentant. Aussi, a-t-il déploré que le processus préparatoire de la Conférence de suivi de 2009 soit confronté à de graves défis, certains se disant préoccupés par l’issue possible de la Conférence, craignant qu'elle ne soit détournée pour des objectifs qui ne figuraient pas dans la Déclaration ni dans le Programme d’action de 2001. Le représentant sud-africain a par ailleurs tenu à féliciter le Premier Ministre australien, M. Kevin Rudd, ainsi que le Gouvernement de l’Australie pour leurs excuses officielles relatives aux torts causés par les gouvernements australiens successifs aux populations aborigènes.

M. LI BAODONG (Chine), tout en reconnaissant les progrès sans précédent enregistrés par la civilisation humaine, a évoqué les problèmes subsistants dans le monde. Il a notamment relevé que malgré la globalisation économique, le gouffre entre le Nord et le Sud s’élargit, la situation des pays en voie de développement n'enregistrant que peu de progrès significatifs. Par ailleurs, le Moyen-Orient et d’autres régions continuent d'être ravagés par la guerre, a-t-il rappelé. Le représentant chinois a d'autre part invité le Conseil à travailler sur la base du dialogue et de la coopération, appelant les États au respect mutuel et affirmant qu’il est naturel qu’il y ait des méthodes différentes pour appliquer les droits de l’homme. Soixante ans après la fondation d’une nouvelle Chine, le Gouvernement et le peuple chinois ont transformé un pays qui était alors ravagé par la guerre et la pauvreté en un pays jouissant de stabilité politique, de prospérité économique et de progrès sociaux. Depuis 1978, a-t-il fait valoir, le taux de pauvreté est passé de 30% à 7% puis 2.3 %, le taux de scolarisation avoisinant désormais les 98%. La Chine, a-t-il insisté, est le seul pays du monde à avoir atteint plus tôt que prévu les objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier en matière d’éducation et de réduction de la pauvreté. Les Chinois bénéficient d’une protection des droits de l’homme de plus en plus importante, a assuré le représentant de la Chine.

M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a estimé important d'apprécier à sa juste valeur le fait que le Conseil représente la manifestation claire d'une volonté presque universelle et est le résultat d'efforts considérables de conciliation, de dialogue et, surtout, d'un sentiment de responsabilité collective. Il a fait observer que la création et la consolidation du Conseil n'est que le premier pas dans le cadre d'un effort beaucoup plus vaste, attirant l'attention sur l'importance que tous les États se souviennent qu'ils se sont engagés à élever le niveau des droits de l'homme dans le système des Nations Unies. M. De Alba a ainsi préconisé que tous, membres du Conseil comme observateurs, le Secrétaire général et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, fassent bon usage de cette institution pour faire progresser la promotion et la protection des droits de l'homme. Indiquant que son pays compte appuyer deux projets de résolution portant respectivement sur la protection des droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme et les droits des personnes handicapées, le représentant mexicain a espéré que ces projets recevront un large soutien de la part des États membres et des observateurs du Conseil. Il s'est dit convaincu que les actions internationales contribuent aux efforts nationaux en matière de promotion et protection des droits de l'homme. Pour cette raison, le Mexique maintient une politique d'ouverture et de coopération avec les mécanismes internationaux et régionaux en la matière. M. De Alba a en outre fait valoir que son pays a reçu, dans le cadre de l'invitation ouverte et permanente qu'il a lancée à toutes les procédures spéciales depuis 2001, la visite de cinq mécanismes internationaux. Le représentant a également indiqué que son pays accorde actuellement la priorité à l'harmonisation de son ordre juridique interne avec les obligations internationales et a travaillé intensément à la préparation d'un programme national en matière de droits de l'homme pour les années 2008-2012.

M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a rappelé que la Constitution du Bangladesh garantit les droits des citoyens sans discrimination et que son pays est partie à tous les instruments importants relatifs aux droits de l'homme. En tant que membre fondateur du Conseil, le Bangladesh souhaite en faire un organe puissant, impartial et efficace, qui poursuit un dialogue constructif et ne s'adonne pas au blâme. L'intervenant a également souhaité que la désignation de titulaires de mandats s'achève dans les délais prévus. Il a ensuite attiré l'attention sur les questions qui affectent particulièrement le Bangladesh. La pauvreté représente le défi le plus sérieux pour nos pays. Elle est la cause et la conséquence de nombreuses violations des droits de l'homme. Dans un monde où des millions d'êtres humains souffrent de l'extrême pauvreté et de la faim, où des millions de familles vivent avec moins d'un dollar par jour, où des enfants meurent à défaut de soins médicaux de base, il est malvenu de parler de la pleine jouissance des droits de l'homme. Quant au changement climatique, il s'est dit très préoccupé par ses conséquences néfastes sur son pays, dont 30% des terres seraient submergées si le niveau de la mer augmentait d'un mètre seulement. Si le niveau du Golfe du Bengale augmentait de 3% par an, cela entraînerait des déplacements massifs et affecterait la jouissance de nombreux droits de l'homme, notamment les droits à la vie, au logement, à la santé, à l'accès à l'eau potable et à la santé. Il a ainsi lancé un appel à la communauté internationale afin qu'elle s'engage à comprendre l'urgence de la situation et à lutter contre ces phénomènes. Quant à la situation des travailleurs migrants, le représentant du Bangladesh a observé que la migration temporaire leur permet de fuir la pauvreté, il a toutefois exprimé sa préoccupation face aux actes de racisme et à la discrimination dont ils sont victimes dans les pays d'immigration. Il s'est également indigné des actes de diffamation contre la religion et l'incitation à la haine religieuse présents dans certains discours politiques et dans les médias. Celles-ci trouvent libre cours chez certains sous couvert de liberté d'expression, ce qui est inacceptable selon le Bangladesh. Nous sommes témoins d'un phénomène troublant d'incidents de plus en plus fréquents de diffamation de religions et d'incitation à la haine religieuse dans les discours politiques et dans les médias, a poursuivi le représentant. Dans certaines sociétés, cela se produit sous le prétexte de la liberté d'expression. Pour le Bangladesh, la liberté ne saurait être absolue. Elle doit être exercée avec responsabilité et dans le respect d'autrui. Il devrait y avoir un moment où la liberté s'arrête et où commence le respect, a déclaré le représentant. Finalement, compte tenu de la situation à Gaza, du recours brutal et disproportionné à la force, de la violation des droits de l'homme et du droit international, le représentant bangladais a souligné qu'il fallait que la communauté internationale prenne des mesures fermes.

