Fil d'Ariane
La bibliothèque de la Société des Nations (SDN)
Créée au lendemain de la Première Guerre mondiale, la Société des Nations avait pour but de mener des actions de secours international en cas de conflit armé. Le Pacte de la Société des Nations constitue la première partie du traité de paix de Versailles de 1919. Il décrivait les buts, organes, procédures et engagements de la SDN, dont le siège était établi à Genève. En tant qu'organisation essentiellement politique, la Société des Nations a été chargée de maintenir la paix par le droit international, le contrôle des armements, les conférences diplomatiques et l'idée de sécurité collective. Le Pacte avait également pour but de réglementer la coopération internationale dans un large éventail d'activités, du contrôle des drogues à la coopération intellectuelle, de la protection des réfugiés à la santé publique, et à la normalisation des transports et des communications.
Le 10 janvier 1920, la Société des Nations a officiellement vu le jour avec l'entrée en vigueur du traité de paix. L'organisation se composait d'une Assemblée et d'un Conseil, tous deux assistés d'un Secrétariat permanent, qui était l'organe technique de la Société des Nations. Nommé et dirigé par le Secrétaire général, le Secrétariat a été installé à Genève, d'abord au Palais Wilson, puis au Palais des Nations. Il y avait 42 États membres fondateurs en 1919. 21 autres pays ont adhéré entre 1920 et 1937, mais 7 sont partis, se sont retirés ou ont été expulsés avant 1946.
La Bibliothèque de la Société des Nations a été créée en même temps que le Secrétariat de la Société des Nations pour servir les délégués à l’Assemblée et au Conseil, ainsi que les membres du personnel du Secrétariat. Au moment de sa création, elle a été conçue comme une bibliothèque moderne et spécialisée avec 90000 volumes.
En septembre 1927, peu de temps après que la SDN ait décidé de construire son propre bâtiment, le Palais des Nations, John D. Rockefeller Jr. lui a offert deux millions de dollars pour la doter d'une bibliothèque. L’idée de Rockefeller était que cette bibliothèque servirait non seulement de centre d’information pour le Secrétariat de la Société des Nations, mais aussi de centre mondial spécialisé dans l’étude des questions internationales.
La subvention Rockefeller a permis de cristalliser les principes fondateurs de la bibliothèque avec son double objectif. En premier lieu, ce devait être une bibliothèque de travail pour la SDN et pour fournir les informations nécessaires aux décisions que la SDN prendrait. En deuxième lieu, ce devait également être un centre international d'études de la civilisation et de la culture des différents pays afin que les peuples du monde entier parviennent à se comprendre et, ainsi, à vivre ensemble dans la paix.
Les collections constituaient une bibiliothèque de référence en matière de relations internationales, couvrant toutes les activités de la Société des Nations dans les domaines politique, social et économique, la finance, la santé, le droit international et autres sujets connexes.
Outre l'acquisition de monographies et périodiques présentant un vif intérêt pour la SDN, les collections de la bibliothèque comprenaient également les publications propres à l'Organisation telles que la documentation officielle, le Journal officiel, les procès-verbaux des différents organes et comités, ainsi que les publications en vente. La bibliothèque de la SDN a créé un réseau de bibliothèques dépositaires, auxquelles la documentation officielle était envoyée.
En contrepartie, les États membres lui fournissaient gratuitement leurs documents gouvernementaux. Cela lui a permis de collecter de très nombreuses informations à jour. Ces documents contenaient des données officielles qui, souvent, n'étaient pas disponibles auprès d'autres sources. La bibliothèque recevait régulièrement des documents et journaux officiels provenant des États, des territoires, des colonies et d'autres entités administratives, des publications statistiques officielles, ainsi que la législation nationale.
La collection en matière juridique et politique était la plus conséquente en Europe. Des efforts tout particuliers ont été faits pour constituer une collection complète en matière de droit national et international, ainsi que pour rendre ces ouvrages facilement accessibles, car une large part du travail de la SDN consistait à comparer les législations nationales entre elles.
De plus, la bibliothèque a acquis une collection exceptionnelle de livres rares concernant les relations internationales, la diplomatie, la paix et le désarmement, dont certains remontent au XVIe siècle.
La bibliothèque de la SDN a également commencé à développer des collections d'archives sur l'histoire des relations internationales. En 1931, un "fonds d'archives" essentiel sur le Mouvement pour la Paix a été acquis, à savoir les documents personnels de deux pacifistes autrichiens de la fin du XIXe siècle, Alfred Fried et de Bertha von Suttner. Cet investissement a permis de conserver les archives d'un volet historique du Mouvement pour la Paix, antérieur à 1914.
