Aller au contenu principal

LE COMITÉ PRÉPARATOIRE DE LA TROISIÈME CONFÉRENCE SUR LA PRÉVENTION DES CATASTROPHES CONCLUT SA PREMIÈRE SESSION À GENÈVE

Communiqué de presse

Le Comité préparatoire de la troisième Conférence sur la prévention des catastrophes a conclu, cet après-midi, les travaux de sa première session qui se tenait depuis hier matin à Genève et au cours de laquelle il s'est particulièrement penché, durant deux jours, sur l'examen du cadre d'action pour la réduction du risque de catastrophe devant faire suite, pour l'après-2015, à l'actuel Cadre d'action de Hyogo.

Lors de son ouverture, hier matin, le Comité préparatoire a entendu des déclarations des Représentants permanents de la Finlande et de la Thaïlande auprès des Nations Unies à Genève, élus tous deux coprésidents de la session, ainsi que du Directeur général par intérim de l'Office des Nations Unies à Genève, M. Michael Møller, et de Mme Margareta Wahlström, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe. Des résumés de ces déclarations d'ouverture peuvent être consultés ici.

Durant cette première session, le Comité préparatoire a notamment adopté le projet de Règlement intérieur (A/CONF.224/PC(I)/L.3) pour la troisième Conférence qui se tiendra à Sendai, au Japon, du 14 au 18 mars 2015.

Avant de clore cette première session, cet après-midi, le Comité préparatoire a entendu des présentations émanant des modérateurs chargés des trois ateliers techniques qui se sont déroulés parallèlement aux séances plénières durant ces deux journées des 14 et 15 juillet et qui portaient, respectivement, sur les thèmes suivants: «indicateurs, suivi et processus d'examen du cadre de réduction des risques de catastrophe»; «les investissements dans la réduction des risques»; et «le renforcement mutuel de la réduction du risque de catastrophe, des objectifs de développement durable et du changement climatique».

Les deux Coprésidents de cette première session du Comité préparatoire, Mme Paivi Kairamo et M. Thani Thongphakdi, ont rendu compte des dialogues qu'ils ont eus avec les grands groupes durant ces deux jours.

Dans son allocution finale, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, Mme Wahlström, s'est dite encouragée par les débats de fond qui ont eu lieu pendant ces deux journées et a souligné que si des vues divergentes ont été exprimées, les États membres et les groupes de parties concernées n'en ont pas moins partagé une vision commune de ce que devrait être le prochain cadre d'action. Les États membres et les grands groupes disposent d'ores et déjà de tous les principaux éléments dont ils auront besoin pour élaborer ce cadre, a-t-elle souligné.

Achevant son débat sur le cadre d'action pour la réduction des risques de catastrophe après 2015, le Comité préparatoire a entendu, cet après-midi, des déclarations de l'Australie, du Soudan, de la Bolivie, du Pérou, de l'Angola, de Tuvalu, de l'Union africaine, du Groupe d'observation de la Terre, du 1Groupe des travailleurs et des syndicats, du Groupe des enfants et des jeunes et du Groupe des peuples autochtones.

M. Thongphakdi a fait savoir que le premier projet de cadre de réduction des risques de catastrophe pour l'après-2015 serait présenté au mois d'octobre prochain.

Des informations complémentaires concernant le Comité préparatoire et la troisième Conférence mondiale sont disponible ici.

La deuxième session du Comité préparatoire se tiendra au Palais des Nations, à Genève, les 17 et 18 novembre prochain.


Examen du cadre d'action pour la réduction du risque de catastrophe après 2015

L'Australie a mis l'accent sur l'urbanisation, la croissance économique, la croissance démographique et l'évolution du climat, considérant que le nouveau cadre d'action sur la réduction des risques devrait accroître la sensibilisation et améliorer la compréhension des risques. Pour aider les pays à mettre en œuvre le nouveau cadre, il faudra partager les outils et expériences disponibles afin d'améliorer la résilience. Les investissements privés doivent ensuite prendre en compte les risques, ce qui fait partie du développement économique durable. Les évaluations devront se faire sur la base de méthodes solides et fiables, tenant compte des capacités; le cadre d'action devra être cohérent par rapport aux autres processus en cours, notamment la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, a insisté l'Australie.

