Fil d'Ariane
LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME EXAMINE LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME AU MYANMAR
Le Conseil des droits de l'homme a ouvert, ce matin, une session extraordinaire consacrée à la situation des droits de l'homme au Myanmar. Cette cinquième session extraordinaire depuis la création du Conseil en juin 2006 a été convoquée à la demande de 18 États membres et 39 pays observateurs, a indiqué le Président du Conseil, M. Doru Romulus Costea, de la Roumanie.
La Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Louise Arbour, a souligné que Les manifestations pacifiques de ces dernières semaines et la réaction choquante des autorités ne sont que l'expression la plus récente de la répression des droits et libertés fondamentaux qui sévit depuis vingt ans au Myanmar. Le Conseil doit faire comprendre au Gouvernement du Myanmar la nécessité urgente pour lui de respecter ses obligations internationales en matière de droits de l'homme et de répondre publiquement des violations passées et présentes.
Pour sa part, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, M. Paulo Sérgio Pinheiro, a demandé au Gouvernement du Myanmar de mettre fin aux mesures brutales qu'il a prises ces derniers jours et de coopérer aux efforts initiés par la communauté internationale afin de prévenir toute détérioration supplémentaire de la situation des droits de l'homme. Il a réitéré son appel aux autorités du Myanmar pour qu'elles libèrent immédiatement et sans condition les détenus et les prisonniers politiques, y compris Mme Aung San Suu Kyi. Il est urgent de mieux coordonner les différentes approches entre les États membres afin de trouver le moyen de contribuer au processus de transition vers la démocratie au Myanmar, a dit le Rapporteur spécial, exhortant les pays de la région à aider le Myanmar à respecter les principes de la démocratie et de la primauté du droit.
Le Myanmar a déclaré que la situation dans le pays est particulièrement complexe, d'autant qu'il est en butte à la pression politique des pays occidentaux et des médias internationaux, qui donnent une image biaisée de la situation interne. Soulignant que le gouvernement applique une feuille de route pour le retour à la démocratie, la délégation a déclaré que des éléments destructeurs, opposés aux efforts de réconciliation nationale, cherchent à faire avancer leurs objectifs politiques. L'objectif des manifestations, soutenues par des financements émanant de milieux antigouvernementaux, semble être de justifier une intervention extérieure, occidentale; mais le Gouvernement ne saurait tolérer une situation anarchique affectant toute la population. Le Myanmar appelle la communauté internationale à s'abstenir de prendre des mesures qui reviendraient à jeter de l'huile sur le feu.
De nombreux membres du Conseil ont lancé un appel au Gouvernement du Myanmar pour qu'il s'abstienne de recourir à la violence contre les manifestants et prenne des mesures de démocratisation du pays, notamment en engageant le dialogue avec l'opposition démocratique. Le Conseil a entendu de nombreux appels en faveur de la libération des prisonniers politiques, notamment de Mme Aung San Suu Kyi, et des personnes arrêtées lors des récentes manifestations.
Plusieurs intervenants se sont félicités de l'acceptation par le Gouvernement du Myanmar de la visite de l'envoyé spécial du Secrétaire général, M. Ibrahim Gambari, espérant que cette visite contribuera à la recherche d'une solution, mais aussi qu'elle favorisera une véritable compréhension, par la communauté internationale, de la situation au Myanmar. Certains ont souhaité que la communauté internationale s'abstienne de s'immiscer dans des questions internes en adoptant une approche accusatoire et s'attache plutôt à aider le pays à appliquer les mesures nécessaires à son développement et à la lutte contre la pauvreté.
Des déclarations ont été faites par les délégations des pays suivants : Myanmar, Philippines, Portugal (au nom de l'Union européenne), Égypte (au nom du Groupe africain), Pakistan (au nom de l'Organisation de la Conférence islamique), Maurice, Japon, Malaisie, Zambie, Slovénie, Brésil, France, Royaume-Uni, Canada, Fédération de Russie, Bangladesh, Allemagne, Roumanie, Inde, Cuba, Pérou, Chine, République de Corée, Italie, Indonésie, Mexique, Bolivie et Afrique du Sud.
Le Conseil des droits de l'homme poursuivra cet après-midi, à 15 heures, ses débats sur la situation des droits de l'homme au Myanmar.
Déclarations liminaires
M. DORU ROMULUS COSTEA, Président du Conseil des droits de l'homme, a ouvert cette cinquième session extraordinaire en rappelant que, dans la matinée de vendredi dernier, durant la sixième session ordinaire du Conseil, il avait reçu une lettre du Représentant permanent de la Slovénie demandant que soit convoquée ce mardi 2 octobre une session extraordinaire du Conseil sur la situation des droits de l'homme au Myanmar qui inclurait, si possible, un dialogue interactif avec le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, M. Paulo Sérgio Pinheiro. Cette demande a immédiatement été communiquée à tous les États Membres des Nations Unies et l'information transmise aux institutions spécialisées, aux autres organisations intergouvernementales, aux institutions nationales de droits de l'homme et aux organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif, conformément au règlement intérieur du Conseil, a fait savoir M. Costea.