M. ABDULLA FALAH ABDULLA AL-DOSARI (Qatar), faisant valoir que la Constitution qatarienne intégre à la fois les droits civils et politiques et les droits économiques, sociaux et culturels, selon le principe de complémentarité, a indiqué que le renforcement des droits et des libertés se réalisait également par le biais de la création d'institutions spécialisées. La politique d'ouverture du Qatar, a poursuivi le représentant, est démontrée notamment par l'accueil de plusieurs conférences régionales portant sur la promotion des droits de l'homme. Convaincu du rôle des médias comme composant essentiel de la liberté d'expression et du renforcement du dialogue, l'émir du Qatar a créé le centre de Doha pour la liberté des médias. Un centre de documentation sur les droits de l'homme pour la région Asie est également en construction. Le représentant du Qatar a conclu en condamnant les agressions des forces israéliennes contre le territoire palestinien et a appelé la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour protéger le peuple palestinien.

MME HSU KING BEE (Malaisie) a fait observer que le Conseil se trouve aujourd'hui à une étape critique et qu'il convient maintenant de transformer le consensus qu'il a pu trouver en une amélioration significative des situations des droits de l'homme sur le terrain. Elle a souligné que le mécanisme d'examen périodique universel constitue également une étape cruciale qui devrait permettre de concrétiser les engagements à améliorer la cause des droits de l'homme. La représentant de la Malaisie a à cet égard souhaité que ce mécanisme soit utilisé pour mieux comprendre la situation de chacun, partager les bonnes pratiques et fournir une assistance aux pays qui en font la demande. Une meilleure compréhension de la diversité, des particularités culturelles et des niveaux de développement socio-économique doivent sous-tendre les interactions, a-t-elle précisé. La représentante malaisienne a attiré l'attention sur l'importance pour la communauté internationale d'adopter une approche commune face aux différentes situations de droits de l'homme. Elle a reconnu qu'il existe des situations urgentes qui requièrent une attention particulière de la part du Conseil. Mais elle a également fait observer qu'il est nécessaire pour le Conseil d'accorder la même importance à la mise en œuvre de ses décisions, et plus particulièrement celles adoptées lors de ses sessions extraordinaires. À cet égard, la représentante a fustigé l'impunité dont bénéficie Israël, après trois sessions consacrées au territoire palestinien occupé. La représentante malaisienne a par ailleurs signalé l'importance d'accorder la même priorité aux droits économiques, sociaux et culturels et au droit au développement que celle dont bénéficient les droits civils et politiques. Enfin, déplorant que les divisions entre les sociétés aillent croissant, elle a accueilli l'initiative du Conseil d'organiser une table ronde consacrée au dialogue interculturel en matière de droits de l'homme. Elle a à cet égard signalé que son pays organisera en juin prochain à Kuala Lumpur la troisième Conférence internationale sur le monde musulman et l'Occident.

M. AZAD CAFAROV (Azerbaïdjan) s'est dit convaincu que le moment est venu pour le Conseil de se munir d'outils favorisant des résultats concrets en matière de promotion et de défense des droits de l'homme. À ce titre, l'inauguration de l'examen périodique universel constituera un test préliminaire dans lequel de nombreux membres seront engagés dès le mois prochain. La gestion du processus de révision et de rationalisation des mandats représente également une question importante qui servira à faire le bilan des résultats obtenus par le Conseil, a-t-il poursuivi. Il a également souhaité que le processus en matière de sélection des nouveaux titulaires de mandats soit bientôt finalisé et que le Conseil choisisse les candidats les plus qualifiés. Quant à la composition du nouveau Comité consultatif, il a souhaité que la valeur morale, l'indépendance et l'impartialité ne soient pas simplement des mots mais qu'ils servent à mesurer la qualification de ses membres. Il a tenu à rappeler que l'efficacité de la procédure de plainte, seule structure au Conseil permettant l'accès direct des individus dépendra du professionnalisme de ceux qui seront élus au Comité consultatif. Quant à la question de la protection des droits de l'homme dans le cadre des conflits armés, elle attire particulièrement l'attention de l'Azerbaïdjan qui abrite l'une des plus larges populations déplacées au monde en conséquence de l'occupation étrangère continue de presque un cinquième de son territoire internationalement reconnu. Les droits fondamentaux de centaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées sont bafoués suite à la politique d'épuration ethnique perpétrée par des agresseurs étrangers, a-t-il ajouté. Toutefois, leur sort s'est avéré meilleur que celui de milliers d'Azerbaidjanais qui ont été brutalement massacrés à la fin du XXe siècle. Le Conseil se doit de répondre à ces situations de violations massives des droits de l'homme non seulement pour mettre fin au climat d'impunité mais aussi pour prévenir la répétition de ces pratiques inhumaines à l'avenir. Le représentant azerbaïdjanais s'est finalement réjoui de travailler dans le cadre du Conseil avec le Rapporteur spécial sur la prévention du génocide. En tant que pays qui a souffert de violations massives des droits culturels dans ses territoires occupés, nous continuerons à attacher une grande importance à cette thématique avec pour but de prévenir la répétition de ce phénomène dans le futur. Il a également noté qu'en ce qui concerne les droits des personnes disparues dans les conflits armés, l'Azerbaïdjan continuera de porter une attention prioritaire à la question en s'appuyant sur une approche humanitaire, et soumettra bientôt un projet de résolution sur le sujet.