Le Soudan, qui souffre de sécheresse et d'insécurité alimentaire, a recensé les lacunes à combler et les défis à relever par le nouveau cadre d'action. De nouveaux moyens de financement et des transferts de technologies doivent permettre des progrès, de même que des indicateurs clairs et transparents. Le Soudan est favorable à des responsabilités communes et différenciées mais regrette la concurrence entre les autorités censées jouer un rôle en la matière. Le Soudan considère que les efforts doivent reposer sur des connaissances scientifiques et que les décideurs politiques doivent s'en inspirer. Le programme de développement pour l'après-2015 et la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique doivent être liés à ce nouveau cadre d'action.

La Bolivie a déclaré avoir adopté un nouveau modèle de développement, basé sur la recherche de l'harmonie entre les peuples et la Terre nourricière. La Bolivie a, selon ce paradigme, adopté une nouvelle politique visant à réduire les risques au niveau local avec la participation active des communautés. Préoccupée par la hausse du nombre de catastrophes climatiques sur la planète, qui affecte en particulier les pays en développement, la Bolivie prie les pays développés de maîtriser leurs émissions de gaz à effet de serre. Selon la Bolivie, le nouveau cadre d'action pour la réduction des risques devra renforcer la coopération internationale en fixant des objectifs tels que les transferts de technologies et de ressources financières. La délégation a exprimé l'espoir qu'un rôle trop important ne sera pas dévolu au secteur privé spéculatif, responsable de la crise économique actuelle, et que le nouveau cadre permettra de promouvoir la réflexion sur les causes de cette crise.

Le Pérou s'est dit attaché à la gestion des risques dans le cadre du développement durable. La délégation péruvienne a fait une série de recommandations à ce titre: encourager l'interaction entre la gestion des risques, le changement climatique et le développement durable; donner plus de place à la société civile; et inclure la participation et les savoirs locaux et ancestraux dans les mécanismes d'évaluation. Le Pérou recommande en outre d'impliquer davantage le secteur privé en favorisant les petites et moyennes entreprises et d'inclure la gestion des risques dans l'urbanisation et l'aménagement du territoire. Enfin, la délégation péruvienne a préconisé le renforcement de la recherche scientifique et technique pour mettre au point de nouvelles méthodologies de gestion des risques.

L'Angola a rappelé se trouver dans une région africaine particulièrement sujette aux inondations, à la sécheresse et aux conflits armés, entre autres catastrophes qui remettent en cause les progrès réalisés par les pays en matière de développement. L'Angola, qui s'est doté d'une protection civile contre les risques de catastrophe, souscrit aux éléments du Cadre d'action de Hyogo. Le Gouvernement angolais a engagé une stratégie nationale de préparation et de réaction aux catastrophes, pilotée par les autorités régionales en fonction d'un système centralisé d'alerte graduelle. Fort de son expérience dans le renforcement des capacités institutionnelles des États, l'Angola estime que cet aspect devrait figurer en bonne place dans le prochain cadre de réduction des catastrophes, au même titre que des initiatives en faveur de la formation à la prévention des catastrophes.

Tuvalu a indiqué être régulièrement victime des catastrophes naturelles, qui restent sa première préoccupation existentielle étant donné l'élévation du niveau de la mer. Cela étant, les autorités œuvrent à la préparation de la population aux situations de catastrophe avec l'aide des partenaires du développement du pays. Tuvalu est d'avis que le prochain cadre d'action devra tenir pleinement compte des risques liés au changement climatique et à la progression des émissions de gaz à effet de serre. La délégation s'est dite convaincue que la survie de l'humanité dépend de la réduction des catastrophes naturelles, ce qui suppose que chaque État membre s'attaque dès maintenant aux émissions de gaz à effet de serre.

L'Union africaine a fait remarquer que l'Afrique est durement affectée par un large éventail de catastrophes naturelles ou causées par l'homme: le continent a été affecté, depuis l'an 2000, par deux catastrophes majeures en moyenne par semaine, au détriment de millions d'Africains. Le développement du continent étant fortement compromis par cette situation, les chefs d'États africains ont adopté, en 2011, un plan d'action pour la réduction des risques de catastrophe à l'échelle continentale. Ce plan favorise la participation de toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé; il s'accompagne d'une volonté politique plus forte et a déjà permis de sensibiliser la population à l'enjeu de la préparation aux catastrophes. De plus, la cinquième plate-forme et la troisième réunion ministérielle africaines sur la réduction du risque de catastrophe se sont conclues, en mai dernier à Abuja, par l'adoption de nouveaux engagements fermes de la part des gouvernements.