À ce jour, a indiqué le Président, 18 États Membres du Conseil et 39 pays observateurs se sont joints à la demande visant la tenue de cette session extraordinaire. Hier, a poursuivi M. Costea, un projet de résolution a été soumis au Secrétariat par le Portugal, au nom de l'Union européenne et d'autres co-auteurs, et a été distribué hier par le Secrétariat à tous les États Membres des Nations Unies. Le principal auteur du projet a tenu hier après-midi des consultations à composition non limitée sur le projet de résolution, comme cela est recommandé dans l'ensemble des dispositions adoptées par le Conseil s'agissant de son renforcement institutionnel.
Le Président a souligné que, conformément au règlement intérieur, la discussion d'aujourd'hui doit se limiter à la seule question soulevée dans la lettre du Représentant permanent de la Slovénie, à savoir: la situation des droits de l'homme au Myanmar.
MME LOUISE ARBOUR, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, s'est félicitée de l'initiative prise par le Conseil de tenir cette session extraordinaire sur la situation des droits de l'homme au Myanmar. Les manifestations pacifiques de ces dernières semaines et la réaction choquante des autorités ne sont que l'expression la plus récente de la répression des droits et libertés fondamentaux qui sévit depuis vingt ans au Myanmar. Mme Arbour a rendu hommage aux étudiants et aux bonzes, ainsi qu'aux milliers de citoyens birmans qui ont manifesté pacifiquement pour leur droits fondamentaux. Les autorités du Myanmar ne doivent plus s'attendre à ce que l'isolement qu'elles se sont imposées les absolve de toute responsabilité. Grâce aux médias et aux moyens de communication modernes, la communauté internationale peut savoir ce qu'il se produit dans les rues de Yangon. Ces derniers jours cependant, les manifestants ont dû abandonner les rues, où règne maintenant un silence assourdissant. Il faut désormais s'inquiéter de la sécurité et du bien-être des moines, peut-être confinés à leurs monastères, sinon pire, et des centaines de personnes arrêtées lors des manifestations. Le Gouvernement du Myanmar doit rendre compte de ses actes durant et après les manifestations, et fournir notamment des informations précises et vérifiables quant au nombre de blessés et de tués. Il doit laisser les organisations humanitaires accéder sans entraves aux détenus et faciliter le contrôle international de ses propres activités, dans le contexte d'allégations de descentes de police nocturnes et de d'instauration d'un climat général d'intimidation.
Mme Arbour a estimé que les voisins du Myanmar sont particulièrement bien placés pour exercer une influence individuelle et collective en faveur de la protection des droits de l'homme au Myanmar. Il faut donc se féliciter de la récente déclaration des ministres des affaires étrangères de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) appelant le Gouvernement du Myanmar à renoncer à la violence et à rechercher une solution politique. Lors de leur sommet 2005, les dirigeants mondiaux ont réaffirmé que la communauté internationale est responsable de la protection des civils contre les graves crimes internationaux. L'exercice d'une telle responsabilité exige l'adoption et l'application de mesures visant à résoudre et prévenir des crises et qui préparent le terrain au retour à la justice, à l'état de droit et au respect des droits de l'homme. Le Conseil des droits de l'homme est sans aucun doute l'instance appropriée pour agir, comme l'a confirmé le Conseil de sécurité. Il est d'une importance extrême que la situation au Myanmar soit clarifiée et contrôlée, a déclaré la Haut Commissaire, ajoutant qu'à côté des initiatives politiques engagées, le Conseil doit faire comprendre au Gouvernement du Myanmar la nécessité urgente pour lui de respecter ses obligations internationales en matière de droits de l'homme et de répondre publiquement des violations passées et présentes.
M. PAULO SÉRGIO PINHEIRO, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, a salué la convocation de la présente session extraordinaire du Conseil sur la situation des droits de l'homme au Myanmar et a félicité les membres du Conseil pour cette décision. Il s'est dit choqué et attristé par le nombre croissant de décès rapportés et de blessures graves endurées par les manifestants, notamment des moines, et par des passants à Rangoun, Mandalay et dans d'autres grandes villes du Myanmar. Il a fermement condamné l'utilisation de la force létale par les forces de sécurité et a demandé au Gouvernement du Myanmar de s'abstenir de telles mesures brutales et de coopérer aux efforts initiés par la communauté internationale afin de prévenir toute détérioration supplémentaire de la situation des droits de l'homme. Le silence imposé aux médias et la coupure de l'accès à l'Internet est un nouvel exemple des moyens intolérables et oppressifs utilisés par les autorités, a ajouté le Rapporteur spécial. Il a exhorté le Conseil à évaluer la situation actuelle et à demander au Gouvernement du Myanmar que des enquêtes soient menées et des informations fournies quant au nombre de personnes tuées et blessées. L'impunité ne saurait prévaloir pour les violations flagrantes des droits de l'homme, a insisté M. Pinheiro. Le Conseil a le droit et le devoir de poser des questions très objectives, a-t-il déclaré: combien de personnes sont mortes, combien ont été blessées?
