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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE CANADA, L'ARGENTINE, LA CHINE, LE PAKISTAN ET LA NOUVELLE-ZÉLANDE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations du Canada, de l'Argentine, de la Chine, du Pakistan et de la Nouvelle-Zélande à l'occasion d'une séance plénière qui était la dernière à se dérouler sous la présidence suisse.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Jürg Streuli de la Suisse, a affirmé que le processus pour l'adoption de la proposition de la présidence (CD/2007/L.1 et documents associés) doit se poursuivre jusqu'au consensus. Il est difficilement concevable que tous nos efforts de cette année et tous les acquis ne puissent être repris d'une façon ou d'une autre pour 2008, a-t-il déclaré. Subsistent quelques pays qui ne sont toujours pas en mesure de se rallier à la proposition de la présidence ou qui attendent des instructions de leurs capitales, a rappelé M. Streuli. Il a ensuite rendu hommage aux efforts déployés par l'Ambassadeur Paul Meyer du Canada qui a rejoint la Conférence en 2003 et la quitte aujourd'hui pour de nouvelles fonctions dans sa capitale.

Intervenant à son tour, l'Ambassadeur canadien a invité les États à réfléchir sur ce qu'il convient de faire lorsque la volonté collective de se mettre d'accord sur un programme de travail se trouve dans une impasse. Le fond ne doit pas être sacrifié, a-t-il souligné, suggérant qu'il faudrait trouver d'autres instances ou d'autres processus pour faire avancer le travail.

La Chine a exprimé l'espoir que les pays restent patients et confiants dans le cadre des consultations en cours mais la Nouvelle-Zélande a estimé que le niveau de confiance quant à la possibilité d'une issue positive diminue avec le temps et a évoqué l'apparition d'une crise de confiance quant à la capacité de la Conférence de s'acquitter de sa tâche.

Pour sa part, l'Argentine a rendu compte des travaux qui se sont déroulés dans le cadre du Séminaire sur les initiatives actuelles en matière d'armement classique qui s'est tenu les 30 et 31 juillet dernier à Buenos Aires.

Le Pakistan a réitéré sa position en faveur d'un traité d'interdiction des matières fissiles non discriminatoire, multilatéral et effectivement vérifiable au niveau international, qui prenne en compte les préoccupations sécuritaires de tous les pays.


La prochaine séance de la Conférence se tiendra mardi 21 août, à 10 heures, sous la présidence de la Syrie et en présence du Haut Représentant pour les affaires de désarmement, M. Sergio de Queiroz Duarte, sera présent à cette occasion.


Déclarations

M. JÜRG STREULI, Président de la Conférence, a souligné que le processus pour l'adoption de la proposition de la présidence doit se poursuivre jusqu'au consensus. Il est difficilement concevable que tous nos efforts de cette année et tous les acquis ne puissent être repris d'une façon ou d'une autre pour 2008, a-t-il déclaré. Il subsiste quelques pays qui ne sont toujours pas en mesure de se rallier à la proposition de la présidence ou qui attendent des instructions de leurs capitales, a précisé M. Streuli.

Le Président a signalé qu'avec les rapports présidentiels sur les première et deuxième parties de la session de 2007 et les rapports des sept coordonnateurs adressés à la présidence (CD/1827), l'essentiel des travaux de cette année est reflété dans la documentation officielle de la Conférence.

Pour arriver à un consensus, il faut davantage de temps, a souligné M. Streuli.

Le Président a ensuite rendu hommage aux efforts déployés par l'Ambassadeur Paul Meyer du Canada qui a rejoint la Conférence en 2003 et la quitte aujourd'hui. M. Meyer n'a cessé de participer avec énergie et détermination aux efforts déployés pour sortir la Conférence de l'impasse dans laquelle elle se trouve et lui permettre de reprendre ses travaux de fond, a souligné M. Streuli.

M. PAUL MEYER (Canada) a relevé que la Conférence ne s'est pas acquittée de sa raison d'être essentielle durant toute la durée de son propre en son sein, pas plus que durant les six années qui ont précédé son arrivée à la Conférence. «Je ne veux pas dire par là qu'il n'y a pas eu durant cette période de mouvement au sein de la Conférence», a-t-il modéré. M. Meyer a invité les États à réfléchir sur ce qu'il convient de faire lorsque la volonté collective de se mettre d'accord sur un programme de travail se trouve dans une impasse. Le fond ne doit pas être sacrifié, a-t-il souligné. Peut-être faut-il trouver d'autres instances ou d'autres processus pour faire avancer le travail, a-t-il suggéré. Si les États comptent accomplir quelque chose, l'essentiel consiste à trouver le vecteur diplomatique leur permettant d'atteindre ce but, a insisté M. Meyer.

