Fil d'Ariane
L’offensive israélienne dans le nord de Gaza empêche la population d’accéder aux biens essentiels à sa survie
L’offensive israélienne empêche les Palestiniens d’accéder aux biens essentiels à leur survie, notamment à l’eau. Les travailleurs humanitaires ne peuvent pas faire leur travail en toute sécurité et le manque d’accès et l’insécurité les empêchent d’atteindre les personnes dans le besoin.
« Comme les dirigeants de l’ONU et des organisations humanitaires [le Comité permanent inter-organisations] l’ont déclaré il y a une semaine, l’ensemble de la population du nord de Gaza court un risque imminent de mourir de maladie, de famine et de violence », a dit une porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Stéphanie Tremblay, lors d’un point de presse.
« Les Palestiniens n’ont aucune protection alors que les bombardements se poursuivent », a-t-elle ajouté.
Ce jeudi, les personnes qui se trouvent dans certaines parties du nord de Gaza ont reçu une nouvelle fois l’ordre de partir par les autorités israéliennes. Selon les premières estimations des partenaires sur le terrain, quelque 14.000 Palestiniens déplacés dans cette zone se trouvent dans des abris et d'autres sites, dont trois centres collectifs de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), un autre centre collectif et six sites de fortune.
Evacuations médicales
Malgré la poursuite des hostilités, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires ont procédé mercredi à la plus grande évacuation médicale de Gaza depuis octobre de l'année dernière.
90 patients ont été évacués, dont 38 enfants. Plus de trois douzaines de patients évacués souffrent de cancer et une douzaine sont gravement blessés. Avec leurs accompagnants, les patients ont été transférés aux Émirats arabes unis et également en Roumanie.
Avant l'évacuation, l'OMS avait transféré 16 patients et 20 soignants du nord de Gaza au complexe médical Nasser dans le sud de Gaza. L'OMS a appelé une fois de plus à la mise en place de couloirs d'évacuation et à l'utilisation de tous les itinéraires possibles pour le transfert rapide de tous les patients qui ont besoin de soins spécialisés.
Kits de santé reproductive
De son côté, l’Agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive (UNFPA) a indiqué que 40 camions de l’agence, chargés de fournitures médicales, d’hygiène et de santé reproductive, attendent aux frontières de l’Égypte et de la Jordanie, pour entrer à Gaza.
Les camions contiennent plus de 360 kits de santé reproductive qui comprennent des médicaments et des fournitures pour des accouchements sans risque et des soins obstétriques d’urgence – ainsi que des médicaments, des tentes médicales, des kits post-partum et des fournitures d’hygiène et sanitaires. Depuis le début du mois d’octobre, l’UNFPA indique que seuls 16 camions transportant les fournitures de l’agence ont pu entrer à Gaza.
Pour sa part, la Coordonnatrice principale des Nations Unies pour l’aide humanitaire et la reconstruction à Gaza, Sigrid Kaag, a rencontré le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, et d’autres responsables pour discuter de la situation humanitaire dramatique à Gaza, pour coordonner les efforts de reconstruction et les efforts pour que l’Autorité palestinienne reprenne ses responsabilités à Gaza.
Elle a également rencontré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, pour discuter de la mise en œuvre de la résolution 2720 du Conseil de sécurité. Elle a évoqué les mesures qui nécessitent une mise en œuvre urgente pour faire face à la situation humanitaire dramatique à Gaza et a souligné la position de l’ONU concernant l’UNRWA.
Des Casques bleus de la FINUL blessés au Liban
Au Liban, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes aériennes à travers le Liban, notamment dans le sud, à Saïda, dans la Bekaa, au Mont Liban et à Beyrouth, faisant de nombreuses victimes, a souligné la porte-parole du Secrétaire général de l’ONU
La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a indiqué également que les opérations de l’armée israélienne dans le sud du Liban se sont poursuivies, impliquant des affrontements avec le Hezbollah. Pendant ce temps, le Hezbollah a lancé plusieurs drones et roquettes sur Israël.
« L'impact croissant sur les civils est très préoccupant et nous condamnons la perte de vies civiles. Les parties au conflit doivent respecter le droit international et protéger les civils et les infrastructures civiles », a dit la porte-parole. « Les hostilités continuent de mettre en danger nos soldats de la paix ».
La FINUL a déclaré jeudi qu'un convoi transportant des soldats de la paix nouvellement arrivés au sud du Liban passait par Saïda, lorsqu'une frappe de drone s'est produite à proximité.
Cinq soldats de la paix ont été légèrement blessés et soignés sur place par la Croix-Rouge libanaise. L'armée libanaise a également confirmé que trois de ses soldats au poste de contrôle voisin ont été blessés.
« Nous rappelons une fois de plus à tous les acteurs de garantir la sécurité du personnel de l'ONU et des soldats de la paix », a dit la porte-parole. « Nous exhortons les parties à cesser immédiatement la violence. Nous continuons de soutenir les efforts en vue d'un cessez-le-feu et d'une solution diplomatique ».
Réponse humanitaire
En ce qui concerne nos efforts humanitaires au Liban, l’ONU continue de soutenir la réponse humanitaire dans le pays.
Ce jeudi, un convoi a livré une aide essentielle, notamment de la nourriture, de l'eau et des kits d'hiver, à plus de 4.000 personnes dans neuf abris collectifs de la ville de Deir Al Ahmar, dans le gouvernorat de Baalbeck-Hermel.
L’OCHA affirme que les frappes aériennes et les ordres d'évacuation en cours continuent d'aggraver la crise humanitaire dans le pays et de laisser les gens dans un état de peur constant.
Depuis la récente escalade des hostilités le 23 septembre et jusqu'au 4 novembre, l’OCHA rapporte que l'armée israélienne a émis des ordres d'évacuation pour plus de 160 villages et plus de 130 bâtiments dans les régions touchées par le conflit au Liban.
Près de 30.000 personnes déplacées se trouvent désormais dans le gouvernorat de Baalbeck et nombre d'entre elles ont été contraintes de déménager plusieurs fois cette semaine. Les abris collectifs sont surchargés, 85 % d'entre eux fonctionnant à pleine capacité.