Le Rapporteur spécial a rappelé qu'à l'instar d'autres détenteurs de mandats de procédures spéciales, auxquels il s'est joint pour dénoncer la répression brutale au Myanmar dans plusieurs déclarations publiques, il est profondément préoccupé par le sort de milliers de manifestants pacifiques qui ont été arrêtés depuis le début des manifestations contre la hausse considérable des prix du carburant, le 19 août dernier, et souhaite que les autorités du Myanmar libèrent immédiatement et sans condition les détenus et les prisonniers politiques, y compris Mme Aung San Suu Kyi. Le Gouvernement doit rendre pleinement compte au Conseil de ses actes durant et après les manifestations, y compris s'agissant du nombre et des conditions des détenus. Combien de moines sont-ils détenus? Les monastères sont-ils occupés par les forces de sécurité? Où se trouve Mme Aung San Suu Kyi? Voici quelques-unes des questions auxquelles le Conseil doit demander qu'il soit répondu, a souligné M. Pinheiro. Il a rappelé que l'usage excessif de la force, les meurtres, l'arrestation arbitraire et les mauvais traitements à l'encontre de manifestants pacifiques sont strictement interdits par le droit international et sont passibles de responsabilité pénale individuelle.
M. Pinheiro s'est réjoui de l'accès accordé par les autorités du Myanmar à l'envoyé spécial du Secrétaire général, M. Ibrahim Gambari, et a exprimé l'espoir que ce dernier parviendra à ouvrir un espace de dialogue et de règlement pacifique de la répression brutale exercée par l'armée. M. Pinheiro a par ailleurs rendu hommage au rôle courageux joué, au risque de leurs vies, par des femmes et des hommes, dirigeants étudiants, moines et citoyens, durant ces manifestations pacifiques. Il est urgent de mieux coordonner les différentes approches entre les États membres afin de trouver le moyen de contribuer au processus de transition vers la démocratie au Myanmar, a poursuivi le Rapporteur spécial. Il a exhorté les pays de la région à aider le pays à respecter les principes de la démocratie et de la primauté du droit. Rappelant qu'il ne s'est pas vu accorder l'accès au Myanmar depuis novembre 2003, M. Pinheiro a indiqué qu'il restait néanmoins disposé à mener une mission visant à évaluer, avec le soutien du Haut Commissariat aux droits de l'homme, la situation actuelle sur le terrain et à faire rapport au Président du Conseil si les membres en décidaient ainsi. Le Rapporteur spécial a rappelé que son prochain rapport à l'Assemblée générale (A/62/223), qui sera présenté devant la troisième Commission le 24 octobre prochain, contient un certain nombre de préoccupations en rapport avec les droits de l'homme et des commentaires fournis par la Mission permanente du Myanmar. Il ne pourra y avoir de progrès au Myanmar tant que la population ne disposera pas d'un espace pour exprimer ses points de vue et ses mécontentements, pacifiquement et en public, a souligné M. Pinheiro.
Déclaration de la délégation concernée
M. NYUNT SWE (Myanmar) a déclaré que l'actuel gouvernement a lancé depuis vingt ans la première véritable politique de réconciliation nationale, une grande réussite dans ce pays multiethnique. Le Gouvernement applique ainsi une «feuille de route» pour le retour à la démocratie. Il a mis sur pied une assemblée constituante qui a permis de lancer les bases d'un nouveau texte fondamental qui sera soumis au peuple conformément au calendrier prévu par la «feuille de route». Cependant, des éléments destructeurs, opposés à cette œuvre de réconciliation nationale, ont profité de l'augmentation des prix du carburant pour faire avancer leurs objectifs politiques. Les protestations contre les gouvernements en place existent dans tous les pays et à toutes les époques, au Myanmar comme ailleurs. Mais la situation du Myanmar est particulièrement complexe, d'autant qu'il est en butte à la pression politique des pays occidentaux et des médias internationaux, qui donnent une image biaisée de la réalité de la situation interne, alors même que son Gouvernement a connu des succès certains dans le suivi de la feuille de route. L'objectif des manifestations, dont il est prouvé qu'elles ont été aidées par des financements émanant de milieux antigouvernementaux, semble être de créer des conditions similaires à celles de 1988, de manière à justifier une intervention extérieure, occidentale, sans crainte d'une réaction de la communauté internationale. Or, le Gouvernement du Myanmar ne peut tolérer une situation anarchique et affectant toute la population. Il a fait usage de la plus grande retenue dans le traitement de cette situation. Le couvre-feu a été instauré quand cela s'est avéré nécessaire pour assurer la paix et la sécurité de l'État, a précisé le représentant. Il en a appelé à la compréhension de la communauté internationale et à ce qu'elle s'abstienne de prendre des mesures qui reviendraient à jeter de l'huile sur le feu.