M. VALERIY V. LOSCHININ (Fédération de Russie) a souligné que les normes et principes proclamés par la Déclaration universelle des droits de l'homme et consolidés dans les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme sont reflétés dans les systèmes juridiques régionaux, les législations nationales et, plus important, dans le cœur des êtres humains. Déplorant toutefois que ces normes ne soient pas encore pleinement mises en œuvre, il a rappelé la nécessité de renoncer momentanément aux intérêts politiques et de concentrer les efforts sur le renforcement du dialogue et de la coopération. M. Loschinin s'est dit d'avis que la communauté internationale dispose aujourd'hui d'un outil puissant en la matière: le Conseil des droits de l'homme. Pour que son travail soit fructueux, a-t-il poursuivi, il faut assurer une coopération constructive entre les États, les organismes intergouvernementaux et la société civile. Il a précisé que son pays considère l'examen périodique universel dans cette perspective et souhaite que la politisation soit à tout prix évitée. Le représentant russe a également fait observer que le renforcement des procédures spéciales constitue l'une des réussites les plus notables du Conseil. À cet égard, il a relevé la pertinence du code de conduite pour les détenteurs de mandats et exhorté toutes les parties à respecter ses dispositions. Tout en saluant le rôle joué par la Haut-Commissaire, M. Loschinin a fait observer qu'il existe un certain nombre de failles et de lacunes dans le travail du Haut-Commissariat. Il a notamment fustigé le manque de transparence et le déséquilibre dans la répartition géographique du personnel. Il a rappelé que le Haut-Commissariat est une unité structurelle du Secrétariat des Nations Unies et non un organe autonome disposant d'un statut indépendant. Le représentant de la Fédération de Russie a déploré la croissance de la xénophobie et de la violence pour motifs raciaux dans toutes les parties du monde. Il a déclaré que son pays présentera, lors de cette session, une résolution déplorant l'un des instruments les plus détestables d'une telle politique: la privation arbitraire de la nationalité. Pour conclure, revenant sur des propos proférés hier sur une famine de masse survenue dans la troisième décennie du siècle passé, il a fait valoir que ces événements tragiques, qui ont causé la mort de millions de peuples de différentes ethnies, ne peuvent être qualifiés de génocide au sens de la Convention de 1948. Il a appelé les États à s'abstenir de faire une interprétation arbitraire du droit international.

M. TERRY CORMIER (Canada) a indiqué qu'avec d'autres pays, le Canada allait appuyer la prorogation des mandats sur la liberté d'opinion et d'expression et sur la violence contre les femmes. Affirmant que le respect de la liberté d'opinion et d'expression est cruciale pour l'édification d'une société fondée sur la tolérance et que la liberté d'expression permet de donner voix aux autres droits, il a demandé le soutien de toutes les délégations pour le renouvellement de ce mandat qui concerne tout le monde. Le représentant du Canada a par ailleurs relevé que la violence faite aux femmes est l'une des violations des droits humains les plus répandues et constitue un obstacle important à l'égalité entre les sexes, au développement et à la paix. Les normes et instruments pour prévenir et réprimer cette violence existent pourtant, a noté le représentant du Canada citant les instruments mis en place dans le cadre du système des Nations Unies. Le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme est une excellente occasion non seulement de faire le point sur les avancées de la promotion et de la protection des droits humains, mais aussi d'examiner les suite à donner à ces efforts.