La Bibliothèque des Nations Unies à Genève
En 1946, après la tenue de sa dernière Assemblée, les actifs de la Société des Nations ont été transférés aux Nations Unies, nouvellement créées.
Le 19 avril 1948, dans une lettre adressée à Julian Huxley, directeur général de l'UNESCO, Gunnar Myrdal, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe, nouvellement créée, explique le rôle crucial joué en Europe par la Bibliothèque de Genève:
“La guerre a fait de terribles ravages dans les bibliothèques européennes ; certaines ont été complètement ou partiellement détruites, d'autres ont été épuisées ou n'ont pas été mises à jour. Les États-Unis, en revanche, et plus particulièrement la côte Est et la région de New York, peuvent se targuer d'un grand nombre d'excellentes bibliothèques. Il serait très regrettable que les Nations unies nuisent encore davantage à la situation des bibliothèques européennes en transférant une collection aussi importante que celle de Genève aux États-Unis, où elle n'est pas nécessaire”.
La bibliothèque et ses collections sont restées à Genève et sont devenues la Bibliothèque des Nations Unies à Genève.
Dès sa création et la construction d'un nouveau bâtiment, la bibliothèque avait pour vocation de devenir la mémoire institutionnelle de la SDN, avec un musée prévu dès la conception du bâtiment. Suite au transfert des actifs de la SDN aux Nations Unies, le Musée est devenu une réalité en 1947. Ainsi, des documents d'archives, des portraits et les objets les plus significatifs de l'histoire de la Société des Nations y sont exposés.
La propriété des archives du Secrétariat de la Société des Nations a également été remise aux Nations Unies nouvellement créées. Cependant, à l'exception des collections d'archives des Mouvements pour la Paix mentionnées ci-dessus, les collections d'archives/fonds n'avaient pas été placés sous la responsabilité de la bibliothèque.
Si certains dossiers de la SDN ont été transférés aux départements et sections du Secrétariat des Nations Unies à New York pour servir de base à leurs activités administratives ou politiques, l'essentiel des archives de la SDN a été conservé dans les chambres fortes du Palais des Nations.
À la fin des années 1950, à une époque où les historiens ont commencé à s'intéresser aux archives de la Société des Nations, les dossiers qui avaient été transférés à New York ont progressivement retrouvé le chemin de Genève, et ont été placés sous la responsabilité de la Bibliothèque qui, ayant acquis la solide réputation d'être un centre de recherche et d'échanges intellectuels, était considérée comme le lieu le plus naturel. Grâce aux fonds offerts par le Carnegie Endowment for International Peace, les archives de la Société des Nations furent classées, des listes furent établies et les archives furent finalement ouvertes au grand public en 1969. Les archives et les collections historiques de la Société des Nations sont devenues une unité de la bibliothèque, et une salle de lecture spéciale a été créée dans les locaux de la bibliothèque.
Pendant la même période, les fonctions de registre et de gestion des dossiers de l'Office des Nations Unies à Genève (ONUG) ont été placées sous l'autorité de la Division de l'administration, et n'étaient pas liées à la bibliothèque. En juin 2000, ayant constaté la nécessité d'assurer une coordination plus étroite entre la gestion des dossiers et la gestion des archives historiques, le Directeur général de l'ONUG a transféré à la Bibliothèque toutes les fonctions liées aux archives de l'ONUG. Les archives de l'ONU à Genève comprennent celles qui concernent les institutions des droits de l'homme, ainsi que celles de la Commission économique des Nations unies pour l'Europe et de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.
Ensuite, il aura fallu dix ans d'efforts pour réformer les procédures et les pratiques de gestion des documents, pour mieux préserver les archives historiques et pour rendre ce patrimoine - plus de 6 kilomètres linéaires de matériel d'archives - plus accessible à un large public dans le monde entier.
En 2009, l'exceptionnelle valeur patrimoniale des archives de la Société des Nations, et leur importance capitale pour la recherche historique sur la plupart des pays du monde - États membres ou non - ont été reconnues lors de leur inscription au Registre de la Mémoire du monde de l'UNESCO.
Le programme d'activités culturelles a été ajouté à l'ensemble des responsabilités de la bibliothèque de l'ONUG, officiellement en 2001, lors de l'Année internationale des Nations unies pour le dialogue entre les civilisations. Depuis lors, la bibliothèque de l'ONUG a constamment et de manière cohérente développé ses mandats pour devenir un centre de sensibilisation intellectuelle, académique et culturelle à la communauté mondiale et un centre de diplomatie culturelle et d'échanges universitaires.
