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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND DES PERSONNALITÉS DE HAUT RANG DE L'ÉQUATEUR ET DU VENEZUELA

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, cet après-midi, les déclarations de la Ministre des relations extérieures et du commerce international de l'Équateur, Mme María Fernanda Espinosa, et du Vice-Ministre des affaires étrangères du Venezuela, M. Jorge Valero.

La Ministre équatorienne a souligné que, dans le contexte international actuel, marqué par les actions unilatérales de quelques pays, il convient de réaffirmer la nécessité de promouvoir le multilatéralisme comme principal mécanisme permettant de garantir la paix et la sécurité mondiales. Elle a souligné que son pays appuie les actions visant à prévenir l'apparition de conflits ainsi que les instruments internationaux propres à assurer l'élimination totale des armes nucléaires. La Conférence doit parvenir à un engagement en faveur de l'interdiction de l'utilisation des armes nucléaires par le biais d'une convention et progresser sur la voie de la destruction totale desdites armes, a-t-elle insisté. Mme Espinosa a en outre appelé tous les pays à participer activement à la négociation d'une convention sur le commerce des armes.

M. Jorge Valero, Vice-Ministre des affaires étrangères du Venezuela, a rappelé que, pour son pays, l'élimination des armes de destruction massive, en particulier des armes nucléaires, constitue une priorité et un objectif incontournable. Un des piliers fondamentaux du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires est le droit au développement et à l'usage pacifique de l'énergie nucléaire – droit qui doit être préservé de manière transparente et non discriminatoire, a rappelé le Vice-Ministre. Il a lancé un appel pour que la Conférence engage des négociations menant à un accord international qui interdise le déploiement d'armes nucléaires ou de tout autre système belliqueux mettant en péril la paix et la sécurité internationales. Le Venezuela est également favorable à des négociations transparentes permettant d'élaborer une convention sur l'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement. Il a également plaidé en faveur de la négociation d'un instrument juridiquement contraignant par lequel les pays détenteurs d'armes nucléaires s'engageraient à ne pas utiliser ni menacer d'utiliser ces armes contre des pays qui n'en disposent pas.

La Conférence tiendra une séance plénière demain matin, à 10 heures, pour entendre des déclarations de plusieurs personnalités de haut niveau. Prendront ainsi la parole le Vice-Président de la Colombie; les Ministres des affaires étrangères de la Lettonie, de l'Iran et de la Pologne; les Vice-Ministres des affaires étrangères du Japon et du Vietnam; ainsi que le Secrétaire d'État adjoint aux affaires étrangères de l'Italie.



Déclarations

MME MARÍA FERNANDA ESPINOSA, Ministre des relations extérieure et du commerce international de l'Équateur, a fait observer que les menaces de sécurité classiques, liées à la probabilité d'une guerre à l'échelle de la planète – qu'elle soit nucléaire ou conventionnelle – n'ont pas disparu; au contraire, à celles-ci s'ajoutent de nouvelles menaces mettant en péril la paix mondiale. L'apparition de ces nouveaux risques oblige les pays à empêcher la prolifération des armes nucléaires et de tous types et à progresser de manière soutenue et immédiate sur la voie d'un programme de désarmement global, a souligné la Ministre. Dans le contexte international actuel, marqué par les actions unilatérales de quelques pays, il convient de réaffirmer la nécessité de promouvoir le multilatéralisme comme principal mécanisme permettant de garantir la paix et la sécurité mondiales, a poursuivi Mme Espinosa. Elle a souligné que son pays appuie les actions visant à prévenir l'apparition de conflits ainsi que les instruments internationaux propres à assurer l'élimination totale des armes nucléaires.

