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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT OUVRE SES TRAVAUX DE 2007: APPEL À TIRER PARTI DES PROGRÈS RÉALISÉS L'AN DERNIER

Compte rendu de séance
Dans son message, le Secrétaire général de l'ONU appelle également à la volonté politique nécessaire pour adopter des mesures qui sont difficiles à prendre

La Conférence du désarmement a ouvert, ce matin, les travaux de sa session de 2007 en entendant le message adressé aux États membres par le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon.

Le nouveau Secrétaire général, dont le message a été lu par le Secrétaire général de la Conférence du désarmement et Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, M. Sergei Ordzhonikidze, rappelle qu'en assumant ses fonctions, il s'était fixé parmi ses priorités le renforcement des efforts en matière de désarmement et de non-prolifération. Il exprime l'espoir que les membres de la Conférence feront preuve de la volonté politique nécessaire pour adopter des mesures qui sont difficiles à prendre. L'objectif doit être double: empêcher toute expansion des arsenaux nucléaires, et accélérer la réduction de stocks d'armes existants. M. Ban souligne notamment l'importance de maintenir le moratoire sur les essais nucléaires jusqu'à ce que le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires entre pleinement en vigueur.

L'ambassadrice Glaudine Mtshali d'Afrique du Sud, Présidente de la Conférence du désarmement pour les quatre premières semaines de la session, a déclaré qu'elle ferait tout son possible pour tenter de «réveiller la Conférence de son assoupissement et de son hibernation prolongée». Elle a fait valoir que tous les présidents de la Conférence pour 2007 ont accepté de s'associer à l'Afrique du Sud dans un effort commun tout au long de cette année afin de guider les travaux de la Conférence.

Des déclarations concernant les travaux de 2007 de la Conférence ont été faites par la Pologne, la Slovaquie, les États-Unis, les Pays-Bas et la Fédération de Russie.

En fin de séance, la Conférence a approuvé les demandes de participation à ses travaux en tant qu'observateur présentées par les États suivants:Azerbaïdjan, Bosnie-Herzégovine, Costa Rica, Croatie, Chypre, République tchèque, Danemark, République dominicaine, Estonie, Grèce, Guatemala, Guinée, Saint-Siège, Koweït, Lettonie, Libye, Lituanie, Luxembourg, Malta, Maurice, Népal, Oman, Portugal, Qatar, Moldova, Serbie, Singapore, Slovénie, Soudan et l'ex-République yougoslave de Macédoine.


À sa prochaine séance publique, le mercredi 24 janvier à 10 heures, la Conférence poursuivra notamment les échanges de vues sur l'ordre du jour de la présente session.



Déclarations d'ouverture

MME GLAUDINE MTSHALI (Afrique du Sud), Présidente de la Conférence du désarmement, a déclaré qu'elle ferait tout son possible pour tenter de «réveiller la Conférence de son assoupissement et de son hibernation prolongée». Elle a fait valoir que tous les présidents de la Conférence pour 2007 ont accepté de s'associer à l'Afrique du Sud dans un effort commun tout au long de cette année afin de guider les travaux de la Conférence. La session 2007 se déroule après deux années marquées par d'importants défis - pour ne pas dire échecs - s'agissant des efforts internationaux en matière de désarmement, de non-prolifération et de limitation des armements. Pour sa part, la présidence sud-africaine s'attachera à rechercher des domaines dans lesquels des accords et des compromis sont possible, plutôt que les désaccords entre les membres de la Conférence.

Mme Mtshali a souligné que les délégations basées à Genève ont contribué de manière sensible à conseiller leurs capitales dans la prise de décisions dans le domaine du désarmement et que la volonté politique dépendra d'eux dans une large mesure. Les délégations ont le choix : soit elles accueilleront avec suspicion toutes les nouvelles initiatives et chercheront à les remettre en cause pour des motifs de procédure plutôt que de fond, soit elles s'efforceront de mettre de côté leurs différences et d'apporter des contributions positives au bénéfice de la Conférence dans son ensemble. Mme Mtshali a fait appel à toutes les délégations pour qu'elles fassent faire preuve de souplesse et d'un esprit constructif qui lui permettrait d'adopter un ordre du jour pour 2007 le plus tôt possible.

M. SERGEI ORDZHONIKIDZE, Secrétaire général de la Conférence du désarmement et Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture du message adressé à la Conférence du désarmement par le Secrétaire général des Nations Unies, M. BAN KI-MOON, qui exprime son espoir sincère que la session de cette année de la Conférence accomplira des progrès significatifs dans le domaine du désarmement. Il rappelle qu'en assumant ses nouvelles fonctions, il s'était fixé parmi ses priorités le renforcement des efforts en matière de désarmement et de non-prolifération.