Pour l'avenir, l'Union africaine préconise notamment que le cadre de réduction des risques de catastrophe tienne compte de trois éléments majeurs: les facteurs de risque et cadres institutionnels régionaux; l'intégration de la réduction du risque de catastrophe et de l'adaptation au changement climatique; et les investissements dans la réduction du risque de catastrophe. L'Afrique mise aussi sur l'intégration de la notion de résilience et des pratiques de gestion du risque dans les politiques, stratégies et plans d'investissement.

Le Groupe d'observation de la Terre a souligné les impacts des activités humaines sur le climat et les ressources naturelles. La surveillance de l'environnement a été réaffirmée par la Conférence Rio+20 et le Groupe s'est félicité de constater que de plus en plus de délégations reconnaissent l'importance de l'observation de la Terre et de la mesure de l'impact des activités humaines. Il est favorable au partenariat volontaire entre organisations non gouvernementales et gouvernements pour une information sur la Terre menée de façon coordonnée et durable. Le Groupe indique que le système GEOSS en cours de création permettra de faire le lien entre les résultats d'observation de la Terre et les initiatives lancées pour prendre des décisions pertinentes. La réduction des risques de catastrophe doit inclure les observations de la Terre et permettre un accès à temps aux ressources nécessaires pour se préparer aux catastrophes produites par l'homme ou la nature.

Le Groupe des travailleurs et des syndicats a estimé que l'approche choisie est un peu ambitieuse et a rappelé que les personnels d'intervention risquent leur vie pour sauver celle des autres. Le Groupe demande que les employeurs assument aussi leurs responsabilités en mettant en œuvre les normes fondamentales de l'Organisation internationale du travail et souhaite voir inclus ce concept clé dans les négociations de Sendai. Un des facteurs clés de la résilience est la mise en place de systèmes de protection sociale dignes de ce nom car ils ont un effet stabilisateur économique et social. Le Groupe recommande aux gouvernements de mettre fin à l'évasion fiscale pour que les services publics puissent être dûment financés.

Le Groupe enfants et jeunes est préoccupé par le fait que les enfants et les jeunes ne sont pas mentionnés dans le cadre d'action et demande l'inclusion d'objectifs clairs les concernant: participation, équité, accès aux services de base, éducation, protection des enfants, protection de l'environnement, accès aux soins de santé.

Le Groupe des peuples autochtones a rappelé que les peuples autochtones représentent plus de 370 millions de personnes réparties sur 20% des terres habitées. Plus que d'autres, ces peuples sont très vulnérables aux impacts du changement climatique, accrus par la pauvreté et la marginalisation, raison pour laquelle il faut placer l'éradication de la pauvreté parmi les objectifs du cadre d'action de réduction des risques. Il faut également renforcer la place accordée à la société civile et à la participation des peuples autochtones dans tous les organes de décision. De plus, le Groupe tire la sonnette d'alarme au sujet des conséquences de l'industrialisation, de la construction de certaines infrastructures et des activités minières sur la vulnérabilité des peuples autochtones et sur le climat.

Dialogue des coprésidents du Comité préparatoire avec les grands groupes

MME PÄIVI KAIRAMO, Coprésidente de la première session du Comité préparatoire, a indiqué que les dialogues (noués durant ces deux jours de session) avec les grands groupes ont porté sur les bonnes pratiques dans l'application du Cadre de Hyogo qui mériteraient d'être reprises dans le prochain cadre: coopération en matière scientifique et technique, initiatives pour des écoles sûres et sensibilisation des jeunes, modalités de la résilience, participation des femmes et mobilisation des savoirs traditionnels, entre autres. Il a été admis que le nouveau cadre devrait tenir pleinement compte de la participation de la société civile et être parfaitement ciblé, a-t-elle ajouté. Par ailleurs, les grands groupes ont souligné que des engagements volontaires devront être pris à l'appui de l'application du cadre, accompagnés d'un ensemble de critères relatifs à l'obligation redditionnelle.

Pour sa part, M. THANI THONGPHAKDI, Coprésident de la première session du Comité préparatoire, a noté que les grands groupes recommandent l'établissement de statistiques ventilées, l'adoption de processus inclusifs et transparents, une meilleure description des rôles respectifs des parties prenantes et le renforcement des moyens des acteurs locaux en matière de gestion des risques. Les entreprises ont demandé que les infrastructures privées et publiques soient renforcées afin de mieux résister aux catastrophes et l'on a souligné que les dépenses dans ce domaine doivent être considérées comme des investissements et non comme des charges.