L'Équateur a déjà exprimé, dans diverses instances, son opposition à toute initiative ou action unilatérale – même présentée comme une initiative collective – visant le développement de mesures répressives contre des États tiers et qui ne recueillerait pas l'aval des Nations Unies, a poursuivi Mme Espinosa. Elle a souligné que de l'avis de son pays, la Conférence doit parvenir à un engagement en faveur de l'interdiction de l'utilisation des armes nucléaires par le biais d'une convention et progresser sur la voie de la destruction totale de ces armes. La seule existence des armes nucléaires constitue une menace pour la sécurité de l'humanité, a rappelé la Ministre équatorienne des affaires étrangères. Tant qu'une élimination totale des armes nucléaires n'a pas été réalisée, a-t-elle ajouté, les efforts visant à conclure un instrument juridiquement contraignant et universel concernant des garanties de sécurité en faveur des États non dotés d'armes nucléaires doivent demeurer prioritaires. Depuis 1969, a rappelé Mme Espinosa, l'Équateur est signataire du Traité de Tlatelolco sur l'interdiction des armes nucléaires dans la région Amérique latine et Caraïbes. La Ministre équatorienne a en outre appelé tous les pays à participer activement à la négociation d'une convention sur le commerce des armes.

M. JORGE VALERO, Vice-Ministre des affaires étrangères du Venezuela, a souligné que le monde se trouve face à une scène internationale marquée par la complexité et l'incertitude. Les défis et menaces contre la paix, la sécurité et le développement économique et social des peuples ne sauraient être occultés, a-t-il ajouté. Les événements de l'immédiat après-guerre froide ainsi que d'autres événements et politiques non moins graves comme l'unilatéralisme et l'action impérialiste qui affaiblissent les règles du droit international, ont influé de manière négative sur les possibilités de parvenir à un monde de paix, de justice et de développement, a insisté M. Valero. Il a dénoncé les tentatives d'imposer le modèle néolibéral au monde, faisant observer que ces tentatives se sont heurtées à la réalité de déséquilibres tels que la prolifération de la pauvreté et l'exclusion sociale qui ne sont pas sans effet sur la stabilité mondiale.

Pour le Venezuela, a poursuivi M. Valero, l'élimination des armes de destruction massive, en particulier des armes nucléaires, constitue une priorité et un objectif incontournable. À cet égard, la Conférence doit établir un comité spécial doté d'un mandat de négociation visant à conclure un accord sur le désarmement nucléaire. Le Venezuela déplore que l'attitude négative de quelques pays seulement continue de bloquer l'exécution pratique du désarmement nucléaire, a déclaré M. Valero. Avec le même cynisme, a-t-il poursuivi, quelques pays qui se prétendent défenseurs de la non-prolifération mettent en cause d'autres États pour leur prétendu non-respect de leurs obligations dans le cadre du TNP. Un des piliers fondamentaux du TNP est le droit au développement et à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire – droit qui doit être préservé de manière transparente et non discriminatoire, a rappelé le Vice-Ministre. Il a lancé un appel afin que cette Conférence engage des négociations menant à un accord international qui interdise le déploiement d'armes nucléaires ou de tout autre système belliqueux mettant en péril la paix et la sécurité internationales. Le Venezuela est également favorable à des négociations transparentes permettant d'élaborer une convention sur l'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement, qui devrait contenir des dispositions spécifiques en matière de vérification, eu égard à l'expérience négative vécue avec la Convention sur les armes bactériologiques, qui ne dispose pas d'un tel mécanisme de vérification. En matière nucléaire, les indésirables doctrines de dissuasion nucléaire de certains pays nucléaires n'écartent pas la possibilité de l'utilisation de ces armes, a rappelé M. Valero; aussi a-t-il plaidé en faveur de la négociation d'un instrument juridiquement contraignant par lequel les pays détenteurs d'armes nucléaires s'engageraient à ne pas utiliser ni menacer d'utiliser ces armes contre des pays qui n'en disposent pas. Le Venezuela appuie avec enthousiasme l'initiative du Mouvement des pays non alignés qui, en septembre dernier, à La Havane, s'est prononcé en faveur de l'octroi de garanties négatives de sécurité en faveur des pays non nucléaires. Ce n'est qu'en faisant appel à la coopération entre États que la communauté internationale sera en mesure de parvenir à des accords en matière de désarmement et de non-prolifération, a affirmé M. Valero.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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