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LA PRÉSIDENCE SUISSE DE LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT SOUHAITE UNE DÉCISION SUR LA SUITE DES TRAVAUX APRÈS LA PAUSE ESTIVALE

Compte rendu de séance
L'Argentine - au nom de sept pays - et le Mexique font appel à davantage de souplesse d'ici à la reprise des travaux fin juillet

La Conférence du désarmement, qui termine cette semaine la deuxième partie de sa session de 2007, a entendu, ce matin, une déclaration de son nouveau Président, l'Ambassadeur Jürg Streuli de la Suisse, qui a indiqué que, toutes les délégations n'étant pas encore en mesure de se rallier au consensus sur la base des trois documents soumis à la Conférence, la discussion sur ces documents est donc ajournée.

Ces trois documents sont constitués par un projet de décision CD/2007/L.1, proposé en mars dernier par les six Présidents de la session de 2007 de la Conférence, et de deux documents complémentaires concernant la suite des travaux de la Conférence (voir nos communiqués précédents).

Le Président a estimé que, pris ensemble, ces trois documents constituent une base réaliste en vue d'un programme de travail. Une décision au début de la troisième partie de la session de 2007, qui commencera le 30 juillet, semble être un objectif réaliste pour la Conférence, a-t-il ajouté. «Nous sommes actuellement dans une situation où les motifs rationnels des différents membres risquent de se transformer en une attitude collective irrationnelle dans cette enceinte», a déclaré M. Streuli. «Il est du devoir de la Conférence et de toutes les délégations de dépasser cette situation délicate aussi vite que possible afin de réaffirmer la légitimité de cette instance», a-t-il souligné.

L'Argentine - au nom également du Brésil, du Chili, de la Colombie, de l'Équateur, du Mexique, du Pérou et du Venezuela - ainsi que le Mexique ont souligné ce matin la nécessité de faire preuve de souplesse afin de parvenir à l'adoption d'un programme de travail acceptable par tous.

L'Argentine et les pays au nom desquels elle s'est exprimée ce matin ont apporté leur soutien total au document CD/2007/L.1 et à la déclaration présidentielle y afférente. Pour ces pays, le désarmement nucléaire reste prioritaire. Un signal positif envoyé aux pays non détenteurs de l'arme nucléaire consisterait à engager rapidement des négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire qui traite de la question des matières fissiles existantes et comprenne des dispositions de vérification quant au respect dudit traité.


La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra le jeudi 28 juin, à 10 heures. Il s'agira de la dernière séance plénière de la deuxième partie de session de 2007. Le Président a l'intention à cette occasion de présenter le rapport présidentiel sur la deuxième partie de la session de 2007 de la Conférence, a précisé M. Streuli.

Déclarations

Le Président de la Conférence, M. JÜRG STREULI (Suisse), a rendu hommage à ses prédécesseurs et a exprimé toute sa gratitude à ses collègues du P6 (les six Présidents de la session de 2007) pour la créativité et l'endurance dont ils ont fait preuve. Les solutions innovantes avancées en particulier sous la présidence de l'Ambassadrice de la Suède, Mme Elisabet Borsiin Bonnier, nous ont fait avancer sur la voie d'un possible consensus en vue de reprendre enfin les travaux importants de la Conférence, a-t-il insisté.

M. Streuli a rappelé que c'est la deuxième fois depuis 1998 que la Suisse préside cette Conférence. Cela témoigne notamment de la volonté politique du Gouvernement suisse de jouer un rôle croissant et toujours plus actif dans le domaine de la politique de sécurité internationale, et plus particulièrement en ce qui concerne la maîtrise des armements et le désarmement. La Suisse considère la Conférence comme le seul forum permanent et multilatéral de négociation sur la maîtrise des armements et le désarmement. Depuis les temps de la précédente présidence suisse, la Conférence n'a jamais été en mesure de s'entendre sur la forme des négociations à engager sur l'un ou l'autre des nouveaux instruments relatifs au contrôle des armes ou au désarmement - ce qui était pourtant censé être sa fonction première.