Débat
MME ERLINDA F. BASILIO (Philippines) a rappelé que la mise en place d'un nouveau Conseil a été acceptée afin de promouvoir un dialogue sur les droits de l'homme qui soit constructif, l'objectif étant en effet d'aider tous les pays à mieux promouvoir et protéger les droits de l'homme par le biais d'une coopération internationale constructive. Récemment, a-t-elle rappelé, les Philippines ont connu leur propre expérience de transition pacifique vers un gouvernement démocratique. Le moment est venu pour le Gouvernement du Myanmar de prendre des mesures sur la voie de la démocratie. Les Philippines encouragent donc le Myanmar à «rattraper» cette voie démocratique. Seule la réconciliation nationale au Myanmar apportera la stabilité dans le pays et dans la région, a insisté la représentante philippine. Elle a lancé un appel au Gouvernement du Myanmar afin, notamment, qu'il s'abstienne de recourir à la violence contre les manifestants. Elle a souhaité disposer de renseignements fiables sur ce qui s'est passé durant les manifestations et sur le sort des personnes arrêtées durant ces manifestations. La représentante des Philippines s'est en outre félicitée de la visite de l'envoyé spécial du Secrétaire général, M. Ibrahim Gambari, au Myanmar – lequel a pu rencontrer le général Than Shwe et Mme Aung San Suu Kyi. Elle s'est réjouie que, selon les informations, le niveau de violence ait maintenant diminué et a exprimé l'espoir que le Gouvernement tiendra compte des nombreux défis qu'il doit relever pour assurer la prévalence des droits de l'homme dans la société birmane.
M. FRANCISCO XAVIER ESTEVES (Portugal, au nom de l'Union européenne) a déclaré que le Conseil ne peut rester silencieux devant la situation au Myanmar. Il s'est félicité de ce que 55 États de tous les continents se soient joints à la demande de réunion de cette session extraordinaire. L'Union européenne exprime sa solidarité à l'égard du peuple birman, des moines et des manifestants pacifiques. Le représentant s'est dit préoccupé par le recours à la force contre les manifestants pacifiques, par le décès d'un journaliste, et les passages à tabac. Le Gouvernement aurait dû écouter les appels de la communauté internationale et renoncer à la violence contre les manifestants pacifiques. Il devrait renoncer à la violence, mettre un terme aux mesures extrajudiciaires, à l'impunité, au travail forcé, garantir la liberté des médias et libérer tous les prisonniers politiques. L'Union européenne encourage le Gouvernement du Myanmar à collaborer avec les mécanismes du Conseil des droits de l'homme.
M. SAMEH SHOUKRY (Égypte, au nom du Groupe africain) a fait part de sa préoccupation face aux événements récents qui se sont produits au Myanmar et a regretté les pertes humaines et matérielles qui en ont résulté. Il a estimé que le Conseil avait un rôle à jouer pour traiter de cette situation grave et aider le Gouvernement du Myanmar à surmonter cette période difficile et parvenir à une solution pacifique de la crise actuelle dans un esprit d'harmonie et de réconciliation nationale. Dans cette entreprise, le Conseil doit chercher à s'engager de manière constructive avec le Gouvernement du Myanmar, en s'abstenant de toute politisation. Le Gouvernement du Myanmar doit quant à lui coopérer avec les mécanismes pertinents du Conseil. Le Groupe africain se réjouit que le Gouvernement du Myanmar soit disposé à faire face au problème actuel afin d'accélérer le retour à la normalité dans le pays. Il salue la volonté de coopération dont témoigne l'acceptation de la visite de l'envoyé spécial du Secrétaire général, M. Ibrahim Gambari.
M. MASOOD KHAN (Pakistan, au nom de l'Organisation de la Conférence islamique) a estimé que le Conseil des droits de l'homme doit faire la preuve que son engagement est véritablement constructif: la culpabilisation ne sert de rien, il convient au contraire de trouver des solutions applicables, demander un meilleur respect des aspirations du peuple du Myanmar et faire cesser les calomnies contre son Gouvernement. Il faut être tourné vers l'avenir et prier le Gouvernement du Myanmar de coopérer pleinement avec le représentant des Nations Unies, M. Ibrahim Gambari. Les recommandations du Conseil de sécurité concernant l'obligation d'assurer la sécurité de la population sont aussi très pertinents. Le représentant a ajouté que les efforts de réconciliation nationale au Myanmar doit se poursuivre. Quant au Conseil, il doit demeurer uni et se préoccuper d'assurer le suivi de ses décisions. Il devrait aussi garder à l'esprit que tuer des civils est un comportement condamnable et, dans ce contexte, il est déplorable que la situation dans les territoires palestiniens ne soit pas aussi bien couverte par les médias et la communauté internationale.
M. MOHAMMED IQBAL LATONA (Maurice) a fait part de la grave préoccupation de son pays face à la récente détérioration de la situation des droits de l'homme au Myanmar où des manifestants, y compris des moines, ont été tués dans leur juste quête pour la démocratie. Les revendications légitimes du peuple birman sont maintenant réprimées dans le sang; il faut que ce peuple sache que les nations libres du monde sont à leurs côtés, a-t-il poursuivi. Il a rappelé que devant l'Assemblée générale des Nations Unies, son pays avait tout récemment indiqué que le moment était venu de prendre des sanctions strictes contre la junte militaire. Maurice appelle les autorités à faire preuve de retenue et à coopérer avec les Nations Unies en vue d'un processus de réconciliation ouvert et large.
