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CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT: L'IRAN PRÉSENTE SA POSITION CONCERNANT LA PROPOSITION DE LA PRÉSIDENCE POUR LA SUITE DES TRAVAUX

Compte rendu de séance
La Présidente annonce qu'elle mènera des consultations afin de parvenir à une déclaration de clarification du Président sur ce projet la semaine prochaine


La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations de sa Présidente et de l'Iran au sujet du projet de décision figurant au document CD/2007/L.1 proposé au mois de mars par les six présidents de la session de 2007 de la Conférence, et qui prévoit que des coordonnateurs soient chargés de discussions ou de négociations sur le désarmement nucléaire, sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace, sur les garanties négatives de sécurité et sur un traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes.

L'Iran estime pour sa part que de nombreux problèmes de procédure et de fond sont soulevés par ce projet de décision. Pour l'Iran, le désarmement nucléaire et les garanties négatives de sécurité devraient être les questions prioritaires pour la négociation au sein de la Conférence. Aussi, l'Iran demande-t-il à la Conférence de mettre sur pied des comités spéciaux ayant pour mandat d'engager des négociations sur le désarmement nucléaire et sur un instrument universel, inconditionnel et juridiquement contraignant sur les garanties négatives de sécurité en faveur des États non dotés d'armes nucléaires. Enfin, l'Iran souhaite un traité d'interdiction des matières fissiles qui soit un traité non discriminatoire, complet et internationalement vérifiable couvrant les stocks passés et actuels.

La Présidente de la Conférence, Mme Elisabet Borsiin Bonnier de la Suède, a indiqué que, certaines délégations ayant envisagé que soit mise au point une déclaration de la Présidente complétant le projet de décision L.1, elle allait, d'ici la prochaine séance plénière, mener des consultations officieuses afin de dégager des éléments qui pourraient constituer le texte d'une déclaration présidentielle de clarification complémentaire au projet L.1.


La prochaine séance plénière publique de la Conférence se tiendra mardi prochain, 12 juin, à 10 heures.



Déclarations

MME ELISABET BORSIIN BONNIER (Suède), Présidente de la Conférence du désarmement, a fait part des activités qu'elle envisage d'entreprendre pour la poursuite des travaux de la Conférence. Ainsi, a-t-elle rappelé que jeudi dernier, elle s'était engagée à explorer toutes les pistes possibles susceptibles de sortir cette instance de la situation délicate dans laquelle elle se trouve, en établissant pour le reste de la session un programme de travail qui pourrait convenir à toutes les délégations. D'aucuns avaient envisagé que soit mise au point une déclaration de la Présidente complétant le projet de décision CD/2007/L.1 en y apportant les clarifications requises de manière à calmer les préoccupations suscitées par ce projet. Quant à savoir si cette approche pourrait vraiment déboucher la situation, cela dépendra de la nature réelle du problème, a souligné la Présidente de la Conférence. S'il existe une véritable disposition à engager le travail sérieux dans le droit fil de ce qui est proposé dans le projet L.1, alors une déclaration de clarification complémentaire de la Présidente pourrait s'avérer grandement utile. Si, en revanche, le cœur du problème réside dans une sérieuse répugnance, pour des motifs politiques ou militaires, à s'engager dans le type de travail évoqué dans ce projet, alors aucune déclaration présidentielle, aussi bien élaborée soit-elle, ne permettra de sortir de l'impasse actuelle. Mme Borsiin Bonnier a estimé que les délégations devraient aborder la situation de bonne foi et qu'il vaudrait la peine de tenter sérieusement de traiter les questions soulevées par le biais d'une déclaration présidentielle complémentaire.

Aussi, Mme Borsiin Bonnier a-t-elle indiqué être à la disposition des délégations cet après-midi et demain après-midi entre 15 heures et 16 heures dans le bureau du Président. Elle a précisé que mercredi, elle discuterait avec ses collègues du «P6» des éléments qui pourraient constituer le texte d'une déclaration présidentielle complémentaire, de sorte que jeudi matin, elle espère pouvoir soumettre un projet de texte. À 16 heures, jeudi, en Salle du Conseil, toutes les délégations seront convoquées à des consultations officieuses durant lesquelles leur sera présenté le projet de déclaration, auquel elles pourront réagir. Vendredi à 11 heures, en salle IX, les délégations seront invitées à poursuivre ces consultations officieuses. La Présidente a indiqué que lundi matin, elle envisageait de tenir les réunions hebdomadaires habituelles avec les «P6», les coordonnateurs et les coordonnateurs des groupes régionaux. Ainsi, lors de la prochaine séance plénière, mardi à 10 heures, la Présidente présentera-t-elle les résultats de ce processus à la Conférence. Si le processus a été fructueux, a indiqué Mme Borsiin Bonnier, il faut espérer que les délégations seront en mesure de prendre une décision sur un programme de travail pour le reste de la session.

M. ALI REZA MOAIYERI (Iran) a indiqué que conformément aux instructions reçues de sa capitale, il entend présenter ce matin la position de l'Iran au sujet du projet de décision CD/2007/L.1 soumis par les six Présidents de la session de 2007 de la Conférence («P6»). L'Iran souhaite que la Conférence sorte de son impasse actuelle et reprenne son travail de manière équilibrée, en prenant en compte sur un pied d'égalité les priorités des États membres. À cette fin, un programme de travail équilibré et complet, conformément au règlement intérieur, est hautement requis.

De nombreux problèmes de procédure et de fond sont soulevés par le document L.1, a poursuivi M. Moaiyeri. Ces préoccupations devraient être abordées dans le cadre d'un processus de négociation transparent et ouvert au sein de la Conférence, a-t-il souligné. À cet égard, l'Iran apprécie les efforts déployés par la Présidence afin de mener des consultations informelles ouvertes. Les questions de procédure, s'agissant notamment des mécanismes chargés de mener à bien les travaux de la Conférence, doivent être réglées en conformité avec le règlement intérieur, a ajouté M. Moaiyeri.

Les quatre questions essentielles identifiées par la Conférence ont une valeur égale et doivent être traitées sur un pied d'égalité, a souligné le représentant iranien. Pour son pays, le désarmement nucléaire et les garanties négatives de sécurité devraient revêtir la plus haute priorité pour des négociations au sein de la Conférence. L'existence des arsenaux nucléaires des États dotés d'armes nucléaires constitue une grave menace pour l'existence de la planète. Étant donné l'environnement sécuritaire mondial, il devient plus urgent que jamais pour la Conférence de s'impliquer sérieusement dans le désarmement nucléaire. Aussi, l'Iran demande-t-il à la Conférence de mettre sur pied des comités spéciaux ayant pour mandat d'engager des négociations sur le désarmement nucléaire et sur un instrument universel, inconditionnel et juridiquement contraignant sur les garanties négatives de sécurité en faveur des États non dotés d'armes nucléaires. Enfin, l'Iran souhaite un traité d'interdiction des matières fissiles qui soit un traité non discriminatoire, complet et internationalement vérifiable couvrant les stocks passés et actuels. De l'avis de l'Iran, le processus de négociation d'un tel traité devrait s'inscrire dans le cadre du mandat Shannon, a précisé M. Moaiyeri. L'Iran est disposée à participer aux négociations pour améliorer le projet de décision L.1, afin de préparer un programme de travail équilibré pour la Conférence, a-t-il ajouté.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel


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