Mort du pape François : le chef de l’ONU rend hommage au « messager de l’espoir »
Jorge Mario Bergoglio, d'Argentine, a été élu à la papauté en mars 2013, premier chef de l'Église catholique à être originaire de la région des Amériques.
« Le pape François était une voix transcendante pour la paix, la dignité humaine et la justice sociale. Il laisse derrière lui un héritage de foi, de service et de compassion pour tous, en particulier pour ceux qui sont marginalisés ou pris au piège des horreurs des conflits », a dit le chef de l’ONU dans une déclaration à la presse.
Il a souligné que « le pape François était un homme de foi pour toutes les confessions, œuvrant avec des personnes de toutes croyances et de tous horizons pour éclairer un chemin vers l'avenir ».
Les Nations Unies ont été « profondément inspirées par son engagement envers les objectifs et les idéaux de notre organisation », a-t-il ajouté.
Un émissaire de la lutte climatique
Le Secrétaire général a rappelé que lors de sa visite historique au siège des Nations Unies en 2015, le pape François avait évoqué l'idéal de l'organisation : une « famille humaine unie ».
« Son encyclique papale — Laudato Si — a largement contribué à la mobilisation mondiale qui a abouti à l'accord historique de Paris sur le changement climatique », a-t-il noté.
« Notre monde divisé et discordant sera un bien meilleur endroit si nous suivons son exemple d'unité et de compréhension mutuelle dans nos propres actions », a ajouté le chef de l'ONU, qui a offert ses plus sincères condoléances aux catholiques et à tous ceux qui, dans le monde, sont inspirés par « la vie et l'exemple extraordinaires du pape François ».
Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Philémon Yang, a également rendu hommage au pape, « un dirigeant intègre et compatissant, et un guide spirituel pour des milliards de personnes ».
Voix pour le changement
Lors de sa visite à l'ONU en septembre 2015, le pape François a prononcé un discours devant les dirigeants réunis dans la salle de l'Assemblée générale les appellant à adopter le Programme de développement durable à l'horizon 2030.
Il a appelé à une action mondiale pour protéger l'environnement et mettre fin aux souffrances des « grands groupes d'exclus ». Il a également suggéré que l'ONU pouvait être améliorée et « être le gage d'un avenir sûr et heureux pour les générations futures ».
« Le cadre juridique international des Nations Unies et de toutes ses activités, comme toute autre entreprise humaine, peut être amélioré, mais il demeure nécessaire », a-t-il déclaré.
Cinq ans plus tard, lors de la réunion virtuelle de l'Assemblée générale des Nations Unies due à la pandémie de COVID-19, le pape a déclaré que la crise était également l'occasion de repenser notre mode de vie et les systèmes qui creusent les inégalités mondiales.
Les êtres humains avant le profit
Le pape François était un fervent défenseur de l'ONU, notamment de son action humanitaire.
Il a collaboré avec les trois agences des Nations Unies basées à Rome, à savoir l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds international de développement agricole (FIDA).
Dans un message adressé à une conférence de la FAO en juin 2021, il a exprimé son inquiétude face à la montée de l'insécurité alimentaire dans le contexte de la pandémie et a appelé au développement d'une « économie circulaire » qui garantisse des ressources pour tous et favorise l'utilisation de sources d'énergie renouvelables.
« Si nous voulons nous relever de la crise qui nous ravage, nous devons développer une économie adaptée à l'humanité, non motivée principalement par le profit, mais ancrée dans le bien commun, respectueuse de l'éthique et de l'environnement », a-t-il déclaré.
Plus récemment, le pape a soutenu les efforts des Nations Unies visant à mettre fin aux troubles actuels au Soudan du Sud, où la montée des tensions politiques et militaires font craindre un retour à la guerre civile.