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RÉUNION SPÉCIALE AU PALAIS DES NATIONS À L'OCCASION DE LA JOURNÉE DE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN

Communiqué de presse

L'Office des Nations Unies à Genève a tenu cet après-midi une réunion spéciale pour marquer la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, célébrée le 29 novembre tous les ans par l'Organisation des Nations Unies, conformément à la résolution 32/40 B du 2 décembre 1977.

M. Sergei Ordzhonikidze, Secrétaire général adjoint et Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture du message adressé à cette occasion par M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, qui a mis les dirigeants israélien et palestinien au défi de faire preuve d'autorité et de courage politique pour parvenir à une paix historique. La communauté internationale doit pour sa part être prête à assumer ses propres responsabilités en vue de la paix. Pour sa part, Secrétaire général assure qu'il fera tout en son pouvoir pour appuyer les efforts en vue de parvenir enfin à une paix juste et globale au Moyen-Orient, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, du cadre de Madrid, de la Feuille de route et de l'Initiative de paix arabe. M. Ban souligne la nécessité pour l'Autorité palestinienne de continuer de renforcer les institutions d'un État et de lutter contre les attentats terroristes, et pour Israël de commencer à éliminer les mesures prises dans le cadre de l'occupation.

Des déclarations ont également été faites par les représentants du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien et du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, ainsi que des représentants de la Ligue des États arabes, de l'Organisation de la Conférence islamique, du Mouvement des pays non alignés et de l'Union africaine. Une représentante des organisations non gouvernementales accréditées auprès du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a également pris la parole.

La réunion a enfin entendu un message adressé par le Président de l'autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, qui souligne notamment que «le partenaire palestinien continuera d'être un vrai partenaire de négociation et de paix, afin qu'il soit mis fin à l'occupation». «Nous avons besoin, note M. Abbas, du soutien permanent des acteurs du processus de paix» pour permettre d'établir une paix juste dans la région du Moyen-Orient, qui garantisse la liberté des Palestiniens et un avenir meilleur pour leurs enfants». M. Abbas rappelle enfin au peuple israélien que la main du peuple palestinien est toujours disposée à lui tendre un rameau d'olivier; cette main palestinienne restera tendue pour une paix juste, afin de construire un avenir sûr pour les enfants palestiniens et israéliens.

Des messages ou déclarations à l'occasion de la Journée internationale ont également été reçus de l'Émir du Qatar, le cheikh Hamad bin Khalifa Al-Thani; du Président de la Turquie, Abdullah Gül; de la Première Ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina Wajed; du Président de la Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali; ainsi que de l'Union européenne.

Déclarations

M. SERGEI ORDZHONIKIDZE, Secrétaire général adjoint, Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, a donné lecture du message transmis par M. Ban Ki-moon, dans laquelle le Secrétaire général rappelle que deux échéanciers critiques arriveront à terme en 2011. Premièrement, le Président palestinien Abbas et le Premier Ministre israélien Netanyahu se sont engagés à négocier un accord-cadre sur le statut permanent d'ici à septembre. Deuxièmement, l'Autorité palestinienne sera en bonne voie d'achever d'ici à août son programme sur deux ans dans la perspective de l'accession au statut d'État». À sa réunion de septembre 2010, le Quatuor a déclaré qu'un accord pouvait être obtenu dans le cadre du calendrier arrêté par les dirigeants eux-mêmes, et que si l'Autorité palestinienne continuait d'obtenir de bons résultats sur le plan du renforcement des institutions palestiniennes et de la prestation de services publics, elle était bien placée en vue de la création d'un État à tout moment dans un proche avenir.

Rares sont cependant les Palestiniens qui se déclarent optimistes quant à un règlement décisif, d'ici à l'année prochaine, reconnaît le Secrétaire général dans son message, ajoutant qu'en examinant la situation sur le terrain, il comprenait leur désespoir. Israël doit s'acquitter de ses responsabilités au regard du droit international et de la Feuille de route et geler toute activité de peuplement, déclare le Secrétaire général dans son message. Il est tout aussi vrai que peu d'Israéliens conservent l'espoir d'une paix prochaine; le Secrétaire général se dit sensible aux préoccupations d'Israël en matière de sécurité mais demande à tous les Israéliens d'avoir un regard nouveau sur l'apparition incontestable d'un partenaire de sécurité fiable sur le terrain, ainsi que sur l'attachement constant du Président Abbas au droit d'Israël à vivre dans la paix et la sécurité et à son refus de la violence et du terrorisme. Le Secrétaire général rappelle également à chacun la promesse de l'Initiative de paix arabe, à savoir que la solution des deux États et une paix israélo-arabe globale seraient suivies d'une normalisation des relations entre Israël et tous les pays arabes.

