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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND DES DÉCLARATIONS DE CUBA ET DE LA TURQUIE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations de Cuba et de la Turquie.

Les deux pays ont notamment apporté leur soutien au lancement de négociations sur un traité international interdisant la production de matière fissile destinée à la fabrication d’armes nucléaires. Un tel traité répondrait tant à l’objectif de non-prolifération qu’à celui du désarmement, ont-ils fait valoir. Une approche plus globale et non discriminatoire de cette question devrait inclure la question des stocks existants et de la vérification effective, a précisé la Turquie.

Cuba a d'autre part rappelé que dans le document final du Sommet des pays non alignés qui s’est tenu à La Havane en septembre dernier, les chefs d’État et de gouvernement de 118 pays ont mis l’accent sur la nécessité de démarrer les négociations sur un programme progressif visant l’élimination totale des armes nucléaires dans un délai limité, y compris une convention sur les armes nucléaires. De l'avis de Cuba, il ne saurait être question dans le contexte actuel de différer plus longtemps la conclusion d’un instrument universel et juridiquement contraignant sur les garanties négatives de sécurité pour les États non dotés d’armes nucléaires. La Turquie a, elle aussi, indiqué être favorable à l'idée de mettre en place des mécanismes politiques, suivis par des instruments internationaux juridiquement contraignants, visant à garantir la non-utilisation d'armes nucléaires par les États dotés de telles armes à l'encontre de ceux qui n'en sont pas dotés.

Soulignant en outre que le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) reste un instrument multilatéral unique et irremplaçable, pierre angulaire du régime global de non-prolifération et fondement essentiel pour la poursuite du désarmement nucléaire, la Turquie a insisté sur la nécessité de ne ménager aucun effort pour protéger son intégrité et sa crédibilité. À cet égard, elle a exprimé l'espoir que le nouveau cycle d'examen du TNP, qui doit s'engager ce printemps à Vienne, préparera le terrain à une Conférence d'examen fructueuse pour 2010, par le biais d'un accord rapide sur les questions d'organisation.

La Turquie a par ailleurs rappelé qu'elle soutient l'Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire et qu'elle accueillera les 12 et 13 février prochain, à Ankara, la deuxième réunion de cette Initiative.

Cette séance plénière devait être suivie d’une séance informelle au cours de laquelle les coordonnateurs, désignés la semaine dernière pour chacun des points de l’ordre du jour, présenteront leurs idées relatives aux réunions informelles qu’ils présideront à compter de la semaine prochaine.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra jeudi prochain, 1er février, à 10 heures.


Aperçu des déclarations


M. JUAN ANTONIO FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) a insisté sur le fait que dans le monde actuel, il est de plus en plus nécessaire de préserver le multilatéralisme dans les relations internationales. Le renforcement du multilatéralisme est indispensable pour parvenir à des solutions effectives en faveur de la paix et de la sécurité internationales, sur la base du strict respect des principes de la Charte des Nations Unies et du droit international. Dans ce contexte, le rôle de la Conférence est de la plus haute pertinence, a affirmé M. Fernández Palacios. L’on ne parviendra à des résultats pour atteindre les objectifs assignés à la Conférence que s’il existe une véritable volonté politique, en particulier de la part de ceux qui, par leur intransigeance, ont paralysé cette instance par le passé, a-t-il poursuivi. La Conférence a besoin de l’engagement politique de tous ses membres – un engagement qui ne consiste pas pour certains à céder face aux priorités des autres sans se voir garantir que leurs propres priorités seront également prises en compte ; un engagement qui prenne en compte les préoccupations légitimes de chacun en matière de sécurité.

M. Fernández Palacios a rappelé que sa délégation avait demandé au Secrétariat de la Conférence de distribuer en tant que document officiel de la Conférence le chapitre sur le désarmement et la sécurité internationale du document final du Sommet des pays non alignés qui s’est tenu à La Havane en septembre dernier. Dans ce document, les chefs d’État et de gouvernement de 118 pays ont réitéré leur demande visant à ce que la Conférence parvienne à un programme de travail équilibré par le biais de l’établissement, entre autres d’un comité ad hoc sur le désarmement nucléaire. Ils ont également mis l’accent sur la nécessité de démarrer les négociations sur un programme progressif visant l’élimination totale des armes nucléaires dans un délai limité, y compris une convention sur les armes nucléaires. En dépit de la fin proclamée de la guerre froide, a rappelé M. Fernández Palacios, il existe actuellement dans le monde quelque 33 000 armes nucléaires dont 12 000 sont immédiatement prêtes à l’emploi. Il est contradictoire que quelques États continuent d’exercer des pressions afin que l’attention de la communauté internationale se concentre chaque jour davantage sur la non-prolifération horizontale au détriment du désarmement nucléaire ; en effet, la seule manière sûre et efficace d’éviter la prolifération de ces armes de destruction massive est de parvenir à leur élimination totale, a rappelé M. Fernández Palacios. Dans ce contexte, a-t-il déclaré, et tant qu’aucun progrès n’aura été enregistré du point de vue de ce qui vient d’être dit, il ne saurait être question de différer plus longtemps la conclusion d’un instrument universel et juridiquement contraignant sur les garanties négatives de sécurité pour les États non dotés d’armes nucléaires.