M. ICHIRO FUJISAKI (Japon) a déclaré que son Gouvernement, ami du Myanmar, avait appelé le Gouvernement de ce pays à faire preuve de modération. Il est déplorable que malgré cet appel, le Gouvernement du Myanmar ait fait appel à la force, qui a notamment entraîné la mort d'un journaliste japonais. Le Gouvernement du Myanmar doit renoncer au recours à la force et libérer les personnes arrêtées suite aux manifestations, ainsi que Mme Aung San Suu Kyi et les autres prisonniers politiques, a demandé le représentant japonais. Un dialogue de réconciliation nationale doit être établi. Le représentant a en outre regretté la déclaration du représentant du Myanmar, qu'il a jugée insuffisante.
MME HSU KING BEE (Malaisie) a dit comprendre les nombreux problèmes que rencontre le Myanmar dans son parcours vers son édification nationale. C'est avec une grave préoccupation et un profond désarroi que la Malaisie suit la regrettable situation au Myanmar, y compris le recours excessif à la force contre des manifestants pacifiques. À ce stade, des mesures déterminées sont requises de toute urgence afin d'éviter toute nouvelle détérioration de la crise actuelle. La situation exige de faire preuve de la plus grande retenue; toute forme de provocation doit être évitée, comme toute action contre-productive. Il faut que le Gouvernement du Myanmar engage toutes les parties dans de véritables dialogues pacifiques et œuvre à la résolution pacifique du problème. La Malaisie réitère son appel en faveur de la libération de tous les détenus politiques, y compris Mme Aung San Suu Kyi. La Malaisie continue de croire que la réconciliation nationale est la clef de la stabilité, du développement et de la paix au Myanmar. Les décisions du Conseil doivent aboutir à une amélioration tangible des droits de l'homme pour le peuple du Myanmar, a insisté la représentante de la Malaisie.
M. LOVE MTESA (Zambie) a déclaré que le peuple du Myanmar, comme tout autre, doit être en mesure de jouir de ses droits et libertés fondamentaux. Il est donc important que la junte militaire au Myanmar, en tant que détentrice de facto du pouvoir, fasse en sorte que ces droits soient défendus. La junte doit en outre faire en sorte que la démocratie soit restaurée et que les droits de l'opposition soient garantis. Il est déplorable à cet égard que Mme Aung San Suu Kyi, leader de la Ligue nationale pour la démocratie, élue démocratiquement, soit empêchée d'exercer le mandat qu'elle a reçu de ses citoyens du fait de sa mise aux arrêts. Le représentant zambien a appelé à sa mise en liberté immédiate, de manière à ce qu'elle puisse se consacrer au processus démocratique dans son pays.
M. ANDREJ LOGAR (Slovénie) a fait part de sa préoccupation face à la répression violente de manifestants pacifiques soutenus par le peuple du Myanmar. Il s'est félicité de la visite de l'envoyé spécial, M. Ibrahim Gambari, au Myanmar et a indiqué que son pays soutenait l'idée d'une visite urgente du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, M. Paulo Sérgio Pinheiro. Relevant par ailleurs que le Congrès national birman a achevé ses travaux relatifs à des principes relatif à une nouvelle constitution, le représentant slovène a souhaité savoir comment M. Pinheiro évalue ces travaux. Que peut faire la communauté internationale pour promouvoir un processus de réconciliation nationale, a-t-il en outre demandé au Rapporteur spécial?
M. SÉRGIO ABREU E LIMA FLORÊNCIO (Brésil) a déclaré que son pays est gravement préoccupé par la situation des droits de l'homme au Myanmar, et estimé que les résultats de cette session extraordinaire seront importants pour renforcer la coopération entre le Gouvernement du Myanmar et les organes des Nations Unies compétents en matière de droits de l'homme. La communauté internationale doit imaginer et préconiser des solutions concrètes aux difficultés rencontrées au Myanmar. Il faut se féliciter de l'accueil fait à l'envoyé des Nations Unies déjà sur place. D'autre part, le mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar est très important pour permettre une évaluation exacte de la situation. Le représentant brésilien a estimé que toute résolution du problème doit absolument contenir un appel au gouvernement du Myanmar pour qu'il renonce à la violence et accepte d'engager un dialogue avec l'opposition démocratique.