La responsabilité de la gestion de la collection d'œuvres d'art de l'ONUG et de la Société des Nations a également été ajoutée aux fonctions de la bibliothèque de l'ONUG, qui est devenue le conservateur d'une collection de plus de 2 000 œuvres d'art, dont la plupart ont été données par les États membres.
UNESCO - Mémoire du monde
Les archives de la Société des Nations sont inscrites sur le Registre de la Mémoire du monde de l'UNESCO depuis 2009. Cette collection, conservée dans son intégralité par les Nations Unies à Genève, a été reconnue comme ayant une importance mondiale unique et répond aux critères établis par l'UNESCO pour le programme "Mémoire du monde" afin de faciliter la préservation, d'aider à l'accès universel et de sensibiliser le monde entier au patrimoine documentaire d'importance internationale, régionale et nationale.
La section sur "Mémoire institutionnelle" met en œuvre le projet sur l'accès numérique intégral aux archives de la Société des Nations (2017-2022), qui rendra l'ensemble des archives de la Société des Nations accessibles en ligne et assurera leur préservation physique et numérique à long terme.
Faciliter l'accès aux biens patrimoniaux et les préserver: défis et opportunités
L'héritage de la Société des Nations se manifeste clairement dans la structure et les fonctions des Nations Unies, dont les agences spécialisées sont largement fondées sur le travail initié par la Société des Nations. Ainsi, la position de l'organisation en tant que tentative novatrice de créer la paix et la coopération internationales - dans des domaines allant de la protection des réfugiés à la santé publique, de la coopération intellectuelle aux droits des minorités ou des transports et communications aux solutions mondiales à la crise économique - ne peut être contestée, et sa contribution est reconnue par les nombreux chercheurs et universitaires qui consultent les archives à ce jour.
D'un point de vue patrimonial, la collection d'œuvres d'art - une représentation des créations artistiques provenant de tous les coins du monde - est une partie unique et précieuse de l'histoire de l'internationalisme, qui a commencé à Genève en 1919.
Le patrimoine de la Société des Nations, y compris l'architecture, les archives et les œuvres d'art, a en effet suscité un énorme intérêt au cours des dix dernières années, non seulement de la part des universitaires, mais aussi des États membres, de la société civile et du grand public.
Au début des années 2000, la direction de la bibliothèque a été confrontée à la situation suivante: les collections patrimoniales avaient été accumulées au fil des ans, mais n'avaient pas nécessairement été correctement conservées, en raison du manque de ressources à consacrer à ces domaines. Reconnaissant le besoin urgent de prendre des mesures correctives, la bibliothèque de l'ONUG a progressivement redéployé les ressources existantes - humaines, financières et spatiales - afin d'élargir l'accès à ces précieuses collections d'archives et d'œuvres d'art et de les préserver.
Une série de mesures a été prise au fil des ans, aboutissant à une restructuration majeure de la bibliothèque en 2013, avec la création de la section dédiée à la mémoire institutionnelle, comparable à la section des services de la bibliothèque en terme d'effectifs. La mission de la Section de la mémoire institutionnelle comprend tous les aspects du cycle de vie de la mémoire institutionnelle, de la gestion des documents à la préservation des archives et à leur diffusion à la communauté internationale, tandis que la mission de la Section des services de bibliothèque est de répondre aux besoins d'information et de recherche du système des Nations Unies et de tous les autres usagés autorisés. La structure de la bibliothèque de l'ONUG est complétée par un troisième pilier: la Section de la planification stratégique, de l'évaluation des programmes et de la sensibilisation, qui comprend la gestion des activités culturelles d'une part, et de la collection d'œuvres d'art d'autre part.
Faciliter l'accès aux biens patrimoniaux dans le monde entier
Quelques mois avant la restructuration, en 2012, les projets de rénovation des salles de lecture de la bibliothèque avaient inclus le regroupement des services de référence en personne pour la Société des Nations et les Archives des Nations Unies à Genève dans ce qui était l'ancienne salle de lecture des périodiques. Baptisée d'après John D. Rockefeller Jr. pour célébrer le 85e anniversaire de sa donation à la Bibliothèque de la SDN, cette salle offre désormais des conditions de recherche optimales et un point focal unique pour les universitaires qui travaillent sur les relations internationales et la diplomatie depuis la fin du 19e siècle.
