Fil d'Ariane
Déplorant « des négociations sans fin » sur Gaza, le chef de l’ONU réclame un cessez-le-feu « immédiat »
« J'exhorte le Conseil de sécurité à s’unir pour soutenir un cessez-le-feu immédiat menant à une solution viable à deux États. C’est le seul moyen de mettre fin à ce cycle de tragédie », a dit le chef de l’ONU lors d’une réunion du Conseil sur la situation dans l’enclave palestinienne ravagée par la guerre.
Le 7 octobre 2023, le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ont mené des attaques sanglantes dans le sud d’Israël, tuant environ 1.200 personnes et prenant en otage 250 personnes. Actuellement une centaine d’otages sont toujours retenus à Gaza.
Précisant qu’il avait eu cette semaine, à New York, des rencontres avec des familles d’otages, le Secrétaire général a réclamé une nouvelle fois la libération de tous les otages « immédiatement et sans condition ».
Eviter une guerre régionale
Selon António Guterres, il faut « éviter à tout prix une guerre régionale », notant que « les ondes de choc provoquées par les morts et les destructions sans précédent à Gaza menacent désormais de précipiter toute la région dans l’abîme ».
Alors que lundi a été la journée la plus sanglante au Liban depuis 2006 et que l’armée israélienne a frappé des bâtiments civils à Beyrouth ce vendredi, affirmant avoir ciblé le siège principal du Hezbollah situé en dessous, la guerre dans ce pays « pourrait conduire à une nouvelle escalade impliquant des puissances extérieures », a dit le chef de l’ONU.
Il a déclaré soutenir « pleinement la proposition d’un cessez-le-feu temporaire, qui permettrait l’acheminement de l’aide humanitaire et ouvrirait la voie à la reprise de négociations sérieuses pour une paix durable ».
« Nous avons besoin de ce cessez-le-feu maintenant. Nous ne pouvons pas nous permettre de mener des négociations sans fin, comme celles menées concernant Gaza ». « Gaza reste l’épicentre de la violence. Et Gaza est la clé pour y mettre fin », a-t-il ajouté.
Création d’un Etat palestinien
Le Secrétaire général a promis que les Nations Unies continueraient de « soutenir tous les efforts en faveur d’une paix durable, à commencer par la fin de la violence ».
« La spirale de la mort doit cesser – pour Gaza, pour les peuples de Palestine et d’Israël, pour la région et pour le monde », a-t-il ajouté. « Le droit international humanitaire doit être respecté. Les civils – et les infrastructures civiles – doivent être protégés. L’aide doit circuler librement et en toute sécurité. Et il faut enfin que les responsables rendent des comptes ».
Selon lui, la solution politique est la clé de la paix dans la région. « La communauté internationale doit se mobiliser pour un cessez-le-feu immédiat et le début d’un processus irréversible vers la fin de l’occupation et la création d’un État palestinien ».
Entraves à l’acheminement de l’aide humanitaire
S’agissant de la livraison de l’aide humanitaire à Gaza, le Secrétaire général a rappelé que les travailleurs humanitaires « continuent de faire tout leur possible pour remplir leur mission » mais que Gaza est « l’endroit le plus dangereux au monde pour l’acheminement de l’aide ».
« Les points de passage vers Gaza restent restreints ou inaccessibles. Les routes sont endommagées et jonchées de munitions non explosées. Les articles essentiels, notamment les kits d’abris et les équipements de protection, sont interdits », a déploré M. Guterres.
Jusqu’à présent ce mois-ci, près de la moitié des mouvements humanitaires coordonnés à Gaza se sont vu refuser l’accès ou ont été autrement entravés par les autorités israéliennes, et 87% des mouvements entre le nord et le sud de l’enclave ont été refusés ou entravés.
« Au lieu d’intensifier les opérations humanitaires, nous assistons à une intensification des attaques et du harcèlement contre le personnel humanitaire.
Les attaques contre les humanitaires constituent une atteinte inacceptable aux valeurs des Nations Unies et doivent cesser », a déclaré le chef de l’ONU.
Selon lui, « le travail indispensable de l’UNRWA (Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens) ne peut être compromis par des attaques contre son personnel et son mandat, ni par des obstacles administratifs ». Il a exhorté les autorités israéliennes à faire tout ce qui est en leur pouvoir « pour mettre fin aux attaques contre le personnel et les biens de l’ONU, à cesser de diffuser de fausses informations contre les responsables et les entités de l’ONU, et à accélérer l’approbation des visas et des demandes d’achat ».
« Toutes les parties doivent respecter leurs obligations de protéger le personnel humanitaire et de veiller à ce que les sites civils ne soient pas utilisés à des fins militaires », a-t-il dit.