M. JEAN-BAPTISTE MATTÉI (France) a affirmé qu'en se réunissant aujourd'hui en session extraordinaire, le Conseil a souhaité, en ces moments très difficiles pour le peuple birman, lui envoyer un message d'espoir et d'encouragement. Il s'est dit profondément choqué par la mort brutale de manifestants pacifiques et d'un journaliste japonais. Il a dénoncé la volonté de la junte d'étouffer la liberté d'expression et de tenter de dissimuler au monde ses exactions, dont témoigne l'interruption inadmissible des liaisons Internet. Le représentant de la France a rappelé que le Président Sarkozy a appelé à un renforcement des sanctions européennes contre le Myanmar. Il a en outre fait savoir que la France exhorte les autorités birmanes à respecter les droits de l'homme, à cesser toute arrestation arbitraire, à assurer le droit à la liberté d'expression et à prévenir toute exécution. Il a souligné que les autorités birmanes ont l'obligation de coopérer avec les mécanismes onusiens. Rangoun doit autoriser la venue rapide et inconditionnelle sur place de M. Pinheiro, a ajouté le représentant français. La France exige en outre la libération immédiate de toutes les personnes incarcérées pour avoir exercé pacifiquement leurs droits d'expression et de réunion; elle exige aussi, une nouvelle fois, la libération sans conditions de Mme Aung San Suu Kyi, ainsi que celle de tous les détenus d'opinion emprisonnés avant les derniers dramatiques événements. Le représentant a précisé que la France soutient la mission de bons offices du Secrétaire général des Nations Unies et la décision d'envoyer son envoyé spécial, M. Ibrahim Gambari. Il est grand temps que les autorités birmanes acceptent d'engager l'authentique processus de réforme et de réconciliation nationale dont le pays a besoin.
M. NICHOLAS THORNE (Royaume-Uni) s'est dit consterné par la répression violente que le Gouvernement de la Birmanie a vainement tenté de cacher aux yeux du monde. Il est impossible de connaître le nombre des victimes, mais il est fort à craindre que des personnes soient encore maintenant victimes de mauvais traitements, a dit le représentant, ajoutant que le Gouvernement birman doit maintenant s'engager dans un processus de réconciliation nationale et s'abstenir de recourir à la violence. Ce régime est responsable de mauvais traitements infligés à sa propre population depuis vingt ans, comme par exemple les viols utilisés comme arme de guerre et le recrutement d'enfants soldats. Il est en outre coupable de bloquer l'aide humanitaire et de s'enrichir sur le dos de la population, a dénoncé le représentant britannique. Il s'est aussi félicité de la déclaration des ministres de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) et a rappelé que les États voisins de la Birmanie ont un rôle important à jouer. Le monde suit la situation en Birmanie, mais le contraire est aussi vrai: son Gouvernement se demande dans quelle mesure la communauté internationale est déterminée à agir.
M. MARIUS GRINIUS (Canada) s'est dit extrêmement préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l'homme au Myanmar et a condamné l'utilisation de la force létale contre des manifestants pacifiques. Le Canada est également préoccupé par la détention continue de détenus politiques, maintenant rejoints par des moines nouvellement arrêtés, ainsi que par l'oppression à l'encontre des membres de l'opposition démocratique. L'impunité est systématique au Myanmar et ce problème n'est pas traité, a poursuivi le représentant canadien. Le Canada exhorte les autorités birmanes à engager un véritable dialogue avec les membres de l'opposition démocratique. Le Canada demande aux autorités birmanes de libérer Mme Aung San Suu Kyi et les engage en outre à autoriser immédiatement une visite du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, M. Paulo Sérgio Pinheiro. La communauté internationale doit maintenir la pression sur le régime birman pour qu'il fasse preuve de retenue et respecte les droits de l'homme de sa population.
M. ANTON VASILIEV (Fédération de Russie) a déclaré que son pays est préoccupé par les affrontements entre autorités et manifestants, des événements lourds de menace pour la suite du processus démocratique engagé au Myanmar. Les deux parties doivent faire preuve de prudence et revenir sur la voie du dialogue vers la démocratie. Le rythme des réformes prévues par la «feuille de route» sera, sans conteste, à même de stabiliser la situation politique compliquée qui prévaut au Myanmar. Cependant, a tenu à souligner le représentant russe, les événements actuels ne constituent pas une menace à la sécurité internationale. D'autre part, la situation humanitaire sur place n'est pas catastrophique. La communauté internationale doit donc s'abstenir de s'immiscer dans des questions internes et bien plutôt aider les autorités à appliquer leur plan d'action politique et socio-économique, a estimé le représentant russe.
M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a indiqué que son pays observe avec préoccupation les événements qui se déroulent au Myanmar. Il n'est à l'avantage d'aucune des parties de permettre que la situation se détériore davantage. Dans ce contexte, le représentant du Bangladesh a souligné l'importance de la visite de l'envoyé spécial du Secrétaire général, M. Ibrahim Gambari, et a exprimé l'espoir qu'à l'issue de cette visite, le calme pourra être rétabli dans le pays et que les initiatives du Secrétaire général permettront un règlement durable des questions en jeu. En tant que pays voisin ami, le Bangladesh souhaite voir un Myanmar pacifique, stable et prospère et ne ménagera aucun effort pour y contribuer, a indiqué le représentant bangladais.
M. REINHARD SCHWEPPE (Allemagne) s'est inquiété de l'évolution de la situation au Myanmar, condamnant la répression violente des manifestants pacifiques dans ce pays. L'Allemagne engage le Gouvernement à libérer tous les prisonniers politiques, notamment Mme Aung San Suu Kyi. Le représentant s'est aussi dit peu convaincu et déçu par la déclaration du représentant du Myanmar en début de séance. Le Conseil des droits de l'homme a pour mandat de réagir aux violations des droits de l'homme commises en ce moment même au Myanmar et est donc tout à fait habilité à se saisir de la question dans le cadre d'une session extraordinaire.
