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L’UNRWA est plus que jamais indispensable et irremplaçable, déclare le chef de l’ONU

Alors que la guerre ravage Gaza depuis un an, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) est « plus que jamais indispensable » et « plus que jamais irremplaçable », a déclaré mardi le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors d’un point de presse au siège des Nations Unies à New York.
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Pour cette raison, le chef de l’ONU a indiqué avoir écrit directement au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour lui faire part de sa « profonde inquiétude concernant le projet de loi qui pourrait empêcher l’UNRWA de poursuivre son travail essentiel dans le territoire palestinien occupé ».

« Une telle mesure étoufferait les efforts visant à soulager les souffrances humaines et les tensions à Gaza, et en fait dans l’ensemble du territoire palestinien occupé. Ce serait une catastrophe dans ce qui est déjà un désastre absolu », a-t-il ajouté.

Un projet de législation israélien inquiétant

Sur le plan opérationnel, la législation porterait probablement un coup terrible à la réponse humanitaire internationale à Gaza, alors que les activités de l’UNRWA font partie intégrante de cette réponse et qu’il n’est pas possible d’isoler une agence de l’ONU des autres, a expliqué M. Guterres.

Cela mettrait fin à la coordination visant à protéger les convois, les bureaux et les abris de l’ONU qui servent des centaines de milliers de personnes.

« Sans l’UNRWA, la livraison de nourriture, d’abris et de soins de santé à la majeure partie de la population de Gaza serait interrompue. Sans l’UNRWA, les 660.000 enfants de Gaza perdraient la seule entité capable de relancer l’éducation, mettant en péril le sort de toute une génération. Et sans l’UNRWA, de nombreux services de santé, d’éducation et sociaux seraient également supprimés en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est », a affirmé le chef de l’ONU.

Selon lui, si elle était approuvée, « une telle législation serait diamétralement opposée à la Charte des Nations Unies et en violation des obligations d’Israël en vertu du droit international ».

« La législation nationale ne peut pas modifier ces obligations. Et politiquement, une telle législation constituerait un énorme revers pour les efforts de paix durables et la solution à deux États – attisant encore plus l’instabilité et l’insécurité », a-t-il martelé.

Spirale mortelle

Le Secrétaire général a rappelé que ce projet de loi intervient alors que la situation à Gaza « continue de s’enfoncer dans une spirale mortelle ».

« Le cauchemar à Gaza entre maintenant dans une deuxième année atroce et abominable », a souligné M. Guterres. « Au cours de l’année écoulée, après les horribles attentats terroristes perpétrés par le Hamas le 7 octobre, Gaza est devenue le point zéro d’une souffrance humaine d’un niveau difficile à imaginer ».

« Aucun endroit n’est sûr à Gaza et personne n’est en sécurité. Le droit international est sans ambiguïté : les civils, où qu’ils se trouvent, doivent être respectés et protégés, et leurs besoins essentiels doivent être satisfaits, notamment par l’aide humanitaire. Tous les otages doivent être libérés », a-t-il ajouté, condamnant fermement « toutes les violations du droit international humanitaire à Gaza ».

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, informe les journalistes de la situation au Moyen-Orient.
UN Photo
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, informe les journalistes de la situation au Moyen-Orient.

Aggravation du conflit au Moyen-Orient

Rappelant qu’il a mis en garde depuis des mois contre les risques de propagation du conflit, il a observé que la situation en Cisjordanie occupée est « en ébullition » et qu’au Liban, les attaques, y compris contre des civils, menacent désormais toute la région.

« Le conflit au Moyen-Orient s’aggrave d’heure en heure, et nos avertissements sur les conséquences horribles de l’escalade se confirment. Chaque frappe aérienne, chaque lancement de missile, chaque tir de roquette, éloigne encore davantage la paix et aggrave encore les souffrances des millions de civils pris au milieu », a dit le Secrétaire général.

« C’est pourquoi nous ne pouvons pas et ne renoncerons pas à nos appels à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban, à la libération immédiate et inconditionnelle des otages et à une aide vitale immédiate à tous ceux qui en ont désespérément besoin. C’est pourquoi nous ne pouvons pas et ne renoncerons pas à nos appels à une action irréversible en faveur d’une solution à deux États entre Israël et la Palestine », a-t-il ajouté. « Tous les peuples de la région méritent de vivre en paix ».