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How can the Rotary contribute to the implementation of the Sustainable Development Goals ?

Michael Møller

26 avril 2016
"Comment le Rotary peut-il contribuer à la mise en œuvre des Objectifs du développement durable?"

Allocution de M. Michael Møller
Secrétaire général adjoint des Nations Unies
Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève

Prononcé au nom du Directeur général par M. David Chikvaidze,
Chef de Cabinet du Directeur général

Comment le Rotary peut-il contribuer à la mise en œuvre des Objectifs du développement durable?

L’expertise de Genève pour atteindre les ODD et le rôle des ONG

Palais des Nations, Salle IX
mardi 26 avril 2016 à 17h00


Monsieur le Représentant du Rotary International auprès de l’Office des Nations Unies à Genève,
Monsieur le Représentant permanent de la Suisse auprès de l’Office des Nations Unies à Genève,
Madame la Sous-directrice générale pour la santé de la famille, des femmes et des enfants de l’Organisation mondiale de la Santé [Ms. Flavia Bustreo],
Mesdames et Messieurs :

C’est pour moi un immense honneur d’être parmi vous cet après-midi et de m’exprimer devant vous au nom du Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, M. Michael Møller, à l’occasion de cette réunion dont le but est le suivant : explorer comment le Rotary peut contribuer à la mise en œuvre des objectifs de développement durable et à la promotion de la Genève internationale, en tant que plateforme de coopération multilatérale. Le Directeur général a le regret de vous faire part de son absence à cet évènement en raison d’un déplacement officiel et m’a demandé de vous transmettre son message.

Avant cela, j’aimerais me joindre au Directeur général afin d’exprimer ma gratitude au gouvernement suisse pour le soutien sans relâche qu’il apporte à l'Organisation des Nations Unies, mais également, aux organisations internationales, inter-gouvernementales et non-gouvernementales - y compris le Rotary - faisant ainsi de Genève, un lieu de premier choix pour la coopération internationale.

Le Directeur général aurait donc voulu vous dire les mots suivants:

« Je suis heureux d'exprimer mon soutien à cette importante réunion aujourd'hui. À peine quelques mois se sont écoulés depuis que le Rotary Club Genève International a ouvert ses portes (à Genève), et il s’est déjà imposé comme un acteur essentiel et engagé, visant à renforcer des liens entre la Genève internationale et la Genève « locale » . Le Club est sur la bonne voie, et je me réjouis de travailler avec le Rotary pour la réalisation de nos objectifs communs.

L’engagement de longue durée du Rotary en faveur des questions qui sont au cœur de l'agenda des Nations Unies est bien connu et je vous en suis reconnaissant. Grâce à son réseau de partenaires et ses ressources, les clubs du Rotary se sont appliqués à promouvoir la paix, à soutenir l'éducation, à s'engager dans la lutte contre la polio, le sida et le paludisme, à améliorer l'accès aux services médicaux essentiels, aux soins pour les femmes et les enfants, à aider les collectivités avec les systèmes d'eau et d'assainissement durable, et à favoriser le développement économique et communautaire.

Ce n’est donc pas une surprise que le Rotary s’intéresse aujourd’hui à l’agenda 2030 pour le développement durable, qui a été adopté l'année dernière par les Chefs d’Etats à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Et ce n’est pas non plus surprenant que cette discussion commence ici, à Genève, qui est une véritable plaque tournante mondiale en faveur de « la paix, des droits et du bien-être » avec un impact sur la vie de chacun et de chacune sur notre planète.

Permettez-moi tout d'abord de vous en dire un peu plus sur cet Agenda 2030 et comment la Genève internationale s'inscrit dans la mise en œuvre de ses objectifs. J'ai également quelques propositions à vous soumettre sur la façon dont les Clubs Rotary et ses membres pourraient y contribuer.