S'il salue les mesures prises au cours de l'année écoulée en vue d'une amélioration de la situation sur le terrain, le Secrétaire général pense néanmoins qu'il fallait en faire plus. L'Autorité palestinienne doit continuer de renforcer les institutions d'un futur État, lutter contre les attentats terroristes et empêcher toute incitation à la violence. Entre-temps, il est de l'intérêt d'Israël et de son devoir de commencer à éliminer les mesures prises dans le cadre de l'occupation, plus particulièrement celles qui ont trait aux mouvements de personnes, à l'accès et à la sécurité. Il ajoute que la situation à Gaza semble très préoccupante. Le Secrétaire général est conscient qu'Israël a modifié sa politique et approuvé un nombre important de projets de l'Organisation des Nations Unies, mais cette première étape doit être suivie de l'application intégrale de la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité. Israël doit permettre une reconstruction plus vaste du secteur civil, la libre circulation des personnes et l'exportation des marchandises, et faciliter l'exécution rapide des projets. Le Secrétaire général ajoute qu'il faut mettre un terme aux tirs de roquettes effectués à partir de Gaza. D'autres mesures essentielles comprennent un échange de prisonniers, la prolongation de l'accalmie qui règne sur le terrain et la poursuite des progrès sur le plan de la réconciliation palestinienne.

M. Ban souligne qu'il règne un consensus international général sur la nécessité de mettre fin à l'occupation qui a commencé en 1967, de prendre en compte les préoccupations fondamentales communes en matière de sécurité et d'obtenir que la question des réfugiés soit réglée et que Jérusalem devienne à l'issue des négociations la capitale des deux États. «Je mets les deux dirigeants au défi de faire preuve d'autorité et de courage politique pour parvenir à une paix historique», déclare le Secrétaire général dabs son message. La communauté internationale doit pour sa part être prête à assumer ses propres responsabilités en vue de la paix. Que l'année qui s'annonce soit celle au cours de laquelle nous parviendrons enfin à une paix juste et globale au Moyen-Orient, a souhaité le Secrétaire général en conclusion.

Un représentant du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, donnant lecture du message du Président du Comité, a rappelé qu'il y a 63 ans, l'Assemblée générale avait adopté la résolution 181 qui contenait un engagement solennel de la communauté internationale à créer deux États dans la Palestine alors sous mandat. Cette promesse de voir au Moyen-Orient deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et dans la sécurité, n'avait, à ce jour, été tenue qu'à moitié: si un État juif a vu le jour, l'État palestinien continue de se faire attendre. Les Palestiniens ne sont toujours pas libres et la moitié d'entre eux vivent sous occupation sur leur propre terre, l'autre moitié ayant en outre été dépossédée. C'est la raison pour laquelle la communauté internationale a le devoir de faciliter l'avènement d'un tel État.

Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien avait accueilli avec enthousiasme le processus de paix lancé en 1991, qui devait permettre la création d'un État palestinien viable tout en reconnaissant le droit à la sécurité et à la paix d'Israël. Malheureusement, l'État d'Israël n'a pas su s'imposer à lui-même les mesures de confiance minimale envers les Palestiniens pourtant reconnues comme nécessaires par la communauté internationale. La frustration qu'ont par conséquence ressentie les Palestiniens est donc compréhensible. Israël doit désormais lever le blocus imposé aux populations civiles de Gaza et mettre fin à l'expansion de ses colonies de peuplement, tout en respectant strictement le droit international humanitaire. La voie des négociations reste l'option stratégique à choisir; mais si le processus n'apporte pas les résultats escomptés, alors les Nations Unies pourraient être appelées à assumer un rôle d'arbitre. La communauté internationale doit se préparer à relever le défi. Faire moins serait un manquement au devoir.

Le représentant du Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a relevé que la célébration de cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien était l'occasion pour la communauté internationale de se rappeler qu'il est urgent de résoudre la question palestinienne dans une perspective juste et équitable. En dépit des efforts de relance des pourparlers de paix cette année, a-t-il regretté, les faits qui se déroulent sur le terrain laissent voir que le droit à l'autodétermination du peuple palestinien est loin d'être respecté et que les Palestiniens ne l'exercent pas. Les confiscations de terres en cours, la construction de colonies de peuplement et la construction du mur de séparation sont autant de raisons qui sapent toute tentative de voir un changement du statu quo qui a trop longtemps prévalu. Soulignant qu'une grande partie des populations des territoires occupés vivent dans la pauvreté et dépendent de l'aide humanitaire, le représentant du Comité spécial a précisé que la pauvreté sévit en particulier dans la bande de Gaza du fait du blocus israélien et dans une partie de la Cisjordanie à cause des restrictions d'accès imposées par Israël.

