Fil d'Ariane
Gaza : le chef de l'ONU condamne l'augmentation du nombre de victimes civiles dans le nord de l'enclave
Les forces israéliennes ont frappé des tentes abritant des civils déplacés près de l'hôpital al Aqsa, dans une zone où les habitants du nord de la bande de Gaza ont été invités à se réinstaller. Au moins quatre personnes sont mortes brûlées et des dizaines d'autres, dont des femmes et des enfants, ont subi de graves brûlures.
Quelques heures plus tôt, une autre frappe sur une école transformée en abri à Nuseirat a tué plus de 20 personnes et en a blessé beaucoup d'autres, selon des rapports locaux.
« Le Secrétaire général exhorte vivement toutes les parties au conflit à se conformer au droit international humanitaire et souligne que les civils doivent être respectés et protégés à tout moment », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole de l'ONU, lors de la conférence de presse régulière à New York.
Personnes bloquées
Au cours des deux dernières semaines, plus de 50 000 personnes ont été déplacées de la région de Jabalia, qui est coupée du monde, tandis que d'autres restent bloquées dans leurs maisons en raison de l'intensification des bombardements et des combats.
L'opération militaire a également entraîné la fermeture de puits d'eau, de boulangeries, de points médicaux et d'abris, ainsi que la suspension des services de protection, des services de traitement de la malnutrition et des espaces d'apprentissage temporaires.
Les hôpitaux ont également enregistré un afflux de traumatismes.
Des horreurs sans fin
Lundi également, Joyce Msuya, secrétaire générale adjointe des Nations unies aux affaires humanitaires par intérim, a déclaré que « les horreurs que les Palestiniens de Gaza sont contraints d'endurer ne semblent pas avoir de fin ».
Elle a cité la frappe près de l'hôpital al Aqsa et l'école transformée en refuge à Nuseirat, soulignant qu'« il n'y a vraiment pas d'endroit sûr à Gaza pour les gens ».
« Ces atrocités doivent cesser. Les civils et les infrastructures civiles doivent toujours être protégés ».
Le nord de la bande de Gaza « coupé du monde »
Pendant ce temps, l'escalade de la violence dans la région a un impact désastreux sur la sécurité alimentaire de milliers de familles palestiniennes.
Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, les principaux points de passage vers le nord de la bande de Gaza ont été fermés et aucune aide alimentaire n'y est entrée depuis le 1er octobre.
« Le nord est pratiquement coupé du monde et nous ne sommes pas en mesure d'y opérer », a déclaré Antoine Renard, directeur du PAM pour la Palestine.
« Le PAM est sur le terrain depuis le début de la crise. Nous sommes déterminés à fournir chaque jour des vivres vitaux malgré les difficultés croissantes, mais sans un accès sûr et durable, il est pratiquement impossible d'atteindre les personnes qui en ont besoin ».
Les dernières réserves alimentaires de l'agence dans le nord, comprenant des conserves, de la farine de blé, des biscuits à haute teneur énergétique et des compléments nutritionnels, ont été distribuées aux abris, aux centres de santé et aux cuisines de la ville de Gaza et à trois abris dans le nord de Gaza.
Si le conflit continue de s'intensifier à l'échelle actuelle, on ne sait pas combien de temps ces réserves alimentaires limitées dureront et les conséquences pour les familles en fuite seront terribles, a averti le PAM.
Le sud et le centre de la bande de Gaza
La situation dans le sud et le centre de Gaza est également à un « point de rupture » en raison de l'insécurité autour des points de passage, a ajouté le PAM.
Les distributions de nourriture ont entièrement cessé et les boulangeries ont du mal à se procurer de la farine de blé, ce qui les expose à un risque de fermeture à tout moment. Certaines cuisines de repas chauds fournissent encore des repas à ceux qui peuvent y accéder.
« À l'approche de l'hiver, les habitants de Gaza se retrouvent sans abri adéquat, sans carburant et avec très peu d'aide », a déclaré le PAM, soulignant le besoin urgent d'un accès sûr et durable pour fournir une aide alimentaire vitale.
Davantage de points de passage doivent être ouverts et la sécurité doit être assurée pour le personnel et les partenaires qui travaillent à l'acheminement de l'aide, a ajouté l'agence.