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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND L'UNION EUROPÉENNE ET LA TURQUIE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des interventions de l'Union européenne sur la question de l'utilisation de matières radiologiques par des terroristes et la question d'un programme global de désarmement. La Turquie a fait une déclaration sur plusieurs questions dont est saisie la Conférence. L'ambassadeur d'Espagne, qui assume la présidence de la Conférence pour une période de quatre semaines, a pour sa part présenté le programme de travail de la Conférence au cours de cette période.

Prenant la parole au nom de l'Union européenne, l'Allemagne a attiré l'attention sur le risque que des terroristes utilisent des «bombes sales». Ce risque est réel et l'Union européenne invite tous les États à travailler de concert pour empêcher efficacement des terroristes d'acquérir du matériel radiologique. L'Union européenne estime par ailleurs qu'il est grand temps d'établir des normes internationales communes pour l'importation, l'exportation et le transfert des armes classiques et se félicite de l'appui de plus en plus important, dans toutes les régions du monde, en faveur d'un traité sur le commerce des armes.

La Turquie a pour sa part précisé sa position sur les quatre premiers points de l'ordre du jour de la Conférence, qui ont fait l'objet d'une première série de consultations informelles.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Juan Antonio March d'Espagne, a souligné que le désarmement réclame une approche réaliste, visant à construire des ponts, aplanir les différences et faciliter l'ouverture de négociations. Il a exprimé l'espoir que l'un des résultats des travaux de cette année sera le commencement de négociations sur un traité interdisant efficacement la production de matières fissiles.

Présentant le programme de travail de la Conférence sous sa présidence, le Président a indiqué que la présente session plénière serait suivie d'une réunion informelle sur les nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive (armes radiologiques), question qui sera également examinée les 20 et 21 février. La question d'un programme global de désarmement sera examinée les 22 et 23 février; celle de la transparence dans les armements le sera les 26, 27 et 28 février; de la cessation de la course aux armements nucléaires et le désarmement nucléaire les 1er et 2 mars; de la prévention de la guerre nucléaire, les 5, 6 et 7 mars; de la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique les 8 et 9 mars. Ces discussions se tiendront dans le cadre de séances informelles. La dernière semaine de la présidence espagnole sera consacrée à l'examen des arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace d'utilisation de ces armes, et aux nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive (armes radiologiques).

À sa prochaine séance publique, le jeudi 22 février, le Conseil doit entendre le Ministre d'État aux affaires étrangères du Royaume-Uni chargé notamment des questions de désarmement M. Kim Howells.


Déclarations

M. BERNHARD BRASACK (Allemagne, au nom de l'Union européenne) a souligné que, depuis que l'ordre du jour de la Conférence a été établi, l'environnement sécuritaire mondial et les défis lancés à la sécurité internationale ont considérablement changé. Un des nouveaux défis qui ont émergé est constitué par le risque que des terroristes déclenchent des «bombes sales». Ce risque est réel et l'Union européenne salue l'adoption, en septembre 2006, de la stratégie antiterroriste de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui a réitéré la nécessité de renforcer la coordination et la coopération des États pour lutter contre le trafic de matières nucléaires, chimiques, biologiques, radiologiques et autres. L'Union européenne appelle à redoubler d'efforts pour faire face à la menace que représente l'utilisation incontrôlée de matières radioactives.

La stratégie de l'Union européenne contre la prolifération des armes de destruction massive adoptée le 12 décembre 2003 souligne que le risque que des terroristes acquièrent, notamment, des matières radiologiques apporte une nouvelle dimension à la menace terroriste. Elle ajoute que la non-prolifération, le désarmement et la limitation des armements pourraient faire une contribution essentielle dans la lutte mondiale contre le terrorisme en réduisant le risque que des acteurs non-étatiques accèdent, par exemple, à des matières radioactives. L'Union européenne invite tous les États à travailler de concert, dans le cadre des instruments internationaux existants, pour empêcher efficacement des terroristes d'acquérir du matériel radiologique, et souligne l'importance de l'adoption de mesures nationales à cet égard.

M. AHMET ÜZÜMCÜ (Turquie) est revenu sur les quatre premiers points de l'ordre du jour de la Conférence, qui ont fait l'objet d'une première série de consultations informelles. Ainsi, les discussions sur la cessation de la course aux armes nucléaires et le désarmement nucléaire ont démontré l'importance qu'attachent toutes les délégations à l'objectif final du désarmement nucléaire. De l'avis de la Turquie, une évaluation réaliste de la question devrait orienter la Conférence vers une approche progressive à partir du plus petit dénominateur commun, notamment en favorisant le renforcement de la confiance par un meilleur partage de l'information et la transparence.

S'agissant de la prévention de guerre nucléaire et questions connexes, M. Üzümcü a indiqué que la Turquie attachait une importance particulière à la négociation d'un traité non discriminatoire et universel d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires. La Conférence devrait tirer parti du nouvel élan donné à cette question et s'efforcer d'avancer dans la négociation d'un tel traité. En ce qui concerne la question de la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique, la Turquie est plus que jamais attachée à l'utilisation pacifique de l'espace. La Conférence devrait porter son attention à la question de la protection du droit d'accès sans restriction à l'utilisation de l'espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques. Pour ce qui est des arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace d'utilisation de ces armes, la Turquie soutient la proposition d'établir des mécanismes politiques, puis d'adopter des instruments internationaux juridiquement contraignants sur la question.

En conclusion, la Turquie a salué l'accord auquel sont parvenues les six parties à Pékin au sujet de mesures initiales visant la mise en application de la déclaration commune de 2005 sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

M. BRASACK (Allemagne, au nom de l'Union européenne) intervenant sur la question d'un programme global de désarmement, a rappelé que c'est au titre de ce point de l'ordre du jour que la Conférence avait examiné, à partir de 1997, une nouvelle question, celle de l'interdiction complète des mines terrestres antipersonnel. L'Union européenne appuie pleinement la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel. Elle se félicite des progrès réalisés pour son universalisation et en appelle aux États qui ne l'ont pas encore fait de devenir parties à la Convention aussitôt que possible. Pour sa part, elle a fourni une aide aux États et aux communautés affectés par les mines et continuera de le faire.

L'Union européenne estime qu'il est grand temps d'établir des normes internationales communes pour l'importation, l'exportation et le transfert des armes classiques et se félicite de l'appui de plus en plus important, dans toutes les régions du monde, en faveur d'un traité sur le commerce des armes. L'Union européenne et ses États membres répondront à l'enquête du Sécrétaire général visant à connaître la position des États membres sur la faisabilité, la portée et les paramètres pour l'élaboration d'un instrument complet et contraignant établissant des normes internationales communes pour l'importation, l'exportation et le transfert d'armes classiques, et encourage tous les membres de la conférence à faire de même avant la fin avril. L'Union européenne est intéressée à connaître les positions d'autres États membres de la Conférence sur cette question et d'autres questions au titre de ce point de l'ordre du jour.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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