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Mpox : l’OMS  donne son feu vert au vaccin de Bavarian Nordic pour les adolescents

L’agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) a approuvé le vaccin Mpox de la société biotechnologique danoise Bavarian Nordic pour les adolescents.

« Le 8 octobre, l’OMS a accordé la préqualification de l’extension de l’âge du vaccin modifié contre la vaccine Ankara-Bavarian Nordic (MVA-BN) pour les personnes âgées de 12 à 17 ans », a souligné l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son dernier rapport de situation publié ce lundi.

Bavarian a reçu l’approbation de l’Agence européenne des médicaments pour son vaccin Mpox destiné aux adolescents il y a moins d’un mois.

L’OMS avait déjà préqualifié le vaccin pour les personnes âgées de 18 ans et plus. Le vaccin est autorisé pour l’immunisation active contre la variole simienne et maladies connexes chez les adultes.

Le Sud-Kivu recense plus du quart des cas de Mpox en RDC

Seize pays du continent africain ont signalé des cas de variole au cours des six dernières semaines. Durant cette période (26 août - 6 octobre 2024), l’Afrique subsaharienne a recensé 2.243 dont 1.322 en République démocratique du Congo (RDC).  Au total, le contient fait état de 7.535 de cas confirmés déclarés dont 32 décès. Dans le même temps, l’OMS fait état de 36.787 de cas suspects déclarés dont 998 morts.

Le pays le plus touché en 2024 reste la République démocratique du Congo (6169 cas confirmés, 25 décès), suivie du Burundi (987 cas confirmés dont 756 au cours des 6 dernières semaines, et aucun décès) et du Nigeria (94 cas confirmés, aucun décès).

En RDC, c’est la province du Sud-Kivu qui a signalé le plus grand nombre de cas suspects (26 %) et de cas confirmés (60 %) au niveau national, suivie par la province de l’Équateur (22 % de cas suspects et 15 % de cas confirmés), qui est depuis longtemps endémique pour le Mpox.

Les responsables de la gestion des incidents liés au Mpox en Afrique (Afrique CDC, UNICEF et OMS) visitent un centre de traitement à Mbandaka, dans la province de l'Équateur, en République démocratique du Congo, le 18 septembre 2024.
© UNICEF/Mulala
Les responsables de la gestion des incidents liés au Mpox en Afrique (Afrique CDC, UNICEF et OMS) visitent un centre de traitement à Mbandaka, dans la province de l'Équateur, en République démocratique du Congo, le 18 septembre 2024.

Le Zimbabwe signale ses deux premiers cas, après la Zambie la semaine précédente

Par ailleurs, les rapports des médias indiquent que le Zimbabwe a confirmé ses deux premiers cas de variole, quelques jours après que la Zambie a signalé son premier cas. Les cas, dont les variantes n’ont pas été identifiées, ont été détectés chez des personnes originaires ou ayant voyagé en Tanzanie et en Afrique du Sud.

La Zambie a signalé son premier cas de variole la semaine dernière. Selon l’OMS, les enquêtes épidémiologiques sur ce cas sont en cours et le clade viral n’est pas connu.

A noter que la semaine dernière, le Ghana a également signalé ses deux premiers cas de variole en 2024, depuis le dernier signalement en 2023. La souche détectée est le clade IIb du virus de la variole du singe.

Plus largement, la courbe épidémique des cas confirmés notifiés par pays africain montre « une tendance continue à la hausse du nombre de cas sur le continent, tirée principalement par les cas en République démocratique du Congo et au Burundi ». « La tendance des cas confirmés en RDC suggère que l’épidémie pourrait se stabiliser avec environ 200 à 300 cas confirmés déclarés par semaine », précise l’OMS.

Plus de 106.000 cas confirmés dans 123 pays dont 234 décès

Néanmoins, une autre courbe épidémique montrée dans le rapport appelle à la prudence, car « elle pourrait sous-représenter la situation épidémiologique compte tenu des capacités de dépistage limitées en RDC, où des ruptures de stock de matériel de dépistage ont été signalées au cours des dernières semaines ». De janvier à octobre 2024, environ 40 % des cas suspects en RDC ont été testés, avec une positivité d’environ 46 %.

Dans le monde, l’OMS fait état de 106.310 de cas confirmés déclarés dans 123 pays dont 234 décès. En août, l’OMS a déclaré que le Mpox constituait une urgence de santé publique mondiale pour la deuxième fois en deux ans, après qu’un nouveau type de virus se soit propagé de la République démocratique du Congo à ses voisins.

Micrographie électronique à balayage colorisée de particules du virus de Marburg (bleu) bourgeonnantes et attachées à la surface d'une cellule VERO E6 infectée (or).
© NIAID
Micrographie électronique à balayage colorisée de particules du virus de Marburg (bleu) bourgeonnantes et attachées à la surface d'une cellule VERO E6 infectée (or).

17 épidémies de maladies dangereuses déjà déclarées en 2024

Sur un autre plan, les récentes épidémies du Mpox, du virus de Marburg et de la dernière souche de grippe aviaire (H5N1) nous rappellent brutalement la vulnérabilité du monde face aux pandémies. Rien qu’en 2024, 17 épidémies de maladies dangereuses se sont déjà déclarées. Chaque nouvelle flambée met en évidence les failles de l’architecture actuelle de prévention des pandémies et de l’état de préparation mondial à la riposte aux épidémies.

Selon un nouveau rapport du Conseil mondial de suivi de la préparation (GPMB), une pléthore de risques augmente la probabilité de nouvelles pandémies. Le rapport, présenté lors du 15e sommet mondial de la santé à Berlin, décrit 15 facteurs clés de risque de pandémie, classés en cinq groupes distincts : social, technologique, environnemental, économique et politique.

Ce conseil, une initiative soutenue par l’OMS et la Banque mondiale, suit les facteurs de risque de pandémie et supervise la préparation mondiale. Le rapport souligne l’urgence de comprendre la vulnérabilité mondiale aux menaces et appelle à une remise à plat radicale de l’approche collective de la préparation aux pandémies.

De nouveaux risques augmentent la menace pandémique à l’échelle mondiale

Le manque de confiance entre les pays et à l’intérieur de ceux-ci, les inégalités, l’agriculture intensive et la probabilité d’un passage de l’homme à l’animal figurent parmi les principales menaces décrites dans le rapport. Le rapport identifie également de nouveaux risques en dehors des facteurs sanitaires traditionnels.

« La prochaine pandémie n’attendra pas que nous perfectionnions nos systèmes », a déclaré Joy Phumaphi, coprésidente du Conseil et ancienne ministre de la santé du Botswana. « Nous devons investir maintenant dans des systèmes de soins de santé primaires résilients et équitables pour relever les défis de demain.

Le rapport identifie les facteurs complexes et interdépendants qui déterminent le risque de pandémie. Toutefois, il souligne également que la volonté d’assouplir la réponse, de protéger la société de manière proactive et d’investir dans des efforts de collaboration peut réduire considérablement les risques et améliorer la préparation.