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Les difficultés rencontrées par les peuples autochtones sont « un affront à la dignité et à la justice »

Des participants assistent à l'ouverture de la 24e session de l'Instance permanente sur les questions autochtones.
UN Photo/Loey Felipe
Les participants assistent à l'ouverture de la 24e session de l'Instance permanente sur les questions autochtones.
Trop d'autochtones sont encore exclus des décisions qui affectent directement leurs terres, leurs territoires, leurs cultures et l'avenir de leurs communautés, ont affirmé des intervenants à l'ouverture de la réunion annuelle de haut niveau de l'ONU sur les peuples autochtones.

Les peuples autochtones sont encore exclus des décisions concernant « le fondement même de notre identité, de notre survie et de notre autodétermination », a déclaré Aluki Kotierk, présidente de la 24e session de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones (UNPFII), en prenant ses fonctions.

Les travaux de la session cette année sont axés sur la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et sur la résolution des problèmes qui y sont liés, insistant particulièrement sur la nécessité d'inclure les peuples autochtones dans les processus de gouvernance.

Au cours des deux prochaines semaines, des dirigeants autochtones, des États membres, des fonctionnaires de l'ONU et des groupes de la société civile seront réunis au Siège des Nations Unies à New York, pour tenter de faire de la Déclaration une réalité.

« Nous voulons nous épanouir, sans complexe, en tant que peuples autochtones. C'est pourquoi il est d'une importance cruciale et personnelle pour les peuples autochtones que le cadre universel de protection de leurs droits, de leur dignité et de leur bien-être dans le monde entier soit pleinement mis en œuvre », a affirmé Mme Kotierk, déplorant que les progrès réalisés à ce jour restent souvent symboliques.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres (à l'écran), prononce un discours lors de l'ouverture de la 24e session de l'Instance permanente sur les questions autochtones au siège des Nations Unies.
UN Photo/Loey Felipe
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres (à l'écran), prononce un discours lors de l'ouverture de la 24e session de l'Instance permanente sur les questions autochtones au siège des Nations Unies.

Leadership autochtone

L’Instance met en exergue la manière dont les actions des États membres sur les terres autochtones ont un impact sur les peuples autochtones, alors que les décisions qui contournent les dirigeants autochtones ont trop souvent des répercussions sur leur mode de vie et leur sécurité alimentaire.  

Dans son discours d'ouverture, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a exhorté les gouvernements et les institutions à reconnaître le leadership, les droits et les besoins des peuples autochtones et à agir concrètement en ce sens.

« Les difficultés auxquelles sont confrontés les peuples autochtones du monde entier sont un affront à la dignité et à la justice », a déclaré le chef de l'ONU, partageant qu’il s’agissait d’« une source de profonde tristesse » pour lui personnellement.

« Les femmes autochtones sont confrontées à des défis particuliers, notamment des obstacles à la participation politique, aux opportunités économiques et aux services essentiels », a pointé M. Guterres.

Au cours des deux semaines que doit durer ce forum, les discussions vont se concentrer sur les principes de durabilité, d'équité et de justice sociale, tout en renforçant les systèmes de gouvernance des peuples autochtones.

« Les États membres doivent veiller à ce que les peuples autochtones soient pleinement respectés dans les processus de prise de décision, et à ce que leurs systèmes de gouvernance et leurs droits soient respectés dans tous les aspects de la politique et du gouvernement », a dit Mme Kotierk.

Des membres de communautés autochtones assistent à l'ouverture de la 24e session de l'Instance permanente sur les questions autochtones.
UN Photo/Loey Felipe
Des membres de communautés autochtones assistent à l'ouverture de la 24e session de l'Instance permanente sur les questions autochtones.

Défendre les femmes

De la persécution des femmes autochtones à l'extraction non réglementée de ressources minérales sur leurs propres terres, l'ensemble des droits humains des autochtones sont constamment bafoués.

« Ces disparités persistantes exigent une attention urgente et soutenue », a déclaré à son tour Philémon Yang, Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, lors de la séance d'ouverture.

La Présidente de l’Instance a souligné que les femmes autochtones sont des leaders culturels et des agents de changement.

« Pourtant, partout dans le monde, elles se trouvent au carrefour de la discrimination fondée sur le sexe, de la violence coloniale et de la marginalisation systémique ».

« Leur rôle ne doit pas seulement être reconnu, il doit être valorisé et respecté », a soutenu la leader inuk originaire d'Igloolik, au Nunavut.