Fil d'Ariane
L’ONU appelle à cesser l’escalade après des frappes israéliennes en Iran et s’alarme de la situation dans le nord de Gaza
Le porte-parole du chef de l’ONU, Stéphane Dujarric, a déclaré dans un communiqué qu’António Guterres était « profondément alarmé » par l’escalade continue dans la région.
« Tous les actes d’escalade sont condamnables et doivent cesser », peut-on lire dans le communiqué.
Le Secrétaire général a réitéré son appel urgent à toutes les parties pour qu’elles cessent toutes les actions militaires, y compris à Gaza et au Liban, et qu’elles déploient tous les efforts possibles pour empêcher une guerre régionale totale. Il a également appelé à un retour à la diplomatie.
Selon les médias, des explosions ont été entendues dans et près de la capitale iranienne, Téhéran, vers 2h15, heure locale, suivies d’une annonce par l’armée israélienne selon laquelle elle avait mené des frappes sur des cibles militaires dans le pays.
Les frappes auraient pris fin environ quatre heures plus tard. L’armée iranienne a déclaré que quatre de ses soldats avaient été tués lors des frappes dans la nuit.
« Toute la population du nord de Gaza risque de mourir »
De son côté, la plus haute responsable humanitaire de l’ONU a averti samedi que toute la population du nord de Gaza risquait de mourir, appelant à un arrêt immédiat du « mépris flagrant » des règles de la guerre par l'armée israélienne.
« Ce que font les forces israéliennes dans le nord de Gaza assiégé ne peut pas continuer », a déclaré Joyce Msuya, Secrétaire générale adjointe par intérim aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence de l’ONU, dans un communiqué.
Des hôpitaux ont été touchés, des professionnels de la santé arrêtés et des secouristes empêchés de secourir les personnes coincées sous les décombres, a-t-elle noté.
« Des abris ont été vidés et incendiés… des familles ont été séparées et des hommes et des garçons emmenés par camions entiers », a-t-elle ajouté.
Selon des rapports, des centaines de Palestiniens ont été tués depuis que les forces de sécurité israéliennes ont renouvelé leur offensive dans le nord de Gaza au début du mois. Des dizaines de milliers de personnes ont été à nouveau déplacées.
« Toute la population du nord de Gaza risque de mourir », a averti Mme Msuya. « Un tel mépris flagrant pour les principes fondamentaux de l’humanité et pour les lois de la guerre doit cesser ».
Le siège d’un hôpital clé prend fin « au prix fort »
Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également exprimé sa profonde inquiétude face à la situation, soulignant les graves répercussions sur les soins de santé.
Dans un message sur le réseau social X, le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a qualifié la situation de « catastrophique ».
« Des opérations militaires intensives se déroulent autour et dans les établissements de santé et une pénurie critique de fournitures médicales, aggravée par un accès extrêmement limité, privent les gens de soins vitaux », a-t-il déclaré.
Il a également noté que le ministère de la Santé de Gaza a informé l’OMS que le siège de l’hôpital Kamal Adwan – l’un des derniers hôpitaux minimalement fonctionnels dans le nord – a pris fin, « mais qu’il a coûté cher ».
Après la détention de 44 membres du personnel masculin, seules les femmes, le directeur de l’hôpital et un médecin masculin restent pour s’occuper de près de 200 patients ayant désespérément besoin de soins médicaux.
Protéger les hôpitaux
Les informations selon lesquelles des installations hospitalières et des fournitures médicales ont été endommagées ou détruites pendant le siège sont déplorables, a déclaré M. Tedros.
« L’ensemble du système de santé de Gaza est attaqué depuis plus d’un an. L’OMS ne saurait trop insister sur le fait que les hôpitaux doivent être protégés des conflits à tout moment. Toute attaque contre des établissements de santé constitue une violation du droit international humanitaire », a-t-il dit.
Il a ajouté que la seule façon de préserver « ce qui reste du système de santé en déclin de Gaza » est de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. « Des vies en dépendent ! » a-t-il souligné.