LES ÉTATS-UNIS INFORMENT LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT DE LEUR DÉCISION D'INTERCEPTER UN SATELLITE AMÉRICAIN
La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, sur demande des États-Unis, une brève séance plénière au cours de laquelle l'Ambassadrice Christina Rocca des États-Unis a tenu la Conférence informée de la décision de son pays de procéder à l'interception d'un satellite américain en orbite déclinante, dont le réservoir est rempli d'une substance hautement toxique.
Mme Rocca a indiqué que sa délégation, par souci de transparence, a demandé à prendre la parole devant la Conférence ce matin afin d’évoquer une question intéressant cette instance. En effet, les États-Unis souhaitent informer la Conférence du fait que le Président des États-Unis a autorisé le Département de la défense des États-Unis à intercepter un satellite inopérable du Bureau national de reconnaissance qui se trouve actuellement en orbite déclinante. La nature hautement toxique du carburant (de l'hydrazine) dont le réservoir du satellite est plein a été l'élément déterminant de cette décision, a indiqué l'Ambassadrice Christina Rocca. Elle a précisé que trois missiles SM-3 et trois bâtiments de la Marine des États-Unis ont récemment été modifiés pour mener à bien cette mission. Si cette interception réussit, a-t-elle ajouté, il est prévu de rompre le réservoir de carburant et de permettre ainsi à l'hydrazine de se dissiper, de sorte qu'elle ne constituerait ainsi plus un danger pour la vie humaine. Nous choisirons l'heure et le lieu de cette interception afin de maximiser les chances d'atteindre le réservoir de carburant et d'assurer que les débris qui résulteront de cette frappe rentreront rapidement dans l'atmosphère, sans mettre alors en danger les satellites et autres opérations spatiales pacifiques. En outre, a insisté Mme Rocca, le point d'interception sera minutieusement choisi afin de minimiser les risques de voir les débris rentrant dans l'atmosphère après l'interception atterrir dans une zone peuplée.
Si l'interception échoue, le satellite devrait rentrer dans l'atmosphère terrestre de manière incontrôlée le 6 mars 2008 ou aux alentours de cette date, a précisé Mme Rocca. À ce stade, elle a indiqué ne pas être en mesure de prédire où serait alors la zone d'impact d'entrée dans l'atmosphère - qui pourrait se situer n'importe où entre 58.5 degrés nord et 58.5 degrés sud de latitude. Si l'interception échoue, a ajouté l'Ambassadrice des États-Unis, nous examinons les options de gestion des conséquences afin d'atténuer les risques que pourrait induire un atterrissage sur une zone habitée d'un réservoir plein d'hydrazine. Que l'interception réussisse ou échoue, les États-Unis sont disposés à offrir leur assistance aux gouvernements pour atténuer les conséquences de tout impact de débris du satellite sur leur territoire, a souligné Mme Rocca. Elle a en revanche indiqué que son pays n'avait pas besoin de l'assistance de gouvernements tiers pour ce qui est des questions de pistage ou de prévision de point d'entrée dans l'atmosphère. Si des débris récupérables ou autres composants venaient à atterrir sur le territoire d'un gouvernement étranger, les États-Unis pourraient souhaiter les récupérer conformément à l'article 5 de l'Accord de 1968 sur le sauvetage des astronautes, le retour des astronautes et la restitution des objets lancés dans l'espace, a ajouté Mme Rocca.
Cette interception, a tenu à préciser Mme Rocca, ne fait pas partie d'un quelconque programme de développement et d'essai antisatellite. Il n'est pas de l'intention des États-Unis de conserver la capacité technique résultant des modifications requises pour mener à bien cette interception, a-t-elle insisté.
La prochaine séance publique de la Conférence se tiendra mardi prochain, 19 février, à 10 heures.
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