Fil d'Ariane
S'adapter ou disparaître : l'ONU appelle à une action urgente lors du sommet sur le climat COP29
Dans son Rapport sur l'écart d'adaptation 2024 : contre vents et marées (Adaptation Gap Report 2024: Come Hell and High Water), le PNUE prévient que les communautés vulnérables subissent déjà le poids des impacts du changement climatique à travers les conditions météorologiques extrêmes et les catastrophes.
Les populations, leurs moyens de subsistance et la nature dont elles dépendent sont réellement menacés par les conséquences du changement climatique
« Le changement climatique dévaste déjà les communautés du monde entier, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables. Des tempêtes violentes aplatissent les maisons, des incendies anéantissent les forêts, et la dégradation des terres et la sécheresse dégradent les paysages », a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE.
« Les populations, leurs moyens de subsistance et la nature dont elles dépendent sont réellement menacés par les conséquences du changement climatique. Si nous n’agissons pas, c'est un aperçu de ce que nous réserve l’avenir et la raison pour laquelle il n’y a tout simplement aucune excuse pour que le monde ne prenne pas au sérieux l’adaptation, dès maintenant », a-t-elle ajouté.
Le PNUE souligne que sans action immédiate, le monde dépassera probablement bientôt 1,5°C de réchauffement et pourrait même atteindre une augmentation catastrophique de 2,6 à 3,1°C par rapport aux niveaux préindustriels d’ici la fin du siècle.
La 29e session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), qui débutera le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, accueillera des délégations venues des quatre coins du monde se joindre à de hauts responsables de l’ONU, de la société civile et d’autres secteurs clés pour mesurer les progrès et négocier les meilleurs moyens de lutter contre le changement climatique.
Nouvel objectif commun
Le rapport souligne l’écart grandissant entre les fonds nécessaires à l’adaptation (les ajustements nécessaires pour ralentir le rythme du réchauffement climatique) et les niveaux actuels d’investissement public.
Alors que le financement international de l’adaptation pour les pays en développement a atteint 28 milliards de dollars en 2022, il reste bien en deçà des besoins, les estimations suggérant qu’entre 187 et 359 milliards de dollars par an seront nécessaires pour combler le déficit de financement de l’adaptation.
Dans ce contexte, le PNUE appelle à un « nouvel objectif collectif quantifié » pour le financement climatique lors de la COP29 et à l’inclusion de composantes d’adaptation plus fortes dans sa prochaine série d’engagements climatiques prévue au début de l’année prochaine avant la COP30 à Belém, au Brésil.
Changer d'orientation
Parallèlement, le rapport exhorte les pays à prendre des engagements substantiels lors de la COP29 et au-delà, notamment en matière d'augmentation du financement et de changement de la nature du financement de l'adaptation, qu'il s'agisse d'initiatives à court terme basées sur des projets ou d'investissements stratégiques.
Cela contribuerait à améliorer la résilience à long terme, en particulier pour les régions vulnérables les plus touchées par le changement climatique.
Le PNUE suggère des « facteurs habilitants » qui pourraient débloquer des financements des secteurs public et privé, tels que la création de fonds et de mécanismes de financement, la planification budgétaire climatique et l'étiquetage du budget climatique, ainsi que la planification des investissements pour l'adaptation.
Soutenir les innovations
Le rapport souligne également le rôle des banques multilatérales de développement dans l'augmentation du financement et le soutien de solutions financières innovantes.
Pour le secteur privé, le PNUE plaide en faveur de mécanismes de réduction des risques, afin d'attirer davantage d'investissements dans l'adaptation.
Le financement à lui seul n'est pas suffisant, ajoute le PNUE, appelant les nations à accroître le renforcement des capacités et les transferts de technologie pour améliorer les efforts d'adaptation dans les domaines clés de l'eau, de l'alimentation et de l'agriculture
L'année 2024 en passe de devenir l'année la plus chaude
L'année 2024 est en passe de devenir l'année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne mondiale à la surface encore plus élevée qu'en 2023, selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
L’analyse de la température mondiale de l’OMM couvre la période de janvier à septembre 2024 et s’appuie sur six ensembles de données internationaux pour fournir une évaluation consolidée de la température. L’OMM a fourni ces informations au Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avant la COP29.
« L’humanité brûle la planète et en paie le prix », a réagi M. Guterres.
Les services climatologiques au service de l’action climatique
Alors que les effets du changement climatique s’intensifient, le besoin de services climatologiques à l’appui de l’atténuation, de l’adaptation et du renforcement de la résilience n’a jamais été aussi grand, a affirmé l'OMM.
Ces cinq dernières années, des progrès ont été réalisés pour ce qui concerne la mise à disposition des informations sur le climat aux fins de la prise de décisions. Néanmoins, selon un nouveau rapport sur l’état des services climatologiques, élaboré par plusieurs organismes sous la direction de l’OMM, des lacunes importantes subsistent et les investissements sont loin de répondre aux besoins.
Selon ce rapport, en 2024, un tiers des Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) fournissent des services climatologiques « essentiels » et près d’un tiers des services « avancés » ou « complets ». Les pays d’Asie et d’Afrique, en particulier, ont beaucoup amélioré leurs capacités grâce à un financement ciblé de l’adaptation.
« Dans notre cheminement sur la voie du développement durable, nous devons redoubler d’efforts pour transformer la science du climat et les données associées en services exploitables, pour rendre les services climatologiques plus accessibles et pour les utiliser plus efficacement », a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo. « Alors que nous sommes confrontés à des défis environnementaux inédits, il n’a jamais été aussi crucial de recueillir, de diffuser et d’utiliser des informations sur le climat favorisant l’action climatique ».