Toutefois, depuis 2005, les travaux de la Conférence ont progressivement marqué une avancée, comme en témoignent les débats structurés engagés il y a deux ans sur les quatre questions clefs et l'émergence de la structure du P6. Plus important encore, des approches créatives et des consultations menées à différents niveaux ont abouti à un résultat bien tangible qu'expriment les trois documents désormais soumis à la Conférence: les documents CD/2007/L.1, CD/2007/CRP.5 et le projet de décision établissant la relation entre les deux documents précités. Pris ensemble, ces trois documents constituent une base réaliste en vue d'un programme de travail, a déclaré M. Streuli. Ils laissent la porte ouverte aux délégations qui pourront continuer à œuvrer dans le sens de leurs intérêts nationaux et de leurs priorités pendant la phase qui suivra l'adoption du projet de décision. Comme cela est apparu la semaine dernière, toutes les délégations ne sont pas encore en mesure de se rallier au consensus sur la base de ces trois documents, dont la discussion est donc ajournée. Il faut laisser du temps à ceux qui vont avoir des décisions importantes à prendre dans les semaines qui viennent. Une décision au début de la troisième partie de la session de 2007 semble être un objectif réaliste pour la Conférence, a poursuivi M. Streuli. «Dans l'intersessions, c'est-à-dire en juillet, je resterai en contact avec les délégations qui ont exprimé des inquiétudes, en vue de tenter de trouver un terrain d'entente acceptable pour tous sur la base du document L.1», a-t-il précisé. Nous sommes actuellement dans une situation où les motifs rationnels des différents membres risquent de se transformer en une attitude collective irrationnelle dans cette enceinte, a affirmé M. Streuli. Il est du devoir de la Conférence et de toutes les délégations de dépasser cette situation délicate aussi vite que possible afin de réaffirmer la légitimité de cette instance, a-t-il déclaré.

M. ALBERTO J. DUMONT (Argentine, au nom également du Brésil, du Chili, de la Colombie, de l'Équateur, du Mexique, du Pérou et du Venezuela) a déclaré que les menaces actuelles en matière de sécurité internationale exigent une réponse immédiate de la part de tous les États de la communauté internationale. Ces dernières années, sont apparus divers défis dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération; il nous faut donc unir nos efforts pour assurer la pleine mise en œuvre du régime actuel et son renforcement, a souligné M. Dumont. Il convient de relancer les organes de désarmement existants et en particulier cette Conférence, seul forum de négociation réellement multilatéral dont dispose la communauté internationale pour les questions de désarmement. Il faut faire preuve de souplesse pour adopter un programme de travail acceptable pour tous. Aussi, l'Argentine et les pays au nom desquels elle s'exprime ce matin apportent-ils leur soutien total au document L.1 et à la déclaration présidentielle y afférente. Pour ces pays, le désarmement nucléaire reste prioritaire, a rappelé M. Dumont. Il a souligné qu'un signal positif envoyé aux pays non détenteurs de l'arme nucléaire consisterait à engager rapidement des négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire qui traite de la question des matières fissiles existantes et comprenne des dispositions de vérification quant au respect dudit traité.

M. PABLO MACEDO (Mexique) a rappelé qu'au début de 2002, il était arrivé à Genève pour la seconde fois de sa carrière à un moment où la Conférence semblait se trouver dans une voie sans issue. Grâce aux efforts des présidents qui se sont succédé depuis, la Conférence a pu engager un dialogue et examiner diverses propositions visant à parvenir à un programme de travail. Mais il ne faut pas confondre agitation et activité. En dépit de la multiplicité des réunions, la Conférence n'est pas parvenue à assumer sa fonction première qui est de négocier: il ne faut pas se leurrer, a déclaré M. Macedo. Il y a peu, je pensais que j'allais quitter Genève sans que rien n'ait changé, a-t-il poursuivi. Or, les efforts coordonnés des récents présidents de la Conférence ont culminé avec la proposition qui a été présentée il y a quelques semaines, a rappelé M. Macedo, avant de préciser que pour la première fois depuis longtemps, il avait senti que la Conférence allait parvenir à adopter un programme de travail et pouvoir enfin engager ses travaux de fond. Mais des préoccupations légitimes de certaines délégations subsistent tant sur le fond que sur la forme de la proposition, a relevé M. Macedo. Aussi, a-t-il appelé toutes les délégations à faire preuve de souplesse.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

HR07033F