MME MARIELA FOGANTE (Argentine) a rendu compte des travaux qui se sont déroulés dans le cadre du Séminaire sur les initiatives actuelles en matière d'armement classique qui s'est tenu les 30 et 31 juillet dernier à Buenos Aires. La discussion a surtout porté sur les mesures de confiance et sur l'importance de la transparence dans le domaine des armements par le biais, entre autres, du Registre des armes classiques de l'ONU. L'attention s'est également portée sur la situation des armes légères et de petit calibre au niveau mondial et sur les possibilités de renforcer le régime existant s'agissant de ce type d'armes, a-t-elle précisé.

M. CHENG JINGYE (Chine) a relevé les efforts inlassables déployés cette année afin de redonner vie à la Conférence. La Chine a toujours participé activement aux consultations pertinentes et espère donc voir la Conférence sortir rapidement de l'impasse et commencer ses travaux de fond. La Chine tient en outre à rappeler les idées qu'elle a évoquées le 21 juin dernier à propos du document CD/2007/L.1 et de sa déclaration complémentaire visant à rendre ce document plus clair. La délégation chinoise a l'intention de continuer de participer de manière constructive à la suite des consultations et espère que les pays resteront patients et confiants et qu'ils continueront de prendre en compte les divers intérêts et points de vues des États.

M. MASOOD KHAN (Pakistan) a fait part des graves préoccupations de fond que nourrit son pays qui, depuis le mois de mai dernier, était disposé à présenter des amendements au sujet du projet de décision présidentiel mais qui s'en est abstenu en attendant l'examen de sa propre politique interministérielle et pour laisser place à davantage de consultations au sein de la Conférence. Notre politique concernant le traité d'interdiction des matières fissiles a fait l'objet de délibérations et a été décidée au plus haut niveau du pays, a fait savoir M. Khan. La National Command Authority – l'organe responsable de la formulation des politiques et des systèmes en matière stratégique – s'est réuni le 2 août dernier et, ayant examiné l'état des négociations au sein de la Conférence du désarmement à Genève, s'agissant notamment du traité d'interdiction des matières fissiles, a réitéré la position du Pakistan qui est en faveur d'un traité non discriminatoire, multilatéral et effectivement vérifiable au niveau international, qui prenne en compte les préoccupations sécuritaires de tous les pays. Les évolutions récentes dans le domaine nucléaire pourraient avoir des incidences sur la stabilité stratégique en Asie du Sud, a poursuivi M. Khan. Le régime de retenue stratégique que nous recherchons depuis 1998 risque de nous échapper de plus en plus, a-t-il déclaré. Aussi, le Pakistan recherche-t-il une décision qui respecte clairement ses intérêts fondamentaux en matière de sécurité nationale. Étant donné les préoccupations sécuritaires de tous les États membres, le Pakistan est favorable à ce que la Conférence prenne des décisions qui soient équilibrées, globales et pertinentes pour ses travaux, a conclu M. Khan.

M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) a estimé que tous les membres de la Conférence, s'ils sont sincères, doivent reconnaître le caractère légitime des affirmations faites ce matin par l'Ambassadeur Meyer du Canada. Le représentant néo-zélandais a certes admis la nécessité pour les membres de la Conférence de rester confiants et patients; mais il y a des limites à la capacité de confiance, a-t-il aussitôt ajouté. Le niveau de confiance quant à la possibilité d'une issue positive diminue avec le temps, a-t-il poursuivi; de plus en plus, apparaît une crise de confiance quant à la capacité de la Conférence de s'acquitter de sa tâche, a-t-il insisté. Il est très clair que le document CD/2007/L.1 bénéficie d'un très large appui, mais que quelques délégations continuent d'avoir des difficultés avec ce document, a rappelé le représentant de la Nouvelle-Zélande. La notion de bien commun doit tous nous inspirer au sein de la Conférence, a-t-il souligné. Il s'est dit heureux de constater que la position du Pakistan tiendra compte de la sécurité de tous les États, y compris – faut-il comprendre – de ceux qui ne sont pas dotés d'armes nucléaires. Or, un traité d'interdiction des matières fissiles est un instrument de désarmement nucléaire, a souligné le représentant néo-zélandais.

M. JÜRG STREULI, Président de la Conférence, est de nouveau intervenu en rappelant que la séance d'aujourd'hui était la dernière à se dérouler sous la présidence suisse. Il a souligné l'importance que revêtent les consultations régulières entre les différents présidents de la session de 2007 (le «P6»). Il a remercié les sept coordonnateurs, qui ont continué à soutenir la présidence malgré la frustration de ne pas voir la Conférence être plus active dans ses travaux. M. Streuli a indiqué qu'il avait donné la priorité, ces dernières semaines, aux consultations, avec la conséquence que les résultats sont moins visibles.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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