Le Secrétaire général exprime aussi l'espoir que les membres de la Conférence du désarmement, unique instance de négociation multilatérale dans le domaine du désarmement, feront preuve de la volonté politique nécessaire pour adopter des mesures qui sont difficiles à prendre. L'objectif doit être double : empêcher toute expansion des arsenaux nucléaires, et accélérer la réduction de stocks d'armes existants. Tous les pays devraient prendre des mesures en faveur de l'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires, souligne également le Secrétaire général dans son message. Dans ce contexte, un accord sur un traité sur les matières fissiles serait un préalable à un véritable désarmement nucléaire. M. Ban souligne en outre l'importance de maintenir le moratoire sur les essais nucléaires jusqu'à ce que le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires entre pleinement en vigueur.

La prévention d'une course aux armements dans l'espace continue de représenter un défi qu'il est urgent de relever car une telle course menacerait sérieusement le maintien de l'utilisation de l'espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques, poursuit le Secrétaire général dans son message. Il estime également que des engagements renforcés en matière de garanties négatives de sécurité de la part des États dotés d'armes nucléaires seraient à même de contribuer de manière sensible à la non-prolifération et au désarmement. M. Ban attend de la Conférence du désarmement qu'elle réalisera des progrès sur tous ces fronts.

Le nouveau Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies rappelle dans son message que les dépenses militaires à l'échelle de la planète s'élevaient aujourd'hui à la somme astronomique de plus de 1,2 billions de dollar, soit 2,5 % du PIB mondial. Si seulement 1% de ce montant était redirigé vers le développement, la communauté internationale serait beaucoup plus près de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement.

En conclusion, M. Ban estime que les discussions dans le domaine du désarmement se trouvent dans une étape prometteuse, notamment avec les succès de la troisième Conférence d'examen de la Convention sur certaines armes classiques et la sixième Conférence d'examen de la Convention sur les armes biologiques et à toxines. La Conférence du désarmement doit maintenant saisir l'occasion.

M. ZDZISLAW RAPACKI (Pologne) s'est dit convaincu que la synergie déjà mise en place par l'étroite collaboration entre les Présidents de la Conférence allait continuer à porter ses fruits. La Pologne s'est de tous temps consacrée à la cause de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il rappelé. Des discussions plus centrées et plus approfondies restent le meilleur moyen de relancer le processus de négociation sur les questions les plus essentielles du point de vue de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il insisté.

À ce stade, l'adoption rapide d'un ordre du jour de la Conférence semble être la tâche la plus importante, a poursuivi M. Rapacki. À cet égard, il a dit espérer que la souplesse et la détermination de mener des travaux de fond au sein de la Conférence prévaudront, comme l'an dernier. Aussi, M. Rapacki a-t-il appelé tous les membres de la Conférence à faire preuve de souplesse et de la volonté politique nécessaire afin de préserver la réputation de la Conférence, un revers s'agissant de l'ordre du jour pouvant en effet s'avérer très coûteux.

M. ANTON PINTER (Slovaquie) a exprimé l'espoir que les paroles d'encouragement, de soutien et de compréhension prononcées devant la Conférence se traduiront par une attitude constructive de la part de toutes les délégations afin de surmonter la longue période d'absence de négociations qu'a connue la Conférence. La Slovaquie espère que la Conférence maintiendra cet optimisme et le traduira en action concrètement productive. Il est important de s'efforcer de dégager une compréhension commune de tous les éléments des accords et arrangements qui s'appliqueront tout au long de l'année, a ajouté M. Pinter. Rappelant que l'ordre du jour de la Conférence était suffisamment inclusif pour couvrir toutes les questions de sécurité qui peuvent se poser aux États membres, il a ajouté sa voix à celles qui s'efforcent de dissuader de toute tentative visant à modifier l'ordre du jour agréé l'an dernier.

La question d'un traité d'interdiction des matières fissiles reste au nombre des principales questions qui se posent à la Conférence et, en tant que telle, occupe une place spéciale au sein de l'ordre du jour. De l'avis de la Slovaquie, la Conférence se devrait, cette année, de renforcer ses engagement sur cette question. Il faut espérer que l'impulsion qui a été donnée l'an dernier dans les travaux de la Conférence ainsi que l'atmosphère de confiance croissante se traduiront par une nouvelle ère de productivité pour la Conférence, a conclu M. Pinter.