M. ELMER SCHIALER (Pérou) a déclaré que son pays assumera son rôle de manière responsable dans le cadre du processus d'examen périodique universel auquel il devra se soumettre le 6 mai prochain. Il a rappelé que des hauts dignitaires péruviens seront jugés pour des violations massives des droits de l'homme, ce qui constitue la preuve du renforcement des institutions démocratiques dans le pays, de son sens aigu des responsabilités et de son engagement dans le processus de réconciliation. Le Pérou, a-t-il poursuivi, est un pays moderne où le respect de la personne est la pierre angulaire sur laquelle se base la société. Le Pérou sera également membre du Conseil prochainement et tient à exprimer sa volonté de coopérer avec tous les mécanismes des droits de l'homme, comme en témoigne l'invitation ouverte qu'il a faite depuis 2002 aux titulaires de mandat de procédures spéciales. En juin 2006, s'est-il félicité, nous avons présenté le projet de résolution sur la Déclaration universelle des droits des peuples autochtones et avons été co-auteurs de textes sur les droits de l'homme et la pauvreté extrême. Malgré la création d'institutions, d'une dynamique politique en faveur du dialogue, de la coopération, et du renforcement des droits de l'homme, le Pérou ne fait pas seulement une lecture positive de la situation. Le Conseil, a déploré le représentant péruvien, s'est lancé dans la rédaction d'une constitution institutionnelle mais cette tâche n'est pas terminée. Les six sessions extraordinaires du Conseil n'ont pas abordé toutes les violations commises à travers le monde, et ceci en raison de la politisation qui existe au sein du Conseil, elle-même très critiquée du temps de la Commission. D'autre part, les débats se concentrent trop sur des activités relevant du Haut Commissariat, lequel a besoin d'une marge de manœuvre pour travailler dans la transparence.

M. MOUSA BURAYZAT (Jordanie) a indiqué que le Ministre des affaires étrangères de son pays aurait voulu s'adresser au Conseil dans le cadre du débat de haut niveau mais n'a pas pu venir en raison d'événements importants au Caire. Il a indiqué que le Ministre aurait voulu assurer le Conseil de l'engagement de la Jordanie en faveur des droits de l'homme et de la dignité humaine. La Jordanie a mis en œuvre un certain nombre de mesures législatives pour assurer un environnement propice aux droits de l'homme. Un grand nombre de lois sont ainsi en cours de révision. Le Gouvernement concentre ses efforts sur la mise en place de politiques d'égalité entre hommes et femmes; un conseil de la famille a été créé, dans le cadre d'une stratégie nationale sur les questions familiales; un projet de loi sur la violence domestique va être présenté au Parlement; des initiatives sont lancées pour défendre le professionnalisme dans les médias; le Gouvernement œuvre aussi à promouvoir le respect des droits des enfants en tenant compte de l'intérêt de l'enfant; et il s'engage également à lutter contre la torture. En outre, le pays a mis sur pied un Centre national sur les droits de l'homme qui présente un rapport annuel sur la situation des droits de l'homme dans le pays. S'agissant de l'examen périodique universel, le représentant jordanien s'est réjoui de ce qu'il permette de partager les bonnes pratiques, mais également d'informer la communauté internationale des succès de la Jordanie. Le représentant jordanien a enfin souhaité attirer l'attention sur les conséquences de l'attaque israélienne récente contre des Palestiniens innocents et espéré que le fait que le Conseil de sécurité n'ait pas traité adéquatement cette question n'empêchera pas le Conseil d'agir. Le Conseil doit jouer son rôle, a-t-il insisté, et la communauté internationale doit prendre ses responsabilités.

M. TAN YORK CHOR (Singapour) a fait observer que l'ensemble équilibré des institutions du Conseil auquel sont parvenus les États membres est le fruit d'efforts, de travail passionné, de patience et de consensus. Il s'est dit encouragé par la capacité du Conseil à répondre aux situations d'urgence, soulignant que cette capacité de réaction permettra d'éviter, ainsi que les dirigeants du monde entier se sont accordés lors du Sommet mondial de 2005, que les crimes de guerre, génocides, épuration ethnique et crimes contre l'humanité se reproduisent. Cette capacité de promouvoir le respect des droits de l'homme en pratique, et non pas uniquement en paroles, sera la vraie mesure de la contribution du Conseil à l'humanité, a-t-il estimé, soulignant que ce sont les résultats réels qui comptent. M. Tan a rappelé que la sélectivité, les doubles standards et la politisation, ainsi que le penchant de certains États à imposer leurs propres pratiques et valeurs comme des normes universelles, ont provoqué des réactions négatives et causé des divisions au sein de l'ancienne Commission. Il a fait observer que toutes ces batailles se sont avérées inutiles et néfastes pour les droits de l'homme. Les normes ne peuvent aujourd'hui plus être imposées ni forgées par des récriminations, a-t-il insisté. Le représentant singapourien a mis en garde contre le risque que le Conseil, encore jeune et fragile, reprenne la voie de la sélectivité et du es doubles standards. Une autre mauvaise pratique consiste également à proposer des résolutions controversées et de forcer le passage au vote lorsque le pays auteur constate qu'il aura juste assez de voix pour l'emporter, a-t-il averti. Il a ainsi préconisé que les États se rendent compte que ce n'est que par une plus grande compréhension, un dialogue franc et un respect mutuel qu'ils arriveront à surmonter leurs différences.

M. LIBÈRE BARARUNYERETSE (Organisation internationale de la Francophonie), faisant état de l'intérêt de l'OIF pour le nouvel instrument d'examen périodique universel, a fait mention du Séminaire francophone qui s'est tenu à Rabat et qui était précisément consacré à ce mécanisme. La Francophonie, a-t-il dit, a entrepris de soutenir ses pays membres dans l'accomplissement de cette démarche et continuera à accompagner les pays qui en expriment le besoin. Le représentant a encore rappelé qu'en novembre 2000, au cours du Symposium international de Bamako, les participants rappelaient l'attachement de la Francophonie aux droits de l'homme et s'engageaient à remplir leurs obligations internationales. Récemment, à Paris, les représentants de la Francophonie ont appelé à placer les citoyens au cœur du système de justice. Forte de toutes ces orientations, l'OIF s'est dotée d'une feuille de route qui prévoit la mise en œuvre des principaux instruments internationaux, la prévention et le règlement des conflits, de même que la lutte contre la discrimination et ses effets. Au terme de son intervention, le représentant de la Francophonie a tenu à saluer l'engagement de Mme Louise Arbour avec laquelle la Francophonie a établi au cours des années une collaboration fructueuse.