Synthèse des ateliers techniques

MME MARIA PILAR CORNEJO DE GRUNAUER (Equateur) a présenté les résultats de l'atelier intitulé «Indicateurs, suivi et processus d'examen du cadre de réduction des risques de catastrophe», dont les participants ont souligné que le nouveau système de surveillance devra combler des lacunes stratégiques et être plus objectif que le système appliqué au Cadre d'action de Hyogo. Les gouvernements demandent que le cadre d'action post-2015 soit clairement lié aux objectifs du Millénaire pour le développement et au changement climatique: des groupes de travail pourraient faire la promotion du caractère convergent de ces trois objectifs mondiaux. Les indicateurs mondiaux risquent de ne pas suffisamment tenir compte des indicateurs nationaux, ont souligné les participants à l'atelier, demandant qu'ils s'adaptent aux contextes et aux politiques nationaux. Les mesures de surveillance au niveau local doivent jouer un rôle moteur dans la réduction des risques, a-t-il en outre été souligné. Une divergence de vues est apparue quant à la périodicité que devraient suivre les évaluations, certains pays pensant qu'il faut aligner les rapports avec ceux des deux autres objectifs mondiaux susmentionnés, alors que l'absence de capacités nationales était également mise en exergue. L'atelier s'est terminé sur une proposition de création de groupes de travail pour étudier ces questions, notamment celle de la définition d'indicateurs.

M. KENICHI SUGANUWA (Japon) a présenté les résultats du deuxième atelier technique portant sur «les investissements dans la réduction des risques». Les intervenants ont noté que les catastrophes puissantes peuvent compromettre les finances de certains États, a-t-il indiqué. Ils ont admis que le secteur privé doit assumer des rôles et des responsabilités spécifiques, mais ont relevé que les gouvernements ne semblent pas savoir de quelle manière obtenir la participation concrète des entreprises. Ces dernières ont proposé des pistes de collaboration associées, en particulier, au secteur de la recherche. Un entrepreneur turc a donné un exemple d'investissement particulièrement rentable dans le logement répondant aux normes antisismiques.

M. WALID ABDELNASSER (Égypte) a présenté les résultats de l'atelier technique portant sur «le renforcement mutuel de la réduction du risque de catastrophe, des objectifs de développement durable et du changement climatique». L'atelier a donné lieu à une discussion très dynamique sur la nécessité de renforcer les trois axes stratégiques que sont les objectifs du Millénaire pour le développement, le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe, a-t-il indiqué. Les participants ont estimé qu'il faudra aligner les calendriers, partager les objectifs et les indicateurs, synchroniser la périodicité des rapports, utiliser la même terminologie et inclure des références explicites au besoin de politiques cohérentes. L'atelier a d'ailleurs relevé que les initiatives nationales et régionales se sont avérées très prometteuses et qu'une planification inclusive est un des piliers les plus importants d'une mise en œuvre cohérente de ces trois axes stratégiques, sans oublier le financement et les capacités.

Conclusion

MME MARGARETA WAHLSTRÖM, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, s'est dite encouragée par les débats de fond qui ont eu lieu pendant ces deux journées consacrées à la formulation du cadre de réduction des risques de catastrophe pour l'après-2015. Mme Wahlström a souligné que si des vues divergentes ont parfois été exprimées, les États membres et les groupes de parties concernées n'en ont pas moins partagé une vision commune de ce que devrait être le prochain cadre. Elle a constaté que les États membres et les groupes disposent d'ores et déjà de tous les principaux éléments dont ils auront besoin pour élaborer le cadre.

Mme Wahlström a remercié les intervenants pour leurs contributions, qui serviront non seulement au processus de préparation de la troisième Conférence sur la réduction des risques de catastrophe, mais orienteront aussi l'action de la Stratégie internationale des Nations Unies pour la prévention des catastrophes, en 2015 et bien au-delà. La Représentante spéciale a enfin remercié le Japon, hôte de la prochaine Conférence (Sendai, mars 2015), et la Suisse, organisatrice de cette première session du Comité préparatoire.

MME PÄIVI KAIRAMO s'est félicitée de la qualité des travaux du Comité préparatoire, qui permettront sans aucun doute d'élaborer un cadre performant de réduction des risques de catastrophe. Elle a souligné que ce document devra tenir compte des différences régionales et conserver les éléments les plus utiles du Cadre d'action de Hyogo.

M. THANI THONGPHAKDI a souligné que le cadre devrait contenir un ensemble d'indicateurs et de cibles facilitant le suivi de la réalisation de ses objectifs, de même que tenir compte de l'importance des plates-formes régionales.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

M14/009F