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Economic Perspective Crédit Suisse Conference

Michael Møller

26 septembre 2017
Conférence Perspective Crédit Suisse Économie

Discours de M. Michael Møller
Secrétaire général adjoint
Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève

« Perspectives Crédit Suisse Économie : Quelles perspectives pour la Suisse, l’Europe et le Royaume-Uni en 2018 ? »

Mardi 26 septembre 2017, à 18:15
Salle des Assemblées, Palais des Nations

Madame Carnazzi ;
Monsieur Besnard ;
Mesdames et Messieurs :

C’est un grand plaisir pour moi de vous accueillir ce soir au Palais des Nations. Depuis plus de 80 ans, les murs qui vous entourent abritent l’esprit de collaboration internationale et témoigne de ses succès. De la proclamation de l’éradication de la variole aux négociations permettant le fonctionnement des téléphones cellulaires, notre monde moderne trouve ses racines ici. Certains penseront peut-être que cette soirée n’a pas sa place dans cette salle. Je suis persuadé du contraire. En cette période de bouleversements dramatiques, l’ONU et le secteur privé sont des alliés naturels et nécessaires. Car nous sommes confrontés à des défis communs auxquels des réponses ne peuvent être trouvées que si nous faisons front commun. Je souhaite remercier le Crédit Suisse d’avoir organisé cet événement et en particulier d’avoir choisi un sujet qui met en évidence l’interdépendance croissante de nos jours.

Les perspectives économiques de la Suisse, de l’Europe et du Royaume-Uni ne dépendent pas que des conditions nationales. Des conflits proches et lointains et le changement climatique global alimentent l’incertitude économique et la migration à l’échelle planétaire. La paralysie du développement dans beaucoup de régions empêche des millions de personnes d’atteindre leurs pleins potentiels. Les empêche de devenir des innovateurs et entrepreneurs au détriment de l’économie mondiale. Les inégalités croissantes au sein et entre les états engendrent un manque de crédibilité des élites, qu’elles soient économiques ou politiques, dans tous les pays. Elles renforcent également le manque de confiance dans nos sociétés.

Devant ces enjeux mondiaux et interconnectés, il nous faut une réponse à leur mesure. Heureusement, nous avons un plan autour duquel nous pouvons unir nos forces : le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Ce cadre de développement mondial repose sur 17 objectifs dans les domaines de l’économie, du développement social et de la protection de l’environnement. Mais si les chefs d’états de 193 pays ont adopté ces Objectifs en 2015, ils n’en détiennent pas l’unique responsabilité. Celle-ci incombe à nous tous. Les Objectifs représentent le meilleur espoir pour un avenir plus sûr, juste et durable. Mais ils vont échouer si nous ne pouvons pas mobiliser le secteur privé – et surtout la finance – pour aider à les réaliser.

Pourquoi la finance ? En termes simples, ce secteur est le mieux placé pour mobiliser le capital nécessaire pour atteindre les Objectifs. La taille estimée du stock d’actif financier mondial était de 290 000 milliards de dollars en 2015. Un montant de loin supérieur aux 2 400 milliards d’investissements annuels nécessaires pour atteindre les Objectifs.

Le développement durable est non seulement un devoir mais une opportunité. Le rapport « Better Business Better World 2017 » estime que la réalisation des Objectifs créerait au moins 12 000 milliards de dollars par année en débouchés commerciaux d’ici 2030. Pour sa part, l’inaction risque de nous mener à la ruine. Elle apportera des primes d’assurances toujours plus importantes, des marchés volatiles, des catastrophes naturelles couteuses et des incertitudes politiques. Les tempêtes qui ont récemment ravagées les Caraïbes et le sud des États-Unis sont des signes avant-coureurs de telles catastrophes qui risquent d’être plus nombreuses et dangereuses dans l’avenir si la mise en place de ces Objectifs de développement durable échoue.

Face à ces réalités, de nombreuses sociétés ont déjà relevé le défi, y compris le Crédit Suisse. Votre société fut l’une des premières à rejoindre le Pacte mondial et vous avez participé aux consultations qui ont mené aux Objectifs de développement durable. Votre décision d’intégrer la responsabilité sociétale dans vos opérations a fait de vous un pionnier dans ce domaine. Je souhaite en particulier souligner vos engagements vis-à-vis du microfinancement. Avec plus de deux milliards de dollars investis dans ce domaine, vous contribuez à l’intégration de millions de personnes dans l’économie mondiale. Je souhaite également vous féliciter du fait que depuis 2010, les opérations mondiales du Crédit Suisse sont neutres en carbone.

Ici à Genève, vos activités commerciales et philanthropiques contribuent au rayonnement de la Genève internationale. Riche de la présence d’un nombre hors pair d’organisations internationales et non gouvernementales ainsi qu’un secteur privé dynamique, la Genève internationale est l’endroit idéal pour faciliter les partenariats et l’innovation. Deux éléments essentiels pour atteindre les Objectifs de développement durable. Je vous encourage à approfondir votre engagement avec la famille Onusienne et je vous assure que nous sommes prêts à faire de même.

La collaboration, bien sûr, commence par le dialogue et nous avons le privilège d’avoir parmi nous ce soir d’excellents intervenants. Je tiens à remercier les orateurs, en particulier le très honorable Sir John Major qui fera part de ses réflexions sur l’avenir de la relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Je sais qu’avec de tels participants, cette soirée sera particulièrement mémorable.

Je vous remercie et vous souhaite une merveilleuse soirée.

This speech is part of a curated selection from various official events and is posted as prepared.