M. SONAM T. RAGBYE (Bhoutan), après avoir exprimé son appréciation pour les résultats accomplis par le Conseil en matière d'édification institutionnelle, a déclaré que le Bhoutan avait reçu une reconnaissance internationale pour ses engagements en faveur de la protection de l'environnement et se réjouissait de l'attention accrue accordée à cette question importante. Il a noté que beaucoup de ceux qui seront les premiers être concernés par le changement climatique sont des pays en développement qui portent pourtant une responsabilité moins grande dans l'apparition de ce phénomène. En cette année de célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, se dérouleront au Bhoutan trois événements qui expriment les forces mises en œuvre pour parvenir à la transformation du paysage politique du pays, a dit le représentant bhoutanais. Il a indiqué, à cet égard, que pour la première fois, les citoyens bhoutanais seront appelés, au cours de ces prochaines semaines, à élire démocratiquement leur gouvernement. Le Bhoutan s'apprête par ailleurs à adopter sa première constitution écrite, qui établit formellement le pays comme monarchie constitutionnelle et célébrera le couronnement de son cinquième roi.

M. MOHAMED AHMED SALIM AL-SHANFARI (Oman) a fait valoir que les lois nationales du Sultanat d'Oman reflètent des concepts qui garantissent à tous des conditions de vie décente et l'accès aux services indispensables, preuve en est le nombre élevé d'universités, d'écoles et de centres de santé. Il a tenu à souligner l'attachement de son pays à l'épanouissement de l'enfant dont témoigne son adhésion en 1996 à la Convention relative aux droits de l'enfant et à son protocole facultatif en 2004. En 2006, Oman a également adhéré au Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, compte tenu de son attachement au bien-être des femmes, qui ont en Oman des rôles à responsabilité dans le privé et le public. Il a déclaré que le principe de tolérance présent dans l'islam se retrouve dans la Déclaration universelle des droits de l'homme.

M. SIHASAK PHUANGKETKEOW (Thaïlande) a souligné que son gouvernement a, dès son investiture, toute récente, assuré que l'un des objectifs centraux de sa politique étrangère serait la promotion des valeurs démocratiques, des droits de l'homme et de la cause humanitaire. Dans cette perspective, la Thaïlande est déterminée à redoubler d'efforts pour contribuer activement et de manière constructive aux travaux du Conseil, a-t-il assuré. Il a fait observer que des espoirs importants ont été placés dans le Conseil et qu'il reste de nombreux défis à relever. Il a déclaré que son pays a confiance en la capacité du Conseil de contrecarrer les critiques des sceptiques grâce à un esprit de dialogue constructif et de consultation. Le succès ou l'échec du Conseil dépendra de la volonté politique et de l'engagement de tous les États membres à agir ensemble, sans impartialité, a-t-il estimé. À cet égard, il s'est félicité de la création du mécanisme de l'examen périodique universel, soulignant qu'il constitue une étape majeure pour l'universalité des droits de l'homme. M. Phuangketkeow a ensuite attiré l'attention sur les questions importantes dont le Conseil devra se saisir, comme la souffrance du peuple palestinien. Toutefois, a-t-il insisté, les souffrances de tous les peuples doivent être traités sur un pied d'égalité. Le représentant thaïlandais a expliqué que son pays a pour objectif d'élargir les libertés et d'améliorer l'avenir de sa population. Il s'agit non seulement de protéger les droits de l'homme, mais également d'assurer la sécurité humaine, a-t-il précisé. Cet objectif passe non seulement par le respect des droits politiques et de la liberté d'expression, mais également par un accès à l'éducation, à l'emploi et à la santé. Au niveau régional, il s'est félicité que l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) ait établi, pour la première fois dans la région, un organe des droits de l'homme. Pour être effectifs, les droits de l'homme doivent être mis en œuvre progressivement en tenant compte des circonstances différentes des pays, a-t-il estimé, avant de souligner que cela ne doit en aucun cas être utilisé comme prétexte pour se soustraire à ses responsabilités.

M. FRANCISCOS VERROS (Grèce) a souhaité que l'examen périodique universel soit un instrument de dialogue et de coopération et a souligné la nécessité de se pencher sur les sujets de l'universalité et de l'indivisibilité des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Il a regretté que de trop nombreux enfants subissent l'exploitation par le travail et d'autres violences. D'autre part, la Grèce attache une importance particulière aux questions relatives aux droits de l'homme liées au réchauffement climatique. En tant que Président du Comité sur le réchauffement et la sécurité humaine, il a demandé qu'une attention spéciale soit portée à ces questions ainsi qu'aux effets des atteintes à l'environnement sur les groupes et populations vulnérables. Il a finalement milité en faveur de l'élimination de toutes les formes de discrimination. La discrimination raciale demeure un défi universel, c'est à ce titre que la Conférence d'examen de la Conférence de Durban devrait se concentrer sur l'application de la Déclaration et du Programme d'action.