La recherche dans les archives est facilitée par un ensemble d'outils et d'instruments de recherche qui ont été développés au cours de la dernière décennie, et qui comprennent un catalogue en ligne et un guide de recherche pour la Société des Nations. Le catalogue en ligne offre une vue d'ensemble des collections accessibles au public et permet la consultation de documents numérisés. Le guide contient des informations sur les fonds et la structure des archives, des catalogues et des guides, des instruments de recherche numérisés, des bases de données et des ressources en ligne utiles, des liens vers des collections connexes et d'autres ressources.
Une augmentation de 103 % des questions de référence reçues en 2013 reflète la popularité croissante des documents d'archives. La bibliothèque de l'ONUG reconnaît la nécessité de mettre en œuvre une numérisation à grande échelle afin de fournir un accès virtuel aux nombreux éléments de ses riches collections. Des projets de numérisation ont en effet été lancés dès 2000, avec la numérisation de la collection de photos de la Société des Nations en partenariat avec l'Université de l'Indiana (États-Unis). Les documents du dernier Secrétaire général de la Société des Nations, Sean Lester, les documents de la pacifiste autrichienne Bertha von Suttner, la collection de photos sur les droits de l'homme de l'ONUG, ainsi que les documents originaux liés à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme ont été numérisés et sont disponibles dans le catalogue en ligne des archives. Les documents clés exposés dans le Musée de la Société des Nations ont été mis à la disposition d'un large public par le biais de la Bibliothèque Numérique Mondiale. En plus de ces projets à petite échelle réalisés en interne, les documents officiels publiés par les principaux organes de la Société des Nations, l'Assemblée, le Conseil et le Secrétariat sont actuellement en cours de numérisation par une société externe sur le budget de la Bibliothèque.
Les ressources nécessaires pour numériser les vastes collections à grande échelle font cependant défaut et la bibliothèque recherche des partenariats qui permettront d'accélérer le processus. De plus en plus de gouvernements et d'institutions patrimoniales expriment leur intérêt à financer la numérisation de parties des archives qui les intéressent particulièrement, et des projets ont été récemment lancés avec le gouvernement de Géorgie, le gouvernement de Lituanie et le Musée mémorial de l'Holocauste aux États-Unis. Une grande partie des archives liées à la protection des réfugiés, le "Fonds Nansen", numérisé par les Archives nationales de Norvège sera bientôt disponible en ligne, et d'autres projets sont actuellement en cours de discussion avec plusieurs partenaires potentiels.
Préserver le patrimoine
Les archives papier de la SDN et de l'ONUG sont actuellement dans un état satisfaisant, mais en raison de leur teneur en acidité, une détérioration naturelle est à prévoir. Des mesures de conservation préventive - telles que le relogement des dossiers avec du matériel non acide - sont prises en permanence pour réduire cet effet. La bibliothèque de l'ONUG emploie un relieur professionnel formé aux traitements de conservation, qui exécute les réparations les plus urgentes pour les pièces individuelles. La mise en ligne des documents permet également de les préserver de tout dommage que les consultations physiques pourraient causer.
La Bibliothèque de l'ONUG est confrontée à d'importants problèmes de stockage et de conservation de ses riches collections de matériel historique et culturel. Alors que les collections continuent de s'accroître, le bâtiment vieux de 75 ans et les problèmes d'entretien qui y sont associés posent des risques croissants pour leur conservation à long terme. Une étude des conditions de stockage a été réalisée en 2004 par un expert en conservation, suite à une inondation qui a affecté les archives de l'ONUG. Les mesures recommandées à court terme, et pouvant être effectuées en interne, ont été mises en œuvre pour protéger les documents. Quant aux recommandations à long terme, consistant à pourvoir de nouvelles installations de stockage ou d'améliorer considérablement l'existant, la bibliothèque de l'ONUG recherche activement des solutions dans le cadre du Plan Stratégique Patrimonial de l'ONUG. Ce projet, dirigé par le Directeur général, prévoit la rénovation du Palais des Nations ainsi que la modernisation et la création d'un stockage conforme aux normes internationales pour ses millions de livres, revues, archives, œuvres d'art et documentation officielle, qui en font partie intégrante.