2015 a été une année décisive pour l'Organisation des Nations Unies et le programme de développement mondial. Une convergence sans précédent des intérêts et des préoccupations a conduit à la création d'une feuille de route collective pour l'humanité, à savoir l'Agenda 2030 pour le développement durable, l'Agenda d'Addis-Abeba pour le financement du développement durable, le cadre Sendai pour la prévention des catastrophes, et l'Accord climatique de Paris. Ensemble, ces nouveaux cadres stratégiques nous mettent sur une voie conduisant à un monde durable pour les générations futures. Les États membres sont parvenus à ces accords fondés sur une implication massive des citoyens et des acteurs de la société civile.

L'Agenda 2030 est une résolution de 35 pages de l'Assemblée générale de l'ONU qui contient, sous la forme de 17 objectifs et de 169 cibles, un plan visant à transformer le monde au cours des quinze prochaines années. Ce plan regroupe les trois piliers de l'ONU - la paix et la sécurité, les droits de l'Homme, et le développement - qui ont trop souvent été traités séparément au fil des années : ces piliers sont maintenant reliés et leur interdépendance est soulignée, telle une évidence.

Il s’agit d’un agenda indivisible et universel qui s’applique à tous les pays développés et en voie de développement et qui demande des solutions intégrées et horizontales.

L’Agenda 2030 est résumé en 5 points qu’on appelle les « 5 P »: la Population, la Planète, la Prospérité, la Paix et le Partenariat. Cet agenda est pour tous, pour l’ensemble de la population. Son but est de mettre un terme à la faim et à la pauvreté et de s’assurer que tous les êtres humains puissemt développer leur potentiel dans la dignité. Il s’applique à la Planète que nous devons protéger de toute dégradation afin qu’elle puisse répondre aux besoins des générations actuelles et futures. Il concerne également l’accès à la Prospérité pour tous mais également à une croissance équitable, à des emplois décents, à la sécurité de l’emploi. Il vise, en fait, à ne laisser personne sur le bord de la route quand il s’agit d’accroître nos richesses. La composante relative à la Paix est ancrée dans la prise de conscience que les sociétés connaitront toujours des conflits mais qu’une société avancée aura la capacité de résoudre un conflit de façon pacifique dans le respect de l’Etat de droit, de la justice et des droits de l’Homme. Enfin, le Partenariat implique la solidarité et la participation de tous les Etats, de toutes les parties prenantes et de tous les peuples.

Ce document de 35 pages n’a pas été produit pour être mis au fond d’un tiroir. Etant donné que 2016 est la première année de sa mise en œuvre, il doit devenir un point de référence pour toutes nos actions. C’est aux gouvernements, aux sociétés dans leur ensemble, aux différentes communautés de s’approprier cet Agenda et de le mettre en œuvre. L'accent est maintenant au niveau national et régional. À l’occasion d’un forum politique de haut niveau qui se tiendra en juillet à New York, 22 pays présenteront leur plans d’action pour la mise en œuvre des 169 cibles contenus dans l’Agenda.

Cet Agenda a d'énormes implications pour le système des Nations Unies qui a pour mission de soutenir les pays dans leurs efforts de mise en œuvre. Le système des Nations Unies se prépare à cette tâche. Pour être à la hauteur des attentes, nous devons développer des synergies autour de ces objectifs, nous devons briser les barrières entre nos organisations, nous devons réduire la fragmentation et les doubles emplois.

