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Au-delà du contrôle des frontières, comment mieux intégrer les réfugiés dans leurs communautés d'accueil

Réfugiés maliens en Mauritanie (photo d'archives).
© UNICEF/Raphael Pouget
Réfugiés maliens en Mauritanie (photo d'archives).
Face au déclin de l’aide humanitaire, la communauté internationale doit se concentrer non plus sur des efforts de secours à court terme, mais plutôt sur des politiques inclusives qui soutiennent à la fois les réfugiés et les communautés d’accueil, ont plaidé cette semaine des hauts responsables onusiens.
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En 2024, 122 millions de personnes ont été déplacées de force – un chiffre qui devrait augmenter dans les années à venir, selon Bob Rae, président du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), lors d'une réunion sur cette question urgente jeudi à New York.

Alors que les mouvements de population deviennent de plus en plus complexes en raison des guerres qui touchent de manière disproportionnée les civils, des catastrophes climatiques, de la faim et de la pauvreté, 70 % des réfugiés vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Droits des réfugiés

Les réponses internationales aux flux de réfugiés sont de plus en plus politisées, d'autant plus que l'aide diminue.

Plutôt que de s'attaquer aux causes profondes de ces crises, les pays du Nord se sont concentrés sur la gestion des frontières et le contrôle des flux de réfugiés, « souvent au détriment des droits des personnes en déplacement », a déclaré Filippo Grandi, chef du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), lors de la réunion de l'ECOSOC.

Selon M. Grandi, bien que la gestion des frontières soit un aspect important de la réponse des gouvernements nationaux à la crise des réfugiés, l'accent devrait plutôt être mis sur une meilleure intégration des réfugiés au sein des communautés d'accueil.

L'inclusion des réfugiés se traduit par la liberté de circulation, l'accès aux services de base tels que les soins de santé, l'éducation, les opportunités d'emploi et des documents valides leur permettant de travailler et de contribuer.

Des représentants de Colombie et de Mauritanie ont participé à cette réunion organisée par M. Rae afin d'échanger sur les meilleures façons d'aider les réfugiés et les communautés qui les accueillent, tout en trouvant des solutions à long terme à la crise des déplacements forcés.

La Colombie et la Mauritanie accueillent toutes deux des milliers de réfugiés et ont souligné l'impact positif que ces réfugiés ont sur leurs pays.

Des réfugiés vénézuéliens se dirigent vers la ville frontalière colombienne de La Guajira.
PAHO/Karen González Abril
Des réfugiés vénézuéliens se dirigent vers la ville frontalière colombienne de La Guajira.

Statut de protection temporaire en Colombie

En 2021, la Colombie a adopté un programme de statut de protection temporaire pour les réfugiés vénézuéliens.

Aujourd'hui, 2,5 millions de Vénézuéliens en Colombie disposent de documents valides, ce qui leur donne accès aux services publics, à un emploi légal et à l'éducation.

Le statut de protection temporaire leur a non seulement permis de retrouver dignité et sécurité, mais a également aidé la Colombie à réguler les flux de réfugiés.

Les droits humains au 1er plan en Mauritanie

Depuis plus de dix ans, la Mauritanie accueille un grand nombre de réfugiés, la plupart originaires du Mali voisin.

Engagée à respecter les droits humains des réfugiés et des communautés d'accueil, la Mauritanie reconnaît les réfugiés comme des citoyens et leur garantit le droit à l'éducation, aux soins de santé, à l'emploi et à la protection juridique.

La Mauritanie s'efforce d'améliorer les moyens de subsistance des réfugiés tout en renforçant les capacités des communautés d'accueil en mettant l'accent sur le rôle des réfugiés dans le développement local.

En investissant dans la résilience des communautés d'accueil et la cohésion sociale, la Mauritanie garantit aux réfugiés et aux communautés d'accueil une vie digne.