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Santé : les fonds publics alloués à la santé doivent augmenter de façon draconienne

Une femme dont le bébé est mort-né après un accouchement de 10 heures dort dans la maternité d'un hôpital de Sierra Leone.
© UNICEF/Olivier Asselin
Une femme dont le bébé est mort-né après un accouchement de 10 heures dort dans la maternité d'un hôpital de Sierra Leone.
Malgré une augmentation marquée de l'espérance de vie, la couverture sanitaire universelle stagne dans toutes les régions du monde, tandis que les inégalités en matière de santé se creusent, selon un nouveau rapport, dans lequel le chef de l'ONU appelle les États à renforcer les systèmes de santé.

Dans un rapport sur la vie saine et le bien-être, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a appelé les États à assurer une couverture universelle des services de santé essentiels, y compris les services de santé sexuelle et génésique, tout au long de la vie.

« La couverture sanitaire universelle est possible même dans les pays relativement pauvres et peut avoir des effets bénéfiques durables sur la santé de la population et la croissance économique. Pour que cela soit possible, les fonds publics nationaux alloués à la santé doivent augmenter de façon spectaculaire », souligne le texte.

Lancé à l'occasion de la 58e session de la Commission de la population et du développement, qui se tient du 7 au 11 avril au Siège de l’ONU à New York, le rapport prône une approche sanitaire fondée « sur le cycle de vie » : investissements en pédiatrie, adoption d'habitudes saines à l'adolescence et accès continu aux soins préventifs et thérapeutiques pour un vieillissement en bonne santé.
 

L'agence des Nations Unies pour la santé, l'OMS, encourage les adolescents à faire plus d'exercice.
Unsplash/Paul Proshin
L'agence des Nations Unies pour la santé, l'OMS, encourage les adolescents à faire plus d'exercice.

Inégalités croissantes et augmentation des dépenses 

Depuis 2000, l'espérance de vie a augmenté de plus de 10 ans en Afrique et de plus de 9 ans en Asie du Sud, les cas de VIH ont diminué de 50 % et la mortalité des enfants de moins de cinq ans, le tabagisme et les accidents de la route ont été réduits.

Toutefois, les progrès réalisés au cours des dix dernières années sont beaucoup moins encourageants, avec une stagnation de la mortalité maternelle, un ralentissement des progrès en matière de mortalité des enfants de moins de cinq ans et une augmentation des taux d'obésité, de diabète, de démence et de troubles mentaux.

En outre, la couverture sanitaire universelle a stagné dans le monde entier, tandis que les inégalités en matière de santé et les dépenses de santé catastrophiques (lorsque les dépenses de santé à la charge d'un ménage représentent 40 % ou plus de sa capacité à payer) se sont accrues.

De plus, les récentes urgences sanitaires (y compris le COVID-19) ont mis en évidence la fragilité de la capacité de réaction en matière de santé.

Un enfant reçoit un vaccin contre la polio en Syrie.
© UNICEF/Delil Souleiman
Un enfant reçoit un vaccin contre la polio en Syrie.

Le sous-investissement, une menace pour la santé publique et la vie

Le rapport souligne que le sous-investissement contribue à une morbidité inutile et à une mortalité prématurée.

Le chef de l’ONU exhorte ainsi les gouvernements à augmenter les allocations financières publiques nationales pour la santé et à accélérer le recrutement et la fidélisation de travailleurs de la santé qualifiés, grâce à des salaires compétitifs.

À cet égard, le texte souligne que près de 50 % du personnel de santé mondial ne dessert actuellement que plus de 20 % de la population mondiale.

Il appelle à une augmentation du nombre de sages-femmes pour aider les mères et les enfants et de travailleurs qualifiés pour traiter les troubles mentaux, ainsi qu'à la formation d'agents de santé communautaires pour agir en tant que « premiers intervenants » dans les situations d'urgence sanitaire.

Il encourage également les gouvernements à promouvoir l'innovation technologique et à tirer parti des améliorations en matière de diagnostic et de numérisation, y compris la télémédecine.

Les politiques utiles pour la maîtrise des coûts comprennent l'utilisation de médicaments génériques, la réglementation des prix, l'efficacité des achats, la réduction des déchets et la prévention de la fraude.