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Mali : un expert déplore le « régime de la terreur » imposé par des groupes extrémistes violents

Un soldat patrouille dans la ville de Ménaka, au nord du Mali.
© MINUSMA/Harandane Dicko
A soldier patrols the town of Ménaka in the north of Mali.
L’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali s’est inquiété, vendredi, de l’aggravation de la « crise multidimensionnelle » dans ce pays du Sahel, qui a « des conséquences graves pour la population civile et la stabilité du pays et de la région ».

Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Eduardo Gonzalez s’est préoccupé des attaques menées par des groupes extrémistes violents, tels que le JNIM, l’État islamique – Province du Sahel (anciennement connu sous le nom d’État islamique du Grand Sahara, EIGS) et d’autres groupes similaires.

Ces groupes ont imposé « des sièges contre des villages », ayant conduit à « un régime de terreur à travers des meurtres, enlèvements, violences sexuelles, châtiments corporels ».

Exécutions extrajudiciaires

« Des menaces sont ainsi proférées contre des populations civiles », a déclaré M. Gonzalez, déplorant également la destruction ou le pillage des biens à caractère civil tels que le bétail et les champs partout où ils sont en mesure d’exercer un contrôle.

Le retrait de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et la poursuite apparente d’une solution militaire au conflit dans le Nord ont entraîné une intensification des affrontements avec les groupes armés anciennement signataires de l’Accord et maintenant regroupés et rebaptisés Front pour la libération de l’Azawad.

Sur le terrain, des rapports crédibles indiquent également que les forces de sécurité maliennes et leurs « partenaires étrangers » (communément appelés « Wagner ») ont participé à de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire. Ils sont accusés « d’exécutions extrajudiciaires, de destructions de biens, de déplacements forcés et des attaques aériennes indiscriminées qui ont fait de nombreuses victimes civiles ».

Rétrécissement de l’espace civique

Ces développements interviennent aussi dans un contexte politique où l’espace civique « se rétrécit » avec des mesures limitant les libertés d’expression, d’association et de manifestation pacifique.

Des dirigeants politiques restent emprisonnés, détenus au secret pendant plusieurs semaines ou des mois, et parfois soumis à la torture et d’autres mauvais traitements.

Pour l’expert, difficile de parler d’espace civique ouvert « dans un contexte où des acteurs de la société civile, des journalistes ou des défenseurs des droits humains sont arrêtés ou vivent sous la menace permanente d’être arrêtés et placées en détention et où des organisations de la société civile dissoutes ».

Des lueurs d’espoir existent toutefois a noté Eduardo Gonzalez, citant notamment « l’annonce par les autorités maliennes d’une voie vers les élections ». 

« Cependant, un processus électoral ne pourrait être efficace et crédible qu’à condition que la participation civique soit possible, que la participation politique active se fasse librement et sans crainte de conséquences négatives », a tempéré l’Expert indépendant de l’ONU.

NOTE :

Les Rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.