MME ERIKA FELLER (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), soulignant la complémentarité entre le travail du Conseil et celui du Haut-Commissariat pour les réfugiés, a insisté sur la nécessité d'assurer le respect de l'applicabilité des normes des droits de l'homme à tous, et notamment aux millions de requérants d'asile, réfugiés, apatrides et personnes déplacées. Elle a appelé le Conseil à apporter sa contribution au Haut-Commissariat s'agissant de la protection du droit de bénéficier d'un asile, du droit de rentrer dans leur pays et du droit de bénéficier d'une nationalité. Mentionnant les difficultés rencontrées dans l'application de ces droits, elle a noté que le Conseil pouvait les palier en réaffirmant, par exemple, le droit d'asile comme mesure corollaire de l'interdiction de refoulement des réfugiés et en demandant aux États d'honorer la lettre et l'esprit de ce droit. Le Conseil peut aussi contribuer à l'application plus effective d'une série de normes relatives aux droits à une nationalité, a-t-elle relevé, notant que la façon dont l'Expert indépendant sur les minorités et le Rapporteur spécial sur le racisme avaient examiné différentes facettes de ce droit constituait de bons exemples de la manière dont le Conseil peut s'occuper de ces questions.

MME CAROLINE MILLAR (Australie) a souligné que le 13 février dernier, le nouveau Premier Ministre australien a présenté des excuses formelles au nom du Parlement australien pour les lois et politiques des gouvernements précédents qui ont mené à des souffrances pour de nombreux autochtones australiens. Ces excuses nationales ont annoncé un nouveau partenariat fondé sur le respect, la coopération et la responsabilité mutuelle avec les peuples autochtones, a-t-elle précisé. Elle a également assuré que son pays reconnaît l'importance de la Déclaration relative aux droits des peuples autochtones. Mme Millar a ensuite indiqué que le nouveau gouvernement s'engage fermement en matière de droits de l'homme et souhaite renforcer l'engagement de l'Australie auprès du système des Nations Unies. Dans cette perspective, le pays travaillera activement avec le Conseil des droits de l'homme afin d'assurer qu'il réponde de manière efficace aux situations qui requièrent son attention. Mme Millar a à cet égard fait observer que la communauté internationale a besoin d'un Conseil qui joue un rôle fort et positif dans la promotion et la protection des droits de l'homme dans le monde entier. La crédibilité du Conseil dépendra de sa capacité à agir rapidement face aux situations urgentes impliquant les droits de l'homme dans le monde, a-t-elle estimé. Déplorant que des violations sérieuses des droits de l'homme perdurent dans le monde, elle a rappelé que la communauté internationale a reconnu lors du Sommet mondial de 2005 que les gouvernements ont la responsabilité de protéger leurs citoyens. Le Conseil a un rôle crucial à jouer pour prévenir et empêcher les violations systématiques des droits de l'homme, a-t-elle souligné, avant de faire observer qu'il n'y a aucune excuse pour l'inaction face aux violations des droits de l'homme au sein du Conseil.

M. SEJDI QERIMAJ (Albanie) s'est réjoui que l'examen périodique universel a toutes les capacités pour devenir l'un des éléments fondamentaux d'un nouveau système, solide et effectif de l'ONU en matière des droits de l'homme. L'Albanie, qui sera examinée par ce mécanisme en 2009, s'engage à établir un dialogue sincère, fructueux et transparent avec le Conseil. Quant aux procédures spéciales, l'Albanie s'est engagée à accepter dans les plus brefs délais les visites des détenteurs de mandats. Le représentant a rappelé que son pays est l'un des premiers des 57 États signataires de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, le 6 février 2007 à Paris, et le premier État à avoir ratifié cet instrument. Il a en outre observé que l'Albanie a déjà terminé toutes les modifications nécessaires et obligatoires de son système judiciaire interne sur l'interdiction totale de la peine capitale, en conformité avec le deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international pour les droits civiques et politiques. Il s'est également dit conscient que malgré la forte présence des femmes dans la vie économique et sociale du pays, il reste du chemin à faire s'agissant de leur présence dans la vie politique du pays. Pour cette raison, dans le cadre de la réforme électorale, une option permettant de garantir la représentation des élues, est envisagée. Par ailleurs, le pays est engagé dans la lutte contre le terrorisme. Il a finalement indiqué que son pays est partie à tous les principaux instruments relatifs aux droits de l'homme.

M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande), soulignant que l’objectif principal du Conseil doit être la réalisation universelle des normes communes, a noté que les différences peuvent malheureusement devenir sources de crainte et d’incertitudes, voire de conflit. Il faut célébrer la diversité en respectant les normes universelles exprimées au travers de la Déclaration universelle des droits de l’homme, a-t-il rappelé. Beaucoup d’acteurs y contribuent, a-t-il poursuivi, citant notamment le Haut Commissariat aux droits de l’homme dont l’indépendance est essentielle pour la promotion du respect universel des droits de l’homme. La Nouvelle Zélande, qui a joué un rôle-clé dans l’établissement du Conseil des droits de l’homme, présentera sa candidature pour être membre de cet organe pour la période 2009-2012, a fait savoir le représentant. Il a invité le Conseil à s'interroger sur ce que signifie une jouissance pleine et effective des droits de l’homme pour toutes les catégories de personnes de l’humanité et sur la manière dont il pouvait contribuer à assurer une telle jouissance de ces droits.