Cuba se joint en outre à ceux qui appuient le lancement, au sein de la Conférence, de négociations sur un traité international interdisant la production de matière fissile destinée à la fabrication d’armes nucléaires et répondant tant à l’objectif de non-prolifération qu’à celui du désarmement. De la même manière, a ajouté M. Fernández Palacios, Cuba est favorable au lancement de négociations visant la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.

M. AHMET ÜZÜMCÜ (Turquie) a rappelé que depuis son entrée en fonction, le nouveau Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a fait de la revigoration des efforts en matière de désarmement et de non-prolifération l'une de ses priorités. La Turquie, en ce qui la concerne, est partie à tous les instruments internationaux de non-prolifération et à tous les régimes de contrôle des exportations; elle souhaite voir l'universalisation de ces instruments et leur mise en œuvre effective, a souligné M. Üzümcü. Il a par ailleurs affirmé que le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) reste un instrument multilatéral unique et irremplaçable, pierre angulaire du régime global de non-prolifération et fondement essentiel pour la poursuite du désarmement nucléaire. Il convient de ne ménager aucun effort pour protéger son intégrité et sa crédibilité, a-t-il déclaré. À cet égard, a-t-il ajouté, la Turquie espère sincèrement que le nouveau cycle d'examen du TNP, qui doit s'engager ce printemps à Vienne, préparera le terrain à une Conférence d'examen fructueuse pour 2010, par le biais d'un accord rapide sur les questions d'organisation. La Turquie reste convaincue que l'autorité en matière de vérification que possède l'Agence internationale de l'énergie atomique devrait être davantage renforcée.

La Turquie attache une importance particulière à la négociation d'un traité non discriminatoire et universel interdisant la production de matière fissile à des fins d'armement nucléaire, a poursuivi M. Üzümcü. L'interdiction de la production de matière fissile renforcerait tant la non-prolifération que le désarmement nucléaires. Une approche plus globale et non discriminatoire de cette question devrait inclure la question des stocks existants et de la vérification effective, a-t-il précisé. Il a en outre indiqué que son pays était favorable à la création, au Moyen-Orient, d'une zone, effectivement vérifiable, exempte d'armes de destruction massive et de vecteurs de telles armes. La Turquie soutient l'Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire et c'est avec grand plaisir qu'elle accueillera les 12 et 13 février prochain, à Ankara, la deuxième réunion de cette Initiative, a fait savoir M. Üzümcü.

M. Üzümcü a par ailleurs indiqué que son pays était favorable à l'idée de mettre en place des mécanismes politiques, suivis par des instruments internationaux juridiquement contraignants, visant à garantir la non-utilisation d'armes nucléaires par les États dotés de telles armes à l'encontre de ceux qui n'en sont pas dotés. La Turquie soutient en outre l'idée du renforcement du cadre juridique international existant visant la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique. Le pays réitère d'autre part son appel en faveur d'une adhésion accrue à la Convention sur les armes chimiques et à la Convention sur les armes biologiques et en faveur d'une application effective de ces deux instruments. Le Code de conduite de La Haye contre la prolifération des missiles balistiques constitue une mesure pratique sur la voie d'un cadre juridique internationalement accepté dans ce domaine, a ajouté M. Üzümcü. Il a en outre indiqué que son pays continuerait de contribuer activement à tous les efforts, au sein des Nations Unies et d'autres fora, destinés à encourager la coopération internationale et la mise en place de normes et de règles effectives visant à combattre et à éradiquer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre, sous tous ses aspects. La Turquie soutient le projet de traité sur le commerce des armes, a-t-il précisé. M. Üzümcü a par ailleurs indiqué que le travail de déminage de toutes les mines antipersonnel en place dans son pays doit être achevé en 2014, conformément aux engagements découlant de la Convention d'Ottawa - à laquelle la Turquie a adhéré en 2004. S'agissant de cette question, M. Üzümcü a rappelé le point de vue de la Turquie concernant la nécessité d'engager les soi-disant «acteurs non étatiques» dans le contexte de l'action contre les mines.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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