Le Comité spécial est préoccupé par les pertes en vies humaines et par le nombre important de blessés consécutifs aux violences, a poursuivi son représentant. Soulignant que plus de 6200 palestiniens demeurent incarcérés dans des prisons israéliennes, il a relevé que des allégations de torture et de mauvais traitements à leur égard ont aussi été évoquées. En début de mois, a-t-il rappelé, la Commission a présenté son quarante-deuxième rapport sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés et sur le Golan syrien occupé. De ce rapport, on peut retenir que la culture de l'impunité prévaut et ouvre la voie à de nombreuses violations des droits de l'homme qui sont dénoncées chaque année par le Comité spécial, qui appelle à plus d'efforts diplomatiques afin de mettre en place des mesures appropriées pour qu'Israël respecte les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, ainsi que les exigences humanitaires internationales et les droits de l'homme. Il a ajouté que ce n'est que par la voie politique, y compris par le respect des droits de l'homme, que Palestiniens et Israéliens pourront entretenir des relations de bon voisinage dans un sentiment de sécurité dans une atmosphère de paix.

Un représentant de la Ligue des États arabes, donnant lecture d'un message du Secrétaire général de la Ligue, a souligné qu'il est maintenant certain que la poursuite par Israël de sa politique de colonisation et la demande israélienne visant à ce que l'Autorité palestinienne reconnaisse Israël en tant qu'État juif entravent toute possibilité de poursuite des négociations dans le cadre d'un calendrier précis. Il n'est plus acceptable que la communauté internationale reste incapable d'assumer sa responsabilité face à cette colonisation obstinée, a-t-il ajouté. Les mesures unilatérales prises par Israël sont nulles et non avenues, a-t-il rappelé. C'est pourquoi la Ligue des États arabes demande à la communauté internationale, en particulier aux Nations Unies et à leurs institutions spécialisées, de faire preuve de responsabilité en appliquant les décisions internationales légitimes relatives au processus de paix. Le moment est venu de passer de la gestion du conflit à la prise de décision claire et réaliste.

Le Comité ministériel de l'initiative de paix arabe a entrepris de relancer les négociations de paix, mais ces efforts ont continué à se heurter à un rejet catégorique. Il a donc été décidé d'avancer une position claire qui peut être résumée de la manière suivante: premièrement, le Gouvernement israélien porte l'entière responsabilité des tergiversations au sujet des négociations directes et, étant donné la poursuite des colonisations illégales, la poursuite des négociations directes engage l'arrêt total des implantations de colonies israéliennes en territoire palestinien; deuxièmement, la position du Président Obama concernant le droit des Palestinien telle qu'exprimée devant l'Assemblée générale des Nations Unies est saluée et aujourd'hui, comme auparavant, la Ligue des États arabes est disposée à coopérer avec l'administration américaine; troisièmement, la paix avec Israël est impossible sans un retrait israélien de tous les territoires arabes occupés qui doit mener à la création d'un État palestinien souverain; enfin, la communauté internationale est appelée à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme au blocus inhumain imposé à Gaza.

Le représentant de l'Organisation de la Conférence islamique, a souligné, au nom du Secrétaire général de l'OCI, M. Ekmeleddin Ihsanoglu, que cette journée intervient à un moment où la cause palestinienne traverse une conjoncture difficile. Une situation intenable qui découle de la persistance des actes d'agression et des pratiques illégales israéliennes ainsi que l'attitude hostile du Gouvernement israélien qui se complait dans le fait accompli et refuse de se conformer aux termes de référence du processus de paix et aux principes du droit international. Dans son entêtement à imposer l'occupation, Israël a accéléré la construction de nouvelles implantations en Cisjordanie et dans Al-Qods-Est occupée. En outre, les autorités israéliennes d'occupation sont en train de mener une campagne systématique visant à occulter l'identité arabo-islamique d'Al-Qods à travers sa judaïsation, la profanation de ses sanctuaires, la falsification de son histoire et la modification de sa composition démographique. Parallèlement, Israël continue d'imposer un embargo injuste à la bande de Gaza; le maintien du blocus imposé par Israël requiert une action sérieuse de la part de la communauté internationale, pas seulement pour lever l'embargo mais aussi pour traduire les dirigeants, les officiers et les responsables de cet embargo devant la justice internationale.