M. ABDULLA ABDULLATIF ABDULLA (Bahreïn) a indiqué que son pays s’est engagé à renforcer la démocratie, à promouvoir les droits de l'homme et à assurer la séparation des pouvoirs. Il a fait part de la promulgation récente, à Bahreïn, d’une loi contre la traite des êtres humains. S’agissant de l’examen périodique universel, il a fait observer que ce mécanisme offre l’occasion de montrer l’engagement des États à protéger et promouvoir les droits de l'homme. Il a fait savoir que pour sa part, son pays s’est engagé à présenter un rapport complet et équilibré qui tienne compte des points de vue de la société civile. En effet, a-t-il ajouté, le Gouvernement de Bahreïn considère que cette dernière a un rôle important à jouer. Le représentant a par ailleurs indiqué que Bahreïn souhaitait présenter sa candidature pour être membre du Conseil pour la période 2008-2011. D’autre part, le représentant de Bahreïn a dénoncé l’attaque menée par Israël contre les territoires palestiniens et a souligné que la terrible situation actuelle est causée par l’occupation israélienne. Il a en outre affirmé que les récentes pratiques consistant à insulter le prophète Mahomet vont à l’encontre des normes en matière de droits de l'homme. La liberté d’une personne cesse là où commence celle d'autrui, a-t-il insisté, avant de plaider en faveur d’une plus grande ouverture de chacun envers autrui, dans un esprit qui ne soit pas celui de l’affrontement.

M. KRISTINN F. ARNASON (Islande) a déclaré que le principal défi auquel sont confrontés les droits de l'homme reste celui de leur mise en œuvre. La situation des droits de l’homme dans certains pays requiert une attention spéciale de la part du Conseil, a-t-elle souligné. À cet égard, elle a fait savoir que l’Islande appuierait les efforts du Conseil allant dans le sens de la mise en œuvre des instruments relatifs aux droits de l'homme, en rappelant en permanence aux gouvernements leurs obligations. L’Islande, a poursuivi le représentant de ce pays, considère le respect des droits de l’homme, la démocratie et la bonne gouvernance comme étant des éléments-clefs du développement. La coopération au développement, de son côté, est un instrument important de la promotion des droits de l’homme, a-t-il ajouté. Le Conseil a un rôle important à jouer dans le domaine de la protection des femmes et des enfants, a poursuivi le représentant. Il a en outre fait part de ses préoccupations face aux restrictions imposées par certains États à la liberté d’expression et d’association. Toutes les mesures antiterroristes doivent respecter les droits de l’homme et l’état de droit, a par ailleurs souligné le représentant islandais.

M. WARREN W. TICHENOR (États-Unis) a rappelé que son pays a toujours soutenu le recours à la coopération et à l’assistance technique comme moyen de renforcer les capacités d’un pays à faire face aux problèmes rencontrés en matière de droit de l’homme. Il a par ailleurs rendu hommage à l’importance du travail effectué par le Haut Commissariat aux droits de l’homme dans ce domaine, notamment à travers ses bureaux présents sur le terrain. Les Etats-Unis, a poursuivi M. Tichenor, ont accueilli favorablement la tenue de sessions spéciales sur le Soudan et le Myanmar et attendent désormais une action substantielle de la part de ces pays - de même que de la part de la République populaire démocratique de Corée, où la situation des droits de l’homme est tragique. M. Tichenor s'est par ailleurs dit étonné par l’appel lancé par certains à l’instauration de limites à la liberté d’expression, faisant observer que de nombreux pays utilisait le concept de « diffamation des religions » pour museler la presse et harceler ceux qui exercent leur droit à la liberté d’expression. La liberté d’expression et la liberté de religion sont inséparables et aucune grande religion ne doit se sentir menacée par les critiques, a insisté le représentant des États-Unis. Peu de principes sont aussi vitaux pour la démocratie que la possibilité de s’exprimer librement, a-t-il ajouté, avant d'inviter le Conseil à renouveler le mandat du Rapporteur spécial sur la liberté d'opinion et d'expression.

M. MAHDI ABDELLATIF AL HINDI (Jamahiriya arabe libyenne) a exprimé l'espoir que le Conseil saura se montrer honnête et fort et a préconisé que la méthodologie adoptée par cet organe se fonde sur la transparence. Il faut respecter l’indépendance des peuples et leur droit à l’autodétermination, a-t-il ajouté. Il a insisté sur la nécessité de se départir de la pratique des deux poids, deux mesures, à laquelle recourait l'ancienne Commission des droits de l'homme. Il a ensuite fait valoir le rôle joué par la Jamahiriya arabe libyenne dans la réduction des crises, soulignant que le pays a été médiateur dans bon nombre de conflits, notamment sur le continent africain. La Jamahiriya arabe libyenne fournit une aide humanitaire importante et participe - avec les institutions des Nations Unies telles que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture - à des programmes alimentaires, surtout en Afrique. En outre, la Jamahiriya arabe libyenne œuvre à la fourniture d'une coopération technique au Haut Commissariat pour les réfugiés et offre une contribution volontaire dans un bon nombre de programmes et d’activités. Le représentant libyen a notamment fait part du lancement du projet Kadhafi pour les enfants, les femmes et les jeunes, destiné à promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels en Afrique. Au niveau national, le représentant libyen a souligné que son gouvernement accorde une grande importance aux droits de l'homme. Beaucoup de textes législatifs ont été élaborés dans ce domaine, conformément aux instruments internationaux, a-t-il affirmé. Les Libyens vivent dans une société harmonieuse où tous bénéficient de la dignité, ont droit à l’éducation et au travail et jouissent de la liberté d’expression, tout en participant à la vie politique. Les femmes occupent des postes éminents et sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes. Quant aux enfants, ils font l’objet d’une attention toute particulière. Rappelant que son pays a été élu dans des instances de premier ordre, notamment au Conseil de sécurité et au sein du Haut Commissariat pour les réfugiés, le représentant a estimé que cela prouve la confiance que la communauté internationale accorde à la Jamahiriya arabe libyenne. Pour conclure, il a regretté que la communauté internationale n’ait pas réussi à mettre un terme aux souffrances du peuple palestinien. Il s’est également inquiété des actes de diffamation des religions et a déploré qu’un lien erroné ait été établi entre l’Islam et le terrorisme.

