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Liban : les appels au cessez-le-feu se multiplient face à l'escalade des déplacements et des bombardements

Le peuple libanais, dont beaucoup ont été déplacés par l'offensive militaire israélienne dans le sud du pays, aspire massivement à la paix, a souligné lundi le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de retour d’une visite au Liban et en Syrie.

« Le message éminent des personnes que j'ai rencontré - dont beaucoup ont été déplacées et toutes ont été touchées par la guerre - est qu'elles veulent la paix », a affirmé le Haut-Commissaire Filippo Grandi s'adressant au Comité exécutif du HCR à Genève.

Le chef du HCR a déclaré que nulle part ailleurs « l'incertitude et l'anxiété ne sont plus palpables en ce moment qu'au Liban ».

« L'incertitude assombrit la vie des civils ordinaires au Liban aujourd'hui. Il est certain que si les frappes aériennes se poursuivent, de nombreux autres seront déplacés et certains décideront de partir vers d'autres pays », a-t-il avertit.

M. Grandi a réitéré la nécessité urgente d'un cessez-le-feu au Liban et dans la bande de Gaza, « soutenu par un processus de paix significatif, aussi difficile soit-il »

« C'est le seul moyen de briser le cycle de la violence, de la haine et de la misère », a-t-il souligné.

Le Haut commissaire a insisté sur le fait qu'un cessez-le-feu permettrait non seulement aux personnes déplacées de rentrer chez elles, mais contribuerait également à stopper la dérive vers une guerre régionale.

Les Casques bleus de la FINUL patrouillent le long de la Ligne bleue. (archives)
ONU Photo/Pasqual Gorriz
Les Casques bleus de la FINUL patrouillent le long de la Ligne bleue. (archives)

La FINUL demeure ferme

L'urgence d'une solution diplomatique au conflit a été réitérée dans le sud du Liban, où les Casques bleus de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) restent à leur poste, sous le mandat du Conseil de sécurité, bien qu'ils aient été pris pour cible une fois de plus au cours du week-end.

Au cours des derniers jours, cinq soldats de la paix ont été blessés, des positions de maintien de la paix ont été pénétrées et endommagées, et les déplacements ont été entravés par les Forces de défense israéliennes (Tsahal), dans un contexte de tensions croissantes, de bombardements continus du Hezbollah et d'Israël, et de nouvelles incursions des forces israeliennes au Liban.

« Le rôle de la FINUL est peut-être actuellement plus crucial que jamais », a déclaré le porte-parole de la FINUL, Andrea Tenenti, lors d'une interview accordée ONU Info lundi.

« En raison des développements dangereux, de l'augmentation de la tension, des bombardements en cours, de l'entrée des forces israéliennes sur le territoire libanais, il est essentiel que la FINUL soit présente dans le Sud pour pouvoir surveiller la situation et informé le Conseil de sécurité », a expliqué M. Tenenti.

Créée par le Conseil de sécurité des Nations Unies, la FINUL est chargée de surveiller la cessation des hostilités à la suite de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, de confirmer le retrait des forces israéliennes du Sud-Liban et d'aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité dans la région.

M. Tenenti a indiqué qu’en raison des bombardements en cours, la Mission n’était plus en mesure de pouvoir aider et assister les communautés locales et les personnes qui sont piégées dans les villages du Sud-Liban, qui ont besoin de nourriture et d'eau et qu’elle a une capacité limitée de surveillance des opérations.

« Il est donc important de maintenir une présence internationale et de conserver le drapeau de l'ONU dans la région ».

Des familles fuient vers la Syrie après des frappes aériennes au Liban.
© UNHCR/Houssam Hariri
Des familles fuient vers la Syrie après des frappes aériennes au Liban.

Plus de 1,2 million de personnes déplacées

Pendant ce temps, la situation humanitaire au Liban continue de se détériorer, avec plus de 1,2 million de personnes déplacées, a indiqué lundi le HCR.

L'agence pour les réfugiés intensifie sa réponse d'urgence et fournit une assistance essentielle aux Libanais ainsi qu'aux réfugiés qui s'y trouvaient avant l'escalade des hostilités.

« Les rues de Beyrouth sont remplies de personnes luttant pour trouver des abris. Les besoins humanitaires augmentent de manière significative », a indiqué le HCR dans un message sur X.

Par ailleurs, des centaines de milliers de civils libanais, dont beaucoup de femmes et d'enfants, sont passés en Syrie dans des conditions difficiles.

L'impact sur les enfants

L'escalade dramatique a également eu un impact sévère sur les enfants, qui représentent un tiers du nombre total de personnes chassées de leur foyer, selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

De nombreux enfants touchés ont été accueillis par des parents ou des amis de la famille, mais que certains se trouvent dans des abris, a expliqué le directeur général adjoint de l'UNICEF, Ted Chaiban.

S'exprimant depuis une école transformée en abri à Zahle, dans l'est du Liban, il a déclaré que l'UNICEF apportait son soutien aux familles en matière de nutrition, de soutien psychosocial et d'activités éducatives pour les enfants.

L'agence veille également à ce qu'il y ait de l'eau et des installations sanitaires dans une école qui n'est pas équipée pour accueillir plus de 400 personnes.

« Ce dont le pays a vraiment besoin, c'est de mettre fin aux violations du droit humanitaire international, de protéger les civils et les infrastructures civiles et d'instaurer un cessez-le-feu », a déclaré M. Chaiban.

« Cette folie doit cesser ».