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Les États-Unis opposent leur veto à une résolution du Conseil de sécurité sur Gaza

Alors que le conflit continue à Gaza et au Liban, les États-Unis ont opposé mercredi leur veto à la dernière résolution sur Gaza au Conseil de sécurité de l'ONU à New York, qui exigeait un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent ainsi que la libération de tous les otages et un accès humanitaire complet pour les civils.
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Le texte de la résolution présenté par les 10 membres non-permanents du Conseil de sécurité a reçu 14 votes pour et un vote contre (Etats-Unis). Les Etats-Unis étant membre permanent du Conseil avec droit de veto, le projet de résolution a donc été rejeté.

Le Représentant suppléant des États-Unis auprès des Nations Unies, Robert Wood, a expliqué la position de son pays. Il a déclaré que les Etats-Unis ont travaillé pendant des semaines pour éviter ce résultat.

« Nous avons clairement indiqué tout au long des négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne libérerait pas les otages », a-t-il dit. « Cette résolution a abandonné cette nécessité. Pour cette raison, les Etats-Unis ne pouvaient pas la soutenir ».

La résolution aurait envoyé un message dangereux au Hamas, lui faisant comprendre qu'il n'était pas nécessaire de revenir à la table des négociations, a-t-il ajouté.

Il est temps que cette guerre prenne fin et que les otages soient libérés. Dans l'immédiat, les États-Unis ont clairement fait savoir à Israël qu'il devait intensifier l'aide à Gaza, a déclaré M. Wood, ajoutant que la diplomatie américaine continuerait à veiller à l'amélioration des conditions sur le terrain.

Selon lui, malgré les propositions américaines tout au long du processus, certains membres du Conseil ont continué à semer la discorde.

Au nord de Gaza, des conditions de plus en plus difficiles

Sur le terrain, des agences des Nations Unies ont alerté mercredi que depuis plus de 40 jours, les personnes assiégées dans le gouvernorat de Gaza Nord sont confrontées à des conditions de survie de plus en plus difficiles, relevant que toutes les tentatives de missions d’aide pour les habitants du nord de Gaza ont été refusées ou entravées.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), en raison de telles restrictions, les boulangeries et les cuisines ont fermé, le soutien nutritionnel a été suspendu et le ravitaillement en eau et les installations sanitaires restent limités.

Depuis le début du mois de novembre, 85 % de la quarantaine de demandes de coordination pour des missions humanitaires dans le gouvernorat de Gaza Nord ont été soit refusées (17), soit entravées (18). Dans le même temps, seules trois missions ont été facilitées.

Plus précisément, 31 de ces 41 demandes concernaient les zones assiégées de Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahya, et toutes les tentatives, sauf quatre, ont été rejetées au cours de cette période. « Ces quatre tentatives ont été sérieusement entravées et n’ont pu atteindre que des objectifs limités », a précisé l’OCHA.

Une réduction de 50% de l'aide apportée à Gaza, déchirée par la guerre, en février, a entraîné une forte augmentation de la malnutrition, de la faim et de la famine.
© UNRWA
Une réduction de 50% de l'aide apportée à Gaza, déchirée par la guerre, en février, a entraîné une forte augmentation de la malnutrition, de la faim et de la famine.

Le traitement des enfants souffrant de malnutrition aiguë suspendu

De plus, toutes les activités des partenaires du groupe sectoriel Nutrition restent suspendues, y compris le traitement des enfants souffrant de malnutrition aiguë, ainsi que l’alimentation complémentaire pour les enfants et les femmes enceintes et allaitantes.

Dans une déclaration vidéo publiée le 15 novembre et dans une mise à jour ultérieure fournie le 18 novembre, le directeur de l’hôpital Kamal Adwan a averti que des signes de famine sont enregistrés dans le nord de Gaza, avec des enfants et des adultes souffrant de malnutrition aiguë arrivant à l’hôpital et quatre enfants se trouvant actuellement dans des conditions critiques dans l’établissement.

D’une manière générale, les opérations humanitaires dans la bande de Gaza ont continué d’être considérablement entravées par les restrictions d’accès en cours, ce qui a fortement limité la livraison de nourriture, d’aide médicale et de carburant et a exacerbé des conditions humanitaires déjà désastreuses.

Entre le 1er et le 18 novembre, sur les 319 mouvements d’aide prévus dans l’enclave palestiniennes et coordonnés avec les autorités israéliennes, 40 % (132) ont été facilités, plus de 30 % (105) ont été refusés, 15 % (51) ont été entravés et 10 % (31) ont été annulés en raison de problèmes logistiques et de sécurité.

Distribution de pains aux habitants de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.
© UNRWA
Distribution de pains aux habitants de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.

Les vivres déchargés à un point de contrôle militaire israélien

Dans le nord de Gaza, où l’on continue de signaler des incidents faisant de nombreuses victimes et des bombardements, l’accès aux hôpitaux Kamal Adwan, Al Awda et indonésien reste très limité en raison d’une grave pénurie de fournitures médicales, de carburant et d’unités de sang. Selon l’OCHA, les autorités israéliennes continuent de bloquer toutes les tentatives de déploiement d’une équipe médicale internationale d’urgence (EMT) par le Groupement Santé afin d’augmenter les capacités.

Entre le 1er octobre et le 17 novembre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires ont planifié 10 missions à l’hôpital Kamal Adwan, mais n’ont été autorisés à s’y rendre qu’à cinq reprises, dans des conditions restrictives.

Alors que la mission menée par l’OMS devait également livrer de la nourriture et des fournitures médicales à Kamal Adwan, les forces israéliennes ont contraint les travailleurs humanitaires à décharger la nourriture à un point de contrôle militaire israélien, avant d’atteindre les patients et le personnel médical de l’hôpital, et seule une partie des fournitures médicales a pu être remise à l’établissement, selon le directeur de l’hôpital, le Dr Husam Abu Safiyeh, et le groupe sectoriel Santé.

L’hôpital Kamal Adwan toujours ciblé

Dans la soirée du 18 novembre, le directeur de Kamal Adwan a signalé que l’établissement avait de nouveau été touché, des éclats d’obus ayant atteint le personnel de l’unité de soins intensifs. Dans le cadre d’une mission distincte, le Comité internationale de la Croix rouge (CICR) et le Croissant-Rouge palestinien ont atteint l’hôpital Al Awda à Jabaliya, où ils ont livré du carburant et des fournitures médicales, et transféré 15 patients à l’hôpital Al Shifa.

Les autorités israéliennes ont toutefois bloqué l’approvisionnement en eau et en nourriture de l’établissement. Dans une déclaration, l’Association communautaire et de santé d’Al Awda a averti que l’hôpital Al Awda ne fonctionnait que quatre heures par jour pour continuer à fournir des services de santé essentiels malgré la grave pénurie de carburant et qu’il avait un besoin urgent de nourriture, d’eau, d’unités de sang et de fournitures d’oxygène.