MME CHRISTINA ROCCA (États-Unis) a rappelé que la Conférence se devait avant tout d'adopter un ordre du jour. De l'avis des États-Unis, l'ordre du jour contenu dans le document CD/1764 a bien servi la Conférence et continue de répondre aux besoins. La portée de cet ordre du jour est assez large pour permettre de délibérer de toute question de sécurité globale que les États membres jugent appropriée. Les États-Unis sont donc disposés à se joindre au consensus pour que soit adopté en 2007 le même ordre du jour. Les États-Unis souhaitent maintenir l'élan donné l'an dernier aux travaux de la Conférence et avancer, plutôt que simplement répéter le processus, a ajouté Mme Rocca.

La représentante des États-Unis a indiqué que sa délégation nourrit un optimisme prudent quant à la possibilité de voir 2007 être l'année au cours de laquelle aura été abandonnée l'approche globale, qui s'est avérée infructueuse, pour concentrer les efforts sur la question qui a recueilli le consensus au sein de la Conférence, a-t-elle poursuivi. Les États-Unis entendent se joindre aux autres délégations pour commencer les travaux concernant la négociation d'une interdiction juridiquement contraignante de la production de matières fissiles à des fins d'utilisation d'armes nucléaires. Conclure un tel traité représente, pour la Conférence, un objectif désirable et réalisable; c'est pourquoi les États-Unis ont présenté l'an dernier un projet de texte concernant un tel traité et prient instamment les autres délégations à l'utiliser comme base pour finalement engager un travail de fond visant l'objectif qu'elles partagent toutes. Les États membres de la Conférence doivent travailler de concert afin de prouver à leurs gouvernements respectifs que la Conférence reste un moyen viable de discuter des questions de sécurité internationale les plus importantes du moment.

M. JOHANNES LANDMAN (Pays-Bas) a fait part de la satisfaction de son pays de voir que le Président avait choisi de travailler en équipe avec les autres cinq présidents de cette année afin de préparer l'ensemble de la session de la Conférence de cette année, en s'appuyant sur les louables précédents et les importantes innovations de l'an dernier. Une coopération maximale entre les Présidents s'est avérée cruciale pour l'efficacité de la Conférence, a-t-il rappelé, insistant pour que l'élan nouvellement insufflé ne soit pas perdu. Relevant que, depuis des années, les délégations insistent sur le rôle important que la Conférence est censée jouer afin d'assurer la paix et la sécurité au niveau international, il a fait observer que ce rôle est devenu plus nécessaire que jamais.

Les Pays-Bas, en ce qui les concerne, sont disposés à engager des discussions dans un esprit d'ouverture et de respect des positions de chacun, a assuré le représentant néerlandais. Les négociations devraient commencer sans condition préalable, étant entendu que rien ne serait exclu des négociations, a poursuivi M. Landman. Établir des liens, pas plus que refuser tout lien, ne constitue une attitude efficace. Les Pays-Bas n'ont jamais fait mystère de leur disposition à engager des négociations sur un traité d'interdiction des matières fissiles à des fins d'armement nucléaire, tout en restant flexibles quant à la forme que pourrait prendre le reste du programme de travail. Il faut espérer que d'autres délégations sont ou seront disposées à faire preuve d'une même disposition et d'une même flexibilité pour commencer les négociations. L'ordre du jour de la Conférence est inclusif, a souligné M. Landman, rappelant que l'an dernier, l'ordre du jour de la Conférence avait été adopté en un jour.

M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) a relevé que le premier Président de la Conférence pour 2007, l'Afrique du Sud, a une tâche très difficile qui est celle de préparer les concepts fondamentaux et l'organisation pratique de la session. La Fédération de Russie salue la proposition des six Présidents de la Conférence pour l'année 2007 de coordonner les activités et d'œuvrer à un objectif commun afin de parvenir à une session abordant les questions de fond.

La première étape pour la Conférence est d'adopter son ordre du jour, a rappelé M. Loshchinin. De ce point de vue, la Fédération de Russie est favorable à l'adoption immédiate d'un ordre du jour inchangé. Cet ordre du jour est suffisamment souple pour assurer la possibilité de discuter de pratiquement toute question de désarmement. Les États membres se réservent en outre le droit de corriger l'ordre du jour au fil de la session si un désir en ce sens émanait des délégations. La Conférence se doit de parvenir à un consensus sur son programme de travail, a en outre rappelé M. Loshchinin. Tout doit être fait à cette fin et les États membres doivent s'abstenir de toute mesure susceptible d'entraver cette démarche.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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