Le plan stratégique du patrimoine devra notamment tenir compte de la collection d'œuvres d'art, dont beaucoup ont été données par les États membres dans les années 1930, au moment de la construction du Palais des Nations, et font partie intégrante de ce remarquable monument "Art déco". La collection d'œuvres d'art continue de s'agrandir, avec une dizaine d'articles donnés par les États membres des Nations Unies chaque année. Elles sont disséminées et exposées dans cet immense bâtiment, parfois comparé - par sa taille - au "Château de Versailles". La gestion de cette collection est une tâche difficile pour la Bibliothèque, car il n'y a actuellement aucune possibilité d'augmenter les ressources dans ce domaine au-delà du redéploiement d'un poste, effectué en 2013. Ce poste a été affecté à l'établissement d'un plan de gestion et d'un inventaire complet de la collection. Toutefois, comme les règles et règlements des Nations Unies stipulent que les dons ne doivent pas engendrer de frais d'entretien pour l'ONU, certains des travaux nécessaires pour la conservation ne peuvent être entrepris que suite à des dons extérieurs.
Rendre le patrimoine culturel visible grâce à des activités de sensibilisation
La Bibliothèque des Nations Unies assure la promotion de ses services dans le cadre d'une stratégie de communication. Les activités de sensibilisation augmentent la visibilité de la Bibliothèque en tant qu'institution, mais aussi en tant que mémoire institutionnelle et des biens patrimoniaux de l'Organisation. Les publics visés sont les parties prenantes internes, comme les hauts fonctionnaires des Nations Unies, les diplomates et les fonctionnaires gouvernementaux, et les parties prenantes externes, comme les universitaires, les institutions éducatives et culturelles, la société civile et enfin le grand public.
La Bibliothèque dans son ensemble, et la Section de la mémoire institutionnelle en particulier, participent à des groupes de discussion, des conférences et des associations professionnelles à Genève et au niveau international. Elle organise également des conférences et des symposiums sur différentes questions historiques ou culturelles liées au travail de la Société des Nations et des Nations Unies. Elle participe activement à la coordination et aux activités du réseau Histoire des organisations internationales (HION) basé à Genève, qui offre une plate-forme pour "l'échange d'informations entre chercheurs, archivistes et autres personnes intéressées par les travaux sur l'histoire des organisations internationales". Ces activités permettent de mieux comprendre l'environnement universitaire et les besoins actuels en matière de recherche. Les connaissances acquises sont utilisées pour déterminer des projets spéciaux et des partenariats.
Des séminaires sur la méthodologie de la recherche historique sont organisés pour des groupes d'étudiants de l'Institut de hautes études internationales et du développement, de l'Université de Genève et des écoles internationales de Suisse. Des visites du Musée de la Société des Nations sont proposées aux étudiants du secondaire et des universités du monde entier.
Le meilleur moyen de faire revivre l'histoire pour les visiteurs externes et internes à tous les niveaux est le Musée de la Société des Nations, créé en 1947 dans les locaux de la Bibliothèque.
Grâce à la collaboration avec le service des visiteurs de l'ONUG, les visites ont augmenté de façon spectaculaire. Quant au Musée, il participe à l'Association des musées genevois, et fait désormais partie du paysage culturel de la ville internationale.
En s'appuyant sur les atouts du patrimoine culturel et en développant d'autres partenariats avec des institutions culturelles, la bibliothèque s'inscrira dans une stratégie plus large actuellement mise en œuvre par l'Office des Nations unies à Genève, qui vise à démontrer comment, depuis le début du XXe siècle, les organisations internationales à Genève font une différence pour les gens du monde entier.
“L'instrument forgé à Genève, que nous transmettons à l'Organisation de demain dans l'esprit dans lequel il a été utilisé jusqu'à présent, constituera un gage pour l'avenir”, Max Petitpierre, délégué de la Suisse à la dernière Assemblée de la Société des Nations en avril 1946.
Aujourd'hui, la bibliothèque des Nations unies à Genève remplit un mandat couvrant trois objectifs clés:
- Servir de bibliothèque centrale pour l'ONUG, les institutions spécialisées et autres organisations intergouvernementales et non gouvernementales ayant leur siège à Genève, pour les missions permanentes à Genève et pour les chercheurs externes qualifiés.
- Agir, par l'intermédiaire de sa Section de la mémoire institutionnelle, en tant que dépositaire de tous les documents de l'Organisation qui ont une valeur historique ou administrative durable, y compris les archives de la Société des Nations et les documents relatifs aux mouvements pacifistes de la fin du XIXe siècle.
- Gérer et promouvoir le programme d'activités culturelles et la collection d'œuvres d'art de l'ONUG.
A travers ces mandats, la Bibliothèque vise à soutenir la vision de John D. Rockefeller, Jr. de voir la Bibliothèque "servir de centre de recherche international et d'instrument de compréhension internationale".