MME STELUTA ARHIRE (Roumanie) a fait part de sa préoccupation s'agissant des mesures répressives prises par le Gouvernement du Myanmar à l'encontre de ses propres citoyens. La Roumanie juge ces mesures excessives et considèrent qu'elles constituent une violation des normes démocratiques fondamentales relatives à la liberté d'opinion. La Roumanie condamne fermement le meurtre de manifestants pacifiques ainsi que celui du journaliste japonais Kenji Nagai. La Roumanie exhorte les autorités du Myanmar à respecter les droits fondamentaux à la vie et à la liberté d'expression et d'opinion; à mettre un terme à l'impunité; et à libérer tous les prisonniers politiques, y compris Mme Aung San Suu Kyi. La Roumanie demande enfin aux autorités du Myanmar de mettre un terme immédiatement à la violence et à engager un dialogue ouvert avec les forces politiques et la société civile, afin d'identifier les solutions les plus appropriées en vue d'un règlement pacifique de la crise et du développement démocratique du pays. La représentante roumaine a plaidé en faveur d'un dialogue intense du Conseil avec les autorités du Myanmar afin d'identifier les moyens d'actions permettant d'éviter toute détérioration supplémentaire de la crise des droits de l'homme et de la crise humanitaire que connaît le Myanmar. La Roumanie soutient la demande du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar visant à ce que ce dernier effectue une visite au Myanmar.
M. SWASHPAWAN SINGH (Inde) a souligné que le Myanmar est un pays voisin et traditionnellement très proche de l'Inde: c'est dans ce contexte que les événements récents sont une préoccupation pour le Gouvernement indien. Lors d'une rencontre avec son homologue du Myanmar, le Ministre indien des affaires étrangères a dit espérer que le processus de réforme amorcé par le Gouvernement du Myanmar puisse avancer rapidement. Dans ce contexte, la libération de Mme Aung San Suu Kyi pourrait contribuer de manière utile au retour à la démocratie. Le Gouvernement devrait en outre intensifier son dialogue avec M. Ibrahim Gambari, envoyé spécial des Nations Unies. L'Inde espère que le Conseil saura, de son côté, prendre des décisions non accusatoires à même de contribuer efficacement à l'amélioration de la situation.
M. JUAN ANTONIO FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) a lancé un appel à toutes les parties impliquées à la retenue, au dialogue et à la négociation. Il a ajouté que Cuba engage la communauté internationale à éviter la voie des sanctions et de la confrontation. Il a affirmé que la solution intégrale aux problèmes actuels du Myanmar requiert une stratégie de développement et de coopération à long terme afin de surmonter la pauvreté structurelle et d'améliorer les conditions de vie de la population birmane. Les sanctions n'ont jusqu'ici servi qu'à accentuer les pénuries auxquelles le peuple birman est confronté dans sa vie quotidienne, a affirmé le représentant cubain. Cuba espère que la visite de l'envoyé spécial M. Ibrahim Gambari contribuera à la recherche d'une solution à la situation créée.
M. JOSE EDUARDO PONCE VIVANCO (Pérou) s'est dit convaincu que la tâche principale du Conseil des droits de l'homme, qui est de protéger les droits de l'homme, prend une dimension particulière face aux violations systématiques constatées au Myanmar depuis des années. Toutes les informations permettent de constater d'usage excessif de la force, de violations des droits les plus élémentaires: le Conseil doit se prononcer sans équivoque et prendre les meures urgentes que cette crise réclame. Il faut en outre veiller au sort de milliers de prisonniers politiques. Le Gouvernement doit à ce titre s'engager à garantir l'accès des prisons au Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar. L'heure est venue de faire face à la cause profonde du problème, à savoir la tyrannie qui sévit depuis quinze ans au Myanmar. Il faudrait profiter de la présence de l'envoyé spécial des Nations Unies pour promouvoir l'engagement constructif en faveur des droits de l'homme au Myanmar.
M. LI BAODONG (Chine) a indiqué que son pays suit de près la situation au Myanmar et a exprimé l'espoir que les parties concernées feront preuve de retenue et parviendront à éviter toute aggravation supplémentaire de la situation actuelle. Il a exprimé l'espoir que le Myanmar parviendra à préserver son harmonie nationale en rétablissant sous peu la situation. Le Myanmar est confronté à de nombreux problèmes de développement et la communauté internationale devrait lui apporter davantage d'assistance dans ses efforts pour surmonter la pauvreté. La Chine soutien les efforts de médiation du Secrétaire général et de son envoyé spécial, M. Ibrahim Gambari, qui effectue actuellement une visite dans le pays. Il faut espérer que cette visite va permettre une véritable compréhension, par la communauté internationale, de la situation au Myanmar.
