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CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT: LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL INVITE LES ÉTATS MEMBRES À SURMONTER LES DIFFÉRENCES ET ADOPTER LE PROJET PRÉSIDENTIEL

Compte rendu de séance
La Présidente présente un projet de déclaration présidentielle complémentaire au projet de décision présidentielle

La Conférence du désarmement a entendu ce matin un message du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, qui a invité les États Membres à surmonter leurs différences et à adopter le projet de décision proposé par les Présidents de la session de 2007 de la Conférence pour lui permettre d'entamer ses travaux de fond.

Dans son message, lu par M. Sergei Ordzhonikidze, Secrétaire général de la Conférence et Représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon se dit encouragé par les efforts concertés déployés par les Présidents de la Conférence de cette année afin de résoudre les désaccords apparus de longue date sur les priorités de cette instance. «Je ne saurais trop souligner combien il est important que vous surmontiez vos différences», affirme M. Ban dans son message. L'adoption du projet de décision présidentielle qui est présenté aux États membres, complété si nécessaire de telle manière qu'il permette de surmonter toute réserve qu'il pourrait susciter, aurait un impact positif sur l'atmosphère de sécurité au niveau international, poursuit M. Ban. Si, au contraire, la Conférence n'avançait pas, alors cela aurait un impact dévastateur sur les efforts multilatéraux et bilatéraux de désarmement, avertit-il.

La Présidente de la Conférence du désarmement, Mme Elisabet Borsiin Bonnier, de la Suède, a présenté un projet de déclaration présidentielle complémentaire visant à éclaircir le projet de décision CD/2007/L.1, qui fait l'objet depuis maintenant plusieurs semaines à des consultations officieuses en vue de lui permettre de sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve depuis plus de dix ans. «Je n'attends pas de vous une réaction immédiate aujourd'hui», a précisé Mme Borsiin Bonnier, demandant néanmoins aux délégations de considérer sérieusement ce qui leur est aujourd'hui proposé. Nous savons tous que ce texte ne répond pas totalement à tous les vœux de toutes les délégations; mais qu'il représente la situation où nous en sommes après un long processus d'efforts et de compromis collectifs, a-t-elle déclaré.

L'Égypte est intervenue pour affirmer que le projet de décision CD/2007/L.1 est le moyen idéal d'aboutir à un consensus au sein de la Conférence, tout en indiquant qu'elle souhaiterait certains amendements au projet de déclaration présidentielle complémentaire présenté ce matin. L'Égypte encourage donc la Présidente de la Conférence à poursuivre les consultations jusqu'à ce que puisse être atteint un consensus entier et complet au sein de la Conférence.

Le Pakistan a pour sa part indiqué qu'Islamabad allait être consultée au sujet des textes que soumet ce matin la Présidente de la Conférence. Le Pakistan rappelle que les États membres de la Conférence ont de nombreuses préoccupations, graves et sérieuses, concernant les questions abordées dans le projet de décision CD/2007/L.1, car ce texte touche à la sécurité nationale même des pays.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi prochain, 19 juin, à 10 heures.



Aperçu des déclarations

M. SERGEI ORDZHONIKIDZE, Secrétaire général de la Conférence du désarmement et représentant personnel du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, a donné lecture d'un message transmis à la Conférence par le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans lequel ce dernier indique avoir suivi avec grand intérêt les développements intervenus cette année au sein de la Conférence du désarmement. Le fait que le travail de la Conférence se soit intensifié a suscité de grands espoirs que la diplomatie du désarmement multilatéral puisse se trouver à un tournant, souligne le Secrétaire général dans son message. Il se dit encouragé par les efforts concertés déployés par les Présidents de la Conférence de cette année afin de résoudre les désaccords apparus de longue date s'agissant des priorités de cette instance. «Je ne saurais trop souligner combien il est important que vous surmontiez vos différences», affirme M. Ban dans son message. Il s'agit d'une question qui transcende les seules préoccupations ayant trait à l'efficacité et à l'utilité de la Conférence, insiste-t-il. Cela concerne le cœur-même de l'environnement sécuritaire international actuel et c'est pourquoi les États membres de la Conférence ont une très lourde responsabilité, précise-t-il.

L'adoption du projet de déclaration présidentielle qui vous est présenté, complété si nécessaire de telle manière qu'il permette de surmonter toute réserve qu'il pourrait susciter, aurait un impact positif sur l'atmosphère de sécurité au niveau international, poursuit M. Ban. Si, au contraire, la Conférence n'avançait pas, alors cela aurait un impact dévastateur sur les efforts multilatéraux et bilatéraux de désarmement, avertit-il. Le compromis n'est jamais un réflexe aisé, admet le Secrétaire général. Il souligne toutefois que parvenir à un compromis équitable maintenant ne priverait aucune délégation de la capacité d'évaluer sa position nationale au fil des travaux de la Conférence devant suivre l'adoption de la décision présidentielle. Le moment est venu de prendre une décision, déclare M. Ban dans son message à la Conférence. Il exhorte ses États membres à engager les travaux vitaux de la Conférence dans un esprit de compromis.