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie) a déclaré qu’à l’occasion du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, son pays renouvelle son engagement de promouvoir les droits de l’homme dans leur ensemble et sans exception. Il a tenu à soulever trois points. Premièrement, il a déploré le fait que l'invocation des droits de l'homme dans cette enceinte continue à porter les stigmates d'un conflit idéologique révolu. Il a regretté que certains passent sous silence les représailles collectives contre des civils ayant entraîné la mort de dizaines de femmes et d'enfants à Gaza, tout en dénonçant l'impunité ailleurs. D'autres, a-t-il poursuivi, considèrent que le respect des orientations sexuelles doit être universel mais pas le respect des religions consacré par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. D'aucuns, a poursuivi M. Jazaïry, condamnent toute forme de discrimination et d'incitation à la haine raciale et religieuse contre certains Sémites mais pas contre d'autres. Deuxièmement, il s'est indigné du fait que la presse occidentale ait accusé hier les pays africains de vouloir imposer leur contrôle sur le Haut Commissariat alors qu'ils tiennent à son indépendance, mais de toutes les puissances. Les pays africains ont demandé l'application de la résolution de l'Assemblée générale portant création du Conseil, qui stipule qu'il assumera le rôle et les responsabilité de la Commission des droits de l'homme vis-à-vis du Haut Commissariat. Or la Commission avait la responsabilité de passer en revue le plan stratégique du Haut Commissariat, pourquoi pas le Conseil? Troisièmement, se référant à la déclaration de la Haut Commissaire relative à sa volonté de mettre fin à l'impunité pour les violations des droits de l'homme à travers le monde, M. Jazaïri s'est étonné du fait que celle-ci n'ait pas encore publié le rapport de sa mission de 2006 au Sahara occidental et s'est interrogé sur le nombre de victimes qui auraient pu être épargnées si ce rapport avait été publié.

M. SILVANO TOMASI (Saint-Siège) a estimé qu'au moment où le Conseil achevait sa structure organisationnelle, une tâche essentielle demeurait, à savoir la construction d'un sentiment de confiance et une compréhension plus précise des différentes approches et visions dans l'interprétation et l'application quotidienne des droits de l'homme. En réalité, a-t-il affirmé, le terme de droits de l'homme offre la clef à ce qui constitue le point commun entre toutes les personnes humaines. Le grand progrès de la Déclaration universelle des droits de l'homme et la sagesse de ses auteurs est précisément d'avoir identifier la dignité inhérente de la personne humaine comme étant le noyau de tout droit, a dit le représentant du Saint-Siège. Une des expressions essentielles de la dignité humaine est la liberté de religion, a-t-il poursuivi, insistant sur le fait qu'à partir de ce droit, l'individu peut développer harmonieusement sa relation aux autres. Le dialogue et l'interaction deviennent possibles lorsque la dignité humaine est la valeur maîtresse, a-t-il encore déclaré. Il a, enfin, au nom de la responsabilité commune, appelé à éliminer les structures négatives que sont la course aux armements, le profit basé sur des termes d'échange inéquitables qui minent la protection universelle des droits de l'homme. Que le jour ne soit pas trop longtemps retardé où toute personne puisse trouver ici une protection réelle de ses droits, a-t-il souhaité.

M. OBAID SALEM SAEED AL ZAABI (Émirats arabes unis) a espéré que les institutions du Conseil seront à la hauteur et qu'il saura éviter de reproduire les mauvaises pratiques de la Commission. Il s'est réjoui que le Conseil ait repris, en les amendant, de nombreux mécanismes dont l'efficacité a été prouvée et qu'il ait développé de nouveaux mécanismes comme l'examen périodique universel. À ce sujet, M. Al Zaabi a assuré que son pays s'est engagé à coopérer pleinement avec ce mécanisme. Il a d'autre part indiqué que les Émirats arabes unis ont adhéré aux trois principaux instruments relatifs aux droits de l'homme, ainsi qu'à la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Le pays compte en outre adhérer dans les plus brefs délais à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Le représentant émirien a fait observer que bien que de nombreux mécanismes aient été mis sur pied, les droits de l'homme continuent d'être violés. À cet égard, il a fait observer que les Palestiniens vivent assiégés et leurs droits sont bafoués, alors qu'ils sont systématiquement attaqués par la machine de guerre d'Israël. Il s'est dit préoccupé que la communauté internationale n'ait pas su systématiquement restaurer la paix. Rappelant l'importance de créer un environnement de dialogue positif entre tous, il a fustigé le dénigrement des religions au nom de la liberté d'expression et la tendance de certains à propager la haine.

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