Fil d'Ariane
Plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent dans une pauvreté multidimensionnelle, selon le PNUD
L’indice de pauvreté 2023, pour l’année 2022, concernait aussi 1,1 milliard de personnes sur 6,1 milliards d’habitants de 110 pays, selon l’ONU. L’extrême pauvreté frappe toujours davantage les zones rurales qu’urbaines avec près de 84 % des pauvres dans le monde qui vivent à la campagne.
Les moins de 18 ans les plus pauvres représentent 584 millions d’enfants et d’adolescents. Le taux de pauvreté des mineurs dans le monde atteint 27,9 %, contre 13,5 % pour les adultes.
Plus de pauvres en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud
Plus de la moitié des 1,1 milliard de personnes pauvres vivent avec une personne sous-alimentée dans leur foyer (637 millions). En Asie du Sud, 272 millions de pauvres vivent dans un foyer qui compte au moins une personne sous-alimentée.
En Afrique subsaharienne, ce chiffre atteint 256 millions.
C’est dans ces deux régions du monde où sont enregistrés les cinq pays qui comptent le plus de très pauvres: l’Inde, avec 234 millions de personnes (sur 1,4 milliard d’habitants) ; le Pakistan, avec 93 millions (sur 236 millions) ; l’Ethiopie, 86 millions (sur 123 millions) ; le Nigeria, 74 millions (sur 218 millions) ; et la République démocratique du Congo, avec 66 millions de très pauvres sur 100 millions d’habitants.
Le Bénin et le Kenya parmi les 9 pays ayant enregistré une baisse de l’incidence de la pauvreté
Sur les 17 pays dont les données tendancielles vont jusqu’en 2021/22 ou au-delà − ce qui englobe au moins une partie de la période pandémique (COVID-19) −, seuls neuf (le Bénin, le Cambodge, les Comores, Eswatini, le Kenya, le Mozambique, les Philippines, la République-Unie de Tanzanie et Trinité-et-Tobago) ont enregistré une baisse significative de la valeur de l’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) et de l’incidence de la pauvreté.
C’est dans les pays les plus touchés par des conflits − qui souvent ont déjà les taux de pauvreté les plus élevés − que la pauvreté est souvent la plus élevée. Selon la dernière actualisation de l’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) , 40 % des pauvres dans le monde vivent dans des pays en proie à la guerre, fragilisés ou peu paisibles, selon au moins un ou plusieurs des trois ensembles de données largement utilisés dans des contextes de conflit.
Par exemple, ces données permettent ainsi d’évaluer la situation post-conflit en Afghanistan et les résultats sont alarmants. En 2022/23, près des deux tiers des Afghans vivaient dans la pauvreté (64,9 %). « Avec l’intensification et la multiplication des conflits ces dernières années, le nombre de victimes atteint de nouveaux sommets, provoquant le déplacement de millions de personnes et perturbant largement les vies et les moyens de subsistance », a déclaré l’Administrateur du PNUD, Achim Steiner.
Aggravation de la nutrition, de l’accès à l’électricité et à l’eau
Dans leur rapport annuel, l’agence de l’ONU et le centre de recherche d’Oxford calculent depuis 2010 leur Indice mondial de pauvreté multidimensionnelle, qui brasse des données de 112 pays où vivent 6,3 milliards de personnes. L’Indice inclut des indicateurs tels que le manque de logements adéquats, de systèmes d’assainissement, d’électricité, de combustibles pour la cuisine, d’alimentation et de systèmes scolaires.
Les dix indicateurs de pauvreté multidimensionnelle montrent des niveaux de dénuement plus élevés dans les pays en guerre, ce qui souligne l’impact dévastateur des conflits sur les populations les plus vulnérables du monde. Par exemple, dans les pays touchés par des conflits, plus d’une personne pauvre sur quatre n’a pas accès à l’électricité, contre un peu plus d’une sur vingt dans des régions plus stables.
Des disparités similaires sont flagrantes dans des domaines comme l’éducation des enfants (17,7 % contre 4,4 %), la nutrition (20,8 % contre 7,2 %) ou la mortalité infantile (8 % contre 1,1 %). L’étude révèle que les difficultés sont nettement aggravées − en ce qui concerne la nutrition, l’accès à l’électricité et l’accès à l’eau et aux installations sanitaires − pour des personnes pauvres vivant dans un contexte de conflit par rapport à des personnes pauvres qui vivent dans un environnement plus paisible.