MME ELISABET BORSIIN BONNIER, Présidente de la Conférence, s'est réjouie de voir le Secrétaire général s'intéresser de près aux travaux de la Conférence. Elle a rappelé que cela fait maintenant un certain temps que sont engagées des consultations présidentielles afin de voir s'il serait possible ou non de trouver le moyen d'avancer vers un programme de travail pour le temps restant de cette session, sur la base du projet de décision présidentielle contenu dans le document CD/2007/L.1. Mme Borsiin Bonnier a indiqué que, fruit de ces consultations, elle présente ce matin aux États membres une déclaration présidentielle complémentaire à ce projet L.1 (CD/2007/CRP.5, à distribution limitée) intitulée «Déclaration présidentielle complémentaire reflétant une entente au sein de la Conférence au sujet de la mise en œuvre du document CD/2007/L.1». Cette déclaration complémentaire a pour objet de clarifier les questions soulevées par des délégations au sujet du projet de décision. La Présidente de la Conférence a indiqué que, selon elle, chacun des deux documents est très clair dans les messages qu'il véhicule. Pour autant, certains États membres ont insisté pour les choses soient encore davantage clarifiées en exprimant de manière explicite la relation entre les deux documents. Pour d'autres, il est aussi important que cela soit fait sans modifier les documents eux-mêmes. Afin de résoudre cette quadrature du cercle, Mme Borsiin Bonnier a indiqué qu'elle suggérait aujourd'hui un troisième document, très court, qui rassemble les deux documents dans un projet de décision très simple qu'adopterait la Conférence. Si cela était accepté, il serait mis fin à une longue décennie d'impasse et cela marquerait le lancement du genre de travail pour lequel la Conférence a été créée, a souligné la Présidente.

«Je n'attends pas de vous une réaction immédiate aujourd'hui», a précisé Mme Borsiin Bonnier, demandant néanmoins aux délégations de considérer sérieusement ce qui leur est aujourd'hui proposé. Nous savons tous que cela ne répond pas totalement à tous les vœux de toutes les délégations; mais cela représente la situation où nous en sommes après un long processus d'efforts et de compromis collectifs, a-t-elle déclaré. À ce stade déjà avancé de la session, nous avons encore une chance d'entamer nos travaux, a-t-elle souligné. «Je ne peux pour ma part qu'espérer que vous êtes disposés à faire ce qui relève du possible à ce stade: commencer sans fermer aucun porte vers l'avenir», a-t-elle conclu.

M. SAMEH SHOUKRY (Égypte) a remercié la Présidente des efforts qu'elle a déployés depuis son entrée en fonction pour sortir la Conférence de l'impasse dans laquelle elle se trouve depuis dix ans. Le projet de décision L.1 est le moyen idéal d'aboutir à un consensus au sein de la Conférence, en tenant compte des intérêts de tous les États membres sur un pied d'égalité, afin que cette instance puisse reprendre son travail de fond, a-t-il déclaré. Aussi, la délégation égyptienne se félicite-t-elle des résultats des consultations que la Présidente a menées afin d'aboutir au projet de déclaration complémentaire qui est aujourd'hui soumis à la Conférence. Il s'est félicité que ce texte ait repris certaines des préoccupations que l'Égypte avait exprimées; l'Égypte aurait toutefois souhaité que le texte des paragraphes 2 et 3 de ce projet de déclaration reprenne un libellé légèrement remanié qui apporterait des précisions au texte. L'Égypte encourage donc la Présidente de la Conférence à poursuivre les consultations jusqu'à ce que puisse être atteint un consensus entier et complet au sein de la Conférence.

MME TEHMINA JANJUA (Pakistan) a indiqué qu'elle allait consulter sa capitale au sujet des textes que soumet ce matin la Présidente de la Conférence afin de déterminer la position du Pakistan à leur sujet. La représentante pakistanaise a par ailleurs fait observer qu'à la toute fin du message que le Secrétaire général de l'ONU adresse ce matin à la Conférence, figure le terme de «compromis». Nous avons tous déployés des efforts pour parvenir à un compromis, a-t-elle souligné. Je suis certaine que le Secrétaire général comprendra que les États membres de la Conférence ont de nombreuses préoccupations, graves et sérieuses, concernant les questions abordées dans le projet de décision L.1, car ce texte touche à la sécurité nationale même des pays, a souligné la représentante du Pakistan.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel


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