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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND UNE DÉCLARATION DE LA SUISSE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, une déclaration de la Suisse qui, par la voix de son Ambassadeur, M. Jürg Streuli, a dressé un bilan de l’année 2006 dans le domaine du désarmement.

M. Streuli a rappelé que la réglementation des armes conventionnelles constitue, pour son pays une des priorités en matière de désarmement. A cet égard, il a indiqué que la Suisse allait continuer à s’engager pour la mise en œuvre effective du Protocole V relatif aux restes explosifs de guerre durant la troisième Conférence d’examen de la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques.

Dans le domaine des armes légères et de petit calibre, a poursuivi M. Streuli, l’année 2006 a vu l’échec de la Conférence chargée d’examiner les progrès accomplis dans l’exécution du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects. Les développements au sein de la Première Commission à l’automne 2006 ont permis d’assurer un suivi du Programme d’action au niveau global et la Suisse s’en est réjouie, a-t-il toutefois rappelé. Malgré l’échec de la Conférence d’examen, le Programme d’action est le seul document onusien qui contienne un catalogue complet de mesures destinées à endiguer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre ; le seul également qui ait été accepté par tous les États Membres des Nations Unies. Aussi, la Suisse continuera-t-elle à le mettre en œuvre et s’engagera-t-elle pour que les autres États en fassent autant, a indiqué M. Streuli.

« Les événements ayant pris place au cours des douze derniers mois sont venus confirmer l’importance et l’acuité grandissante de la question de la sécurité spatiale », a poursuivi l’Ambassadeur de la Suisse. « Le premier test en plus de vingt ans d’une arme antisatellite en représente le fait marquant, mais n’est certainement pas le seul développement préoccupant », a-t-il précisé. Pour un nombre toujours croisant de nations, les applications spatiales jouent un rôle critique dans la fourniture de services essentiels ainsi que dans de nombreux aspects de la vie quotidienne, a souligné M. Streuli. Le maintien d’un accès pérenne à l’espace et de la stabilité de ce milieu doit donc être un objectif commun, a-t-il déclaré. Le stationnement d’armes dans l’espace ainsi que le déploiement d’armes ciblant les systèmes spatiaux à partir de la Terre iraient à l’encontre d’un tel objectif, a-t-il affirmé. D’autres approches permettant de renforcer la sécurité spatiale et de fournir une réponse aux soucis relatifs à la vulnérabilité des systèmes spatiaux peuvent et devraient être élaborées, a ajouté l’Ambassadeur de la Suisse. La Conférence du désarmement a déjà esquissé d’importantes pistes en ce sens. La Suisse estime impératif que celles-ci soient approfondies cette année dans le cadre d’un dialogue structuré et substantiel, a insisté M. Streuli.

De l’avis de la Suisse, « le FMCT » (ndlr : traité d’interdiction de la production de matières fissiles à des fins d’armement nucléaire) est la question qui se révèle la plus mûre pour une négociation au sein de la Conférence. Après avoir rappelé que l’an dernier une délégation a même déposé un projet de traité et un projet de mandat de négociation, M. Streuli a affirmé qu’à ce stade, le défi majeur pour la Conférence consiste à trouver la voie menant à l’ouverture de négociations. Pour la Suisse, une approche pragmatique concernant les aspects cruciaux d’un FMCT, y compris les préoccupations sur les modalités de vérification d’un tel traité, reste la seule manière d’obtenir le consensus. L’année 2007 est cruciale pour maintenir l’élan ; aussi, la Suisse encourage-t-elle toutes les délégations à s’engager dans les négociations sans condition.

Ce matin, la Conférence a par ailleurs accepté les demandes de participation à ses travaux émanant du Brunei Darussalam, des Philippines et de la Zambie.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mardi prochain, 6 février, à 10 heures.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC07005F