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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND DES DÉCLARATIONS DE SON NOUVEAU PRÉSIDENT ET DE L'ALLEMAGNE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, une déclaration de son nouveau Président, l'Ambassadeur Ahmet Üzümcü de la Turquie - qui succède à l'Ambassadeur Samir Labidi de la Tunisie - ainsi qu'une intervention de l'Allemagne qui a abordé les questions liées à l'utilisation de l'espace.

Le nouveau Président de la Conférence a souligné que les problèmes mondiaux ne peuvent être résolus unilatéralement, bilatéralement ou entre un petit cercle de nations partageant les mêmes idées. Aussi, un multilatéralisme effectif est-il nécessaire et possible et pour cela, les préoccupations sécuritaires de tous les pays doivent être reconnues, a-t-il souligné. M. Üzümcü a exhorté tous les membres de la Conférence à insuffler un nouvel élan qui permettra à cette instance de parvenir à un consensus sur ses travaux futurs. Il leur a fait savoir qu’il espérait une coopération productive avec eux tous et a indiqué que, pour sa part, il poursuivrait d’intenses consultations en vue de parvenir à un consensus sur la proposition présidentielle élaborée par les Présidents de la Conférence de l’an dernier. Ceux qui retardent nos efforts visant à franchir le cap doivent réaliser que nous permettre de faire pleinement usage du potentiel de la Conférence aurait un impact positif pour tous, a insisté M. Üzümcü.

L'Allemagne a, quant à elle, rappelé que des discussions de fond sur les questions liées à la sécurité spatiale ne seront possibles au sein de cette Conférence que si elle parvient à se mettre d'accord sur un programme de travail. Pour l'heure, il ne fait aucun doute que toute négociation visant à interdire les armes de destruction dans l'espace se heurterait à de nombreuses difficultés, liées en particulier aux définitions et aux mesures de vérification. Aussi, l'Allemagne considère-t-elle que les délibérations actuelles sur un code de conduite relatif aux activités dans l'espace constituent une contribution plus immédiate à la sécurité spatiale. À long terme, l'Allemagne reste néanmoins en faveur d'un nouvel instrument juridiquement contraignant de contrôle des armements dans l'espace.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi prochain, 26 février 2008, à 10 heures.


Aperçu des déclarations

M. AHMET ÜZÜMCÜ, Président de la Conférence, a souligné que ce qui est vrai pour certains ne l’est pas toujours pour d’autres et que cela arrive souvent, en particulier dans l’environnement multilatéral dans lequel les membres de la Conférence poursuivent leurs travaux. Le multilatéralisme connaît certaines difficultés, mais n’a néanmoins rien perdu de son importance, a ajouté M. Üzümcü. Bien au contraire, il semble qu’elle se soit accrue et c’est à nous qu’il revient de rassembler le consensus, a-t-il affirmé.

Les défis mondiaux requièrent des solutions mondiales, a poursuivi M. Üzümcü. Les problèmes mondiaux ne peuvent être résolus unilatéralement, bilatéralement ou entre un petit cercle de nations partageant les mêmes idées, a-t-il insisté. Aussi, un multilatéralisme effectif est-il nécessaire et possible et pour cela, les préoccupations sécuritaires de tous les pays doivent être reconnues, a souligné M. Üzümcü. Il a exhorté tous les membres de la Conférence à insuffler un nouvel élan qui permettra à cette instance de parvenir à un consensus sur ses travaux futurs.

M. Üzümcü a fait savoir aux membres de la Conférence qu’il espérait une coopération productive avec eux tous. Pour sa part, il a indiqué qu’en étroite coordination avec ses collègues du « P6 » (les six Présidents de la Conférence de cette année), il poursuivrait d’intenses consultations en vue de parvenir à un consensus sur la proposition présidentielle élaborée par les Présidents de la Conférence de l’an dernier. Aussi, a-t-il lancé à cette fin un appel à toutes les délégations afin qu’elles fassent preuve de l’esprit de compromis et de la souplesse nécessaires. Ceux qui retardent nos efforts visant à franchir le cap doivent réaliser que nous permettre de faire pleinement usage du potentiel de la Conférence aurait un impact positif pour tous, a insisté M. Üzümcü.