M. LEE SUNG-JOO (République de Corée) a partagé la préoccupation exprimée aujourd'hui face à la situation au Myanmar et a rappelé la nécessité pour la communauté internationale d'être aux côtés du peuple du Myanmar. Le Conseil doit agir à son mandat de protection des droits de l'homme. La République de Corée s'est toujours prononcée pour que le Gouvernement du Myanmar mette en œuvre une «feuille de route» respectueuse des droits de l'homme et de la démocratie, notamment en faisant des efforts pour instaurer un environnement propice à la participation de toutes les parties au processus de démocratisation. Les événements de la semaine dernière sont un pas en arrière dans ce contexte, a regretté le représentant. La réconciliation nationale exige un dialogue entre responsables politiques et il n'y a rien à gagner à emprisonner les leaders politiques, a-t-il ajouté. Le Gouvernement doit s'engager dans une coopération avec l'envoyé des Nations Unies et adopter des mesures de revitalisation du processus démocratique. Quant aux pays voisins, ils doivent renouveler les efforts qu'ils ont déployés en faveur de l'instauration d'un dialogue démocratique.
M. GIOVANNI CARACCIOLO DI VIETRY (Italie) a souligné que la présente session extraordinaire témoigne de la capacité du Conseil de répondre aux situations exigeant une situation urgente. L'Italie soutient sans réserve le droit du peuple birman de manifester pacifiquement et exhorte les autorités birmanes à respecter les droits fondamentaux de ses citoyens et à libérer tous les prisonniers politiques, y compris Mme Aung San Suu Kyi. L'Italie juge encourageantes les initiatives récentes des pays de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) et du Secrétaire général des Nations Unies, ce dernier ayant décidé d'envoyer au Myanmar son envoyé spécial, M. Ibrahim Gambari, et cette visite ayant été acceptée par le Gouvernement du Myanmar. L'Italie engage par ailleurs le Gouvernement du Myanmar à coopérer avec le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme au Myanmar, M. Paulo Sérgio Pinheiro. Elle encourage en outre le Gouvernement du Myanmar à promouvoir un dialogue politique avec l'opposition.
M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a indiqué que son pays a suivi de près les événements au Myanmar et qu'il est troublé par le bilan des événements récents. L'Indonésie demande au Gouvernement du Myanmar de renoncer à la violence. Pour normaliser la situation, les membres du Conseil doivent demander au Gouvernement d'avoir recours à des moyens pacifiques. Celui-ci doit prendre toutes les mesures nécessaires pour apaiser les tensions. Les parties doivent s'abstenir de prendre des mesures qui compromettraient plus encore le processus de démocratisation au Myanmar. L'Indonésie soutient les missions de bons offices des Nations Unies et se félicite dans ce contexte la décision du Gouvernement du Myanmar de faire un geste positif envers l'envoyé spécial des Nations Unies. L'Indonésie appelle à ce que tout soit fait pour faciliter une transition démocratique effective au Myanmar.
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a fait part de sa reconnaissance à Mme Arbour et à M. Pinheiro pour leur présence à cette session extraordinaire et s'est joint aux appels lancés en faveur de l'adoption de mesures visant à mettre un terme à la violence au Myanmar. Le Mexique souhaite plaider en faveur d'un dialogue entre toutes les parties concernées, afin qu'il soit mis un terme à la situation actuelle et que soit promue la réconciliation nationale. Ayant pris note des positions prises par les différents acteurs de la communauté internationale, y compris les procédures spéciales, le représentant mexicain a jugé particulièrement importante l'initiative des pays de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE). Il s'est en outre réjoui que le Gouvernement du Myanmar ait accepté la visite de l'envoyé spécial du Secrétaire général, M. Ibrahim Gambari. Tous les pays sans acceptation doivent coopérer à l'application des décisions du Conseil, a rappelé le représentant mexicain. Il a estimé qu'il serait judicieux que le Gouvernement du Myanmar reçoive une assistance technique de la part du Haut Commissariat aux droits de l'homme. Il a réitéré son appel visant à ce que la violence cesse immédiatement au Myanmar.
M. ANGÉLICA NAVARRO (Bolivie) a déploré certaines violations des droits de l'homme au Myanmar commises par les autorités. La représentante a demandé que le projet de résolution tienne compte de la nécessité de faire le lien entre les violations des droits de l'homme et la violation des droits économiques et culturels. La représentante a aussi estimé que la libération de Mme Aung San Suu Kyi serait un signal clair de la volonté du Gouvernement du Myanmar de s'engager sur la voie d'une amélioration de la situation.
MME GLAUDINE MTSHALI (Afrique du Sud) a regretté les récentes violences et l'abus de la force au Myanmar, qui ont abouti à des pertes en vies humaines. Elle a lancé un appel contre tout acte susceptible de provoquer une détérioration de la situation actuelle. Elle s'est en outre réjouie de la décision du Gouvernement de recevoir l'envoyé spécial M. Ibrahim Gambari. La solution à long terme aux défis actuels passe par une solution négociée et pacifique entre tous les acteurs politiques, a-t-elle poursuivi. Il est indispensable que les autorités libèrent Mme Aung San Suu Kyi, ce qui contribuerait grandement à ce processus de règlement pacifique, a-t-elle ajouté.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
HRC07076F