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République centrafricaine : malgré des progrès, le risque d’un retour en arrière demeure, selon l’envoyée de l’ONU

L’envoyée de l’ONU en République centrafricaine, a fait part, mercredi, au Conseil de sécurité des progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’accord de paix mais a souligné que le risque d’un retour en arrière demeure.
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Dans un exposé devant les membres du Conseil, Valentine Rugwabiza, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine (RCA) et Cheffe de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSCA), a noté que la dissolution de six groupes armés et de trois factions de groupes armés signataires de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation est restée effective et a abouti au désarmement et à la démobilisation de leurs combattants, avec l’intégration de certains dans les forces armées nationales.

Cependant, elle a estimé qu’il restait essentiel de renforcer la mise en œuvre des activités de réintégration socioéconomique pour une transition réussie et durable des ex-combattants au sein de leurs communautés respectives. Les échanges entre le Gouvernement et les groupes armés actifs se sont poursuivis en vue de leur retour à l’Accord politique.

L’envoyée de l’ONU a appelé les organisations régionales et sous-régionales à soutenir davantage la dynamique politique en cours en facilitant le dialogue entre le Gouvernement et les chefs des groupes armés qui ont exprimé leur volonté de renoncer à la violence et de revenir à l’Accord politique et à la feuille de route de Luanda.

La Représentante spéciale a indiqué que la MINUSCA a intensifié son soutien aux mécanismes préfectoraux de mise en œuvre qui se sont révélés essentiels pour favoriser la cohésion sociale, alerter sur les conflits émergents et renforcer la prévention des conflits.

Elections locales

Par ailleurs, les préparatifs des élections locales ont continué à progresser avec la promulgation du code électoral le 2 juillet.  Alors que les Centrafricains pourront élire leurs représentants locaux pour la première fois après presque 40 ans, le Gouvernement, la MINUSCA et l’équipe de pays des Nations Unies ont renforcé leur collaboration pour mobiliser une large participation des groupes marginalisés en tant qu’électeurs et candidats, en particulier les femmes et les personnes déplacées.

Dans ce contexte, l’achèvement du prochain cycle électoral 2025-2026 est primordial pour renforcer la stabilité institutionnelle et nécessite l’assistance multidimensionnelle essentielle de la MINUSCA, a-t-elle expliqué.

Dans le même temps, la MINUSCA a continué d’étendre sa présence dans les points chauds où elle n’avait jamais été présente, en appui à l’extension de l’autorité de l’État, a relevé Mme Rugwabiza.

La MINUSCA continue de faire des progrès significatifs dans son soutien au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, a poursuivi la Représentante spéciale.  Ces derniers mois, elle a fourni un soutien logistique au déploiement de trois gouverneurs, 14 préfets et 62 sous-préfets, tout en renforçant les capacités de plus de 2.448 fonctionnaires en vue d’améliorer la prestation des services de base.

Malgré des efforts notables et des réalisations importantes, le risque d’un retour en arrière demeure, a-t-elle mis en garde.  Les progrès tangibles obtenus en étroite collaboration avec le Gouvernement centrafricain nécessitent désormais une expansion et une consolidation et le rôle de la MINUSCA reste essentiel, a-t-elle argué.

Elle a appelé le Conseil de sécurité à proroger le mandat de la MINUSCA d’une année supplémentaire, jusqu’au 15 novembre 2025, tout en mettant à disposition des ressources proportionnées et opportunes pour sa mise en œuvre.

Valentine Rugwabiza (à l'écran), Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine et Cheffe de la MINUSCA, informe le Conseil de sécurité de la situation dans le pays.
UN Photo/Eskinder Debebe
Valentine Rugwabiza (à l'écran), Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine et Cheffe de la MINUSCA, informe le Conseil de sécurité de la situation dans le pays.

Plan national de développement

De son côté, le Président de la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix, Omar Hilale, a salué l’adoption en septembre 2024 du nouveau Plan national de développement (PND) qui vise à transformer la République centrafricaine en la sortant d’une crise prolongée et d’une dépendance à l’aide humanitaire.

Ainsi, ce plan ne se limite pas à la croissance économique, mais promeut également un dialogue inclusif, un renforcement des institutions, un accès à la justice et un développement économique équitable, a noté M. Hilale.

Concernant le renforcement des institutions, il a souligné l’importance d’investir dans les capacités des autorités pour assurer la sécurité, maintenir l’ordre et rétablir l’autorité de l’État, en particulier dans les zones reculées.  Il a également insisté sur l’accès à la justice pour tous et la lutte contre l’impunité, notamment pour les crimes graves commis pendant les conflits.  Il a applaudi les efforts visant à renforcer l’Etat de droit, en particulier les mécanismes d’accès à la justice.

Sur le plan économique, M. Hilale a exprimé son soutien aux initiatives inclusives du Plan national de développement, qui prévoient des investissements dans les infrastructures, les transports et l’énergie pour stimuler l’économie locale, encourager l’entrepreneuriat, créer des emplois et réduire les motivations à la violence.

En ce qui concerne les prochaines élections locales prévues pour 2025, le Président de la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix a noté qu’elles représentent une opportunité unique pour renforcer la gouvernance locale et promouvoir la décentralisation en République centrafricaine. Il a insisté sur l’importance d’élections locales transparentes et responsables.

M. Hilale a rappelé l’importance du soutien international, notamment financier, pour garantir la tenue des élections dans les délais prévus. Il a appelé les partenaires de la République centrafricaine à soutenir le fonds commun du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dédié à ces élections.