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La violence et la situation humanitaire s’aggravent au Myanmar, alerte le chef de l’ONU

La violence s’intensifie et la situation humanitaire s’aggrave au Myanmar, a indiqué vendredi le chef de l’ONU, relevant que ce pays d’Asie du Sud-Est reste « sur une voie de plus en plus complexe ».

A l’ouverture du 14e sommet de l’ONU et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE, ASEAN en anglais) à Vientiane, la capitale du Laos, le Secrétaire général des Nations Unies a rappelé qu’un tiers de la population a un besoin urgent d’aide humanitaire.  Des millions de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile.

« Sept ans après le déplacement massif et forcé des Rohingyas, les solutions durables semblent une réalité lointaine », a dit Antonio Guterres, rappelant que « le peuple du Myanmar a besoin de paix ». Il appelle ainsi tous les pays à user de leur influence pour trouver une solution politique globale au conflit et offrir au peuple du Myanmar l’avenir pacifique qu’il mérite.

M. Guterres soutient ainsi le renforcement de la coopération entre l’Envoyé spécial des Nations Unies et la présidence de l’ANASE sur les moyens novateurs de promouvoir un processus dirigé par le Myanmar, notamment par la mise en œuvre effective et globale du consensus en cinq points de l’organisation régionale.

Un million de personnes déplacées par les pluies torrentielles du typhon Yagi

Sur le terrain, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) note que plus de 3 millions de personnes sont déplacées à travers le pays, principalement en raison du conflit. Depuis le début du mois de septembre, un million de personnes - dont beaucoup étaient déjà déplacées - sont également touchées par les pluies torrentielles de la mousson et les conséquences du typhon Yagi.

« Les inondations ont été meurtrières : plus de 360 personnes auraient été tuées et de nombreuses autres blessées dans de nombreuses régions », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Jens Laerke, porte-parole d’OCHA.  Les inondations ont ravagé les cultures, les terres agricoles et le bétail, détruisant les moyens de subsistance des communautés vulnérables.

Pour les humanitaires, les priorités immédiates sont d’assurer l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et aux services d’hygiène pour prévenir les épidémies, ainsi qu’à l’aide alimentaire et sanitaire.

Jusqu’à présent, la réponse a consisté à fournir une aide alimentaire à plus de 150.000 personnes dans le sud-est, le nord-ouest et l’État de Rakhine, et il est prévu d’atteindre 73.000 personnes supplémentaires dans le sud-est. Plus de 80 000 personnes dans le nord-ouest ont reçu de l’eau, des installations sanitaires et une aide à l’hygiène, et des milliers d’autres des abris, des articles non alimentaires, du matériel d’apprentissage et d’autres types d’aide.

L’impact du conflit armé dans le nord, le sud-est et dans l’État de Rakhine

Par ailleurs, le conflit armé au Myanmar est généralisé et génère d’immenses besoins humanitaires et des déplacements, en particulier dans le nord, le sud-est et l’État de Rakhine.

Les organisations humanitaires sont confrontées à des difficultés constantes pour atteindre les personnes dans le besoin en raison de l’insécurité, des points de contrôle et des restrictions d’accès dans les zones de conflit, ainsi que des dégâts causés aux routes et aux ponts par les inondations.

Pourtant, au cours du premier semestre, 40 % des 5,3 millions de personnes ciblées ont reçu une forme ou une autre d’aide humanitaire.

La communauté humanitaire au Myanmar, coordonnée par OCHA, s’inquiète du manque d’accès humanitaire et de l’insuffisance du financement des donateurs, alors que des millions de personnes sont confrontées à des besoins aigus causés par l’escalade du conflit, des inondations catastrophiques, ou les deux à la fois. Dix mois après le début de l’année, notre plan d’intervention d’un milliard de dollars reste gravement sous-financé, à moins de 30 %.