Soutenir la mise en œuvre de l'Agenda du développement durable est un domaine où le rôle de Genève sera crucial. La Genève internationale, dont le Rotary fait partie, est un réseau de plus de 50 entités des Nations Unies, 110 acteurs internationaux, 250 missions permanentes de plus de 170 pays ainsi que 400 acteurs de la société civile. Cela fait plus de 750 acteurs qui contribuent collectivement aux objectifs communs en les traitant sous différents angles et domaines d'expertise. Pour la Genève internationale, l'objectif 17 sur le renforcement du partenariat fait partie de son ADN même. C’est exactement pour cela que mon Bureau a lancé le Projet de changement de perception en 2014, afin de renforcer les synergies et accroître la compréhension du public, du travail accompli par les Nations Unies. Tout cela s’effectue grâce à des stratégies de communication créatives. En deux ans, le projet est devenu un réseau de 87 partenaires issus d’organisations internationales, d’ONG, d’universités, d’entités gouvernementales ainsi que du secteur privé. Il est devenu une plateforme qui collecte des informations et des exemples de bonnes pratiques, et les communique dans des formats novateurs. L'un de ces projets novateurs en 2015, a été la cartographie de l'expertise disponible à Genève dans les Objectifs du Développement Durable. [Show the mapping chart, which is also available for participants]. Cet effort a suscité des discussions et a créé de nouveaux liens entre les organisations. Il a rassemblé encore plus de partenaires lors du deuxième exercice en 2016. Ce document est maintenant un outil indispensable qui donne un aperçu de l'expertise disponible à Genève sur chacun de ces Objectifs. Je sais aussi que l'Ambassadeur Gyger a préparé un document pour montrer comment les objectifs du Rotary dans ses six domaines stratégiques, correspondent aux objectifs de développement durable. Ceci est exactement ce dont nous avons besoin à ce stade - identifier comment les objectifs concordent les uns avec les autres. Je suis particulièrement heureux que le Rotary soit un partenaire du Projet de changement de perception qui permet de tester des idées entre les différents partenaires, de développer des partenariats et des activités concrètes pour la mise en œuvre du programme de développement de 2030.

Permettez-moi de vous fournir maintenant cinq suggestions sur ce que les membres du Rotary peuvent considérer pour faire concorder leurs efforts avec l'agenda mondial :

- Tout d’abord, en tant qu’individus, en savoir davantage sur les Objectifs de Développement Durable;

- Deuxièmement, établir la meilleure façon d’assurer la concordance entre vos objectifs et ceux de l’Agenda.

- Troisièmement, l’Agenda 2030 n’est d’aucune utilité s’il n’est connu que de quelques personnes à New York, à Genève et dans différentes capitales. Cela implique qu’il soit traduit, largement diffusé et expliqué à travers le monde. L'objectif du Secrétaire général est que d'ici la fin de 2017, deux milliards de personnes connaissent cet Agenda. Voilà pourquoi le document a déjà été traduit en 50 langues et que des efforts ont été faits pour développer des outils de communication afin de sensibiliser l'opinion publique. En outre, il existe un besoin de former les militants pour qu’ils puissent expliquer l’Agenda et le rendre concret pour tout un chacun. L'objectif du Secrétaire général est d'avoir 1000 personnes formées par jour d'ici la fin 2017, soit un total de 700 000 militants, de divers horizons.

Le Rotary, avec son million 220 mille membres dans le monde entier, tous soudés par un même engagement humaniste, a un rôle important à jouer pour tenir les objectifs fixés. Le Rotary a le pouvoir de diffuser des informations et des idées, de construire des passerelles entre les gens, et de mobiliser des fonds autour des objectifs de développement durable.

- Quatrièmement, identifier des priorités au niveau local et national.

- Enfin, sur ces différentes priorités, collaborer avec les différents acteurs du système des Nations Unies ainsi que les autres partenaires. Les Nations Unies peuvent aider à identifier des opportunités pour de tels partenariats à Genève.

Je tiens maintenant à remercier tout particulièrement le Rotary Club Genève International pour l’organisation de cet évènement. Je compte sur le soutien du Rotary pour réaliser nos ambitions et traduire l’Agenda dans les faits. »

Excellences, Mesdames et Messieurs, le message du Directeur général, Monsieur Michael Møller, se termine sur cette dernière phrase. Je vous remercie pour votre aimable attention.

This speech is part of a curated selection from various official events and is posted as prepared.