LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT A CLOS LES TRAVAUX DE SA SESSION DE 2020
La Conférence du désarmement, unique instance multilatérale pour les négociations sur le désarmement, a clos aujourd’hui les travaux de sa session de 2020 en adoptant son rapport annuel à l’Assemblée générale (document CD/WP.629/Rev.5). Comme à l’accoutumée, cette session annuelle s’est déroulée en trois parties, respectivement du 20 janvier au 27 mars, du 25 mai au 10 juillet et du 3 août à aujourd’hui. Elle a successivement été présidée par l’Algérie, l’Argentine, l’Australie, l’Autriche, le Bangladesh et le Bélarus, conformément au principe de rotation de la présidence – toutes les quatre semaines – suivant l’ordre alphabétique des noms en anglais des pays membres de cette instance.
Du 10 mars au 30 juin, les présidences australienne et autrichienne de la Conférence n’ont pas été en mesure de convoquer des séances plénières en raison des restrictions imposées par la réponse à la pandémie de COVID-19. Par la suite, le Secrétariat des Nations Unies a été en mesure de mettre à disposition des systèmes de téléconférence, dans la limite des ressources disponibles, afin de permettre la tenue de séances plénières sous format hybride, les délégations participant alors à la fois en personne et à distance.
L'ordre du jour adopté au début de la session comprenait sept questions de fond: cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire; prévention de la guerre nucléaire, y compris toutes les questions qui y sont liées; prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique; arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace d'utilisation de ces armes; nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive (armes radiologiques); programme global de désarmement; et transparence dans le domaine des armements.
Le 28 janvier, Mme Tatiana Valovaya, Directrice générale de l'Office des Nations Unies à Genève et Secrétaire générale de la Conférence du désarmement, a lu le message d'António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, dans lequel ce dernier soulignait que le monde était entré en 2020 avec, partout, de l’incertitude et de l’insécurité. L'un des moteurs les plus importants de ce malaise est l’atrophie des instruments, des institutions et des aspirations en matière de désarmement, faisait observer le Secrétaire général. Des instruments majeurs de contrôle des armements qui maintenaient la stabilité et créaient les conditions d'une dépendance réduite aux armes nucléaires ont été abandonnés et de nouvelles compétitions dans le domaine des armements remplissent rapidement le vide ainsi créé, ajoutait-il.
Le Secrétaire général de l’ONU indiquait, dans son message, qu’il étudiait activement ce que l'Organisation pouvait faire de plus pour contribuer à une nouvelle vision du désarmement. Il a invité les États à s’engager dans cette entreprise au cours des prochains mois. Une telle approche pourrait jeter les bases d'un nouveau consensus sur l'amélioration collective de la situation internationale. Cela permettrait également de contribuer concrètement à une revitalisation tant attendue de la Conférence et de son ordre du jour, soulignait-il, avant d’insister : il n’y a pas un instant à perdre.
Tout au long de la session, les Présidents successifs de la Conférence ont mené d’intenses consultations dans le but d’atteindre le consensus sur un programme de travail. Malgré ces efforts, la Conférence n'est une fois de plus pas parvenue, cette année, à sortir de l’impasse dans laquelle elle se trouve depuis maintenant plus de vingt ans et à recueillir un consensus sur un programme de travail.
À l’ouverture de la session, la présidence algérienne de la Conférence a néanmoins soumis un « paquet » de documents proposé par les « P6 » (les six Présidents de la Conférence pour cette année) qui comprenait un projet de décision sur la création de cinq organes subsidiaires, un projet de programme de travail pour 2020, ainsi qu’un projet de déclaration présidentielle visant à améliorer le fonctionnement de la Conférence. À l’issue des discussions informelles qui ont suivi la présentation de ce « paquet » et qui se sont poursuivies sous la présidence argentine de la Conférence (qui avait présenté une version révisée du « paquet »), le consensus n’a toutefois pu être atteint s’agissant du « paquet » proposé.
Au total, plus d’une trentaine de hauts dignitaires des pays ci-après se sont adressés à la Conférence durant cette session et plus particulièrement durant le segment de haut niveau qui s’est tenu à la fin du mois de février (Voir l'ensemble des comptes rendus des séances publiques de la Conférence) : Belgique, Lettonie, République de Corée, France, Pologne, Suède, Pays-Bas, Arabie saoudite, Espagne, Kazakhstan, Iraq, Finlande, Égypte, Cuba, Brésil, Irlande, Qatar, Inde, Bélarus, Croatie, Fédération de Russie, Royaume-Uni, Grèce, Japon, Roumanie, Estonie, Iran, Malaisie, Indonésie, Slovénie, Afrique du Sud, Venezuela et Soudan.
Durant cette session, la Conférence du désarmement a marqué le cinquantième anniversaire de l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, dont – compte tenu de la situation liée à la pandémie mondiale de coronavirus – la Dixième Conférence d’examen, qui devait se tenir ce printemps, a été reportée à une date ultérieure, dès que les circonstances le permettront, mais au plus tard en avril 2021.
La Conférence a par ailleurs débattu de l’égalité de genre et de la participation des femmes au désarmement, sur la base d’un non-document sur les femmes et le désarmement présenté par la présidence argentine de la Conférence, alors que la présidence australienne de cette instance a, elle, fait circuler un document de travail contenant une proposition visant à rendre le Règlement intérieur de la Conférence neutre du point de vue du genre. La Conférence a également tenu une discussion thématique sur les nouvelles formes d’armes de destruction massive.
La prochaine session de la Conférence se divisera comme de coutume en trois parties, se déroulant successivement du 18 janvier au 26 mars, du 10 mai au 25 juin et du 26 juillet au 10 septembre 2021. L’an prochain, la Conférence sera successivement présidée par la Belgique, le Brésil, la Bulgarie, le Cameroun, le Canada et le Chili.
Pour tout renseignement complémentaire, y compris la documentation relative aux travaux de la Conférence, veuillez consulter la page internet consacrée aux travaux de la Conférence.
DC20.021F