S’agissant du calendrier d’activités de la Conférence durant la présente présidence turque, M. Üzümcü a fait savoir qu’une séance informelle consacrée aux points 1 et 2 de l’ordre du jour et centrée sur la question du désarmement nucléaire se tiendrait cet après-midi. Il a ajouté que demain après-midi, la Conférence tiendrait une séance informelle consacrée à ces deux mêmes points de l’ordre du jour et centrée sur l’interdiction de la production de matières fissiles à des fins d’armement nucléaire. Jeudi matin et après-midi, a-t-il poursuivi, des séances informelles seront consacrées respectivement aux points 3 et 4 de l’ordre du jour. La semaine prochaine, a par ailleurs indiqué M. Üzümcü, la Conférence tiendra deux séances plénières, mardi matin et jeudi matin. Des séances informelles consacrées aux points 5, 6 et 7 de l’ordre du jour se tiendront également la semaine prochaine. Durant la première semaine du mois de mars, se tiendra à Genève le segment de haut niveau du Conseil des droits de l’homme et, comme cette réunion approche, M. Üzümcü a réitéré l’appel visant à ce que des personnalités de haut niveau s’adressent à la Conférence. La dernière semaine de la présidence turque de la Conférence sera consacrée à une évaluation des progrès réalisés jusque-là par les coordonnateurs nommés pour chacun des points de l’ordre du jour, a par ailleurs indiqué M. Üzümcü.

M. BERNHARD BRASACK (Allemagne) a rappelé que le droit de tous les pays d’explorer et d’utiliser l’espace pour le bénéfice et dans l’intérêt de toute l’humanité est un principe juridique universellement accepté. Il est de la responsabilité de tous les pays d’assurer que ce droit puisse être exercé dans l’intérêt du maintien de la paix et de la sécurité internationales. La pierre angulaire du droit spatial international est le Traité de 1967 sur l’espace extra-atmosphérique, a rappelé M. Brasack. Ce Traité impose d’importantes contraintes à l’activité militaire dans l’espace, puisqu’il interdit le déploiement d’armes de destruction massive dans l’espace ainsi que les activités militaires sur la lune et autres corps célestes. L’Allemagne continue d’être un fervent soutien de ce Traité, a souligné M. Brasack.

Aujourd'hui, l'environnement spatial est déjà menacé par la forte pollution imputable aux nombreux débris qui s'y trouvent, ainsi que par une saturation croissante du spectre des fréquences radio et un encombrement des positions orbitales les plus utiles, de sorte qu'il n'est point besoin qu'il y ait une course aux armements pour que l'accès durable à l'espace et son utilisation soient menacés, a poursuivi M. Brasack. De plus, les activités dans l'espace sont de plus en plus fréquemment à double usage, toute délimitation claire entre les utilisations strictement pacifiques de l'espace et les utilisations purement militaires étant devenue une pure fiction. L'Allemagne est fortement intéressée par le renforcement du régime de contrôle des armements dans l'espace, a fait savoir M. Brasack. Au sein de l'Union européenne, a-t-il rappelé, les délibérations ont progressé en ce qui concerne l'introduction d'un code de conduite sur les activités dans l'espace en tant que mesure d'instauration de la confiance. Cette initiative pourrait faire partie d'une approche graduelle visant le renforcement de la sécurité spatiale, a estimé M. Brasack.

M. Brasack a par ailleurs salué la présentation par la Fédération de Russie, la semaine dernière, d'un projet de traité sur la prévention du placement d'armes dans l'espace et a indiqué que son pays entendait participer de manière constructive aux discussions sur ce texte. Il a précisé que l'Allemagne entendait aborder un certain nombre de questions qui, selon elle, ne sont pas suffisamment prises en compte dans le projet de traité tel que présenté par la Fédération de Russie, à savoir, pour les plus importantes : la relation entre un nouvel instrument potentiel et ceux qui existent déjà, en particulier le Traité de 1967; les dangers liés au développement et à l'essai d'armes antisatellites; et les mécanismes visant à assurer le respect et la vérification en tant qu'élément central d'un tel traité.

Quoi qu'il en soit, a rappelé M. Brasack, des discussions de fond sur les questions liées à la sécurité spatiale ne seront possibles au sein de cette Conférence que si elle parvient à se mettre d'accord sur un programme de travail. En outre, l'Allemagne reconnaît qu'il n'y a pas, à ce stade, de consensus international sur la nécessité de nouveaux traités et d'une nouvelle codification juridique en matière d'utilisation de l'espace. On peut également dire qu'il n'y a pas actuellement de course aux armements dans l'espace et que les utilisations militaires actuelles de l'espace extra-atmosphérique à des fins de surveillance, de navigation et de communication sont légitimes; mais il convient aussi de souligner qu'il est plus facile de prévenir une militarisation non désirée de l'espace que d'essayer de contrôler et de réduire un tel développement une fois qu'il se sera produit, a souligné M. Brasack. Pour l'heure, il ne fait aucun doute que toute négociation visant à interdire les armes de destruction dans l'espace se heurterait à de nombreuses difficultés, liées en particulier aux définitions et aux mesures de vérification; aussi, l'Allemagne considère-t-elle que les délibérations actuelles sur un code de conduite relatif aux activités dans l'espace constituent une contribution plus immédiate à la sécurité spatiale. À long terme, l'Allemagne reste néanmoins en faveur d'un nouvel instrument juridiquement contraignant de contrôle des armements dans l'espace, pour lequel un code de conduite non contraignant du point de vue juridique pourrait fournir une bonne base.



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