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LE MINISTRE ARGENTIN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES S'ADRESSE À LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, cet après-midi, une allocution du Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l'Argentine, M. Jorge Taiana.

M. Taiana a indiqué que l'Argentine avait observé «avec un optimisme modéré» les efforts de procédure qui ont été menés au sein de la Conférence, comme par exemple ceux déployés pour au moins entamer un examen quant au fond de certaines questions figurant à l'ordre du jour international en matière de désarmement. Cette manifestation de bonne volonté et de souplesse devrait être suivie de mesures plus significatives; concrètement, du lancement de négociations.

En particulier, l'Argentine croit fermement que le terrain est prêt et les conditions réunies pour avancer sur la voie d'une interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires. Le moment est peut-être venu également d'évaluer la meilleure manière d'aborder la question complexe de la prévention d'une course aux armements dans l'espace. M. Taiana a aussi exprimé l'espoir qu'il soit maintenant possible de faire un pas de plus vers la codification du commerce des armes, afin de doter les Nations Unies des instruments permettant d'éviter les flux d'armes excessifs et déstabilisateurs.

L'Argentine est fermement engagée en faveur du désarmement nucléaire, a rappelé son ministre, soulignant notamment qu'il n'est pas possible de prêcher les bienfaits de la non-prolifération tout en développant des armes nucléaires toujours plus sophistiquées, en reportant la destruction des arsenaux existants et en évitant l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Le moment est venu de donner un élan politique clair, au plus haut niveau possible, pour que la vision d'un monde exempt d'armes nucléaires devienne réalité.


Lors de sa prochaine séance plénière, demain matin, à 10 heures, la Conférence entendra des déclarations de hauts dignitaires des Pays-Bas, du Kazakhstan, de la Roumanie, de l'Iran, de la Slovaquie, de la Colombie et de la Norvège. La Conférence tiendra également une séance plénière demain après-midi, à 15 heures, pour entendre les déclarations de hauts dignitaires de la Turquie, du Japon, de l'Ukraine et de la République de Corée.


Déclaration du Ministre argentin des affaires étrangères

M. JORGE TAIANA, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l'Argentine, a souligné que les menaces et les défis persistent pour la paix mondiale, et que des questions urgentes exigent que la Conférence engage sans délai ses travaux de fond. Il a indiqué que l'Argentine avait observé avec un optimisme modéré les efforts de procédure qui ont été menés, comme par exemple ceux déployés pour au moins entamer un examen quant au fond de certaines questions figurant à l'ordre du jour international en matière de désarmement. Cette manifestation de bonne volonté et de souplesse devrait être suivie de mesures plus significatives; concrètement, du lancement de négociations.

L'Argentine croit fermement que le terrain est prêt et les conditions réunies pour avancer sur la voie d'une interdiction internationale vérifiable de la production de matières destinées à alimenter les arsenaux nucléaires. Cela est évident, en particulier eu égard à la volonté déclarée de tous, y compris les puissances nucléaires, de progresser sur la voie de la réduction au plan bilatéral, a ajouté M. Taiana.

Le Ministre a rappelé l'importance que l'Amérique latine accorde au désarmement nucléaire en tant que question hautement prioritaire. L'Argentine est fermement engagée en faveur du désarmement nucléaire, a-t-il insisté; elle l'est par principe, par conviction et aussi parce qu'en tant que pays producteur et consommateur d'énergie et de matières nucléaires, elle estime qu'une responsabilité particulière lui incombe. Ce sont les puissances nucléaires qui possèdent des armes nucléaires et ce sont donc elles qui doivent accomplir les engagements solennels qui figurent en bonne place dans le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et dans de nombreux accords postérieurs. Sur ce terrain, a souligné M. Taiana, le double discours n'est pas tenable; il n'est pas possible de prêcher les bienfaits de la non-prolifération tout en développant des armes nucléaires toujours plus sophistiquées, en reportant la destruction des arsenaux existants et en évitant l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Le moment est venu de donner un élan politique clair, au plus haut niveau possible, pour que la vision d'un monde exempt d'armes nucléaires devienne réalité.

Rappelant qu'il existe d'autres thématiques, le Ministre argentin a déclaré que le moment est peut-être venu de doter le comité spécial sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace d'un mandat exploratoire afin d'évaluer la meilleure manière d'aborder cette question complexe. En même temps, a souligné M. Taiana, nous ne sommes pas d'accord pour différer une négociation qui est prête à être engagée, comme cela est le cas pour la convention sur les matières fissiles, en avançant l'argument que d'autres thèmes devraient être négociés simultanément. Pour l'Argentine, le moment est venu de négocier et non pas de négocier sur les négociations - ce que fait la Conférence depuis dix ans, ce qui exempte de tout commentaire, a insisté le Ministre des affaires étrangères. Aussi, l'Argentine exhorte-t-elle la Conférence à s'engager sans délai sur la voie qui la mènera à l'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement.

Attirant par ailleurs l'attention sur le travail engagé il y a quelques jours à New York par les experts chargés d'évaluer la possibilité et les caractéristiques d'un accord international sur le commerce des armes, M. Taiana a exprimé l'espoir qu'il soit maintenant possible - après le succès que fut la mise en place du Registre des Nations Unies sur les armes conventionnelles - de faire un pas de plus vers la codification du commerce des armes, afin de doter les Nations Unies des instruments permettant d'éviter les flux d'armes excessifs et déstabilisateurs.

Pour l'Argentine, a enfin souligné le Ministre des affaires étrangères, la Convention d'Ottawa revêt une importance spéciale, puisque cet instrument a permis de canaliser «les efforts visant à déminer une partie de notre territoire, les îles Malouines». Là-bas, et en dépit du différend de souveraineté que nous avons toujours avec le Royaume-Uni, nous avons travaillé conjointement et de manière constructive pour appliquer les obligations découlant de la Convention, surmontant pour ce faire des difficultés techniques et politiques considérables.

Le régime international de non-prolifération repose sur des équilibres politiques éminemment fragiles qui doivent être préservés et protégés, a conclu M. Taiana, soulignant que la Conférence d'examen du TNP de 2010 fournirait sans nul doute une excellente occasion d'évaluer dans quelle mesure ont été respectés les engagements souscrits en vertu du TNP.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC08016F