L'absence d'une solution juste à la cause palestinienne, qui se trouve au cœur du conflit au Moyen-Orient, est à l'origine de la persistance de l'instabilité dans cette région, et constitue une menace à la sécurité et à la paix internationales. L'Organisation de la Conférence islamique est convaincue que pour que le processus de paix atteigne les objectifs escomptés, il faudra prendre en compte plusieurs préalables, notamment la cessation de la colonisation, qui est l'une des principales obligations que doit honorer Israël. Ce dernier doit aussi s'abstenir de toute activité unilatérale visant à imposer le fait accompli et à anticiper les résultats des négociations. Il y a lieu de rappeler ici que la solution escomptée - et qu'on voudrait durable - doit se fonder sur les résolutions de la légalité internationale, les termes de références du processus de paix lancé en avril et l'initiative arabe de paix.

Un représentant du Mouvement des pays non alignés a souligné que le Mouvement est resté ferme dans sa condamnation des dures pratiques et politiques et de l'usage excessif et disproportionné de la force dont est victime le peuple palestinien, lequel voit ses maisons et ses biens détruits et sa liberté de mouvement entravée dans le territoire palestinien occupé. Le Mouvement des pays non alignés reste grandement préoccupé par l'absence de progrès réels vers la réalisation d'une paix durable et équitable entre Israël et les Palestiniens. Clairement, le besoin est urgent de voir la communauté internationale prendre des mesures concrètes visant la réalisation de la paix. Il est impossible de ne pas tenir compte de l'effet dévastateur que la question palestinienne a sur la paix, la sécurité et la stabilité non seulement au Moyen-Orient mais dans le monde entier. Il ne devrait pas être acceptable qu'une entité impose à une autre entité et à son peuple un fait accompli pour la simple raison qu'elle possède les outils pour la subjuguer.

Le Mouvement des pays non alignés estime que la communauté internationale doit faire davantage pour manifester son soutien et son rôle collectif en faveur d'une juste résolution du conflit israélo-palestinien et faciliter la réalisation de la paix dans la région. Il réitère sa ferme opposition, basée sur une approche tant politique que légale, à la politique de colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. En outre, il est disposé à soutenir toute initiative et tout effort visant à traiter la question palestinienne – laquelle a toujours figuré au nombre des priorités de son ordre du jour.

La représentante de l'Union africaine a souligné que le Conseil exécutif de l'Union africaine avait fermement condamné les attaques criminelles perpétrées par les forces d'occupation israéliennes dans les eaux territoriales de la Palestine contre la «Flottille de la Liberté» et les militants humanitaires venus soutenir le peuple palestinien assiégé dans la bande de Gaza et lancé un appel à la communauté internationale, au Conseil de sécurité et au Quartet pour qu'ils exhortent Israël à lever immédiatement le blocus imposé à la bande de Gaza. L'Union africaine a aussi condamné fermement la décision israélienne qui appelle à l'expulsion et à la déportation des Palestiniens de leur terre, ce qui constitue une violation flagrante des droits de l'homme. Mais face à la mobilisation internationale, les autorités israéliennes sur le terrain ne semblent pas donner une quelconque importance aux préoccupations de la communauté internationale et encore moins à la légalité internationale. Les profanations des symboles religieux, y compris la destruction de mosquées, les limitations à la libre circulation des personnes, la continuation des implantations et ses conséquences néfastes sur le processus de paix sont monnaie courante en Palestine.

La représentante de l'Union africaine a souligné que les négociations israélo-palestiniennes exigent la cessation immédiate et complète des activités de création de colonies de peuplement israéliennes sur le territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem occupée. En outre, une paix juste et globale ne peut être réalisée qu'après le retrait complet d'Israël des territoires palestiniens et des États arabes occupés. L'Union africaine a demandé aux États-Unis, en tant que parrain du processus de paix, de continuer à faire pression sur Israël pour qu'il cesse immédiatement toutes formes d'activités de colonisation dans les territoires occupés de Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Elle a également lancé un appel aux autorités d'occupation israéliennes à respecter leurs obligations et à s'engager à faire progresser le processus de paix sur la base des résolutions ayant une légitimité internationale, des accords conclus et du principe de la terre contre la paix, et à mettre fin à son occupation des territoires palestiniens et arabes. La représentante a exprimé le souhait que, l'an prochain, à la même occasion, l'État palestinien indépendant et souverain sera une réalité et que le peuple palestinien jouira pleinement de ses droits. Il ne faut épargner aucun effort pour amener les deux parties à se réengager dans le processus de négociation devant aboutir à un règlement définitif du conflit au Moyen Orient.

