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Director-General's remarks at the Lancement du volume Gustave Ador : Discours politiques et humanitaires
Lancement du volume Gustave Ador : Discours politiques et humanitaires
jeudi 15 février 2024 à 18h30
Palais Eynard, Genève
Excellences,
Mesdames et messieurs,
En tant que Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève, je suis honorée d’être présente parmi vous ce soir pour le lancement du volume Gustave Ador : Discours politiques et humanitaires. Un merveilleux hommage à un homme malheureusement trop peu connu malgré son immense influence encore perceptible aujourd’hui.
En effet, Gustave Ador a laissé un héritage exceptionnel en tant que bâtisseur de la paix, mais c’est de son rôle dans la création de la Société des Nations dont je voudrais vous parler aujourd’hui.
Après la Première Guerre mondiale, l’Europe était en ruines, et il était impératif de prévenir une nouvelle catastrophe. Sous l’impulsion du président américain Woodrow Wilson, la Société des Nations a vu le jour en février 1919. Elle était dédiée à la paix et à la résolution pacifique des conflits. Mais pourquoi Genève a-t-elle été choisie comme siège de cette organisation internationale?
La réponse réside en grande partie dans les efforts conjoints de Gustave Ador et de l’économiste William E. Rappard. Grâce à leur persévérance, Genève a été préférée à Bruxelles ou à La Haye. En mai 1920, la Suisse a rejoint cette nouvelle organisation internationale, marquant ainsi le véritable début de la Genève internationale. C’est d’ailleurs grâce à Gustave Ador que l’adhésion de la Suisse à la Société des Nations a pu se réaliser, celle-ci étant conditionnelle à la reconnaissance de la politique traditionnelle de neutralité suisse.
Le Palais Wilson, situé au bord du lac Léman, est devenu le siège de la Société des Nations. Cette institution a marqué un tournant historique majeur, car elle a été la première à fixer les cadres des relations internationales.
Mais l’ampleur de l’impact de Gustave Ador sur les affaires internationales ne s’arrête pas là. En effet, en tant que Président de la Croix Rouge, il a introduit de nombreuses initiatives dont l’influence sur le droit international humanitaire est encore perceptible de nos jours. Le meilleur exemple est, sans aucun doute, la signature, en 1925, du Protocole de Genève visant à interdire l’utilisation de gaz toxiques et d’armes bactériologiques dans les conflits armés. Il s’agit d’une importante étape dans l’évolution du droit international humanitaire, qui a ouvert le chemin à la mise en œuvre d’importantes conventions telle que la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.
Nous pouvons donc constater que Gustave Ador a joué un rôle clé dans l’évolution du droit international, du multilatéralisme et de la politique internationale dans son ensemble. Son héritage est aujourd’hui plus vivant que jamais, le Palais des Nations étant désormais occupé par l’Organisation des Nations Unies. La Société des Nations puis l’ONU ont été fondées sur la recherche de la paix. Comme l’a dit le Secrétaire général la semaine passée en annonçant ses priorités pour 2024 « La paix est notre raison d’être ». C’est la même vision que celle pour laquelle Gustave Ador s'est battu tout au long de sa vie. Pourtant, lorsque l’on regarde le paysage géopolitique mondial d’aujourd’hui, la chose qui manque le plus, c’est justement la paix.
Permettez-moi de conclure sur cet appel à la paix, la démocratie et les droits de l’homme, qui traduisent la vision qu’avait Gustave Ador des affaires internationales il y a plus d’un centenaire. Face aux défis mondiaux, que ce soit en 1919 ou en 2024, le multilatéralisme et la paix sont − et doivent être − la seule voie à suivre. Je suis sûre que Gustave Ador serait d'accord.
Je vous remercie pour votre attention.
This speech is part of a curated selection from various official events and is posted as prepared.