Une représentante de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, au nom des organisations non-gouvernementales accréditées auprès du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a rappelé que les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale concernant le conflit entre Israël et la Palestine sont restées non appliquées. En outre, les nombreux pourparlers de paix, négociations, plans et propositions n'ont mené nulle part. Israël a resserré encore davantage son emprise par laquelle il tient à la gorge la population palestinienne, sans que la communauté internationale ne réponde à cela de manière appropriée. Le moment est venu de changer les choses. En 2005, le concept de «responsabilité de protéger» a été entériné lors du Sommet mondial, faisant émerger une doctrine juridique qui n'est pas sans résonance face à la situation qui est ici examinée. La capacité d'Israël de poursuivre son occupation, son blocus et ses interventions militaires serait en effet largement restreinte sans les actes ou les omissions des autres États. Il est donc crucial que la communauté internationale et les organes des Nations Unies prennent des mesures cohérentes et pratiques pour exhorter Israël à s'acquitter de ses obligations internationales en matière de droits de l'homme et à appliquer les résolutions des Nations Unies relatives au conflit israélo-palestinien.

Le représentant de la Palestine, prenant la parole au nom du Président de l'Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, a noté que depuis sa création, l'ONU n'a cessé de s'occuper du problème palestinien et que cela se vérifie à travers les nombreuses résolutions que les Nations Unies ont adoptées à ce sujet. Bien que ces résolutions ne soient pas toujours respectées ou mises en application du fait de l'intransigeance d'Israël, elles demeurent valides et constituent le socle à partir duquel justice devrait être faite au peuple palestinien; car cette justice est le préalable nécessaire pour parvenir à la paix. Depuis 1974, le Conseil national palestinien a établi que la résolution du conflit passe par la voie de la négociation et par l'établissement de deux États. «Le partenaire palestinien continuera d'être un vrai partenaire de négociation et de paix, afin qu'il soit mis fin à l'occupation», déclare M. Abbas dans son message, soulignant en outre que les négociations doivent être menées de manière juste et aboutir à la conclusion d'un accord contraignant, ce qui signifie qu'Israël ne peut prétendre imposer sa volonté aux Palestiniens. Le Président de l'Autorité palestinienne affirme l'engagement ferme et solide de la Palestine pour la conclusion d'un accord qui conduise à la création de deux États, dont l'un existe déjà, l'État d'Israël, et l'autre, qui devrait naître et être indépendant, l'État de Palestine. Ceci devrait se faire dans le respect des frontières qui existaient à la date du 4 juin 1967. Cette solution ne peut être traduite dans les faits que si sont respectés les termes des résolutions de la communauté internationale et ceux de l'Initiative de paix arabe.

La confiscation des terres, les expulsions de Palestiniens de leurs maisons, et la construction du mur de séparation doivent cesser, estime le Président de l'Autorité palestinienne. Il souligne dans son message les mesures à même de résoudre le conflit, notamment la libération des prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes, la fin du blocus de la bande de Gaza, la fin du transfert illégal de civils israéliens dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est. Il ne peut y avoir de paix durable sans le retrait israélien de tous les territoires palestiniens et arabes occupés; c'est pourquoi l'autorité palestinienne condamne toutes les actions unilatérales prises par Israël, la puissance occupante, et demandons qu'il y soit mis fin, car elles affectent tout ce que pourrait être la solution finale, et sont une tentative d'en orienter la définition. La base du conflit du Moyen-Orient, c'est l'occupation et les activités de colonisation qui l'accompagnent, et il est temps pour le monde de traiter les racines du conflit en mettant fin à l'occupation et en permettant ainsi l'indépendance de la Palestine. Cette Palestine serait, selon le vœu exprimé par le Président Obama dans sa déclaration à l'Assemblée générale de l'ONU, un État reconnu par les Nations Unies l'année suivant sa création en tant qu'État. Nous avons besoin, note M. Abbas, du soutien permanent des acteurs du processus de paix au rang desquels on trouve les efforts menés par le Président Obama, la Fédération de Russie, l'Union européenne, le Japon, la Chine, le Mouvement des pays non-alignés et l'Organisation de la Conférence islamique. Les efforts de tous ces acteurs devraient permettre d'établir une paix juste dans la région du Moyen-Orient, «une paix qui garantisse la liberté des Palestiniens et un avenir meilleur pour leurs enfants», ajoute le Président de l'Autorité palestinienne. M. Abbas renouvelle son message à l'endroit du peuple israélien en lui rappelant que la main du peuple palestinien est toujours disposée à lui tendre un rameau d'olivier, malgré les destructions et les souffrances subies. Cette main palestinienne restera tendue pour une paix juste, afin de construire un avenir sûr pour les enfants palestiniens et israéliens.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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